Marche vers le totalitarisme intégral ou vers l’effondrement généralisé ?

Convergence des tendances totalitaires

Après que l’OMS a déclaré l’état de « pandémie » au début de l’année 2020, et que nos gouvernements ont emboîté le pas en déclarant l’état d’urgence sanitaire, des tendances totalitaires se sont manifestées au grand jour. Malgré la pause que nous connaissons présentement dans tous les pays occidentaux, nous craignons que ces tendances s’amplifient et se généralisent. Nous ne faisons plus confiance aux autorités politiques et sanitaires qui, grâce à l’imposition de mesures soi-disant sanitaires, à l’implantation de dispositifs de surveillance et de contrôle social et à une vaste campagne de relations publiques, ont réglementé à outrance l’économie et la vie en société, se sont ingérées dans notre vie privée et ont essayé (parfois avec succès) de nous contraindre à recevoir des injections expérimentales dont nous n’avons manifestement pas besoin et dont nous ne voulons pas. Dans le cadre de la mobilisation générale pour faire la guerre au virus, on nous a retiré le droit de disposer librement de nous-mêmes, sous prétexte de protéger la sécurité de la collectivité et celle des autres, et aussi pour notre propre bien, nous a-t-on dit. On a décrété quels secteurs de l’économie devaient rester ouverts ou être fermés. On a fermé les lieux publics et mis la vie sociale sur pause. On a imposé le télétravail et le télé-enseignement quand ils étaient possibles. On a rendu obligatoire le port du masque dans tous les lieux publics, dans les transports en commun et au travail. On a obligé des soignants, des fonctionnaires et des employés de la poste à se faire vacciner pour garder leur travail, et on a suspendu et mis à la porte les autres. On a imposé le passeport vaccinal à l’entrée des lieux publics jugés non essentiels pour trier les personnes vaccinées et les personnes non vaccinées. Et on continue d’interdire, au Canada, aux personnes non vaccinées de voyager en train et en avion, ce qui les empêche de sortir du pays. Les autorités ont même déployé des hélicoptères et parfois des drones pour repérer les rassemblements interdits et faire sentir aux personnes qui circulent dans les rues et qui sont dans les parcs qu’on les surveille en permanence, même si ce qu’elles font est permis par les autorités et n’est pas passible d’une amende. Le gouvernement canadien, en collaboration avec un fournisseur de téléphonie mobile, a surveillé à leur insu les déplacements des citoyens canadiens à l’aide de la géolocalisation de leurs téléphones pour savoir quel était le degré d’adhésion au confinement. Les gouvernements ont mis sur pied un centre de traitement des délations pour que les personnes qui reçoivent des invités à la maison alors que c’est interdit puissent être dénoncées par leurs voisins et pour qu’on envoie les policiers chez eux pour mettre fin à ces comportements irresponsables et dangereux et donner des amendes. Mais ce n’est pas tout : on ne s’est pas seulement occupé de contrôler ce que nous pouvons et ne pouvons pas faire, mais on a aussi voulu contrôler ce que nous pouvons dire, ce que nous pouvons entendre et, du même coup, ce que nous pouvons penser. Les moyens utilisés sont diversifiés et puissants : les campagnes de relations publiques de nos gouvernements, la propagande faite par les médias de masse pour les mesures soi-disant sanitaires et contre les opposants, la censure et le bannissement sur les réseaux sociaux, la menace de sanctions disciplinaires contre les travailleurs de la santé qui exprimaient des positions non conformes aux politiques sanitaires et plus particulièrement sur l’efficacité et l’innocuité des vaccins, le lynchage d’enseignants qui faisaient preuve d’esprit critique à l’égard de ces politiques, et le recours à la Loi sur les mesures d’urgence pour venir à bout du Freedom Convoy, qui a permis d’étendre de manière permanente la surveillance des transactions financières impliquant les plateformes de sociofinancement, sous prétexte de lutter contre le financement de l’extrémisme et du terrorisme.

Même si on nous laisse respirer quelque peu ce printemps et cet été avec tout ce qui a trait au virus, on s’efforce de nous garder mobilisés quant à la guerre qui a lieu en Ukraine. Il nous faut soutenir l’Ukraine et condamner sans nuances l’invasion russe et les atrocités supposément commises par les soldats russes. Il nous faut rejeter l’idée que l’OTAN et les gouvernements occidentaux sont grandement responsables de l’échec diplomatique qui a mené à cette guerre. Il nous faut croire que ceux-ci veulent la paix et le bien de la population ukrainienne, et accepter ou même réclamer l’envoi de cargaisons d’armes en Ukraine et le déploiement de troupes supplémentaires aux frontières de l’Ukraine pour envoyer un message fort à la Russie et à Poutine. Il nous faut nous réjouir de la lutte que nos gouvernements, nos médias de masse et des médias sociaux contre la désinformation et mésinformation russes. Il nous faut croire que l’armée ukrainienne est en mesure de vaincre l’armée russe, ou du moins de lui résister assez pour que la Russie ait intérêt à retourner à la table de négociation. Il nous faut appuyer les sanctions prises pour démolir l’économie russe. Il nous faut croire que Poutine est le grand méchant loup. Il nous faut croire que la Russie est responsable de l’inflation élevée que nous connaissons et des pénuries de nourriture et d’énergie qui se produiront bientôt. Il nous faut accepter les sacrifices économiques qu’on nous demande, car c’est là le prix à payer pour défendre l’Ukraine et les démocraties occidentales. Bref, il faut croire tout ce qu’on nous dit à propos de la guerre en Ukraine, approuver toutes les décisions de nos gouvernements, condamner unanimement les voix dissidentes comme des traîtres pro-poutine, subordonner tout à l’effort de guerre, et nous laisser conduire comme des moutons vers une grave crise alimentaire, énergétique et économique. Il est difficile de ne pas y voir, sous une autre forme, une tentative de façonner ce que nous pensons, de nous faire accepter sans rechigner les conséquences néfastes pour nous des décisions prises par nos gouvernements, et de nous embrigader entièrement dans les projets politiques de ces derniers, que nous en soyons directement l’objet ou non.

