Codification des maladies et des actes médicaux et contrôle des statistiques et de la pratique médicale

Voici une vidéo de la chaîne Décoder l’éco où on voit comment la codification des maladies et des actes médicaux en France permet aux administrateurs du système de santé public et de l’industrie pharmaceutique d’exercer un fort contrôle sur les statistiques provenant des hôpitaux et, du même coup, sur la pratique médicale. C'est un véritable détournement de la santé au profit de la rentabilité des hôpitaux et des intérêts financiers de l’industrie pharmaceutique, de manière générale et plus particulièrement en ce qui concerne la COVID-19.

J’ignore dans quelle mesure des systèmes de classification semblables sont utilisés au Canada et au Québec. Étant donné l’omniprésence d’idéologie managériale et la forte influence de l’industrie pharmaceutique, cela est vraisemblable. Mais il faudrait faire des recherches pour voir s’il en est bien ainsi.

Quoi qu’il en soit, voici comment le statisticien Pierre Lecot analyse la situation en France, laquelle n’a pas commencé du jour au lendemain avec l’arrivée du virus, mais est le résultat de transformations qui se sont étalées sur quelques décennies :

« Depuis 2 ans, nous vivons une avalanche de chiffres. Tous ceux qui travaillent dans le domaine des statistiques connaissent des difficultés énormes pour rassembler des données afin de les étudier. Nous avons tous découvert en 2020 que tout l’attirail nécessaire à la récolte et à la consolidation des données était déjà là pour répondre au besoin de communication autour de l’état d’urgence sanitaire. Ce que nous allons voir dans cet article, c’est que différentes lois se sont succédé depuis les années 80 pour informatiser l’hôpital public de façon à permettre aux décideurs (notamment des politiques financés par des banques et des laboratoires pharmaceutiques) de prendre le contrôle sur le soin. La mise en place de la tarification à l’acte en a été le point final. Cette informatisation a permis à ceux qui écrivent les nomenclatures, notamment l’OMS, de contrôler entièrement les statistiques. Derrière il est très facile de faire peur aux gens et de vendre les solutions aux problèmes qu’ils mettent sur le devant de la scène, grâce à ces statistiques. »