À quoi ressemblera l’effondrement économique de l’Europe ?

À moins d’un coup de théâtre, il ne s’agit plus de savoir si l’économie des pays de l’Union européenne s’effondrera, mais de savoir quelle forme prendra cet effondrement, de manière générale et dans chaque pays. Les dirigeants européens annoncent déjà à ceux qu’ils gouvernent que l’ère d’abondance que nous avons connue est terminée (après des vacances sur un yacht luxueux), et que les cinq ou dix prochaines années seront très difficiles pour eux, sans qu’on sache ce qui devrait arriver d’ici-là pour que la situation s’améliore. Quoi qu’il arrive, ces grands personnages semblent bien décider à ne pas faire marche arrière, et à persister plutôt dans leurs politiques économiques et énergétiques irréalistes et leurs sanctions aberrantes contre la Russie. Car ils ne se soucient pas le moins du monde des conditions de vie de ceux qu’ils gouvernent. Car pour rien au monde ils ne voudraient reconnaître qu’ils se sont trompés, ou avoir l’air de baisser les armes face aux méchants Russes et au diabolique Poutine ! Les citoyens européens devraient donc accepter docilement les sacrifices qu’on leur impose. C’est la vie, comme on dit.

Bien sûr, au fur et à mesure que la situation se détériorera et que le temps hivernal s’installera, les peuples ainsi traités protesteront. Ce qui ne sera certainement pas au goût de ces tyrans d’opérette. Les choses se passeront vraisemblablement comme l’annonce Alexander Mercouris : les dirigeants européens iront plus loin dans l’autoritarisme, par le contrôle accru des médias de masse, par une radicalisation de la censure sur internet, par la persécution des opposants, par la répression violente des manifestations, et par le contrôle des populations.

Ne faisons pas l’erreur de nous croire à l’abri parce que nous sommes au Canada, et que la situation économique semble se détériorer moins rapidement ici. Il est vrai, surtout au Québec, que nous avons de l’hydroélectricité et que les tarifs sont réglementés et ne dépendent pas simplement du marché. Cependant, notre économie est liée à celle des pays européens et des États-Unis, aussi bien pour nos importations que pour nos exportations. Si la situation se dégrade dangereusement en Europe et aux États-Unis, il y aura bien entendu de graves répercussions économiques au Canada. 

Mais ce n’est pas tout. Advenant que la situation économique demeurerait malgré tout sous contrôle au Canada, nous ne devons pas oublier que les gouvernements occidentaux tendent à s’imiter les uns les autres et à faire de ce mimétisme une justification de leur autoritarisme. Encore une fois, nous aurions tort de nous croire à l’abri.