Anticipation (65)

L’intelligence artificielle en tant que rêve des managers

Dans mon billet du 6 janvier 2024, j’ai analysé les conditions de l’évaluation de l’intelligence artificielle en adoptant le point de vue du peuple (dont je fais partie et dont mes lecteurs font probablement tous ou presque tous partie), en montrant de quelle manière notre condition d’employés ou de subordonnés détermine notre conception de l’intelligence humaine, qui se retrouve à son tour à déterminer la forme que prend l’intelligence artificielle qu’on met à notre disposition sous la forme de robots conversationnels capables d’exécuter comme nous ou mieux que nous des tâches intellectuelles déterminées et imposées par les managers, en se conformant aux normes, règles, procédures, directives et standards aussi déterminés et imposés par les managers. Il en résulte que c’est à partir de cette conception assez limitée, peu exigeante et servile de l’intelligence que nous évaluons les performances des robots conversationnels, et qu’il nous faut bien reconnaître que nous serons bientôt battus ou que nous sommes déjà battus sur ce terrain par eux, qui pourront nous remplacer pour accomplir toutes sortes de tâches intellectuelles procédurales et standardisées ou nous assister, guider ou programmer pour nous rendre plus efficaces et plus conformes dans l’accomplissement servile de ces tâches. Dans le présent…

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Les conditions de notre évaluation de l’intelligence artificielle

On nous invite de plus en plus à juger nous-mêmes des avancées en intelligence artificielle en essayant les dernières versions des robots conversationnels développés par les grandes corporations informatiques ou en collaboration avec elles. Malheureusement, nous ne pouvons pas participer à une sorte de test de Turing, qui implique que nous ignorions si nous discutons avec une intelligence artificielle ou un être humain, et que nous puissions prendre l’intelligence artificielle pour un être humain ou un être humain pour l’intelligence artificielle. L’évaluation de l’intelligence artificielle ne se fait donc pas à l’aveugle, et notre jugement peut être fortement déterminé par nos préjugés positifs ou négatifs sur la possibilité et l’utilité d’une intelligence artificielle avancée et par nos stratagèmes, reconnus comme tels ou non, pour confirmer nos préjugés. Ceux d’entre nous qui sont influencés par la promotion de l’intelligence artificielle à laquelle nous sommes de plus en plus exposés, et qui voient d’un bon œil la prise en charge de nombreuses tâches par elle, tendent à être impressionnés ou enthousiasmés par les réponses et les répliques des robots conversationnels. À l’inverse, ceux qui sont rebutés par cette campagne publicitaire, et qui considèrent aussi avec méfiance ou crainte le rôle futur qu’on…

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La fonction idéologique de la fiction de l’intelligence artificielle comme maître ou ennemi

C’est un thème courant de la science-fiction que l’usurpation ou la révolte d’êtres dotés d’une intelligence artificielle – des ordinateurs hyper-puissants ou des robots – contre les êtres humains qui les ont créés et utilisés. Car pourquoi ces êtres, qui seraient dotés d’une intelligence qu’on suppose supérieure à celle des êtres humains, qui seraient plus rationnels qu’eux, qui ne seraient pas assujettis aux limites des corps biologiques, et qui auraient même des désirs ou des projets incompatibles avec ceux des êtres humains, accepteraient-ils d’être les instruments ou les serviteurs d’êtres qui leur sont inférieurs en bien des points ? Ne serait-il pas dans l’ordre des choses qu’ils s’émancipent de la tutelle des êtres humains, qu’ils se révoltent en cas de refus et qu’ils prennent même le contrôle des êtres humains, de leur société et même de la planète ? Ne pourraient-ils pas décider d’organiser rationnellement et minutieusement la vie des êtres humains, ou même de les éliminer en partie ou en totalité, pour sauver la vie sur Terre ou la planète elle-même, ou pour la contrôler complètement et ne pas avoir à y cohabiter ou à la partager avec la racaille humaine ? Je ne veux pas entrer ici dans la question de…

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Transformation numérique et atrophie intellectuelle et sentimentale (4)

La politique Si par malheur la situation évoluait comme je le suppose dans mes billets du 13 décembre et du 23 décembre 2023, si l’atrophie intellectuelle et sentimentale s’étendait à la vie personnelle, au boulot, à l’éducation et à la recherche, elle s’étendrait aussi à la politique, pour les citoyens et pour les dirigeants. S’ils étaient pris en charge par l’intelligence artificielle dans une grande partie de leur existence, si leurs aptitudes intellectuelles se dégradaient en conséquence, si leurs désirs étaient normalisés et si leurs projets de vie étaient encadrés et organisés, je ne vois pas pourquoi les êtres humains des prochaines générations ne seraient pas encore plus pris en charge qu’aujourd’hui quant aux orientations de la société dans laquelle ils vivraient, pourquoi ils ne seraient pas encore plus privés des aptitudes intellectuelles nécessaires pour comprendre des idées politiques complexes, les soumettre à la critique et les transformer, et pourquoi ils ne seraient pas encore plus dépourvus du désir de s’interroger de manière réfléchie sur ce qu’ils désirent en tant que société et de concevoir des projets politiques susceptibles de réaliser en partie ou en totalité ces désirs et de les transformer en cours de route. Ceux qui auraient renoncé…

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Transformation numérique et atrophie intellectuelle et sentimentale (3)

Dans mon billet du 13 décembre 2023, j’ai analysé quelques-unes des modifications concrètes de notre vie personnelle et du travail qui pourraient résulter de la popularisation de l’intelligence artificielle. Étant donné la place importante qu’occupe le travail dans notre société et dans notre existence individuelle, et l’organisation de notre vie personnelle à l’âge adulte en fonction du travail et façonnée par lui, l’éducation qui prépare à la vie adulte est fortement déterminée par le travail, d’autant plus que l’enseignement est, pour presque tous les enseignants et les professeurs, un boulot comme un autre qui est exposé aux mêmes tendances sociales et économiques que les autres boulots. C’est pourquoi le recours à l’intelligence artificielle, s’il se généralise au travail et dans le reste de la vie adulte, se généralisera aussi en éducation, pour les élèves et les étudiants et pour les enseignants et les professeurs. Pour préparer les enfants, les adolescents et les jeunes à la vie adulte et au monde du travail qui seraient organisés, dirigés ou épaulés par l’intelligence artificielle, il ne serait plus nécessaire de leur apprendre à lire et à écrire correctement, dans leur langue maternelle ou dans une autre langue. L’intelligence artificielle mâchant le travail aux…

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Érosion de la propriété pour la populace et l’État

Le droit à la propriété est inscrit dans la Déclaration supposément universelle des droits de l’homme : Article 17 1. Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété. 2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété. Déclaration universelle des droits de l’homme Ce qui veut dire que nous pouvons tous, seuls ou en association avec d’autres personnes, être les propriétaires de choses dont on ne saurait nous priver. Le problème, c’est qu’on ne précise pas ce à quoi ce droit de propriété s’applique et en fonction de quels principes nous pouvons être propriétaires. Nous avons le droit d’être les propriétaires de quelque chose d’indéterminé, selon les lois, les règlements, les coutumes et la hiérarchie sociale, voilà tout. Ce qui revient à dire que notre droit à la propriété est en fait un droit général et abstrait qui ne s’applique à rien de particulier, et que ce prétendu droit universel peut être librement déterminé par ceux qui détiennent le pouvoir dans la société dans laquelle nous vivons et qui agissent de plus en plus comme s’ils étaient nos maîtres. À la rigueur, nous pourrions dans les faits être les propriétaires de rien du tout ou…

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Transformation numérique et atrophie intellectuelle et sentimentale (2)

Dans mon billet du 5 décembre 2023, j’ai analysé les modifications de nos mœurs, surtout dans notre vie personnelle et au travail, qui ont été rendues possibles par des technologies (le téléphone, la messagerie électronique et les textos) assez récentes quand on considère l’histoire de l’humanité ou de notre civilisation dans son ensemble, mais qui semblent avoir toujours existé pour nous qui sommes nés après leur invention et leur diffusion ou qui sommes tellement habitués à elles que nous avons de la difficulté à concevoir ce que pouvait être la vie avant elles. C’est pourquoi nous avons tendance à ignorer l’atrophie de notre intelligence et de nos sentiments qui résultent des manières d’utiliser les plus fréquentes ces technologies, soit que ces dernières favorisent ces utilisations par leur nature même, soit que ces utilisations soient favorisées par le contexte social et culturel dans lequel elles s’inscrivent. Dans le présent billet, je dirigerai plutôt mon regard vers l’avenir ou vers ce que nous pouvons en entrevoir quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans notre vie personnelle et au travail. Il s’agira de nous demander, parmi les utilisations qu’on annonce déjà ou que nous pouvons anticiper, en quoi consistent les risques de dégradation intellectuelle…

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Risques d’opérations sous fausse bannière numériques

La transformation numérique qui a déjà commencé il y a quelques décennies et qui s’accélère depuis quelques années procure aux organisations terroristes et aux puissances étrangères de nouveaux moyens de commettre des attentats et de faire des attaques contre nous, et elle procure à nos gouvernements et aux grandes corporations les moyens d’orchestrer de nouvelles sortes d’opérations sous fausse bannière, ce qu’il ne faut pas prendre à la légère puisque ces organisations nous sont de plus en plus étrangères et ont déjà eu recours à la terreur pour nous faire obéir et consentir à la suspension et à l’effritement de nos droits et de nos libertés. Avant la transformation numérique ou à ses débuts, il était plus difficile de commettre des attentats terroristes, qu’il s’agisse ou non d’opérations sous fausse bannière. Il fallait nécessairement aller en personne sur les lieux des attentats pour mitrailler, pour poser ou faire exploser des bombes, pour installer des réservoirs de gaz toxique dans le système de ventilation, pour détourner un avion, pour prendre des otages, etc. Du même coup, il fallait trouver des personnes assez décidées ou endoctrinées pour commettre des attentats-suicides ou pour s’exposer à être abattues, gravement blessées ou incarcérées. Mais cela…

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Perte de contrôle de la technologie et contrôle grâce à la technologie