Nous craignons le retour des confinements, du port du masque, de la distanciation sociale, de la vaccination de masse et des passeports vaccinaux, ainsi qu’une intensification possible de la biosécurité, à compter de l’automne et de l’hiver 2022, ou des années suivantes. On ne cesse de nous dire que la « pandémie » n’est pas finie (sans nous dire ce qu’il faut pour qu’elle finisse) et de laisser planer sur nous la menace d’une autre urgence de santé publique de portée internationale (par exemple la variole du singe). On prépare le « traité pandémie » pour renforcer les pouvoirs de l’Organisation mondiale de la santé. On continue de « vacciner » et de dépister. On met en place la surveillance permanente des eaux usées, pour la COVID-19 ou pour autre chose. Des compagnies ont déjà conçu et mis sur le marché des bornes pour lire automatiquement les passeports vaccinaux à l’entrée des lieux publics et dresser un registre numérique des personnes, afin de faire le traçage des contacts. Ça sent vraiment mauvais, et nous craignons que tout ce que nous avons connu depuis deux ans reviennent en pire dans quelques mois, nos autorités politiques et sanitaires pouvant tirer profit de l’expérience acquise, des instruments mis en place ou en préparation, et de la docilité qui a été cultivée chez la majorité de la population.

La « pandémie » a aussi permis une accélération du passage au numérique au travail, dans le commerce, dans les services publics, dans nos rapports avec les autorités et dans nos relations sociales. Ce que nous faisions souvent en personne avant, nous l’avons fait en ligne beaucoup plus souvent depuis deux ans. Dans beaucoup de cas, c’était la seule possibilité qui nous était offerte. Pour beaucoup d’entre nous, il a été interdit pendant de longues périodes de nous rendre dans les bureaux si nous ne faisions pas partie des services essentiels, et nous devions faire notre travail à distance. Le commerce en ligne s’est imposé comme la norme au plus fort des confinements, ou par simple commodité pendant les périodes d’allégement. Une partie de consultations médicales a eu lieu, quand c’était possible, à distance. Pour quelques sessions, la plupart des cours universitaires se sont donnés à distance, de même que les examens ont été faits en ligne. Quant à nos relations sociales, elles ont été tellement ciblées par les mesures sanitaires que, pendant des mois, il nous était interdit ou fortement non recommandé de rencontrer d’autres personnes que celles avec lesquelles nous habitions, et elles ont dû avoir lieu avec les services de vidéo-conférence offerts gratuitement par de grandes compagnies d’informatique. Ce qui a évidemment permis la collecte massive d’informations sur nous par ces compagnies, de surveiller ce qui se passe dans les classes virtuelles et ce qu’enseignent les professeurs (je pense ici aux administrations universitaires), et de faire installer des logiciels-espions sur les ordinateurs des étudiants sous prétexte de les empêcher de tricher quand ils font leurs examens à distance. Et il y a aussi le projet de nos gouvernements de nous imposer l’usage d’une identité numérique (qui utilisera nos données biométriques, et à laquelle seront liés notre passeport, notre permis de conduire, notre dossier médical et notre carnet de vaccination) pour avoir accès à des services gouvernementaux et à des services financiers, et éventuellement pour effecteur des transactions financières courantes, avoir accès aux transports en commun, aux milieux de travail et aux lieux publics, se connecter à internet et utiliser les réseaux sociaux et les plateformes de publication. Certains craignent même la mise en place d’un système de crédit social à la chinoise, qui nous donnerait un score en fonction de toutes les informations collectées sur ce que nous faisons et disons, ainsi que la mise en place d’une monnaie numérique programmable par les banques centrales pour contrôler la manière dont nous dépensons notre argent et pour nous empêcher de faire des transactions si nous n’avons pas les opinions et les comportements adéquats, et si nous pensons et agissons d’une manière que nos maîtres qualifient de dangereuse, d’immorale et de criminelle.

À cela il faut ajouter les comportements « écologiquement responsables » qu’on voudrait nous imposer pour lutter contre les changements climatiques en réduisant les émissions de gaz à effet de serre : la réduction de nos déplacements en voiture et en avion et la diminution de notre consommation de viande, par exemple. Sous prétexte de sauver la planète et l’environnement, on cherche à contrôle nos déplacements, à limiter grandement nos mouvements à l’intérieur d’un espace relativement restreint (une ville, une région, une province, un pays), à nous priver de la liberté de déplacement que donne une voiture comparativement aux transports en commun, surtout en Amérique du Nord, et à s’ingérer dans notre vie en nous imposant un régime alimentaire avec aussi peu de viande que possible. Les confinements seraient, dans cette perspective, une bonne chose : ils réduiraient les émanations de gaz à effet de serre lié aux déplacements en voiture, aux voyages aériens et à la production industrielle.

