Effets moraux de la campagne de vaccination massive – partie 1

On a certes raison de s’inquiéter des effets physiologiques indésirables de la campagne de vaccination massive, surtout pour les groupes d’âge qui ne sont pas à risque et qui n’ont aucun bénéfice à retirer de la vaccination. Cependant, l’importance qu’on leur accorde a tendance à détourner l’attention des effets moraux de cette campagne. Et quand on s’intéresse à ces effets, souvent ce n’est pas en tant qu’effets en eux-mêmes nuisibles, mais en tant que moyens d’inciter la population à se faire vacciner.

Il est important de se soucier de ces effets moraux pour trois raisons :

  1. Même s’il est vrai que la manipulation de l’opinion et des sentiments a certainement pour but d’obtenir la vaccination du plus grand nombre de personnes possible, les transformations sentimentales qu’on réalise ne disparaissent pas quand on se fait vacciner. Elles continuent d’exister, elles continuent de produire des effets et elles peuvent être canalisées, renforcées et transformées pour servir à d’autres fins.

  2. Les idées et les sentiments sur lesquels on agit pour produire ces transformations et atteindre ces objectifs existaient avant le début de la « crise sanitaire » et ont même leurs racines dans « l’ancienne normalité ». Autrement, le passage d’une situation à l’autre n’aurait pu se faire aussi facilement. Il faut en tenir compte quand on s’oppose à ces transformations et ne pas viser un simple retour à « l’ancienne normalité » qui aurait tôt fait de nous conduire à une autre crise semblable.

  3. Ces transformations affectent et continueront d’affecter beaucoup plus de personnes que les effets indésirables des vaccins. La propagande vaccinale s’adresse à toute la population : ceux qui ont des effets « secondaires », ceux qui n’en ont pas, et même ceux qui refusent d’être vaccinés, qui peuvent être affectés directement dans une moindre mesure, et qui peuvent l’être aussi indirectement, par l’intermédiaire des pressions qu’on exerce et qu’on continuera d’exercer sur eux.

Ce sont donc des effets moraux suffisamment importants pour qu’on ne les considère pas comme des effets « secondaires » de la campagne de vaccination. Et dans l’hypothèse où il ne s’agirait pas d’effets voulus par les autorités politiques et sanitaires et les médias, ces effets n’en demeurent pas moins des effets à part entière, comme les effets voulus. Un effet est un effet et il est la cause d’autres effets indépendamment des intentions réelles ou présumées des personnes impliquées ou des objectifs véritables ou supposés des institutions. De ce point de vue, il est arbitraire de séparer les effets en effets « primaires » et en effets « secondaires », pour faire peser davantage les premiers dans la balance et pour minimiser l’importance des deuxièmes. Et s’il peut être intéressant de savoir si les autorités politiques et sanitaires et le milieu journalistique désirent en connaissance de cause ces effets nuisibles pour nous, ont décidé de s’accommoder d’eux puisqu’ils les considèrent comme des maux nécessaires ou ne sont pas assez lucides pour les reconnaître pour ce qu’ils sont ou les remarquer, cette distinction ne doit pas servir à les excuser. Ceux qui sont titulaires d’une charge publique aussi importante et qui disposent de pouvoirs exceptionnels doivent être imputables des décisions nuisibles qu’ils prennent par malveillance ou par bêtise, tout comme les journalistes et leurs employeurs peuvent être tenus responsables de l’endoctrinement de la population, qu’ils agissent en connaissance de cause ou qu’ils soient eux-mêmes endoctrinés.

 

Pente glissante des conditions de l’exercice des droits et des libertés

Depuis qu’a commencé la vaccination des personnes peu à risque d’avoir des complications et de mourir si elles contractent le virus, le discours promotionnel des autorités et des médias porte moins sur le fait de se protéger contre le virus, que de pouvoir reprendre une vie normale. Ce serait parce que nous nous faisons vacciner en masse que nous pourrons reprendre une vie quasiment normale, c’est-à-dire voir nos proches et nos amis, recevoir des invités, retourner en classe et dans les bureaux, aller au gym et voyager, par exemple. Pour l’instant, cette association est collective : c’est quand chacun d’entre nous aura fait sa part en se faisant vacciner, quand la couverture vaccinale sera assez grande et quand la situation épidémiologique se sera stabilisée et sera sous contrôle, que nous pourrons peu à peu recommencer à vivre normalement.