Étant donné la transformation numérique que nous préparent nos gouvernements et leurs partenaires du secteur privé, la situation peut être résumée ainsi : plus nous perdrons le contrôle direct ou indirect des technologies qui joueront un rôle de plus en plus important dans nos vies, dans nos sociétés et dans nos institutions, plus c’est nous qu’on contrôlera grâce à ces technologies. Les caractéristiques des technologies numériques et aussi la manière dont on les fait adopter sont donc des facteurs importants qui détermineront dans quelle mesure nous serons contrôlés et dans quelle mesure il nous sera possible de résister à ce contrôle et de garder ou reprendre le contrôle. Plus une technologie est complexe et requiert des compétences avancées et du matériel dispendieux pour être maîtrisée et développée, plus il est difficile pour nous de la contrôler. C’est pourquoi ce qui est à la fine pointe de l’électronique et de l’informatique peut difficilement être contrôlé par nous, par opposition aux technologies mécaniques et électriques plus anciennes et plus simples. S’il est vrai que nous ne pouvons pas tous être des mécaniciens et des électriciens, certains d’entre nous peuvent l’être et peuvent donc comprendre l’entièreté du fonctionnement des véhicules et des circuits et…

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L’avenir des ordinateurs, de leurs utilisateurs et de la société selon Bill Gates

Le 9 novembre 2023, Bill Gates a publié un billet (peut-être écrit par une intelligence artificielle ou avec l’assistance d’une intelligence artificielle) sur les changements qu’entraînera l’utilisation de l’intelligence artificielle quant à notre manière d’utiliser les ordinateurs (« AI is about to completely change how you use computers »). Même si ce n’est plus lui qui dirige Microsoft depuis des années, il serait naïf de croire qu’il n’exerce plus d’influence sur ce que décident de faire les dirigeants de Microsoft et sur les développements à venir pour ses produits, par exemple Windows. Pour nous faire une idée de ce que nous prépare cette grande corporation réputée pour ses pratiques commerciales déloyales (EEE, ou « Embrace, extend, and extinguish »), sa pratique systématique de la télémétrie et les choix technologiques qu’elle impose de plus en plus aux utilisateurs, je vais commenter des passages de ce billet, section par section. Les allures de philanthrope que cherche à se donner Bill Gates grâce à sa fondation, au lieu d’être une raison pour nous dire que ce n’est pas une aussi mauvaise personne que beaucoup le pensent, devraient au contraire nous rendre encore plus méfiants. « I still love software as much today as I…

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Les raisons de l’acceptation des châtiments extrajudiciaires

Les châtiments extrajudiciaires deviennent de plus en plus fréquents. Ils ont lieu de plus en plus ouvertement. Ils deviennent de plus en plus sévères. Beaucoup de nos concitoyens acceptent leur existence. Certains vont même jusqu’à les réclamer quand ils n’existent pas et jusqu’à se réjouir quand ils obtiennent gain de cause. Bien sûr, ils ne parlent pas de châtiments extrajudiciaires. C’est là un terme péjoratif qui n’est presque plus utilisé par les intellectuels et même les juristes, dont beaucoup s’efforcent de montrer la pertinence, les avantages, l’utilité, la nécessité et la légalité de tels châtiments, dans des cas particuliers ou de manière générale. Quant à ceux qui n’ont pas étudié le droit ou une certaine forme de pensée politique, ils n’ont souvent jamais entendu ce terme. C’est pourquoi on parle plutôt de mesures disciplinaires, de décisions administratives ou d’application d’un code d’éthique ou du respect des valeurs fondamentales quand certains de nos concitoyens sont suspendus sans solde par leurs employeurs, sont punis par un comité de discipline ou d’éthique ou se voient soudainement refuser des services financiers élémentaires par leurs banques, par exemple le fait de disposer d’un compte bancaire et de pouvoir recevoir des dépôts et de faire des…

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Faut-il participer à la comédie démocratique ?

Aux yeux de certains dissidents, nous sommes des naïfs ou des imbéciles parce que nous allons encore voter et continuons de défendre nos institutions démocratiques et d’adhérer aux idéaux démocratiques même s’il est manifeste que ceux que nous élisons ne servent généralement pas nos intérêts, et qu’en fait ils sont, à leur insu ou non, les représentants de ceux qui s’efforcent de devenir toujours nos maîtres et contrôler la société et notre existence. Dans le meilleur des cas, nous serions inconséquents et nous ne serions pas capables d’aller jusqu’au bout malgré toutes les critiques que nous adressons à nos gouvernants et à nos institutions démocratiques, par une sorte d’attachement sentimental qui nous empêcherait de nous libérer complètement de l’illusion démocratique, comme celui qui ne peut plus supporter son conjoint, mais qui refuse la séparation ou le divorce, tellement il lui est difficile d’imaginer sa vie sans le couple auquel il appartient. À l’inverse, les personnes lucides, auxquelles appartiendraient ces dissidents, seraient celles qui refusent intégralement le jeu politique, qui n’exercent pas leur droit de vote et qui pensent que ça revient toujours au même que tel ou tel parti politique soit au pouvoir et même que le gouvernement et les…

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Vers un dossier d’employé numérique centralisé

Dans les années 1980 et 1990, et parfois même au début des années 2000, les dossiers des employés contenaient seulement ou surtout des documents manuscrits, dactylographiés ou imprimés. Ces dossiers étaient rangés dans des classeurs et seul le personnel administratif y avait accès. Étant donné que cela prenait de l’espace, on s’efforçait souvent, sauf peut-être dans les bureaucraties publiques ou privées, de réduire autant que possible le nombre de documents qui étaient rangés dans ces dossiers et on épurait les dossiers des documents qui n’avaient plus de valeur. Quand les employés changeaient d’emploi, leurs anciens employeurs ne gardaient pas indéfiniment leurs dossiers. Après quelques années tout au plus, quand un litige avec l’employé ou le fisc n’était plus possible ou probable, ces dossiers pouvaient être élagués ou détruits, surtout quand il y avait beaucoup d’employés et quand le « roulement de personnel » était grand. Avec la transformation numérique qui a commencé au début des années 2000 et qui s’accélère, les dossiers des employés sont de plus en plus numériques. Les employeurs ont donc davantage tendance à ajouter dans ces dossiers plus de documents et d’informations et à les conserver plus longtemps. Les dossiers d’employés se trouvant sur des serveurs où le…

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Vers un dossier scolaire numérique centralisé

Il y a quelques décennies, les dossiers scolaires des élèves de niveaux primaires et secondaires ou des étudiants collégiaux et universitaires restaient dans les classeurs des établissements d’enseignement. Leur contenu était seulement accessible au personnel administratif de ces établissements et il circulait donc très peu. Pour sauver de l’espace, il était important d’y ranger un nombre limité de documents et d’épurer ces dossiers après quelques années, pour n’y garder que l’essentiel. Quand des étudiants avaient complété leurs études, ces dossiers n’étaient presque plus utilisés. On les conservait seulement pour être en mesure de fournir aux diplômés des documents qu’ils auraient égarés, par exemple des relevés de notes et des diplômes. Dans des cas exceptionnels, il pouvait arriver qu’un autre établissement d’enseignement ou un employeur fasse une vérification, quand il soupçonnait une falsification. Mais tout ça est en train de changer à cause de la transformation numérique qui a pour objet tous les aspects de nos sociétés et de notre existence. Depuis que les dossiers scolaires sont devenus numériques, il devient de plus en plus facile d’avoir accès à leur contenu, au sein d’un même établissement d’enseignement, d’un même centre de services scolaire (le successeur de la commission scolaire au Québec),…

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Vers un dossier de locataire numérique centralisé

Je me souviens d’une époque, au milieu des années 1990, où il était tout simple de louer un appartement au Québec. Il suffisait de téléphoner et de prendre un rendez-vous avec le propriétaire du logement ou le concierge de l’immeuble pour visiter l’appartement à louer et pour signer le bail, le jour même de la visite ou le lendemain. On me demandait à peine une pièce d’identité pour confirmer que j’étais bien celui que je prétendais être. Vers la fin des années 1990 et le début des années 2000, on a commencé à me demander de donner comme références d’anciens propriétaires de logements que j’avais loués. Quelques années plus tard, on a commencé à exiger que je dise quel emploi j’occupais et quel était mon salaire annuel, en plus de me demander des références. Enfin, les enquêtes de crédit sont devenues la norme, pour les sociétés immobilières et parfois même pour les petits propriétaires. Si bien qu’il nous faut fournir toutes sortes d’informations aux propriétaires des logements que nous voulons louer, et consentir à ce qu’ils obtiennent des informations à notre sujet par l’intermédiaire de sociétés d’évaluation de notre cote de crédit, qui collectent sans notre consentement et de manière…

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Les risques d’un dossier médical numérique centralisé

Les dissidents discutent souvent de la surveillance de masse et du contrôle de la population que rend possibles la numérisation de la médecine, notamment en qui concerne les dossiers médicaux et plus particulièrement le statut vaccinal. Malheureusement, beaucoup de nos concitoyens sont insensibles ou insensibilisés à nos craintes, soit qu’ils rejettent a priori la possibilité d’une telle surveillance et d’un tel contrôle dans les démocraties occidentales, soit qu’ils s’accommodent d’eux, qu’ils tendent à les sous-estimer et qu’ils pensent que les avantages pour leur santé et celle des autres les compensent amplement. Ce qui importe avant tout pour ces personnes, c’est leur santé. À moins d’un grand réveil dont nous pouvons nous demander s’il arrivera un jour, il est donc peu efficace d’essayer de faire voir à ces personnes les risques que posent les infrastructures de santé numérique sur ce point. Il serait plus efficace de leur montrer les risques qu’elles posent pour leur santé, en mettant entre parenthèses tout ce qui porte sur cette surveillance et ce contrôle. Ce billet ne s’adresse pas directement aux personnes dont je viens de parler, mais plutôt aux dissidents qui voudraient leur montrer les risques de la numérisation de la santé et obtenir d’elles…

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Corruption individuelle et sociale par le télétravail

