Impressions sur une panne d’électricité en temps de guerre

Gonzalo Lira, qui est à Kharkov, nous présente ses impressions après une panne d’électricité d’environ 22 heures. Plus d’éclairage, plus de chauffage, plus de téléphone mobile, plus d’ordinateur, plus d’internet, etc. Et à moins que le gouvernement ukrainien accepte de négocier et que le gouvernement américain et les autres gouvernements occidentaux ne sabotent pas ces négociations, ça ne fait que commencer.

Mais ce sur quoi insiste Gonzalo Lira, c’est l’effet démoralisant des pannes d’électricité, en partie dû au fait que les autorités ukrainiennes sont dépassées par la situation. C’est pourquoi des Ukrainiens quittent les villes sans électricité et pourraient très bien décider de migrer en masse à l’Ouest, ce qui ne manquerait pas d’y aggraver la crise économique et énergétique qui y sévit déjà.

Je me demande si de semblables pannes d'électricité, qui auraient lieu en Occident à cause des sanctions économiques contre la Russie et des politiques énergétiques aberrantes des gouvernements occidentaux, auraient le même effet démoralisant sur les populations occidentales. C’est ce qui se produirait si elles y voyaient une fatalité inéluctable, comme s’efforcent de les y pousser les gouvernements, sous prétexte de défendre les valeurs démocratiques contre le supposé impérialisme russe, et de sauver l’humanité et la planète de la catastrophe climatique. Les gouvernements ne manqueraient pas alors de profiter de l’abattement des populations pour les asservir davantage et les rendre encore plus pauvres et impuissantes.

Mais si ces populations considéraient que leurs gouvernements sont responsables de la crise énergétique, la colère pourrait se substituer à l’abattement. Les pannes d’électricité récurrentes, surtout pendant l’hiver, pourraient alors être à l’origine d’importants troubles sociaux et politiques.