Une fois que cette association a été faite collectivement, on passe facilement du général au particulier ou de la collectivité aux individus. Bien qu’on parle sans cesse d’atteindre l’immunité collective grâce à la vaccination, nous en venons aisément à nous dire que les personnes non vaccinées – qui ne seraient pas immunisées et qui ne contribueraient pas à l’immunité collective – ne devraient pas récupérer leurs droits et leurs libertés dans la même proportion que les personnes vaccinées, et devraient être assujetties à des conditions différentes, par exemple l’obligation de continuer à respecter la distanciation sociale et à porter le masque dans les lieux publics et les rassemblements, l’interdiction de participer à certaines activités et d’accéder à certains lieux, l’obligation de se soumettre de manière récurrente à des tests de dépistage préventif pour exercer certaines professions, etc. Ce qui reviendrait à créer deux catégories de personnes dont les droits et les libertés pourraient devenir de plus en plus différents. Il semblera alors tout naturel, pour les autorités et pour nous, de mettre en place des dispositifs de surveillance et de contrôle pour distinguer ces deux catégories de personnes et pour s’assurer que les personnes non vaccinées ne s’arrogent pas des droits et des libertés réservés aux personnes vaccinées et qu’elles ne se soustraient pas aux conditions qu’on leur impose. C’est ici que pourrait faire son entrée le fameux passeport vaccinal ou sanitaire.

Après que nous avons admis que nos droits et nos libertés peuvent être conditionnés par la vaccination contre la COVID-19 et que nous trouvons que cela est plein de bon sens, pour nous, pour les autres et pour l’ensemble de la société que nous constituons, le même principe peut être utilisé pour rendre conditionnels ou réduire nos droits et nos libertés, au nom de nouveaux variants ou d’un autre virus, pour lesquels il faudrait aussi d’autres vaccins ou d’autres traitements qui deviendraient des conditions nécessaires de nos droits et de nos libertés et au nom desquels on imposerait de nouvelles restrictions et de nouvelles interdictions aux personnes qui refuseraient d’obtempérer, avec l’implantation ou le resserrement des dispositifs de contrôle et de surveillance. Car pourquoi ce qui vaut pour la COVID-19 ne vaudrait-il pas pour un nouveau variant qu’on dirait plus contagieux et plus virulent et contre lequel les vaccins actuels ne seraient pas assez efficaces, ou pour un nouveau virus pour lequel il faudrait l’administration généralisée d’un autre vaccin ou d’un traitement innovant d’une nouvelle sorte pour nous permettre de retourner à la vie normale ?

De cette réglementation et de cette cession graduelle de nos droits et de nos libertés, il résulterait un affaiblissement progressif de notre attachement pour les institutions et les lois qui sont censées les protéger. Elles en viendraient peu à peu à nous sembler désuètes et superflues. Leur désagrégation et leur corruption nous sembleraient dans l’ordre des choses. Il nous semblerait tout naturel que ces institutions et ces lois disparaissent ou soient remplacées par des institutions et des lois qui serviraient à encadrer ce qui nous resterait de droits et de libertés et à contrôler nos déplacements, nos actes et peut-être même nos paroles. Nous pourrions même trouver normal que cet encadrement et ce contrôle soient pris en charge dans une certaine mesure par des agences de sécurité privées, par des entreprises (vis-à-vis des clients et des employés) et par nous-mêmes, à titre de voisins ou de collègues, par exemple, comme cela se fait d’ailleurs déjà pour la distanciation sociale, le port du masque et les rassemblements illégaux.