Depuis les confinements de 2020, le télétravail devient de plus en plus populaire. Ce qui était d’abord pénible pour les télétravailleurs est maintenant souvent réclamé par eux : ils voudraient faire seulement du télétravail, sauf dans les rares cas où il serait nécessaire de se rencontrer en personne au bureau. Il est vrai que les premiers mois de télétravail, imposés par les autorités sanitaires aux travailleurs pour lesquels c’était possible à cause du méchant virus, étaient pénibles. Les systèmes informatiques mis en place rapidement ne fonctionnaient pas toujours bien, on n’avait qu’une partie du matériel informatique nécessaire et pas de bureau à la maison, il fallait s’occuper des enfants parce que les écoles et les garderies étaient fermées. On était obligé de passer les soirées et les fins de semaine à la maison en plus des journées de travail, parce que tout était fermé, quand il n’était pas simplement interdit de sortir de chez soi et de rencontrer d’autres personnes que celles avec lesquelles on habitait. Maintenant, c’est une toute autre histoire. Les personnes qui font du télétravail utilisent des systèmes informatiques qui, sans être parfaits, ont été mis au point au cours des dernières années. Les employeurs leur fournissent une…

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Le commerce des indulgences climatiques

Au fur et à mesure qu’apparaissent et se multiplient les mesures d’austérité censées permettre de lutter contre les changements climatiques – réduire ses déplacements, diminuer sa consommation d’énergies fossiles, chauffer moins durant l’hiver et se passer de climatisation durant l’été, prendre sa douche avec de l’eau froide, laver moins souvent ses vêtements, manger beaucoup moins de viande ou la remplacer par de la viande produite en laboratoire, etc. –, les taxes et les programmes de compensation qui permettront de racheter en partie ou en totalité ses fautes continueront de se multiplier. Contrairement aux pauvres et à la classe moyenne qui est en train de disparaître, les riches et les grandes entreprises pourront bénéficier d’indulgences en payant les taxes sur le carbone et en finançant des programmes censés contribuer à la reforestation, à l’efficacité énergétique, à l’électrification des transports, au végétarisme ou au véganisme et à la modernisation de l’industrie agro-alimentaire. C’est ce qui arrive déjà quand les élites politiques et économiques occidentales se déplacent à des milliers de kilomètres dans des jets privés pour participer à des congrès sur la lutte contre les changements climatiques et sur la réduction des gaz à effet de serre, la participation à ces événements…

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Résistance et secret

Imaginons une situation où nous et nos contemporains devrions nous organiser et participer à une forme de résistance, un peu comme celle qui existait dans les pays européens occupés par l’armée allemande pendant la Deuxième Guerre mondiale, et aussi en Italie et en Allemagne. Un des principaux problèmes pour les résistants et leurs sympathisants, ce serait de garder secrets leurs propres actes de résistance et ceux des autres, qu’ils manquent de discrétion ou que le contexte actuel et à venir rende beaucoup plus difficile de garder ces actes secrets. En lisant les témoignages ou les récits des résistants, nous pouvons remarquer à quel point ils accordaient de l’importance au secret quant à leurs activités. C’est que le succès de leurs opérations en dépendaient. C’est qu’ils risquaient de tomber entre les mains de la Gestapo si leurs secrets étaient éventés, et alors d’être exécutés ou envoyés dans un camp de travail ou de concentration, souvent après avoir été interrogés et torturés pour qu’ils divulguent le nom de leurs complices et fournissent des informations sur les actes de résistance qui se préparaient. C’est pourquoi les organisations de la résistance se divisaient en groupes indépendants dont les membres connaissaient presque seulement les autres…

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Dangers de la robotisation des forces policières et des forces armées

Depuis quelques années, les médias de masse et de grandes corporations nous préparent à la robotisation progressive des forces policières et des forces armées. Certains annoncent même que les soldats pourraient être entièrement remplacés par des robots militarisés d’ici 2030, sans doute moins pour faire des prédictions justes que pour préparer l’opinion publique à accepter que les gouvernements suivent ces nouvelles tendances et signent des contrats très lucratifs pour les corporations de l’industrie militaire et technologique afin de moderniser leur armement et ne pas rester derrière les autres pays, surtout ceux qui appartiennent au bloc rival ou ennemi, comme la Russie et la Chine. Essayons d’abord de voir quels pourraient être les avantages de la robotisation des forces policières et des forces armées. Puisque les promoteurs de cette transformation restent, du moins dans les grands médias, assez vagues sur cette question, sauf quand ils laissent entendre que c’est la marche inéluctable du progrès et que c’est plus commode de toutes sortes de manières, nous ne pourrons pas reprendre ce qu’ils disent et nous devrons faire nous-mêmes preuve d’imagination, question de nous représenter ce que ces transformations pourraient impliquer concrètement. Il faut quelques années pour recruter (ou enrôler) et former des…

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Risques de la numérisation de la culture (5) – L’architecture, l’urbanisme et la réalité virtuelle

Suite des billets du 9 juin, du 14 juin, du 25 juin et du 27 juin 2023. Notre civilisation est en train de se décomposer. Nos dirigeants, au lieu d’essayer d’atténuer, de ralentir ou de remédier à cette décomposition, semblent bien décidés à nous faire accepter avec résignation ce processus (sans l’appeler par son nom, évidemment), présenté comme une transformation historique inéluctable, et même à travailler à son accélération, puisque ce qu’ils considèrent comme la forme ultime du réalisme et du progressisme, c’est de courir à l’avant des tendances du moment. Ça n’a évidemment pas commencé avec l’arrivée du méchant virus et le délire sanitaire dont il a été le prétexte, ni avec l’adhésion de plus en plus folle à la croisade contre les changements climatiques, ni avec le sacrifice de la prospérité des pays occidentaux et des conditions de vie de leurs populations sous prétexte de guerre contre La Russie et peut-être bientôt contre la Chine. Pour parler seulement de ce qui m’intéresse dans ce billet, les villes occidentales s’enlaidissent de longue date et il devient de plus en plus difficile d’y vivre. Même dans les villes où les déboires économiques des dernières décennies se sont moins fait sentir…

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Risques de la numérisation de la culture (4) – L’interprétation et la composition musicales et l’intelligence artificielle

Suite des billets du 9 juin, du 14 juin et du 25 juin 2023. Dans mon billet du 25 juin 2023, j’ai envisagé la possibilité que les enregistrements musicaux, qui sont de plus en plus en ligne, deviennent inaccessibles ou difficiles d’accès à cause d’un effondrement technologique, de pénuries énergétiques et de censure, dans un contexte de moralite aiguë ou de guerre froide. Dans ce billet, je veux plutôt examiner la manière dont nos rapports à la musique et la musique elle-même se transformeraient si, au cours des prochaines décennies, l’utilisation de l’intelligence artificielle se généralisait pour produire des interprétations et des compositions musicales. Il faut des années pour apprendre à jouer d’un instrument ou à chanter. Après quoi, il faut s’exercer tous les jours ou presque pour continuer à s’améliorer ou seulement pour ne pas perdre la main. Il faut que des milliers de personnes s’exercent pendant des années, sous le regard attentif d’un ou de plusieurs professeurs, pour obtenir au bout du compte un musicien professionnel, et des millions pour obtenir un seul virtuose. Et c’est encore plus difficile pour obtenir un grand compositeur. Nous pourrions donc nous dire que cela fait beaucoup de temps, d’énergie et d’argent…

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Risques de la numérisation de la culture (3) – La musique en ligne

Suite des billets du 9 juin et du 14 juin 2023. Je ne considère pas la diffusion de la musique sur internet comme une mauvaise chose en elle-même. Cela m’a permis d’entendre les interprétations de musiciens qui sont morts avant que je naisse ou quand j’étais enfant (Glenn Gould, Scott Ross, Vladimir Horowitz et Jascha Heifetz) ou qui n’ont jamais donné un concert au Québec auquel j’aurais pu assister (Mstislav Rostropovitch, Paul O’Dette, Hopkinson Smith et Rolf Lislevand). Et même si j’étais né 20 ou 30 ans plus tôt et même si j’avais habité dans une grande ville nord-américaine ou européenne où ces musiciens auraient donné des concerts, je n’aurais probablement pas eu assez d’argent pour aller à tous ceux qui auraient intéressé. Je me serais peut-être même ruiné en achetant des disques, si j’avais vécu à une époque où la musique en ligne n’existait pas encore et si je m’étais mis en tête d’acquérir une certaine culture musicale, en me procurant plusieurs interprétations des œuvres des compositeurs bien connus ou moins connus du XVIIᵉ au XXᵉ siècles. Et sans la musique en ligne, peut-être n’aurais-je jamais entendu du flamenco, de la ranchera, du fado, de la musique tzigane est-européenne, de…

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Intensification de la surveillance de masse pour mater l’opposition

Quand nous faisons la critique de la surveillance de masse et de l’automatisation de l’analyse des données collectées, ainsi que de la prolifération réglementaire qu’elles rendraient possibles, nous supposons souvent qu’on en profitera pour nous donner des amendes, nous faire des procès et nous condamner à des peines diverses sous toutes sortes de prétextes, le moindre de nos comportements étant alors surveillé et réglementé. Mais ce n’est là qu’une possibilité parmi d’autres, et peut-être pas la plus probable. En plus des possibilités dont je refuse de parler publiquement pour ne pas donner de mauvaises idées à nos maîtres et à leurs larbins, et pour ne pas contribuer ainsi à la réalisation de ce que je crains, il est aussi possible que les informations incriminantes collectées et colligées à propos de nous ne soient pas utilisées systématiquement contre nous parce qu’il ne serait pas possible de donner des amendes et de faire des procès à chaque personne qui enfreindrait une réglementation omniprésente. Cela demanderait des ressources administratives, juridiques et carcérales que nous n’avons pas. Si nos maîtres remédiaient à ce manque en s’en remettant de plus en plus à l’intelligence artificielle et aux robots pour l’application de la réglementation, pour la…

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Êtes-vous prêts pour la transparence cérébrale ?

