Des partisans de l’obéissance pas très futés et aux cerveaux lessivés

Nous sommes habitués de voir ceux qui refusent d’être vaccinés présentés comme des imbéciles, des fous, des racistes ou des dangers publics dans les grands médias. Les choses apparaissent sous un autre jour quand Alexa Lavoie, de Rebel News, questionne des Montréalais à propos de l’utilisation prochaine du passeport vaccinal à la Société des alcools du Québec et à la Société québécoise du cannabis, ainsi que son utilisation dans d’autres commerces jugés non essentiels qui devrait être annoncée bientôt. Ceux qui sont manifestement les plus intelligents sont ceux qui ont les positions les plus nuancées ou qui sont contre l’imposition de nouvelles mesures contre les non-vaccinés. Quant à ceux qui sont en faveur de l’adoption de mesures très coercitives pour obtenir l’obéissance des non-vaccinés, on compte parmi leurs rangs un énergumène qui trouve qu’on est dans la marde à cause des non-vaccinés, un cycliste qui a reçu sa troisième dose et qui a peut-être des micro-caillots au cerveau si on juge d’après son élocution, et un robot décérébré qui suit les ordres et qui croit que tout ce que le gouvernement décide est forcément dans l’intérêt de la population.

La Presse s’est adonnée à un exercice semblable en publiant les commentaires de certains de ses lecteurs à l’éditorial « Osons parler de vaccination obligatoire », comme s’il fallait du courage ou de l’audace pour en parler, alors que c’est dans l’air du temps, alors que c’est conforme aux désirs et aux projets des gouvernements fédéral et provincial, alors que c’est une occasion pour la petitesse de tous les petits-bourgeois frileux, bien-pensants et aux cerveaux lessivés qui constituent l’essentiel du lectorat de cet insigne torchon de montrer au grand jour leur côté le plus borné, le plus mesquin et le plus abject.

Presque tous animés d’une noble indignation, ces petits-bourgeois proposent - à l’instar de Macron - d’emmerder les non-vaccinés en leur interdisant l’accès à tous les lieux publics, y compris les épiceries et les pharmacies, de les confiner à domicile sauf pour aller travailler, de leur imposer des contributions supplémentaires au régime public de santé pour les faire réfléchir et les forcer à devenir responsables en se faisant vacciner, de mettre en place un régime de points d’inaptitude sanitaire, de priver les non-vaccinés de soins de santé et d’imposer la vaccination obligatoire en bonne et due forme. Et tout ce beau monde se croit démocrate, car la démocratie, selon lui, c’est de faire ce que la majorité - en l'occurrence lui - désire, et par conséquent de contraindre la minorité non vaccinée à obéir, sans le moindre débat public digne de ce nom. À ce compte, une théocratie despotique qui exigerait des minorités religieuses et des athées l’adhésion aux dogmes et aux pratiques de la communauté religieuse majoritaire et endoctrinée devrait être considérée comme un modèle de démocratie. Disons les choses franchement : de telles idées sont bien en dessous de celles que devraient avoir des citoyens. Dans le meilleur des cas, ce sont des idées de sujets. Dans le pire des cas, ce sont des idées de serfs.

Je reproduis ici les propos de quelques-unes de ces personnes que, par malheur, nous avons comme concitoyens ou consujets.

« Osons, pour vrai. En 2022, les épiceries, les pharmacies et les quincailleries livrent à domicile et le commerce en ligne permet de se procurer tout ce dont on a besoin. J’ai donc une solution fort simple pour se rapprocher de la vaccination obligatoire : interdiction d’accès à tous les lieux publics pour les non-vaccinés à l’exception des cliniques, des hôpitaux et des palais de justice, car l’accès aux soins de santé et à la justice est fondamental dans notre société. En procédant ainsi, il y aurait très peu d’exceptions à gérer et, comme l’a dit le président de la France, on emmerderait les non-vaccinés, qui finiraient enfin par comprendre le bon sens. En ce moment, les non-vaccinés prennent carrément la santé et la vie des citoyens du Québec en otages en engorgeant nos hôpitaux, aux frais de l’ensemble de la société. Ça suffit, le niaisage. Notre liberté s’arrête là où commence celle des autres. »

« Je vous avoue que, comme bien d’autres, j’ai énormément de difficulté à comprendre en quoi il est acceptable de priver de soins ou d’opérations chirurgicales des gens inscrits sur les listes d’attente, mais pas ceux qui contractent la COVID-19 par négligence ou par refus de se faire vacciner. Nos politiciens pourraient-ils nous l’expliquer ? »