Voilà qui commencent à faire beaucoup de tendances totalitaires qui convergent en ce qu’elles augmentent l’emprise sur nous qu’ont nos gouvernements, de puissantes entreprises privées et nos employeurs, et qui font de nos concitoyens et de notre entourage des instruments de surveillance et de contrôle social. Toutes ces tendances s’imbriquent tellement bien les unes avec les autres que nous en venons parfois à nous dire que tout ça est méticuleusement planifié, qu’un régime totalitaire est en train de prendre forme et que, bientôt, il aura fini de s’imposer entièrement à nous. Et des déclarations de puissants personnages, comme celles de Bill Gates et de Klaus Schwab, renforcent nos craintes.

 

Tendances destructrices

D’un autre côté, nous pouvons nous demander pourquoi, s’il existait un tel plan pour asservir les populations mondiales ou occidentales, des personnes comme Bill Gates et Klaus Schwab nous vendraient la mèche, alors qu’on essaie, grâce aux campagnes de relations publiques et à la censure dans les médias traditionnels et sur internet, de réduire au silence les opposants et de discréditer ceux qui dénoncent les machinations de ces sinistres personnages. Si l’on croit que tout s’explique par un complot, ou du moins par des calculs politiques et économiques dont nous sommes l’objet, se peut-il que ces déclarations fassent partie de la propagande et aient pour fonction de tromper les opposants sur les objectifs à atteindre et les moyens d’y parvenir ? Ou bien est-ce la folie des grandeurs, Gates et Schwab se prenant pour des demi-dieux qui n’ont pas à cacher leurs projets pour l’humanité aux misérables fourmis impuissantes que nous sommes ? Ou bien est-ce que les machinations dont nous sommes effectivement la cible ne s’inscrivent pas dans un grand plan élaboré par quelques planificateurs de haut vol auxquels seraient simplement subordonnés tous les globalistes, qu’ils appartiennent à l’élite économique ou à l’élite politique, Gates et Schwab étant alors les illuminés de la bande, et pas leurs chefs ou leurs porte-parole, et les autres magouilleurs n’ayant pas forcément le même plan, les mêmes priorités et des objectifs communs ou même compatibles ?

Même dans l’hypothèse où il s’agirait d’un grand complot mondial, avons-nous l’impression qu’il peut exister de grands planificateurs assez intelligents et assez habiles pour réaliser, en quelques années seulement, le passage de nos démocraties très imparfaites à un régime autoritaire à forte tendance totalitaire ? Ne serait-ce pas là croire aux capacités intellectuelles quasi-divines et à la toute-puissance dont de tels planificateurs auraient tendance à se croire doter ?

Il nous est difficile de répondre à cette question avec certitude ou même avec vraisemblance. C’est pourquoi je me demanderai plutôt si les conditions actuelles sont propices à la mise en place d’un régime à forte tendance totalitaire, ou si nous allons plutôt vers un effondrement économique et civilisationnel généralisé ?

Une des raisons pour lesquelles nos gouvernements ont réussi à obtenir le consentement de la population et des entreprises touchées quand il nous a imposé des confinements, c’est que les personnes qui se sont trouvées sans emploi et les entreprises qui ont dû fermer leurs portes ou réduire considérablement leurs activités ont bénéficié de prestations d’urgence ou de prêts faits par les banques et garantis par les gouvernements. Cela leur a permis de continuer de payer leurs comptes, de ne pas se retrouver à la rue, de ne pas crever de faim et de ne pas devoir fermer leurs portes. Si la population et les entrepreneurs touchés par les confinements n’avaient pas bénéficié de ces mesures d’aide financière, les choses se seraient probablement passées très différemment. La misère qui se serait abattue sur de nombreuses personnes, ou qui aurait menacé de le faire, aurait été rapidement perçue comme un mal beaucoup plus grand que les supposés ravages du virus. Les gouvernements et les médias auraient eu beaucoup de peine à terroriser suffisamment la population pour lui faire croire que la misère est un moindre mal que l’hécatombe qui aurait inévitablement été causée par le non-respect des confinements et de toutes les mesures soi-disant sanitaires. Pour ne pas avoir à reculer ou à tolérer le non-respect de leurs décrets, pour réprimer les manifestations beaucoup plus nombreuses que celles que nous avons vues, et pour empêcher que les troubles ne s’aggravent, les gouvernements auraient demandé aux forces policières et peut-être même à l’armée d’intervenir sur une base régulière, et pas seulement ponctuellement. Malgré les résultats obtenus sur le coup, les troubles auraient probablement continué et se seraient peut-être aggravés, étant donné que la répression policière ou militaire n’aurait pas fait disparaître la misère qui est à l’origine de ces troubles, et aurait même pu l’aggraver.