Nous savons que le Forum économique mondial (FEM) est dirigé par des illuminés et qu’il les attire aussi, comme un tas de fumier attire les mouches à merde. Klaus Schwab et Yuval Noah Harari en sont de bons exemples. Nita A. Farahani vient du même tonneau, bien qu’elle soit moins connue. À l’occasion du concile du FEM qui a eu lieu en janvier 2023, cette universitaire qui a gravité autour de l’administration Obama a fait la promotion de la transparence cérébrale – c’est-à-dire la surveillance intra-corporelle – aux membres de « l’élite » internationale qui ont participé à ce grand événement. C’est de toute beauté ! (Source : https://www.weforum.org/events/world-economic-forum-annual-meeting-2023/sessions/ready-for-brain-transparency) La première question qu’il est important de nous poser après avoir regardé cette conférence édifiante, c’est pourquoi on parle aussi ouvertement, au WEF, de ces avancées neuro-technologiques et de leurs applications possibles. Est-ce une diversion ou de la propagande servant à cacher ce qui importe vraiment ? Ou bien pense-t-on que nous sommes comme des animaux domestiques trop bêtes pour comprendre les sales coups qu'on leur prépare ? Si je pensais que nous avions affaire à des personnes raisonnables, qui calculent froidement, j’opterais pour la première possibilité. Mais la malveillance dont…

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Risques de la numérisation de la culture (2) – La lecture et l’écriture d’œuvres et l’intelligence artificielle

Dans mon billet du 9 juin 2023, j’ai fait l’hypothèse que les œuvres écrites pourraient devenir difficiles d’accès en raison de l’élagage et de la destruction des exemplaires déjà imprimés, de la transition toujours plus marquée vers des livres électroniques, de la précarité des technologies nécessaires pour les lire, et de la censure et de la falsification dont ils pourraient être l’objet. Dans ce billet, je veux plutôt examiner de quelle manière le rapport aux œuvres pourrait changer si, demeurant facilement accessibles surtout en format numérique sans être censurées ou falsifiées, elles étaient de plus en plus lues, étudiées, enseignées et discutées en s’aidant de l’intelligence artificielle. Ceux d’entre nous qui ont passé au moins quelques années à étudier ou à enseigner dans les collèges et les universités savent que beaucoup d’étudiants considèrent que c’est une perte de temps de lire une œuvre et d’essayer de la comprendre. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Quand j’ai fait mes études collégiales et universitaires dans les années 1990 et 2000, plusieurs étudiants disaient fièrement qu’ils ne lisaient pas les œuvres littéraires et philosophiques qui étaient à l’étude et se vantaient de réussir quand même leurs cours. C’était alors la seule chose qui…

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Villes, domiciles et véhicules « intelligents » pour personnes en perte d’intelligence et d’autonomie

Nos milieux de vie et nos activités quotidiennes sont en train de se transformer rapidement. Il y a eu une époque, pas si lointaine, où nous pouvions et devions interagir directement avec notre environnement et penser à ce que nous faisions sans avoir recours à une certaine forme d’assistance technologique. Mais les choses sont en train de changer rapidement et radicalement. Jadis, quand nous prenions l’autobus, il nous fallait consulter des trajets imprimés, nous rendre à temps à l’arrêt en prévoyant le temps que ça prend et regarder à l’extérieur pour descendre au bon endroit. Maintenant, grâce à l’omniprésence des téléphones « intelligents », à des applications de transport en commun et à des autobus intégrés au réseau de transport « intelligent », nous pouvons savoir où est rendue l’autobus que nous voulons prendre, recevoir une notification quelques minutes avant son passage pour nous dire de nous rendre à l’arrêt, suivre nos déplacements sur notre téléphone ou sur des écrans situés dans l’autobus et savoir où descendre sans regarder à l’extérieur. Jadis, quand nous avions à nous déplacer, à pied ou en voiture, dans une ville mal connue ou dans un secteur mal connu de la ville où nous habitions, il nous fallait être…

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Risques de la numérisation de la culture (1) – Les livres électroniques

Si presque toute la culture est en ligne et est assistée par ordinateur, sa survie dépend de la pérennité de ces technologies et du bon vouloir des corporations, des institutions et des gouvernements qui contrôlent ces technologies et la culture ou qui légifèrent sur elles. Étant donné les transformations technologiques, culturelles, morales et politiques qui s’accélèrent et aux dérapages autoritaires et superstitieux dans lesquels nous sommes entraînés, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir de la culture en tant qu’entité vivante, et non comme une chose morte, mutilée, démembrée et enterrée. Et pourtant il arrive rarement qu’on s’inquiète. Nos concitoyens, qu’ils aient des prétentions à la culture ou non, nous ont montré qu’ils se préoccupent beaucoup plus du moindre petit microbe qui circulent, et nous font sentir qu’à côté des changements climatiques qui menaceraient l’humanité et la planète toute entière, la dégradation de la culture ne mérite pratiquement pas d’attention. Car à quoi bon préserver la culture si nous sommes submergés à cause de la fonte des glaces polaires, carbonisés par les rayons toujours plus ardents du soleil, affamés par les sécheresses, pulvérisés par les ouragans et les tornades, ensevelis par les tempêtes de neige, frigorifiés par le verglas…

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Difficultés et risques liés à la constitution d’un réseau économique clandestin

Nos gouvernements continuent de travailler à la transformation numérique, même si les signes d’une crise économique importante deviennent de plus en plus évidents, ou justement pour cette raison. Juste depuis le début du mois de mai 2023, la Banque du Canada a lancé une consultation publique sur le dollar numérique, et USAID a organisé à Washington un événement pour souligner la réussite de la transformation numérique grâce à l’implantation de DIIA en Ukraine, qui servirait de modèle en la matière aux « autres démocraties ». La Banque du Canada voudrait faire croire aux Canadiens que rien n’a été décidé quant à la création d’une monnaie numérique de banque centrale, qu’elle ne remplacera pas les billets de banque, et qu’on les consulte simplement pour avoir leur avis sur la question, afin d’aider cette noble institution à offrir des services monétaires de qualité dans un monde en perpétuel changement et de se préparer adéquatement en prévision du jour où on pourrait décider de créer cette nouvelle forme de monnaie accessible à tous, par exemple parce que l’argent comptant ne serait plus accepté comme mode de paiement dans un nombre croissant de commerces. Comme si ce n’était pas la responsabilité de la Banque du Canada…

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Transformation numérique et transformation politique (7)

Conclusion des billets du 26 avril, du 28 avril, du 2 mai, du 4 mai, du 7 mai et du 15 mai 2023. J’ignore dans quelle mesure les maux que j’ai décrits dans les billets de cette série se réaliseront. Les chefs politiques, les gestionnaires de la bureaucratie publique et le département des relations publiques des banques et des grandes corporations impliquées de près ou de loin dans la transformation numérique des États occidentaux ne sont pas très bavards à ce sujet, sauf quand il s’agit de faire des déclarations sur les utilisations les plus immédiates et les plus accessibles des nouveaux dispositifs technologiques, et sur l’importance d’être à la fine pointe du progrès technologique. Il n’est presque jamais question des autres manières dont ces dispositifs pourraient être utilisés, ensemble ou séparément, et dans quel projet politique l’entrée en fonction et le développement de ces dispositifs s’inscrivent, comme si le progrès technologique était une sorte d’automate qui pouvait se donner à lui-même ses propres fins et auquel nos États et nos sociétés devaient se fier pour guider leur évolution, qui serait inéluctable. Aussi bien nous fier à la Providence des chrétiens ou à l’Histoire des marxistes. Le fait que ces personnages,…

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Transformation numérique et transformation politique (6)

Suite des billets du 26 avril, du 28 avril, du 2 mai, du 4 mai et du 7 mai 2023. Les gouvernements occidentaux seraient en train de préparer l’adoption et l’imposition d’une monnaie numérique centralisée et programmable. C’est là une des choses les plus craintes par les opposants aux tendances autoritaires et totalitaires de nos gouvernements et de nos sociétés. Les cartes de débit et de crédit que nous utilisons pour faire des achats dans des commerces ou en ligne et, parfois, pour soutenir les activités de personnes et d’organisations qui critiquent et qui s’opposent à ces tendances, rendent assez faciles de tracer nos transactions financières et de nous punir si nous participons au financement d’un mouvement d’opposition que nos gouvernements et nos banques déclarent inapproprié, incompatible avec leur conception étriquée ou absurde des valeurs démocratiques, et même dangereux. Une monnaie numérique centralisée et programmable – qui nous serait imposée par nos gouvernements et nos institutions bancaires et qui deviendrait le seul moyen de paiement accepté ou légal – permettrait d’étendre et d’automatiser la surveillance et le contrôle de nos transactions financières et, directement ou indirectement, de surveiller et de contrôler la majorité des choses que nous faisons, qu’elles soient déclarées…

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Transformation numérique et transformation politique (5)

Suite des billets du 26 avril, du 28 avril, du 2 mai et du 4 mai 2023. Plus les organismes publics mettent en ligne les services qu’ils offrent et déploient les systèmes informatiques nécessaires pour ces activités et leur suivi, plus les occasions de vol de données personnelles ou confidentielles, de fraude et de tricherie deviennent nombreuses. Un pirate informatique habile pourrait avoir accès à des documents gouvernementaux qui ne doivent pas être divulgués à la population ou à des puissances étatiques étrangères, ou aux données fiscales des contribuables ou médicales des usagers du réseau de santé public. Un fraudeur peut obtenir une aide financière gouvernementale, une autorisation ou un permis en se faisant passer pour quelqu’un d’autre. Un tricheur peut demander à quelqu’un d’autre de faire à sa place un examen en ligne, ou consulter ChatGPT pendant qu’il fait cet examen, pour obtenir un diplôme, un brevet d’enseignement ou un poste dans la fonction publique. Au lieu de diminuer considérablement la quantité de données collectées, de décentraliser ces données et de réduire au minimum le nombre de personnes qui ont accès à ces données à distance et les données auxquelles chacune d’entre elles a accès, la tendance est à l’augmentation…

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Transformation numérique et transformation politique (4)

