Éléments d’une mentalité d’esclave (4)

Suite du billet du 5 septembre 2023

 

Complaisance envers les maîtres

Bien avant l’arrivée du méchant virus en 2020, beaucoup d’entre nous faisaient déjà preuve de complaisance envers ceux qui se trouvaient en position d’autorité. Les milieux de travail et la politique sont les lieux où s’exprimaient de longue date et continue de s’exprimer cette complaisance envers nos maîtres.

Au travail, ces personnes font preuve d’une grande indulgence envers leurs supérieurs immédiats et aussi les grands patrons. Cela arrive quand ils les exploitent en leur donnant en échange des broutilles, quand ils exigent d’eux qu’ils fassent des tâches pour lesquelles ils n’ont pas été embauchés, quand ils ne respectent pas leurs engagements et ne tiennent pas leurs promesses, quand ils essaient de leur faire assumer les conséquences de leurs erreurs, quand ils changent d’idée constamment, quand ils leur disent une chose et son contraire, quand ils leur mentent effrontément, quand ils surveillent tout ce qu’ils font, quand ils usent arbitrairement de leur pouvoir, etc. Ces larbins cherchent alors toutes sortes d’excuses pour expliquer et justifier le comportement de leurs supérieurs et de leurs patrons et pour ne pas avoir à s’opposer à eux ou à se révolter. C’est que ces supérieurs et ces patrons, disent-ils, feraient ce qu’ils peuvent pour garder leurs entreprises rentables dans un contexte où la concurrence est féroce et pour ne pas avoir à couper des emplois et à mettre à pied leurs employés. C’est qu’ils ne pourraient tout de même pas prévoir les imprévus et seraient donc en droit de s’attendre à la pleine collaboration des employés pour exécuter les nouvelles tâches connexes nécessaires à la bonne marche des entreprises, et pour ne pas exiger qu’ils respectent des engagements qui sont devenus, par la force des choses, impossibles à respecter et qu’ils tiennent des promesses qu’il leur est impossible de tenir. C’est qu’il n’y aurait que les imbéciles qui ne changeraient pas d’idée. C’est que le travail de gestion serait très difficile et très complexe, et qu’il en résulterait que, selon l’évolution de la situation en perpétuel changement, ils doivent ajuster ce qu’ils disent aux employés et ce qu’ils exigent d’eux. C’est que, les employés n’étant pas toujours raisonnables, ils devraient les surveiller constamment, leur cacher des choses et même leur mentir pour qu’ils fassent ce qu’il est nécessaire qu’ils fassent. C’est qu’il leur faudrait parfois mettre le point sur la table et punir de manière exemplaire un employé récalcitrant pour que les autres lui obéissent.

Ces larbins agissent de la même manière à l’égard des chefs politiques, qui auraient toujours de bonnes raisons ou de bonnes excuses de nous soutirer encore plus d’argent, de nous imposer des mesures d’austérité, de faire le contraire de ce qu’ils nous demandent, d’avantager les grandes corporations, de ne pas tenir leurs promesses électorales ou autres, de dire une chose et son contraire, de nous mentir impudemment et de gouverner de manière autoritaire. C’est que nos chefs politiques feraient leur gros possible pour redresser les finances publiques et qu’il leur faudrait avoir le courage de faire des mécontents dans la population et de couper quelque part afin d’éviter le pire. C’est qu’ils seraient aussi des êtres humains qui feraient des erreurs et qui auraient des moments de faiblesse, et auxquels il ne faudrait pas jeter la pierre, étant donné que nous faisons aussi des erreurs et que nous avons aussi des moments de faiblesse. C’est que les grandes responsabilités politiques qu’ils doivent assumer les empêcheraient de se soumettre aux mêmes obligations et aux mêmes interdictions que nous. C’est qu’il leur faudrait entretenir des relations avec les grandes corporations et conclure des accords avec elles pour accroître la prospérité de notre pays et fournir à l’État et à la population les services dont ils ont besoin. C’est qu’ils ne pourraient pas prévoir l’avenir et être certains que les promesses qu’ils font en toute bonne foi seront réalisables. C’est qu’il serait très difficile de gouverner un pays et qu’ils devraient être capables de s’adapter à la situation qui change constamment. C’est qu’ils seraient parfois dans l’obligation de mentir ou de cacher certaines choses aux citoyens lambda, qui ne peuvent pas comprendre, qui ne sont jamais contents, et qui autrement passeraient leur temps à « chialer » et seraient trop difficiles à gouverner. C’est qu’il leur faudrait savoir faire preuve de fermeté à l’égard de ceux qui ne respectent pas les décisions prises démocratiquement par le gouvernement élu démocratiquement ou ne respectent pas ce gouvernement lui-même.