Revenons à la situation actuelle. Malgré les prestations d’urgence et les prêts garantis par le gouvernement, la situation financière d’un nombre important d’individus et de petites et moyennes entreprises s’est considérablement dégradée. Qu’ils soient célibataires, en couple et sans enfants, ou en couple et avec des enfants, les confinements ont privé de nombreuses personnes de leurs revenus habituels qui n’ont pu être remplacés qu’en partie par les prestations d’urgence, ce qui les a obligés d’entamer leurs économies ou de s’endetter en faisant des dépenses avec leurs cartes de crédit qu’elles n’ont pas été capables de rembourser, en totalité ou en partie. Quant aux petites et aux moyennes entreprises, beaucoup ont dû fermer leurs portes, les prêts ne leur permettant pas de payer leurs comptes et les conditions d’affaires imposées lors des sorties de confinement ne leur permettant pas de rembourser ces prêts. Les autres petites ou moyennes entreprises, qui ont réussi à passer à travers les confinements, sont parfois lourdement endettées, surtout dans les secteurs qui ont été les plus gravement touchés, par exemple l’hôtellerie et la restauration. Malgré la levée de toutes les mesures soi-disant sanitaires qui visaient ces travailleurs et ces entreprises, malgré une certaine reprise des activités économiques, leur situation financière est significativement moins bonne qu’avant les confinements. Certains sont au bord de la faillite.

À cela il faut ajouter l’inflation, avec tous ses effets directs ou indirects. Je n’entre pas ici dans le détail des causes avérées ou possibles de cette forte hausse de l’inflation, notamment dans les secteurs alimentaire, énergétique et immobilier. Il suffit de dire que les États occidentaux, qui abusaient déjà de la planche à billets, l’ont fait littéralement surchauffer depuis deux ans, surtout les États-Unis ; et que de grandes sommes d’argent ont été injectées dans l’économie, sans discernement et sans plans économiques précis, sous prétexte de stimuler la reprise économique. Une forte hausse de l’inflation a pu être observée à partir de 2021. La situation s’est dramatiquement aggravée à la suite des sanctions économiques prises contre la Russie afin de la punir pour son intervention militaire en Ukraine, et qui en fait sont en train de détruire l’économie des pays occidentaux, déjà mal en point. Et le pire reste peut-être à venir. En effet, le prix de l’essence et du gaz naturel n’a pas fini n’augmenter et les réserves dont disposent les pays occidentaux diminuent.

Si la guerre en Ukraine ne se termine pas bientôt grâce à des négociations, si les pays occidentaux continuent de livrer des armes aux Ukrainiens et de faire toutes sortes de menaces aux Russes, les exportations russes de gaz naturel et de pétrole continueront d’être redirigées vers l’Asie, plus particulièrement vers la Chine et l’Inde, qui en profiteront pour constituer d’importantes réserves ou pour raffiner le pétrole russe afin de nous le revendre beaucoup plus cher. Même si la paix était conclue d’ici quelques semaines ou quelques mois, même si les gouvernements occidentaux levaient rapidement les sanctions économiques contre la Russie, même si le gouvernement russe ne tenait pas rigueur à leurs « partenaires occidentaux » pour leurs actions des derniers mois, il ne serait pas possible de défaire ce qui a déjà été fait. Les contrats d’exportation de gaz naturel et de pétrole conclus avec la Chine et l’Inde ne pourraient pas simplement être annulés, et les capacités de production de la Russie n’étant pas illimitées, il se pourrait qu’il soit impossible de répondre aux besoins des économies occidentales comme avant, et qu’alors les Russes refusent de rompre des contrats avec la Chine et l’Inde pour satisfaire des partenaires d’affaires aussi mauvais que les États occidentaux.

Dans un cas comme dans l’autre, bien qu’à des degrés différents, le prix du gaz naturel et de l’essence continuerait d’augmenter, et il pourrait même y avoir des pénuries. Pour les pays qui dépendent du gaz naturel russe pour leur production d’électricité, il pourrait en résulter des pannes de courant. Les industries de ces pays, surtout celles qui ont une consommation élevée en énergie, pourraient être dans l’obligation de cesser ou de réduire leurs activités, plusieurs ne seraient plus rentables et devraient fermer leurs portes, et les autres devraient augmenter les prix de leurs produits, en espérant que leurs clients soient en mesure de payer. La disponibilité des marchandises produites par les secteurs industriels les plus durement touchés par la crise énergétique diminuerait, il y aurait parfois des pénuries, les prix augmenteraient encore, et les entreprises qui ont besoin de ces marchandises devraient à leur tour arrêter ou réduire leur production, ce qui produirait des effets directs ou indirects semblables. Il en résulterait de nombreuses pertes d’emplois, alors que le coût de la vie augmenterait dramatiquement.