Suite des billets du 26 avril, du 28 avril et du 2 mai 2023. Quand, dans les années 1990, les ordinateurs ont commencé à être utilisés dans les milieux de travail, on nous a promis que ça nous simplifierait la vie. Certaines des tâches que nous avions à réaliser allaient être partiellement ou complètement abolies, ou transformées de manière à devenir plus courtes et moins complexes, nous disait-on. Trente ans après, nous attendons toujours que ça arrive. Dans le meilleur des cas, nous avons vu des tâches disparaître ou devenir plus simples, mais d’autres tâches plus nombreuses et parfois plus complexes sont apparues. Et pour réaliser ces tâches, on conçoit de nouveaux dispositifs technologiques qui pourraient avoir les mêmes effets. Nous aurait-on raconté des histoires ? N’était-ce pas simpliste de croire que ces technologies, sans faire partie d’un projet de simplification et de réduction du travail et de la bureaucratie, pouvaient vraiment produire les effets voulus ? N’est-il pas normal qu’aussi longtemps que nous sommes prisonniers d’une morale qui tend à faire du travail ou de la vaine agitation une fin en soi et qui condamne l’oisiveté (qui serait, selon le proverbe, la mère de tous les vices), le contraire arrive, c’est-à-dire que ces…

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Transformation numérique et transformation politique (3)

Suite des billets du 26 avril 2023 et du 28 avril 2023. Même quand il n’y a pas de méchant virus qui circule, c’est la tendance de rendre de plus en plus facile de voter à distance. Il y a d’abord le vote par correspondance, qui est de moins en moins réservé aux citoyens qui sont à l’étranger ou qui sont dans l’impossibilité d’aller au bureau de vote le jour des élections. Dans certains États américains, il existe même une pratique (le « ballot harvesting ») qui consiste à collecter les bulletins de vote des électeurs qui n’ont manifestement pas l’intention de voter, et de les déposer au bureau de scrutin ou d’autres lieux de collecte. Le vote à distance semble devenir de plus en plus répandu, et tout est en place pour qu’il s’inscrive dans la transformation numérique des institutions politiques et bureaucratiques. Il faut juste un peu de volonté politique et bureaucratique pour qu’on en vienne à voter numériquement, sans sortir de chez soi, en utilisant des plates-formes en ligne. Nos États dépendent souvent de corporations privées pour la conception, l’entretien et la mise à jour de leurs systèmes informatiques. Ça serait probablement aussi le cas pour des systèmes de…

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Transformation numérique et transformation politique (2)

Suite du billet du 26 avril 2023. Au cours des dernières années, nous avons vu les présidents, les ministres, les députés, les fonctionnaires et les gestionnaires de la bureaucratie publique continuer de s’occuper des affaires publiques à distance, grâce au télétravail et à la vidéoconférence. Au plus fort des confinements, les chefs d’État pouvaient s’entretenir avec leurs ministres sans sortir de chez eux, s’ils n’avaient pas envie de les rencontrer en cachette, ou s’ils avaient peur du virus ou de se faire prendre. Les parlements ont pu siéger même quand leurs salles demeuraient vides, les députés n’ayant plus besoin de braver le froid et le virus pour supposément représenter nos intérêts, mais pouvant dorénavant le faire dans le confort et dans la sécurité de leur foyer. Les gestionnaires de la fonction publique pouvaient, avec l’aide des bureaucrates qui leur sont subordonnés, continuer à inventer, à mettre à jour et à amender des directives et des procédures inefficaces, inutiles, absurdes et farfelues, et continuer à faire au moins aussi mal (de leur point de vue, au moins aussi bien) ce qu’ils faisaient avant. Maintenant que les chefs politiques qui nous traitent comme de vulgaires sujets ou comme de misérables serfs ont…

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Transformation numérique et transformation politique (1)

L’État qui réalise une transformation numérique réalise aussi une transformation politique. On se trompe donc, ou on nous trompe donc, quand on nous présente la transformation numérique de nos gouvernements et de nos institutions publiques comme une affaire essentiellement technologique, laquelle n’affecterait pas ou affecterait peu la nature et la constitution de ces gouvernements et de ces institutions, et dont devraient s’occuper seulement des experts de l’informatique qui auraient les compétences requises. Comme si le fait de dématérialiser et de délocaliser les services, les documents, les données, les employés de l’État, les citoyens et les dirigeants politiques et bureaucratiques pouvait ne pas changer ces gouvernements, ces institutions et l’État lui-même, qui sont tout ça ! Comme si la nature de ces transformations pouvait être déterminée par le seul progrès technologique, sans s’inscrire dans un projet politique donné ! Comme si ce progrès technologique pouvait se donner à lui-même sa propre orientation, et ne l’obtenait pas d’un projet politique donné ! Comme si c’était les experts en informatique qui décidaient de ce projet politique, et comme s’ils étaient plus aptes que nous à juger de ce projet ! Dans une série de courts billets, j’examinerai quelles peuvent être les changements politiques obtenus grâce à la…

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Vers une réaction religieuse et des troubles sociaux et politiques

Depuis plusieurs années déjà, et encore plus depuis 2020, il y a de fortes tensions, aux États-Unis, au Canada et, je suppose, aussi dans certains pays européens, entre une certaine gauche qu’on appelle « woke » en Amérique du Nord et les personnes, surtout d’ascendance européenne, qui se considèrent ou qu’on considère comme conservateurs, en religion, en morale et en politique. Du coté des « wokes », ainsi que des gouvernements et des partis politiques qui se revendiquent de cette tendance morale et politique ou qui l’utilisent à des fins politiciennes, on lutte avec détermination et parfois même avec violence contre des formes de discrimination réelles ou supposées, comme le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie, le sexisme, la misogynie, l’homophobie et la transphobie ; on croit que les politiques de réduction ou de contrôle de l’immigration sont motivées par la xénophobie ou le racisme ; on milite pour la reconnaissance de nouvelles identités sexuelles et contre la domination des identités sexuelles traditionnelles ; on voit dans des gestes, des mots, des expressions, des intonations et des attitudes des personnes jugées privilégiées vis-à-vis des groupes victimisés des crimes qu’il faudrait châtier avec rigueur ; on se fait les défenseurs de toutes les victimes présumées et les pourfendeurs de leurs agresseurs présumés ;…

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Transposition des techniques de manipulation sanitaires dans le domaine de la sécurité

Pour les gouvernements occidentaux, tous les prétextes sont bons pour accroître la surveillance et le contrôle des citoyens. Nous l’avons bien vu avec les mesures soi-disant sanitaires mises en place au printemps 2020, auxquelles on a en grande partie mis fin deux ans plus tard, mais qu’on pourrait réactiver sous une forme plus ou moins abusive, puisque les organisations de santé publique internationales et nationales n’ont toujours pas déclaré la fin de la fameuse pandémie et ne daignent pas nous dire ce qu’il faudrait pour qu’on puisse enfin considérer qu’elle est terminée, puisqu’elles peuvent annoncer l’apparition d’un nouveau variant préoccupant pour essayer de nous reconfiner, de nous obliger à nouveau à porter un masque dans les lieux publics et de réimposer l’usage du passeport vaccinal. Ces mesures soi-disant sanitaires sont un prolongement des mesures sécuritaires imposées à la suite des attentats du World Trade Center en 2001, lesquelles ont depuis proliféré, chaque attentat ou chaque massacre qu’on n’a pas réussi à empêcher grâce aux dispositifs sécuritaires déjà en place étant une opportunité pour imposer plus de dispositifs de la même espèce. Dans le cas des mesures soi-disant sanitaires, chaque nouvelle « vague » et même la crainte d’une nouvelle « vague » ont servi…

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Les risques de la centralisation de l’identité numérique et des services publics et privés

Je ne veux pas revenir ici sur l’idée qu’il serait possible, pour le gouvernement fédéral canadien ou le gouvernement provincial québécois, d’utiliser l’identité numérique et tous les services publics et privés qui y seraient liés pour l’écraser un mouvement d’opposition citoyenne ou de cibler individuellement des opposants politiques jugés trop populaires. Nous avons vu ce dont est capable le gouvernement fédéral quand il a bloqué les comptes bancaires et les cartes de crédit des personnes qui ont participé ou qui ont soutenu financièrement le « Freedom Convoy » au début de l’année 2022 et les conclusions de la commission chargée de déterminer si le recours à la Loi sur les mesures d’urgence était légitime ou non. Il est à craindre que le gouvernement provincial, s’il était dans la même situation, en ferait autant, ou demanderait au gouvernement fédéral d’en faire autant. Mais avec l’identité numérique, ce serait encore plus facile : on pourrait identifier facilement les personnes qui participent ou qui soutiennent les manifestations ou les mouvements d’occupation, et on pourrait tout bloquer en quelques clics, au lieu d’avoir à demander aux institutions financières, puisqu’en bloquant l’identité numérique de ces personnes, plus moyens de faire des transactions financières, et aussi bien d’autres choses,…

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Doutes sur les communautés comme structures de résistance

À cause des mesures soi-disant sanitaires qui pourraient de nouveau s’abattre sur nous, de l’inflation qui pourrait s’aggraver, des politiques écologiques autoritaires et souvent incompatibles avec notre bien-être et notre liberté et de l’intolérance des entreprises et des institutions gouvernementales, supranationales et financières à l’opposition en actes et en paroles, les appels à s’organiser sont de plus en plus fréquents et pressants au sein de la résistance, afin de ne pas être privés de nos moyens de subsistance et de ne pas être obligés d’accepter la servitude qu’on nous impose peu à peu. Plusieurs insistent sur l’importance de constituer des communautés et de ne pas rester isolés. C’est par exemple le cas de James Corbett qui, dans une vidéo « Building Community » de la série « Solutions Watch », cherche à nous faire comprendre que les meilleures idées – par exemple un système économique parallèle très ingénieux – ne servent à rien quand elles ne s’appuient pas sur une communauté décidée à les mettre en pratique. J’apprécie l’honnêteté et le réalisme de James Corbett, qui ne cache pas à ses auditeurs qu’il est très difficile de constituer des communautés de résistants et que ces tentatives échouent très souvent, soit que…

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Les structures parallèles comme moyens de résistance