Il est dans l’ordre des choses que ceux d’entre nous qui sont dotés de cette mentalité d’esclave aient fait preuve de la même indulgence à l’égard des autorités politiques et sanitaires quand elles ont déclaré l’état d’urgence sanitaire sans nous dire ce qu’il faut pour qu’elles y mettent fin, quand elles ont prétendu imposé un confinement de quelques semaines pour « aplatir la courbe » et nous ont en fait imposé des mesures soi-disant sanitaires pendant plus de deux ans, quand elles nous ont dit que le port du masque était inutile et nous ont ensuite obligés à le porter pendant presque deux ans, quand nous les avons vues organiser et participer à des événements alors que nous étions tous confinés, quand elles sont revenues sur leur décision d’autoriser les rassemblements pour Noël et le Nouvel An, quand elles nous ont reconfinés et ont maintenu l’obligation de porter un masque après la vaccination massive de toute la population et ont exigé l’injection de nouvelles doses, quand beaucoup ont attrapé la COVID même après avoir reçu deux, trois, quatre ou cinq doses de vaccin, quand des personnes de leur entourage ou eux-mêmes ont subi des effets secondaires importants après avoir reçu les vaccins censés être sécuritaires, etc. Dans tous ces cas ou dans certains d’entre eux, les larbins cherchaient des justifications et des excuses pour les autorités politiques et sanitaires qui les contrôlaient de plus en plus, et se conformaient docilement aux nouvelles obligations et interdictions, au lieu de les critiquer et de s’opposer. C’est qu’il aurait été très difficile de gouverner durant cette crise sanitaire sans précédents. C’est que les autorités politiques et sanitaires auraient été forcées de naviguer à l’aveugle et auraient fait de leur mieux. C’est que la science aurait fait de nouvelles découvertes sur le nouveau virus mal connu et sournois, et aussi sur les masques. C’est que l’apparition de nouveaux variants plus contagieux et plus dangereux aurait changé du tout au tout l’évolution de la situation épidémiologique. C’est qu’il leur aurait fallu prendre des décisions difficiles à cause du relâchement dans l’application des mesures dites sanitaires dû à la « fatigue pandémique » et à la désinformation complotiste. C’est qu’elles n’auraient pas voulu avoir des millions de décès sur la conscience. C’est qu’il serait préférable de faire sa part en endurant ou en s’exposant à des effets secondaires que de continuer d’être vulnérable au virus, d’être un vecteur de contagion qui mettrait gravement en danger la vie des autres et de contribuer ainsi au prolongement de l’état d’urgence sanitaire et des confinements.

Si la population des pays occidentaux était seulement constituée de tels larbins, les autorités politiques et sanitaires auraient pu maintenir indéfiniment l’état d’urgence sanitaire et les mesures soi-disant sanitaires sans rencontrer d’opposition. Et c’est l’existence de ces larbins à mentalité d’esclave qui nous expose à un retour des mesures soi-disant sanitaires sous prétexte de nouveaux variants ou de nouveaux virus, ou à d’autres mesures autoritaires et arbitraires sous prétexte de changements climatiques, de risques de cybersécurité ou de guerre ouverte ou par procuration contre la Russie et peut-être aussi la Chine. Dans ces situations comme dans celles dont nous avons parlé, ils trouveraient des raisons pour nier, pour atténuer ou pour excuser l’inconstance, l’incohérence, l’inefficacité, l’arbitraire et l’absurdité des mesures imposées par nos maîtres.

Suite