Nous aurions tort de croire que les pays dont la production d’électricité ne dépend pas de l’importation de gaz naturel russe réussiront à se tirer d’affaire assez bien. Toutefois, ne nions pas que le Québec, dont l’électricité est presque complètement produite par des barrages hydroélectriques qui appartiennent à une société d’État, est en meilleure position que plusieurs pays européens, par exemple l’Allemagne. Il n’en demeure pas moins vrai que les industries et les particuliers seront durement touchés par la hausse du coût de l’essence, et que cette hausse aggravera l’inflation des autres produits, ce qui diminuera la rentabilité des entreprises et le pouvoir d’achat des particuliers. Puis, peu importe la manière dont l’électricité est produite, une hausse des prix tend à affecter l’ensemble du secteur de l’énergie. Si le gaz naturel grâce auquel on produit de l’électricité vient à se faire rare ou à manquer, cela a pour effet d’augmenter la demande et le coût des autres sources d’énergie, par exemple l’hydroélectricité. Bien que les coûts d’électricité soient réglementés par l’État au Québec et ne soient pas soumis simplement aux aléas de l’offre et de la demande, il se peut que Hydro-Québec voit ses dépenses augmenter, par exemple pour entretenir et réparer ses barrages électriques et assurer leur bonne marche, sans compter que l’État, qui sera atteint dans ses revenus en raison de la dégradation de la situation économique (fermeture d’entreprises, pertes d’emplois, diminution de la consommation, etc.), pourrait être tenté d’augmenter les frais d’électricité pour compenser, ce qui aurait pour effet d’affecter la rentabilité de certains secteurs de l’économie et le pouvoir d’achat des particuliers, créant ainsi une situation analogue, mais sous une forme probablement atténuée, à celle que connaissent les pays où la production de l’électricité dépend de l’accès abordable à des quantités suffisantes de gaz naturel. Enfin il se peut que nos voisins du sud, surtout les États de la Nouvelle-Angleterre, se montrent avides de notre hydroélectricité et, en vertu des contrats d’exportation déjà existants ou de contrats qu’on pourrait conclure en exerçant des pressions sur le gouvernement québécois, détournent une partie de notre production du marché québécois. De manière générale, les Américains n’ont pas l’habitude de se gêner quand ils ont besoin des ressources d’un autre pays, surtout quand ils le considèrent comme une sorte de colonie ou de vassal, comme c’est le cas du Canada, qui a l’avantage (ou l’inconvénient) d’être à portée de la main.

Venons-en maintenant à la question de la crise alimentaire internationale, qui est étroitement liée à la crise énergétique. Alors que le prix de la nourriture avait déjà connu une forte hausse en 2021, les sanctions ont compliqué l’importation du blé et de l’engrais en provenance de la Russie par les pays qui en dépendent. Des pénuries sont annoncées dans certains pays africains qui dépendent du blé russe pour nourrir leurs populations. La production agricole sera réduite dans les pays qui dépendent de l’engrais russe, ce qui aura à la fois des répercussions sur le marché local et sur le marché international, qu’il s’agisse de pénuries de certaines denrées ou d’une aggravation de la hausse des prix de la nourriture. Étant donné qu’on ne peut pas planter à n’importe quel moment de l’année dans beaucoup de pays, il n’est pas possible d’attendre indéfiniment que les sanctions occidentales contre la Russie soient levées. Des pénuries de certaines denrées alimentaires et une aggravation de la hausse des prix sont donc à craindre l’hiver prochain dans les pays occidentaux, surtout ceux qui comptent beaucoup sur les importations des autres pays (comme le Canada qui dépend du Mexique – durement affecté par les sanctions touchant les engrais – pour avoir des légumes frais pendant l’hiver). La forte augmentation du prix du carburant utilisé par les machines agricoles et pour le transport des denrées alimentaires, ainsi que la forte augmentation du coût de l’énergie requise pour conserver ces produits en les réfrigérant ou les congelant, aggraveront considérablement la situation.

Ultimement, les entreprises qui survivront à ce choc économique nous refileront la facture et, dans certains cas, chercheront à profiter de la situation en cherchant à accroître leur marge de profit. Alors que les loyers pour les appartements et le prix des maisons augmentent, qu’il coûte de plus en plus cher de faire le plein de la voiture, que les coûts résidentiels d’électricité augmentent rapidement dans beaucoup de pays (surtout en Europe), et que plusieurs se retrouveront sans travail après la fermeture des entreprises qui ne sont plus rentables, c’est la cerise sur le gâteau. Le nombre de personnes à dépendre de l’État pour leur survie augmentera, alors que les finances publiques ont été mises à dure épreuve depuis deux ans et continueront de l’être en raison de la dégradation de la situation économique, et que des politiques d’austérité pourraient être imposées aux populations dans le but affiché de redresser les finances publiques, d’empêcher le déficit d’augmenter trop rapidement, et d’assurer le service de la dette publique.

Et je vous laisse imaginer comment le château de cartes pourraient s’écrouler si on décidait de nous infliger une nouvelle « vague » ou une nouvelle « pandémie » ; si, les gouvernements occidentaux se lançant dans une guerre d’attrition contre la Chine, les exportations chinoises dont nous dépendons considérablement étaient ciblées par des sanctions ; et si les défenseurs à tout crin de la planète aggravaient la situation énergétique dans les pays occidentaux en continuant de mener leur guerre sainte contre les combustibles fossiles et l’énergie nucléaire sans avoir une solution de rechange à proposer à court terme à l’aide de formes d’énergie moins polluantes, renouvelables et abordables.

Dans ce contexte économique désastreux causé par les tendances suicidaires des États occidentaux, il est vraisemblable que les populations seraient beaucoup moins bien disposées à l’idée d’un nouveau confinement plus ou moins intégral, et au retour et à l’intensification des dispositifs de surveillance et de contrôle social. Il pourrait y avoir des troubles importants, surtout dans les pays où l’extrémisme idéologique est cultivé, où la polarisation politique est forte, où une partie importante des partisans d’un clan politique approuve l’idée de menacer, d’attaquer ou d’assassiner les partisans de l’autre clan (et vice versa), et où on parle de plus en plus de risques de guerre civile, comme c’est le cas aux États-Unis à l’approche des élections législatives.