Quand nous progressons dans cette direction, nous sommes de plus en plus disposés à accepter et même à demander des conditions qui restreindraient nos droits et nos libertés et qui pourraient ne pas être d’ordre « sanitaire », mais être plutôt d’ordre sécuritaire, moral ou politique. Nous en viendrions à croire que tout ce qui dépasse ce cadre restrictif et réglementaire n’est pas de la liberté, mais est au contraire illégitime, immoral, dangereux et criminel, alors que la liberté ne saurait exister que dans cet enclos aux limites plus ou moins étroites.

Plusieurs penseront que tout ça est tiré par les cheveux. Ça le serait assurément si le processus assez général que je viens de décrire n’existait pas avant la « crise sanitaire » et ne s’était pas seulement intensifié depuis son début.

Pour peu que vous ne soyez pas nés de la dernière pluie, vous savez d’expérience qu’il y a des choses que nous pouvions faire et dire plus librement avant et pour lesquelles il nous est devenu normal de nous faire imposer toutes sortes de conditions et de restrictions pour lesquelles on nous donne toutes sortes de raisons – ce qui nous dispose à accepter et à demander maintenant de nouvelles conditions devant restreindre nos droits et nos libertés.

Certes, vous pouvez toujours circuler dans les lieux publics, mais il y a des caméras de sécurité partout, ce qui était beaucoup plus rare il y a 15 ou 20 ans. Vous devez passer par des contrôles de sécurité où il n’y en avait pas avant ou où il y en avait moins avant. Vous devez acheter à l’avance votre billet d’autobus interurbain et donner vos coordonnées, alors qu’il était possible, il n’y a même pas 10 ans, d’arriver à la gare d’autobus 10 minutes avant l’embarquement pour acheter votre billet sans avoir à donner votre nom et de vous rendre partout au Québec dans l’anonymat le plus complet. Voilà des conditions qu’on impose de plus en plus à notre liberté de déplacement et que nous considérons comme toutes naturelles. Et tout ça, c’est bien entendu pour assurer votre sécurité et celle des autres, et sans lesquelles il ne saurait y avoir de liberté, pense-t-on.

Certes, vous pouvez vous exprimer librement, mais il y a tout de même des choses fausses, immorales et criminelles que vous ne pouvez plus dire, surtout si vous enseignez dans une université. Il vous faut prendre garde de ne pas heurter la susceptibilité de vos étudiants par ce que vous dites ou faites lire dans vos cours, même si vous n’endossez pas nécessairement ce que vous exposez, parfois seulement pour analyser ou même critiquer un point de vue concurrent au vôtre. Sinon des étudiants moralisateurs et bornés comme des puritains et fanatiques comme des inquisiteurs vous interrompront, vous sermonneront, vous insulteront, vous demanderont de vous rétracter et de vous excuser publiquement, vous empêcheront de donner votre cours, entreprendront une campagne de calomnie contre vous sur les réseaux sociaux, porteront plainte à l’administration universitaire, réussiront peut-être à vous faire prendre le blâme ou, si ça s’envenime, à vous faire suspendre. Et gare à vous si vous donnez des conférences : on pourrait essayer de les faire annuler. Les autorités politiques et universitaires tolèrent et, dans certains cas, encouragent l’émergence de ces groupes d’intégristes moraux. Il arrive que de jeunes professeurs participent même à cette émergence et à ces attaques contre la liberté universitaire, car à leur avis celle-ci ne peut exister qu’à certaines conditions, à savoir ne pas dire et ne pas penser ce que leurs disciples et eux considèrent comme faux, immoral et criminel. La liberté universitaire est de plus en plus tolérée seulement à condition que vous ne heurtiez pas les enragés qui veulent policer les idées.