« Je suis tout à fait d’accord avec vous. Toutes les options pourraient être appliquées simultanément. Je trouve aberrant que cette minorité représente la majorité des cas hospitalisés. Mon conjoint est sur une liste d’attente pour un remplacement complet du genou depuis trop longtemps. Son opération sera-t-elle encore une fois reportée à cause de ces gens égoïstes ? Quant à moi, j’irais encore plus loin en exigeant un test de dépistage bihebdomadaire pour le travail et le confinement à la maison le reste du temps. Ils n’auraient qu’à faire leur commande à l’épicerie ou à la pharmacie en ligne, comme ceux qui doivent être confinés à la suite d’un test positif. J’en ai vraiment ras-le-bol. Il est temps que le gouvernement mette ses culottes. Ainsi, M. Legault n’aura pas à engager Denis Coderre pour être moins aimé ! »

« Un texte court, mais équilibré et rempli de bonnes idées, comme la facture symbolique et les pénalités pour ceux qui adoptent des comportements dangereux. Merci d’écrire là-dessus ! J’ai mal à mon contrat social quand je vois des gens être volontairement lourds pour la société et exiger des soins de santé comme si tout leur était dû. À défaut d’adopter un mode utilisateur-payeur, parce que la malchance (par exemple, un cancer) peut s’abattre sur tout le monde, une méthode qui se rapproche du concept d’assurance (surtaxer la malbouffe, et ici, directement les non-vaccinés) et qui prend en considération les risques me semble a priori assez équitable. »

« Si la vaccination contre la COVID-19 avait été obligatoire dès le début de la propagation galopante, je pense que la vie en ville serait beaucoup plus agréable en ce début d’année 2022. »

« Je suis d’accord avec la vaccination obligatoire, mais je commence à tiquer lorsqu’on dit, et je vous cite : « On ne veut pas non plus refuser de soigner les non-vaccinés. Ce ne serait pas digne de la démocratie dans laquelle on vit. » M. Legault le disait aussi. Mais quel genre de société est-ce qu’on défend ici ? Une société qui permet à une minorité d’empêcher des opérations urgentes. Qui m’empêche de visiter ma mère, qui souffre d’alzheimer. Qui empêche mes petits-enfants d’aller à l’école. Cette société « démocratique », elle profite à qui, exactement ? Actuellement, elle ne reflète pas les valeurs qu’elle dit représenter. »

« C’est vraiment aberrant. Étant social-démocrate de conviction, j’en suis ébranlé. Tellement outré de voir comment certaines personnes sont irresponsables. Encore plus lorsque j’apprends combien coûte une hospitalisation pour la COVID-19. C’est renversant. Il m’apparaît très pertinent et nécessaire de tarifer ces irresponsables. La voie d’un impôt santé obligatoire et considérable (plus de 2000 $) pour les non-vaccinés, même pour ceux qui ne payent pas d’impôt, devrait être empruntée. »

« Je suis d’accord pour une participation des non-vaccinés. Pour moi, les points d’inaptitude existent déjà pour ceux qui ne respectent pas les règlements du Code de la route. C’est la loi et ça ne fait pas ombrage à la liberté individuelle. »

« Il est clair que nous devons tous contribuer à la société, et nous avons non seulement des droits, mais aussi des devoirs ! Je suis en faveur de la vaccination obligatoire, tout comme le port de la ceinture de sécurité ou les phares de la voiture allumés le soir. »

Voilà qui nous donne une idée des sentiments des abrutis et des fous qui constituent une partie importante de notre société. Espérons que les commentaires publiés ont été sélectionnés avec soin par la rédaction de La Presse, dans le cadre de son travail de propagande en faveur de la vaccination mur à mur de la société, de l’abolition du débat public, de l’étouffement de la pensée critique et de la soumission généralisée et inconditionnelle de la population aux décrets des autorités politiques et sanitaires. Comme si tout allait se mettre à bien aller quand on aurait vacciné presque tous les opposants et emprisonnés à la maison ceux qui résistent toujours. C’est le contraire qui est à craindre ! Jugeons-en d’après ce qui se passe présentement, alors que ça fait presque deux ans que nous nous soumettons aux décrets et aux recommandations de notre gouvernement.

Il y aurait de quoi désespérer s’il ne restait pas encore des personnes sensées, qu’on peut croire plus nombreuses que ne le font supposer ces commentaires publiés par La Presse. Rétablissons un certain équilibre par la lecture du seul commentaire sensé publié :

« D’accord, mais combien de doses faudra-t-il pour être adéquatement vacciné : 3, 4, 5, peut-être plus ? Ça devait être 2, et bientôt, ce sera 3. Israël donne la 4e dose aux plus vulnérables en ce moment. C’est pourquoi je me pose les questions : est-ce que ça va s’arrêter ? N’est-ce pas du grand n’importe quoi ? Ça donne l’impression que les autorités mettent des mesures pour un semblant de sécurité. Deux ans plus tard, avec une population vaccinée à 90 %, on est au même point de départ. Le consentement est une notion importante en médecine. Tout le monde l’oublie en politique. Permettez-moi de douter de toutes ces mesures et restrictions… »