Démontage des statistiques sur les hospitalisations des personnes non vaccinées en France

Dans la rencontre du 6 janvier 2022 du Conseil scientifique indépendant de Réinfo Covid, le statisticien Pierre Chaillot explique tout ce qui ne va pas avec les statistiques selon lesquelles les hôpitaux de France seraient saturés et que ce serait la faute de personnes non vaccinées.

Voici un liste non exhaustive des points qui sont abordés :

  • la confusion volontaire entre les personnes hospitalisées aux soins critiques, qui sont composées de trois services, avec les personnes hospitalisées en service de réanimation, qui est un de ces services ;

  • le classement de personnes qui sont hospitalisées pour autre chose que la COVID dans la catégorie COVID quand elles sont dépistées positives sans avoir de symptômes ;

  • une forte proportion de personnes âgées en soins critiques qui correspond à ce qu’on observe normalement tous les ans durant l’hiver, à cause des infections respiratoires ;

  • le fait qu’on considère comme des cas des personnes positives sans symptômes, et qu’on classe dans la catégorie avec symptômes les personnes positives qui ont un léger mal de gorge ou des écoulements nasaux qui peuvent être causés par autre chose que la COVID ;

  • la fréquence des tests de dépistage plus élevée pour les personnes non vaccinées, ce qui a pour effet qu’elles obtiennent plus souvent, toutes proportions gardées, des résultats positifs ;

  • une interprétation différente des tests de dépistage selon le statut vaccinal ;

  • le classement des personnes vaccinées dont le statut vaccinal n’est pas trouvé, en raison de problèmes techniques ou d’erreurs de saisie, après la combinaison des bases de données anonymisées de vaccination et d’hospitalisation, soient considérées comme des personnes non vaccinées ;

  • les tarifs plus élevés pour les cas de COVID que les hôpitaux ont tout intérêt à déclarer pour se les faire rembourser ;

  • l’existence de protocoles hospitaliers qui demandent qu’on renvoie les malades vaccinés à la maison et qu’on garde à l’hôpital les malades non vaccinés, ce qui augmente artificiellement la proportion de non vaccinés hospitalisés.

Nous savons déjà que plusieurs de ces biais ou de ces falsifications sont observables ici au Québec. Il serait intéressant de faire des recherches plus poussées pour vérifier si les autres existent aussi chez nous, mais notre travail est entravé par la grande opacité de notre système de santé.