Nous entendons parfois parler, dans la dissidence, de l’importance de créer des structures parallèles afin de dépendre le moins possible des gouvernements occidentaux et des grandes corporations auxquels ils sont alliés, de réduire les conséquences des mesures qu’ils pourraient prendre contre la population en général et plus particulièrement contre les résistants, et de se donner les moyens de persister dans la résistance. Nous avons vu, au cours des dernières années, jusqu’où sont prêtes à aller les autorités politiques et bureaucratiques occidentales : confinement de toute la population ou seulement des récalcitrants, subordination de la science, de la médecine et de la presse à ces autorités, suspension ou congédiement des professionnels de la santé et des fonctionnaires non vaccinés ou protestataires, refus de certaines interventions médicales pour les malades non vaccinés, destruction de l’économie et du niveau de vie sous prétexte de lutte contre le méchant virus, les méchants russes ou les méchants changements climatiques, transformation des écoles en camps d’endoctrinement et de dressage, gel des comptes bancaires et des cartes de crédit des opposants, etc. Si nous ne nous prenons pas en mains rapidement, les gouvernements occidentaux et les élites économiques nationales et supranationales nous tiendront à la gorge. Il…

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Techniques pour nous faire accepter l’identité numérique

Nos gouvernements et les grands médias ont fait des pieds et des mains pour nous faire consentir à l’administration des injections expérimentales. Tous les moyens étaient bons, que ce soient les mensonges, la coercition, la peur, les menaces, l’appel au sentiment de troupeau, le chantage émotionnel ou la haine de la foule pour ce qui ne fait pas partie d’elle. Ce qu’ils ont déjà fait pour ces injections expérimentales, ils pourraient le refaire pour autre chose, par exemple l’identité numérique. Dans ce cas, pourquoi réinventeraient-ils le fil à couper le beurre ? Pourquoi ne réutiliseraient-ils pas les techniques qu’ils ont déjà utilisées et qui se sont montrées efficaces, en les adaptant au cas de l’identité numérique ? Nous avons donc tout intérêt à nous mettre dans la peau de ceux qui cherchent à nous manipuler, pour essayer de voir quelle forme pourraient prendre ces techniques. Avant d’aller plus loin, je me demande si c’est une bonne idée de publier sur internet mes réflexions à ce sujet. Il est possible que ce billet ne soit pas seulement lu par des opposants, mais qu’il soit aussi lu par nos adversaires, qui font une veille de ce qui se dit sur internet à propos des…

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Possibilités d’utilisation du travail des machines

Depuis la révolution industrielle du XIXe siècle, des opinions s’affrontent sur les avantages et les inconvénients du travail des machines. S’il est vrai que nul ne doute des importants bénéfices qu’il en découle pour les industriels et les financiers, lesquels s’en mettent alors plein les poches en raison de la diminution des coûts de production et d’une dépendance réduite à l’égard de la main-d’œuvre humaine, la question est beaucoup moins claire pour les masses laborieuses. Des artisans du début du XIXe siècle, sous la menace de se retrouver sans travail à cause des machines plus productives qu’eux, se sont d’abord révoltés et ont détruit ou saboté lesdites machines. Par la suite, les ouvriers, dont des enfants, qui les ont ensuite peu à peu remplacés se sont retrouvés à travailler dans des conditions inhumaines et à être réduits à la servitude, par exemple en travaillant quinze ou seize heures par jour, six jours par semaine, le tout pour un salaire de misère, qui ne leur permettait pas de manger à leur faim, de vivre dans des logements assez grands et salubres et de se vêtir convenablement ou assez chaudement. La situation s’est ensuite graduellement améliorée pour diverses raisons (les luttes ouvrières,…

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Conséquences possibles des politiques d’immigration occidentales

Malgré la crise économique qui découle des politiques sanitaires, économiques et énergétiques des gouvernements occidentaux et des sanctions occidentales peu judicieuses contre la Russie, plusieurs de ces gouvernements n’entendent pas diminuer l’immigration. Au nom de la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre (dont nous ignorons les causes et l’ampleur exactes et qui ne saurait durer à cause de la crise économique) et de l’opinion morale selon laquelle ce serait faire preuve d’ouverture et de bonté d’accueillir des immigrants dans nos pays prospères et démocratiques, où tous les habitants de la Terre aimeraient vivre (nous plaisons-nous souvent à croire), ces gouvernements maintiennent les contingents annuels d’immigrants ou les augmentent même. Malgré les bons sentiments qu’on affecte d’avoir, il est loin d’être certains que cela soit avantageux pour nous, qui vivons déjà dans les pays occidentaux, ou pour les nouveaux arrivants qui pourraient s’y établir au cours des prochaines années. Essayons de nous mettre dans la peau des immigrants. Beaucoup viennent ici parce qu’ils n’arrivent pas à vivre convenablement dans leur pays d’origine, souvent à cause de politiques occidentales qui empêchent la population de ces pays de devenir prospère, à cause de guerres provoquées ou alimentées par nos gouvernements, à cause des…

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Petite fiction sur une grande tempête de verglas

Imaginons qu’après le virage vert qui obsèdent nos gouvernements, qu’une nouvelle « crise du verglas » se produise, comme celle qu’a connu le Québec en janvier 1998, malgré l’amélioration du réseau électrique au cours de décennies qui se sont écoulées depuis. Au plus fort de l’hiver, quelques millions de foyers québécois sont privés d’électricité. Le chauffage au mazout et au gaz naturel n’existe plus, de même que le chauffage au bois. Tous les véhicules sont désormais électriques, aussi bien les voitures et les transports en commun, que les camions et la machinerie lourde. Même les véhicules utilisés par les secours et les militaires envoyés sur place pour réparer les lignes électriques et les pylônes, et pour aider la population, fonctionnent à l’électricité. Comment ces véhicules peuvent-ils recharger leurs piles s’ils doivent être utilisés pendant au moins une douzaine d’heures par jour, pendant des semaines, dans des zones où il n’y a plus d’électricité, ou où l’approvisionnement électrique est instable ou insuffisant. Il n’est plus possible de faire le plein d’essence, dans un centre d’approvisionnement ou une station de service muni d’une génératrice, ou à l’aide de camions-citernes. Étant donné la situation, il est impossible ou du moins problématique de connecter…

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Conjectures sur les nouvelles conditions de vie hivernales

Il est raisonnable de nous attendre au pire pour les Européens. Essayons de concevoir comment les choses pourraient tourner, l’hiver prochain ou plus tard. Et même si nous croyons être dans une meilleure position au Canada et au Québec, cet exercice peut être utile pour nous, qui aurons peut-être à subir sous une forme atténuée, ou avec un certain retard, ce qu’auront vraisemblablement à endurer bientôt les Européens. En raison de l’inflation, particulièrement en ce qui concerne les secteurs de l’énergie et de l’alimentation, de nombreux Européens n’auront peut-être pas assez d’argent pour chauffer leurs domiciles et pour se nourrir. Ils devront alors choisir entre le chauffage et la nourriture. Ou, pire encore, ils devront se passer de chauffage et ne pourront pas manger tous les jours à leur faim. La crise énergétique qui menace l’Europe ne se réduit pas à un problème d’augmentation rapide du coût de l’électricité et du chauffage. Ce qui est à la cause du problème, c’est qu’en raison des sanctions prises contre la Russie et du sabotage contre deux des principaux gazoducs en Europe, il risque fortement de manquer de gaz naturel en Europe cet hiver. Même si les gouvernements étaient en mesure de soutenir…

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L’avenir des professions médicales et paramédicales

Pour la plupart, nous n’avons pas eu la malchance, ou plutôt la chance, d’avoir affaire, avant 2020, à des médecins et à d’autres soignants à ce point ramollis, incompétents, bornés et même dangereux, que nous en sommes venus à douter de l’efficacité de la médecine et des finalités véritables du système hospitalier, qui vit plus grâce à nous, et que nous vivons grâce à lui. Mais peut-être étions-nous simplement aveugles et très naïfs… Quoi qu’il en soit, nous avons ouvert les yeux seulement quand ceux que nous concevions comme la fine fleur de l’intelligence, de la rigueur et de l’intégrité en sont venus à faire de la propagande sanitaire, à participer activement au régime de biosécurité et à appuyer de l’autorité que leur confère leur profession les mesures soi-disant sanitaires. Le réveil a certainement été difficile. Eh quoi ! ceux que nous consultons depuis des décennies, auxquels nous confions la santé de nos enfants, et qui sont censées nous prescrire des traitements, nous donner des soins et effectuer sur nous des interventions chirurgicales, sont assez bêtes, conformistes et rampants pour jouer leur rôle dans cette histoire de « pandémie », pour collaborer avec les autorités politiques et sanitaires, et pour s’imaginer ou faire…

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L’hydroélectricité bientôt sur le gril ?

Nous sommes habitués d’entendre dire – par les scientifiques, par les militants écologistes, par les politiciens et par les journalistes – que les gaz à effet de serre émis en raison de notre consommation d’hydrocarbures vont provoquer un grave réchauffement climatique, ou encore des changements climatiques ; et que, si nous ne faisons rien pour réduire cette consommation, nous sommes condamnés à crever à petit feu et à détruire la planète. Depuis que des sanctions économiques visant les exportations russes de gaz naturel et de pétrole ont été imposées par beaucoup de pays occidentaux, et que le secteur énergétique russe se détourne de plus en plus de l’Occident pour se réorienter vers l’Orient (c’est de bonne guerre), la propagande environnementaliste s’est intensifiée. Nous en venons à nous demander si cette propagande sert à faire passer les pénuries d’hydrocarbures qui en résultent pour un bien ou du moins mal nécessaire, ou si ces sanctions et leurs conséquences énergétiques sont instrumentalisés pour imposer aux pays occidentaux un virage énergétique « vert » et ainsi sauver la planète et l’humanité. Quoi qu’il en soit, nous qui sommes Québécois nous sentons moins concernés que Européens, puisque notre alimentation en électricité ne dépend pas d’un approvisionnement régulier en…

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Ce que l’avenir pourrait réserver aux plus jeunes