 

Conditions de formation d’un régime totalitaire

Supposons maintenant que des personnes très riches et très puissantes qui tireraient les ficelles décident d’utiliser la crise globale actuelle pour réimposer les dispositifs de surveillance et de contrôle, pour les étendre rapidement ou progressivement, pour réglementer à outrance la vie en société, pour s’ingérer encore plus dans vie privée et pour formater encore plus ce que nous pensons et sentons. À la suite de l’implantation de l’identité numérique et de son utilisation de plus en plus large dans la réalité physique et dans la réalité virtuelle, il serait possible de restreindre nos droits et nos libertés, de les suspendre ou de nous les retirer si nous ne nous montrons pas suffisamment dociles dans nos actions et dans nos paroles, notamment quant à la « vaccination » récurrente ou au soutien de mouvements d’opposition considérés comme « extrémistes » par les autorités, sous prétexte que nous représenterions un danger pour la santé publique et pour la sécurité nationale. Les gouvernements et les entreprises disposeraient de nos données biométriques, nous obligeraient à utiliser notre identité numérique pour la moindre de nos actions et le moindre de nos déplacements, ils seraient en mesure de nous identifier partout où nous allons grâce à des systèmes de surveillance munis de reconnaissance faciale et de documenter toutes nos actions et tous nos déplacements, les personnes avec lesquelles nous avons des contacts pourraient être facilement identifiées et isolées préventivement afin de lutter contre la propagation d’une maladie, de la désinformation, du complotisme ou de l’extrémisme, et afin d’assurer la protection de la santé et de la sécurité de tous. Grâce à des monnaies numériques programmables par les gouvernements et les institutions financières qui contrôlent les systèmes de paiement, la manière dont nous utilisons notre argent pourrait être contrôlée ou rationnée avec précision, par exemple en ce qui concerne notre consommation de nourriture (surtout de viande), d’électricité et de carburant, ce qu’on essaierait de justifier en invoquant la crise énergétique et alimentaire, la lutte contre les changements climatiques et l’importance de ne pas céder à la Russie qui serait responsable de tous les maux de ce bas monde. Et quand nous nous montrerions particulièrement indociles et récalcitrants, quand nous aurions toutes sortes de comportements non recommandés et blâmés sans être interdits et serions jugés suspects par les algorithmes et les intelligences artificielles qui les analysent, nous pourrions subir des restrictions financières supplémentaires, ne pas être éligibles à certaines assurances ou seulement si nous payons un supplément, nous faire imposer des taxes supplémentaires, nous voir interdire certains services publics (par exemple les soins de santé non essentiels) et ne pas avoir le droit de présenter notre candidature pour certains emplois pour lesquels il nous faudrait être purs comme neige. Finalement nous arriverions à vivre dans un système de crédit social qui, dans une certaine mesure, pourrait rappeler ce qu’on nous dit du système chinois.

C’est un lieu commun généralement admis qu’une crise économique peut être utilisée ou même aggravée pour transformer en profondeur des institutions politiques, un système économique et une société. Au bord du gouffre, les êtres humains sont disposés à accepter la formation d’autorités très puissantes et très invasives et l’apparition d’un régime politique autoritaire, qui a parfois de fortes tendances totalitaires. On cite habituellement le cas du parti national-socialiste qui a su tirer profit de la crise économique des années 1930 pour multiplier le nombre de ses adhérents, pour être porté au pouvoir et pour remplacer la République de Weimar par le Troisième Reich, bien qu’après de fortes tensions et de nombreuses bagarres ou même escarmouches avec les militants du Front de fer. On pourrait aussi citer le coup d’État des Bolcheviks, qui ont profité de l’instabilité politique et des troubles causés par la capitulation de la Russie face à l’Allemagne et à l’Empire austro-hongrois et la pénurie de nourriture pour prendre le pouvoir des mains du gouvernement provisoire, même si ce coup de main a été suivi d’une guerre civile sanglante au cours de laquelle se sont affrontées l’Armée rouge, les armées blanches (les tsaristes), des armées de paysans russes qui s’opposaient à la collectivisation des terres, l’Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne (la « Makhnovchtchina », à l’est de l’Ukraine actuelle) et l’armée des nationalistes ukrainiens (les partisans de Petlioura, à l’ouest de l’Ukraine actuelle).

Outre le fait que ces transformations politiques, qui peuvent donner l’impression de se produire tout naturellement en raison d’une illusion rétrospective, ne se font généralement pas sans heurts ou troubles importants, quand il ne s’agit pas d’une guerre civile, les conditions matérielles doivent rendre possibles la nouvelle manière d’exercer le pouvoir et de contrôler les masses. Le nazisme a réussi à imposer sa domination aux Allemands et à durer jusqu’à la défaite militaire grâce à des ramifications que le parti avait dans toutes les régions et dans de nombreuses villes d’Allemagne ; grâce à la prise en charge de l’existence des individus à l’aide d’organisations comme les Jeunesses hitlériennes et le Front allemand du travail ; grâce à une incessante propagande sous la forme de discours devant des foules, d’articles dans les journaux ou d’émissions radiophoniques ; grâce au contrôle par le parti des écoles, des universités et des administrations locales, où on remplaçait les opposants par des membres du parti ou des sympathisants ; grâce à des troupes de jeunes hommes bien dressés pour terroriser ceux qui pourraient ne pas être d’accord ou qui ne seraient pas assez dociles ; grâce à une police politique qui s’occupait de repérer, d’arrêter et de neutraliser les adversaires du nazisme ; grâce à des camps de concentration où on envoyait ces adversaires politiques mourir de faim, de froid et d’épuisement ; etc. Les moyens utilisés, même s’ils sont de grande ampleur, ont des conditions assez faciles à obtenir et à conserver, notamment une mobilisation permanente d’une partie importante de la population, que ces moyens tendent justement à accroître. Autrement dit, plus les effets de ces moyens d’endoctrinement et de contrôle social se font sentir, plus les conditions d’utilisation de ces moyens sont bonnes.