Et il y a d’autres cas de liberté conditionnelle qui existent depuis des années pour beaucoup d’entre nous, et qui ne sont que rarement remis en question. Dans beaucoup d’entreprises, les horaires de travail sont rigides. On y impose assez arbitrairement des jours et des heures de travail même quand cela ne profite pas au travail à réaliser et quand cela nuit aux employés. Par exemple, nous devons travailler du lundi au vendredi, de 8 heures à 17 heures. On s’imagine que cela convient à tous, ce qui n’est certainement pas vrai. Dans les cas où vous faites du travail de bureau et quand il n’y a pas de réunions prévues, vous pourriez aussi bien travailler le soir, la nuit ou la fin de semaine. En l’absence de vos collègues qui vous dérangent souvent, vous seriez plus productifs et vos tâches seraient moins pénibles à exécuter. On ne refuse donc pas à cause du travail, mais pour pouvoir disposer des employés qu’on rémunère et avoir la possibilité de les surveiller et de contrôler la manière dont le travail est réalisé, au lieu d’évaluer seulement les résultats obtenus. Ce qui vous empêche de profiter de vos temps libres comme vous l’entendez. Vous aimeriez assister à des cours à l’université, par exemple, mais vous ne le pouvez pas parce que vous travaillez toute la semaine. Et vous n’avez pas assez d’énergie pour les cours du soir, qui souvent ne vous intéressent pas. Vous êtes donc libres de faire ce que vous voulez de vos jours de congé à condition que cela soit possible ces jours et n’entre pas en conflit avec votre présence au bureau. Quant aux absences ponctuelles durant la semaine de travail, c’est compliqué même quand vous pouvez donner des raisons admissibles, par exemple des obligations familiales. Sinon, c’est encore plus compliqué. Souvent vous ne pouvez pas dire à votre employeur que vous voulez vous absenter pour aller passer une entrevue d’embauche. C’est donc le droit de choisir votre emploi et d’en changer qui se trouve limité en conséquence.

Ce que je veux montrer, par ces quelques exemples, c’est qu’on avait déjà commencé à imposer toutes sortes de conditions à nos droits et à nos libertés avant le début de la « crise sanitaire », et que nous étions déjà assez avancés quant à l’instauration de la liberté conditionnelle. Si bien que nous étions disposés à accepter assez facilement les conditions sanitaires qui limitent et encadrent nos droits et nos libertés depuis un an, qu’on continue à nous imposer par la manière dont on fait la vaccination et par les espoirs et les craintes qu’on cultive pour l’après-vaccination, et qui nous disposent à accepter d’autres conditions à l’exercice de nos droits et de nos libertés.

 

Récompenses et punitions

En faisant dépendre de l’atteinte d’objectifs vaccinaux le retour à une certaine vie « normale » et en laissant planer la menace du maintien de certaines restrictions, obligations et interdictions pour les personnes non vaccinées, et même l’ajout de nouvelles restrictions, obligations et interdictions, on a recours à l’espoir des récompenses et à la crainte des punitions pour nous manier. Ce n’est pas nouveau. C’est comme ça qu’on nous maniait avant le début de la « crise sanitaire » et c’est comme ça qu’on continue de nous manier depuis son début. Seulement, cela s’est intensifié et étendu à des secteurs de notre vie qui n’étaient pas touchés par cette forme de dressage ou de conditionnement.

Le fait de nous promettre comme récompense de la vaccination, collectivement et individuellement, une certaine stabilisation de la situation économique, la réouverture durable des restaurants, des bars et des autres lieux de sociabilité, le retour des festivals et la reprise des rassemblements publics et privés, si nous consentons à nous faire vacciner, est inédit. Tout comme l’est le fait de nous laisser entendre, sans pour l’instant dire la chose directement, que ceux d’entre nous qui refuseront de se faire vacciner pourraient être privés de ces récompenses et pourraient même être punis, par exemple en étant suspendus s’ils refusent de se soumettre à un dépistage préventif récurrent, comme cela a déjà été décrété pour le secteur de la santé.

Dans d’autres provinces canadiennes et dans certains États américains, on organise des loteries ou accorde des bourses d’études par tirage au sort. Il arrive aussi qu’on offre gratuitement de la bière et de la crème glacée aux personnes qui se font vacciner. Des compagnies promettent des avantages à leurs employés vaccinés, dont Amazon qui a déclaré que les personnes vaccinées recevraient une prime à l’embauche. Ce qui est une manière d’identifier, par la négative, les personnes non vaccinées, peut-être dans le but d’exercer sur eux des pressions et de leur réserver un traitement différent et punitif.