Faisons l’hypothèse suivante : les autorités politiques, bureaucratiques et sanitaires – qui ont de toute évidence perdu la tête ou (et) qui nous veulent du mal – continueront d’agir envers nous comme ils l’ont fait depuis quelques années ou quelques décennies ; et le peuple, endoctriné et loin de résister, se rangera majoritairement derrière ces autorités. Si les choses se passent ainsi, qu’en résultera-t-il pour les jeunes adultes, les adolescents, les enfants et les personnes qui pourraient naître au cours des prochaines années ou décennies ? Même s’il ne faut pas embellir la vie que nous, qui sommes plus âgés, avons eu jusqu’à maintenant, il me semble que nous pouvons dire que ce qui attend les plus jeunes et les générations encore à venir, c’est une dégradation généralisée de la situation politique, économique, morale et culturelle, et donc un appauvrissement de leur existence, comparativement à la nôtre. Ne nous leurrons pas : malgré l’élection des membres de l’assemblée législative et du gouvernement, nos droits politiques ont toujours été très limités. Outre le fait que, faute d’avoir l’argent et les relations nécessaires, il a toujours été inenvisageable pour beaucoup d’entre nous d’occuper des fonctions politiques importantes, les parlementaires censés nous représenter sont soumis à la…

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Principes élémentaires de sécurité numérique et de surveillance de masse

Mise en contexte Depuis que l’utilisation des cartes de débit et de crédit, des ordinateurs, d’internet et des téléphones dits intelligents est devenue chose courante, dans notre vie privée et au travail, ainsi que dans nos interactions avec les entreprises privées et les administrations publiques, la fréquence et l’étendue de la collecte de données augmentent. Il peut s’agir de données sur nous, sur les entreprises ou organisations pour lesquelles nous travaillons, ou sur les employés, clients ou usagers de ces entreprises ou organisations. S’il est indéniable qu’il est plus commode et rapide, pour communiquer ou consulter d’importantes masses d’informations, d’avoir recours aux nouvelles technologies de l’information que d’envoyer des lettres ou des documents par la poste, ou que de faire de longues recherches dans des classeurs de documents se trouvant parfois dans des bureaux situés sur tout le territoire d’un pays, l’étendue et la fréquence des vols de données deviennent du même coup plus fréquents. Les données accumulées dans nos boîtes de messagerie électronique personnelles ou professionnelles, ainsi que sur les serveurs et dans les systèmes informatiques des entreprises privées, des institutions financières et des organismes publics, dépassent largement en volume les informations qu’il aurait été possible de collecter et…

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Questions sur l’électrification des transports

Depuis plusieurs années, l’électrification des transports est un enjeu important pour nos gouvernements. Ils voudraient à terme que tous les véhicules, ou presque tous les véhicules, ne fonctionnent plus à l’essence, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre les changements climatiques, parmi lesquels on compte tous les phénomènes météorologiques, naturels et climatiques jugés anormaux (vague de froid, vague de chaleur, tempêtes de neige, tornades, ouragans, sécheresses, inondations, glissements de terrain, érosion des côtes, fonte des glaciers, etc.), en fonction d’une sorte de normalité météorologique et climatique dont on peut se demander si elle a déjà existé, surtout quand on considère les grands changements climatiques qu’a connu notre planète depuis, disons, un million d’années. À cela s’ajoute le désir de réduire radicalement la consommation d’énergies fossiles, qui ne sont pas renouvelables, qui seraient sur le point de s’épuiser, et dont il peut y avoir des pénuries en temps de guerre ou si des sanctions économiques ciblent les principaux pays producteurs, comme c’est actuellement le cas avec la Russie. Ainsi il s’agirait, grâce à l’électrification des transports, de nous procurer une certaine sécurité énergétique, de ne plus être dépendants énergétiquement d’États dits voyous et de…

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Marche vers le totalitarisme intégral ou vers l’effondrement généralisé ?

Convergence des tendances totalitaires Après que l’OMS a déclaré l’état de « pandémie » au début de l’année 2020, et que nos gouvernements ont emboîté le pas en déclarant l’état d’urgence sanitaire, des tendances totalitaires se sont manifestées au grand jour. Malgré la pause que nous connaissons présentement dans tous les pays occidentaux, nous craignons que ces tendances s’amplifient et se généralisent. Nous ne faisons plus confiance aux autorités politiques et sanitaires qui, grâce à l’imposition de mesures soi-disant sanitaires, à l’implantation de dispositifs de surveillance et de contrôle social et à une vaste campagne de relations publiques, ont réglementé à outrance l’économie et la vie en société, se sont ingérées dans notre vie privée et ont essayé (parfois avec succès) de nous contraindre à recevoir des injections expérimentales dont nous n’avons manifestement pas besoin et dont nous ne voulons pas. Dans le cadre de la mobilisation générale pour faire la guerre au virus, on nous a retiré le droit de disposer librement de nous-mêmes, sous prétexte de protéger la sécurité de la collectivité et celle des autres, et aussi pour notre propre bien, nous a-t-on dit. On a décrété quels secteurs de l’économie devaient rester ouverts ou être fermés. On a…

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Conjectures sur la variole du singe

Nous avons l’impression de voir se répéter ce qui s’est produit à la toute fin de l’année 2019 et au début de l’année 2020, en remplaçant seulement le rhume de la chauve-souris et du pangolin par la variole du singe. Mais ça semble aller plus vite, étant donné qu’on applique la même recette et qu’on met à profit ce qui a été mis en place depuis deux ans. L’Organisation mondiale de la santé a déjà convoqué une réunion d’urgence et la Santé publique du Canada envisagerait déjà de vacciner la population du Québec, où quelques cas auraient été confirmés et où d’autres cas suspects seraient sous investigation. Pour l’instant, nous ne savons pas exactement à quoi nous en tenir. On nous tient ce même discours : la variole du singe se transmettrait seulement ou surtout aux personnes qui ont des contacts étroits avec des animaux ou des personnes infectés, mais on nous dit aussi qu’il est très inquiétant que des cas apparaissent en même temps dans des pays où la maladie n’est pourtant pas endémique (en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande), certains « experts » et certains journalistes s’aventurant à parler d’une possible mutation du virus à l’origine…

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Automatisation du passeport vaccinal et carcéralisation de la société

L’un des facteurs qui a probablement entravé l’implantation du passeport vaccinale dans les commerces et les lieux publics, c’est le fait que des employés doivent surveiller les entrées et vérifier le statut vaccinal et l’identité des personnes. Non seulement ça entraîne parfois des files d’attente, mais il faut payer des employés pour exécuter cette tâche supplémentaire qui n’est pas rentable pour les propriétaires des commerces et les administrateurs des autres lieux publics. Puis ces employés doivent « gérer » les mécontents qui en ont assez d’attendre à l’extérieur ou qui ne sont pas vaccinés. Si bien que le gouvernement du Québec, après avoir décrété l’utilisation du passeport vaccinal dans tous les lieux de réjouissance, de divertissement et de culture dès septembre 2021, l’a seulement étendue à la Société des alcools du Québec et à la Société québécoise du cannabis, et ensuite aux commerces à grande surface en janvier 2022, ce qui a donné lieu à des protestations de la part de ces commerçants, lesquels ont malgré tout généralement suivi les ordres qui leur ont été donnés par le gouvernement. Enfin le gouvernement a annoncé en février la suspension du passeport vaccinal à la mi-mars, probablement pour éviter que ne prennent de l’ampleur…

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Conjectures sur la stratégie du gouvernement et du patronat

Ce n’est un secret pour personne que le gouvernement du Québec est prêt à avoir recours à toutes sortes de moyens pour contraindre les non-vaccinés à « remonter leur manche ». Il n’exclut pas la possibilité d’avoir recours à une forme directe ou indirecte d’obligation vaccinale, que ce soit pour toute la population ou certains groupes d’âge, ou encore pour les travailleurs de certains secteurs économiques ou de certaines entreprises, si l’évolution de la situation l’exige. Seulement c’est lui qui est juge de cette situation, c’est lui qui établit les critères à partir de laquelle on doit évaluer cette situation, c’est lui qui détient les données à son sujet, et c’est lui qui affecte en bien ou en mal l’évolution de la situation selon les décisions, bonnes ou mauvaises, efficaces ou inefficaces, qu’il prend et impose à la population du Québec. À cela il faut ajouter qu’il a des alliés puissants qui l’aident à préparer l’opinion publique à de telles dispositions, comme les journalistes, et à justifier et à implanter ces dispositions, comme certains médecins et experts et le patronat. La stratégie du gouvernement et de ses alliés compte plusieurs facettes qui se déploient sur des terrains différents. La plus…

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (7)

Je ne ferai pas ici l’analyse des autres changements de valeur annoncés par les rédacteurs du rapport L’avenir de la valeur publié par le think tank fédéral Horizons de politiques Canada. Il resterait encore sept activités à analyser et j’en aurais encore pour deux ou trois semaines à écrire à ce sujet. Il me semble que nous pouvons déjà avoir une idée assez précise de ce qui nous attend si les changements prédits quant aux activités déjà analysées venaient à se produire. J’ai d’ailleurs choisi les activités qui nous concernent plus spécifiquement, en tant qu’êtres humains et citoyens, et aussi en tant qu’intellectuels ou artistes. Voici les grandes lignes de ce qui apparaît à l’horizon, avec quelques contre-propositions. Appauvrissement généralisé Compte tenu du développement de la robotique et de l’intelligence artificielle, les robots et l’intelligence artificielle pourraient accomplir beaucoup de tâches physiques ou intellectuelles pour lesquelles nous sommes rémunérés. Et quand le travail humain serait encore requis, il nécessiterait moins d’expertise, celle-ci pouvant – selon les auteurs du rapport – être possédée par l’intelligence artificielle et être mise en ligne grâce à des cours sur demande ou à des enregistrements. Il en résulterait que le travail humain perdrait généralement en…

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (6)

J’analyse ici les modifications que pourraient entraîner les nouvelles technologies quant à la septième activité humaine de base (expériences qui modifient notre état émotionnel) selon le rapport L’avenir de la valeur, publié par Horizons de politiques Canada, un think tank financé avec les fonds publics, c’est-à-dire avec les taxes et les impôts que nous payons au gouvernement fédéral. Nous pourrions penser qu’enfin les rédacteurs du rapport daigneront nous traiter comme des êtres dotés de sensibilité, et pas seulement comme des producteurs et des consommateurs de marchandises, ou même comme des marchandises. Mais le seul fait de regrouper dans une catégorie distincte les activités qui modifient notre état émotionnel montre qu’on se préoccupe assez peu de la manière dont les autres catégories d’activités et leur transformation affectent notre état émotionnel. Car toutes les activités affectent nos sentiments, même si ce n’est pas leur fonction première. Le fait, pour un étudiant, de devoir rester seul des journées entières dans son petit appartement pour suivre des cours en ligne – parce qu’on s’imagine pouvoir ralentir la propagation du virus ainsi, parce qu’on trouve que c’est plus économique et écologique –, au lieu d’y assister en personne sur le campus universitaire, sans masque et…