Mais il en va autrement quand un régime qui a des tendances totalitaires prétend s’ingérer dans de nombreux aspects de la vie sociale et privée en ayant recours à des moyens technologiquement avancés, surtout quand ceux-ci n’ont pas encore été conçus et mis à l’essai, et impliquent une implantation à grande échelle, à l’intérieur d’un pays ou d’un groupe de pays. Les conditions nécessaires à son emprise sur la population sont plus difficiles à réaliser. Il peut même arriver qu’il détruise ces conditions et qu’il se prive ainsi des moyens choisis pour mobiliser et endoctriner la population et stabiliser son pouvoir. Dans l’hypothèse où il existe bien de grands planificateurs qui tirent les ficelles pour nous imposer un régime totalitaire à la manière du Forum économique mondial ou, de manière moins ouverte, d’Horizons de politiques Canada, ce serait ce qui est en train de se produire, en raison du manque de prévoyance et de réalisme de ces planificateurs qui, je le crains bien, se prendraient alors pour des démiurges dont la parole devrait avoir une puissance magique et pouvoir à elle seule transformer la réalité selon leur volonté.

Le déplacement accéléré de toutes les activités humaines sur des plateformes numériques et éventuellement dans une réalité virtuelle soumises à une surveillance et à un contrôle continus, et l’encadrement des activités humaines se déroulant dans la réalité physique par des technologies de surveillance et de contrôle étroitement liées à ces plateformes numériques et à cette réalité virtuelle, ne sont pas des choses qui se font en claquant des doigts, surtout pas quand notre système économique est ébranlé par une forte inflation dans le secteur énergétique, quand les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées par les politiques de confinement et les mesures sanitaires et continuent de l’être par les sanctions économiques contre la Russie et celles qu’on pourrait bientôt imposer aussi à la Chine, quand on craint par conséquent des pénuries de carburant, des pannes d’électricité récurrentes et une aggravation du manque de matériel électronique et informatique, souvent fabriqué en Asie (Chine, Taïwan, Corée du Sud). En fait ce sont des conditions très mauvaises de réalisation d’un projet de biosécurité de grande envergure, qui d’ailleurs nécessite d’importants investissements et du temps, alors que la dette publique augmente rapidement, que la situation économique se dégrade de plus en plus, et que des troubles politiques risquent de plus en plus de se produire.

Certains diront peut-être que cela fait partie du plan : cette crise économique, voulue par les élites globalistes, donnera l’occasion aux grands oligarques, aux grandes corporations, aux grandes sociétés d’investissement et au secteur financier – qui ont su jusqu’à maintenant s’enrichir à l’aide de la crise – de venir à la rescousse des États au bord du gouffre, de s’ingérer encore plus dans les affaires des États, d’exiger qu’on reparte à neuf avec une monnaie numérique programmable et conjointement contrôlé par les banques centrales et les grandes institutions financières, et de réclamer la prise de mesures de biosécurité nécessaires à la reprise économique.

Mettons que les gouvernements, acculés au mur ou étant dans le coup, acceptent cette ingérence ou cette mise sous tutelle. Mettons aussi que la population, parce que les gouvernements ont perdu toute crédibilité à ses yeux ou à cause qu’elle n’a pas le choix, accepte elle aussi cette ingérence ou cette mise sous tutelle. Tous les obstacles qui s’opposent à la réalisation d’un projet totalitaire fondée sur la biosécurité ne disparaîtraient pas comme par enchantement. Les politiques énergétiques occidentales des dernières années, ou même des dernières décennies, ainsi que les sanctions économiques prises contre la Russie, continueraient d’avoir des effets sur l’ensemble de l’économie, et plus particulièrement sur les approvisionnements en énergie. Et on pourrait dire la même chose de mesures semblables contre la Chine, dans le contexte d’une possible guerre d’attrition comme celle contre la Russie, sur fond de tensions militaires, ce qui aurait des effets néfastes sur tout le secteur manufacturier, et plus particulièrement au matériel informatique et électronique nécessaire au grand projet de biosécurité. On conviendra que ce projet de totalitarisme technocratique serait sérieusement menacé par le manque d’équipements informatiques et électroniques, par les coûts accrus de l’électricité requise pour faire fonctionner en permanence ce grand système de surveillance et de contrôle social, et par les pannes récurrentes d’électricité qui empêcheraient ce système de fonctionner et qui obligeraient la population endoctrinée à sortir de la réalité virtuelle (grands médias, réseaux sociaux, campagnes de relations publiques gouvernementales) où on leur lave le cerveau. Étant donné que ses conditions de vie continueraient de se dégrader, cela pourrait contribuer à la rendre beaucoup moins docile, même si on s’efforçait de la terroriser avec un nouveau virus, ou quelque chose comme ça. Car il y a des limites à ce que pourrait faire la propagande, d’ailleurs partiellement paralysée, quand les gens seraient affamés, manqueraient d’électricité, ne pourraient plus chauffer leur logement ou leur maison, ne réussiraient plus à payer leur loyer ou leur hypothèque et pourraient se retrouver sans emplois. À force de traiter les gens comme des objets inanimés, ils finissent par sortir de leur torpeur. Dans ce contexte, il se pourrait que les gouvernements en aient plein les bras à cause du mécontentement populaire, et qu’ils aient d’autres chats à fouetter que la mise en œuvre des recommandations l’Organisation mondiale de la santé à la suite de la déclaration d’une nouvelle « pandémie » ou d’une nouvelle « vague » épidémique, ou simplement pour respecter les nouvelles normes de surveillance des « urgences de santé publique de portée internationale » et de riposte à celles-ci.