Ce n’est pas ainsi qu’on devrait manier des adultes autonomes, à plus forte raison si ce sont des citoyens. C’est dégradant intellectuellement et moralement que de se faire influencer et même dresser de cette manière, par le recours à des récompenses (ou à l’espoir d’obtenir des récompenses) et à la crainte des punitions. Loin de nous inciter à nous demander s’il est effectivement avantageux, collectivement et individuellement, de tous nous faire vacciner, on nous manipule grossièrement en introduisant dans la comparaison des bénéfices et des risques des vaccins pour notre santé des facteurs qui n’ont rien à voir avec notre santé. Plus nous sommes influencés par de tels efforts de manipulation, moins nous sommes libres et plus nous sommes faciles à asservir davantage.

C’est d’une manière fort semblable qu’on nous maniait en tant que travailleurs, bien avant la « crise sanitaire ». Il n’est généralement pas question de nous demander si le travail qu’on exige de nous est en lui-même utile pour nous et pour la société. Comme n’importe quel autre travail, il serait utile parce qu’il nous permet de gagner notre vie, de nous acheter des choses dont nous avons besoin ou non et de nous payer parfois du bon temps (la récompense du travail), alors que l’absence de travail a pour punition la pauvreté ou même la misère (la punition de la paresse). Il est vrai qu’il existe des modes de gestion des ressources humaines qui disent accorder une place importance à la réalisation de soi au travail et à la contribution apportée à la société. Mais comme on peut difficilement remettre en cause le fait que le travail qu’on exige de nous sert à notre épanouissement personnel et est utile socialement sans s’exposer à des représailles, on ne sort pas de la logique des récompenses et des punitions. Au contraire, dire qu’il est en ainsi, c’est un moyen d’obtenir des récompenses matérielles et symboliques (l’obtention et la conservation d’un emploi, une augmentation de salaire, l’approbation des supérieurs, une bonne note à une évaluation annuelle, etc.) et d’éviter une punition (l’incapacité à se trouver un emploi, un congédiement, le refus d’une augmentation de salaire, la désapprobation de ses supérieurs, une mauvaise note à une évaluation annuelle, etc.).

Bref, le recours à l’espoir des récompenses et à la crainte des punitions pour obtenir notre vaccination s’inscrit dans la continuité d’autres procédés utilisés massivement dans la « normalité d’avant », notamment sur le marché du travail, et qui continueront sans doute de l’être dans la « normalité d’après », ce qui ne manquera pas de nous empêcher d’évaluer correctement ce qu’on attend de nous et d’accroître notre servitude, si nous ne nous mettons pas à considérer comme insultante et dégradante cette manière de nous manier, pas même bonne pour les enfants, et dont l’utilisation peut même être discutable pour les animaux, dans toutes sortes de situations.


Comme nous pouvons le voir avec ces deux cas, la campagne de vaccination massive – qui ne se réduit certainement pas au fait d’injecter un produit pharmaceutique au plus grand nombre possible de personnes – produit des effets moraux qui sont compatibles avec des sentiments déjà présents chez nous avant la « crise sanitaire », et qui contribuent à les renforcer et à les étendre à une plus grande partie de notre vie. Puisque ces effets moraux sont notoirement mauvais pour nos droits et nos libertés, ce serait commettre une grave erreur de croire qu’il suffit de revenir en arrière pour défendre nos droits et nos libertés, car la « normalité d’avant » est ce qui a permis à la « nouvelle normalité » de surgir si facilement et d’être acceptée presque sans résistance par une partie importante de la population, qu’il ne faut pas non plus croire plus grande et plus docile qu’elle ne l’est en réalité, car ce serait jouer le jeu des autorités politiques et sanitaires qui profitent des effets moraux de la campagne de vaccination.

Nous examinerons bientôt d’autres effets moraux de la campagne de vaccination, pour repérer ce qui favorise la réduction et l’encadrement de nos droits et de nos libertés, en nous et dans notre société.

Partie 2