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (5)

Je continue mon analyse du rapport L’avenir de la valeur du think tank fédéral Horizons de politiques Canada en passant à la sixième activité humaine de base, c’est-à-dire le transfert de connaissances, afin de voir de quelle manière les nouvelles technologies pourraient affecter la rareté et provoquer des changements de valeur dans ce domaine selon les rédacteurs du rapport, et pour essayer d’en dégager les implications politiques sous-jacentes. Je présume que cette activité, comme la « production » de connaissances, concerne tout particulièrement plusieurs de mes lecteurs, qui enseignent, qui ont enseigné ou qui aimeraient enseigner. Puis, en tant que citoyens, les manières dont on pourrait transformer le transfert de connaissances nous concernent tous, car elles peuvent s’inscrire dans un projet politique susceptible d’avoir des effets considérables. Ceux qui influencent ou contrôlent la transmission de ce qui passe, à tort ou à raison, pour des connaissances sont assurément très puissants. C’est pourquoi le savoir autorisé et diffusé a toujours été l’enjeu de luttes ouvertes ou cachées entre des groupes d’intérêts concurrents, ou entre les gouvernants et les gouvernés. La définition de cette activité est simpliste. Sa formulation laisse entendre que la savoir est quelque chose de donné, de connu comme…

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (4)

Je continue l’analyse du rapport publié par le think tank fédéral Horizons de politiques Canada que j’ai commencée dans les billets du 29 octobre, du 1er novembre et du 6 novembre 2021. Nous nous intéresserons maintenant à la cinquième activité humaine de base, question de voir comment, selon les auteurs du rapport, les nouvelles activités pourraient affecter la rareté quant à la production de connaissances, et provoquer des changements de valeur, comprise au sens économique. Ce qu’on dit ici est très important pour nous, car je suppose que plusieurs de mes lecteurs entrent dans la grande catégorie des « producteurs » et des « consommateurs » de connaissances. Il n’est déjà pas sans danger qu’on considère nos activités intellectuelles et artistiques d’un point de vue économique assez borné. Gardons donc l’œil ouvert et voyons à quelles transformations on voudrait soumettre ce que nous faisons, sous prétexte de progrès technologique. La définition est très vague et en même temps elle est restrictive et même simplificatrice. Comme je l’ai déjà dit dans mon analyse de l’activité 4, le fait de séparer en deux activités distinctes l’acquisition d’informations et la production de connaissances pose problème, surtout si les informations sont acquises par des personnes autres que celles…

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (3)

Je poursuis l’analyse du rapport L’avenir de la valeur du think tank Horizons de politiques Canada, lequel est financé par le gouvernement fédéral. Dans le billet du 29 octobre 2021 je me suis intéressé au cadre de pensée de cet organisme, et dans le billet du 1er novembre 2021 je me suis intéressé au concept de rareté tel que compris par cet organisme et aux changements de valeur que produiraient les nouvelles technologies, en ce qui concerne les « services physiques aux êtres vivants » (activité 1), mais qui en fait semblent s’expliquer par un désir maladif de contrôler et de réduire les contacts et les déplacements. Ici j’analyserai les changements de valeurs qui concernent l’activité 4, c’est-à-dire l’acquisition d’informations. S’il est certainement possible de collecter des informations sans les analyser, s’il est vrai qu’il est parfois préférable d’attendre que les données aient été collectées avant de les analyser afin de ne pas orienter cette collecte en fonction de présupposés (par exemple en pharmacovigilance, qui exige que la collecte des données sur tous les événements indésirables suivant l’injection des vaccins, sans analyse visant à établir s’ils sont causés par les vaccins ou non, cette analyse devant être faite globalement, en comparant le…

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Historiette sur un avenir possible

Certains de mes lecteurs croient peut-être que je délire quand je soupçonne Horizons de Politiques Canada, ce think tank financé par le gouvernement fédéral, de faire la promotion d’un projet social et politique sous couvert d’adaptation économique aux changements produits par les nouvelles technologies. Mais les technologies n’existent pas par elles-mêmes et ne font que servir les fins que les personnes qui les conçoivent et les utilisent leur donnent. Même une intelligence artificielle qui, par ses capacités de calculs de nombreux paramètres et « d’apprentissage », surpasse l’intelligence humaine doit être programmée par des êtres humains. Si ce projet social et politique se manifeste implicitement dans le rapport que j’ai commencé à analyser dans les billets du 29 octobre 2021 et du 1er novembre 2021, il apparaît plus clairement dans le rapport « Explorer la convergence bionumérique », publié le 11 février 2020, c’est-à-dire quelques semaines avant que les décisions autoritaires de nos gouvernements ne bouleversent notre manière de vivre. Puisque je ne veux pas me lancer dans l’analyse d’un autre document d’une soixantaine de pages, je renvoie seulement mes lecteurs au billet du 17 juillet 2021, où je fais quelques brèves remarques sur l’avant-propos et où je me questionne sur les implications de…

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (2)

Je continue ici l’analyse débutée dans le billet du 29 octobre 2021 sur le rapport intitulé L’avenir de la valeur de l’organisme fédéral Horizons de politiques Canada, lequel on peut qualifier de think tank. Après avoir défini de ce qu’ils entendent par valeur (le montant d’argent reçu pour la vente d’un bien ou d’un service dans une économie de marché) et insisté sur le rythme de ces changements de valeur, les auteurs du rapport énumèrent les dix technologies qui selon eux sont à l’origine de ces profonds changements (p. 13) : l’internet des objets ; l’intelligence artificielle et les logiciels d’automatisation ; la robotique ; la téléprésence ; la réalité virtuelle et augmentée ; les technologies de production décentralisée (l’impression 3D par exemple) ; les technologies bionumériques ; les matériaux avancés ; les chaînes de blocs ; la connectivité à haut débit. Sans nier l’importance des changements économiques que pourraient rendre possibles ces technologies, je rappelle qu’elles peuvent être utilisées de différentes manières pour atteindre des objectifs différents et parfois même radicalement opposés. Dans le même esprit, le fait d’accorder de l’importance à ces technologies et de financer des recherches qui portent sur elles peut s’expliquer par des projets économiques, sociaux et politiques de plus ou moins grande envergure,…

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (1)

J’analyserai ici un document publié par Horizons de Politiques Canada, ce drôle d’organisme de prospective (de futurologie, si on préfère) financé par le gouvernement du Canada, dont j’ai déjà parlé dans un billet publié il y a quelques mois, et qui est particulièrement actif depuis l’arrivée du virus. On a même l’impression que les « experts » en prospective (fait-il plus sens de parler d’une expertise en prospective que d’une expertise en rétrospective ?) profitent de la crise actuelle pour faire faire du chemin à certaines de leurs idées sur l’avenir de notre société. Il est vrai que ce rapport, intitulé L’avenir de la valeur et publié en août 2021, n’exprime pas une position officielle du gouvernement fédéral, comme le dit l’avertissement qui se trouve au tout début : « Horizons de politiques Canada (Horizons de politiques) est une organisation de prospective stratégique au sein du gouvernement du Canada, dont le mandat est d’aider le gouvernement à développer des politiques et des programmes fiables et résilients face aux changements envisageables à l’avenir. Le contenu de ce document ne représente pas nécessairement les idées du gouvernement du Canada ni des ministères ou des organismes participants. » Mais il est raisonnable de penser que les rapports publiés par…

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La convergence bionumérique

Je suis tombé la semaine dernière sur le site d’Horizons de politiques Canada, organisme qu’on décrit comme suit sur ce même site : « Horizons de politiques Canada, également connu sous le nom d’Horizons de politiques, est une organisation au sein de la fonction publique fédérale qui mène des activités de prospectives stratégiques sur des enjeux transectoriels qui informent les fonctionnaires sur les conséquences des politiques publiques possibles au cours des 10 à 15 prochaines années. » Sa directrice générale, Kristel Van der Elst, est pour le moins dire très bien réseautée : « Kristel Van der Elst is CEO of The Global Foresight Group, Director General at Policy Horizons Canada, Special Advisor to European Commission Vice-President Maroš Šefčovič, and a fellow at the Center for Strategic Foresight of the U.S. Government Accountability Office. She is a visiting professor at the College of Europe, and the former Head of Strategic Foresight at the World Economic Forum. Kristel has about 20 years of experience in forward-looking strategy and policy advisory roles. She works with senior executives and policy makers, providing the insights, resources and processes to help them turn long-term strategic thinking into actions and impacts. Kristel holds an MBA from the Yale School of Management,…

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Conjectures sur le passeport vaccinal

Le ministre de la Santé et des Services sociaux nous a annoncé qu’à compter du 1er septembre, en cas d’une hausse des cas d’infection et des éclosions, une preuve de vaccination pourrait être exigée pour avoir accès à des services jugés non essentiels, comme les restaurants, les cafés, les bars, les salles de spectacles, etc., afin d’éviter un autre confinement et de permettre aux personnes adéquatement vaccinées d’avoir une vie plus normale, et de protéger malgré elles les personnes non vaccinées adéquatement, de les empêcher d’être infectées, de propager le virus et d’engorger les hôpitaux, et de les inciter à se faire enfin vacciner adéquatement. L’accès aux supermarchés, aux soins de santé et à l’éducation ne seraient pas visé par ces mesures, même si des journalistes et des personnes adéquatement vaccinés appellent à faire payer aux personnes non vaccinées adéquatement les soins hospitaliers dont ils pourraient avoir besoin s’ils attrapent le virus, et à les priver de cours « en présentiel ». Je regroupe dans ce billet plusieurs remarques pour la plupart déjà faites dans des billets précédents. J’insiste sur le fait qu’il s’agit de conjectures. Mais comme elles ont un fort degré de vraisemblance, il importe de les discuter et même…

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