Bref, il ne suffit pas d’appuyer sur le bouton « reset » pour que la grande réinitialisation se passe comme le voudraient les hypothétiques grands planificateurs. S’il y a effectivement un plan consistant à démolir l’économie occidentale à l’aide des confinements, de plans de relance économique faisant plus de mal que bien, de politiques énergétiques irréalistes et même aberrantes, et de sanctions délirantes contre la Russie (et éventuellement contre la Chine), dans l’espoir de remplacer le peu qui reste de nos institutions démocratiques (viciées depuis longtemps dans leur principe même) par un régime autoritaire doté de fortes tendances totalitaires, alors on est à mon avis allé trop loin, trop rapidement, en sous-estimant les effets destructeurs de ces politiques pour les économies occidentales. On ne peut pas reconstruire du jour au lendemain les sociétés occidentales en les menant au bord de l’effondrement.

Plus vraisemblablement, les pouvoirs de démiurges que s’accorderaient les grands planificateurs ou affabulateurs de la grande réinitialisation existeraient seulement dans leurs cerveaux détraqués. S’ils sont assurément beaucoup plus influents et plus puissants que nous, il serait exagéré de croire qu’ils le sont assez pour contrôler les autres personnes très puissantes qui manient les mêmes idéologies qu’eux, parfois avec d’autres buts et avec d’autres idées fixes, parfois à se laissant emporter par leur enthousiasme délirant ou leur haine viscérale pour quelqu’un ou quelque chose. Par conséquent, il arrive qu’on « pousse trop fort » avec certaines de ces idéologies, qui s’émancipent alors de l’hypothétique grand plan, même si elles convergent toujours, en ce qu’elles contribuent à nous appauvrir et à nous asservir encore plus. C’est vraisemblablement ce qui s’est produit avec l’idéologie atlantiste et avec le cortège de sanctions économiques qui ont été prises contre la Russie et qui en fait sont en train de provoquer l’effondrement économique rapide de l’Occident et, du même coup, sont en train de détruire les conditions de réalisation de la grande réinitialisation, ainsi que du régime technocratique fortement totalitaire qui pourrait en sortir.

Ceci dit, ne nous réjouissons surtout pas. L’effondrement économique ou même civilisationnel de l’Occident, ce n’est pas la joie. Qui sait comment cela se passera, quels troubles il en résultera, ce qu’il en sortira, ce que nous et nos descendants auront à endurer, et ce qu’il restera de la culture et de la civilisation occidentales, déjà très mal en point ?

Enfin, s’il est vrai que les circonstances se prêtent assez mal à la formation d’un régime totalitaire intégral, nous ne devons pas en conclure que certains dispositifs de surveillance et de contrôle qui sont déjà à portée de la main et qu’on peut certainement qualifier de totalitaires ne seront pas utilisés par nos gouvernements afin d’essayer de garder un certain contrôle sur la population en ces temps de troubles. Le retour des confinements, de l’interdiction de se rassembler, du couvre-feu et de l’obligation de porter un masque pourrait être utilisé pour dresser la population et obtenir son obéissance, en ayant davantage recours aux forces policières et même armées pour mater l’opposition. Le retour ou l’extension des passeports vaccinaux et des obligations vaccinales pourraient aussi servir à punir les opposants et à les priver de moyens de subsistance, avec l’approbation des personnes dociles qui se retrouveraient avantagées dans un contexte de pénurie de certains produits et de concurrence pour les emplois. Au besoin, on pourrait « geler » les comptes bancaires des individus qui sont impliqués dans des mouvements d’opposition que nos gouvernements déclarent dangereux et extrémistes, ou qui les soutiennent financièrement. Bien entendu, de telles mesures n’empêcheraient pas l’effondrement de se produire. Les confinements pourraient même l’aggraver et l’accélérer. Et les personnes indociles seraient touchées plus durement, alors que les personnes bien dociles seraient avantagées.


Je conclus en rappelant le caractère conjectural de tout ce que j’ai dit dans ce texte. Je peux me tromper. La situation est très complexe. Il se peut que je n’aie pas pensé à tenir compte de certains facteurs. Il se peut que j’ignore des informations dont d’autres opposants disposent. Il se peut aussi que nos gouvernements, les grandes corporations et tout le secteur financier dissimulent l’avancement de la conception et de l’implantation de certaines technologies pour pouvoir nous les imposer plus rapidement et pour que la marche de nos sociétés vers un régime totalitaire plus intégral se poursuive. Puis il se peut que la situation évolue différemment selon les pays, par exemple en Amérique du Nord et en Europe, selon la gravité de la crise économique et des troubles politiques.

Gardons donc l’œil ouvert et soyons toujours prêts à revoir ce que nous pensons et à agir en conséquence.