La fiction du système de crédit social chinois ?

J’ai été content de voir que Brian Berletic (The New Atlas) remet en question ce que nous entendons assez souvent dire sur le système de crédit social chinois. Il y a déjà quelques années que j’ai de sérieux doutes à propos de l’existence de ce dispositif totalitaire, mais sans avoir pris le temps de chercher pour faire la part des choses.

Ce qui a fait que je me suis d’abord posé des questions, c’est que certaines de mes connaissances qui sont allées en Chine ne m’ont jamais parlé d’une telle chose. Si ce système de crédit social jouait un rôle si important dans la société chinoise, au point d’intervenir dans tous les aspects de la vie, comment les voyageurs étrangers pourraient-ils ne pas être affectés par les contrôles qu’il permet, et ce, sans que cela ne fournisse du même coup aux citoyens chinois des moyens de s’y soustraire ?

Puis il y a le fait que les gouvernements et les grands médias occidentaux nous ont si souvent menti, au cours des dernières décennies, à propos d’autres pays qu’ils ont pris en grippe, comme la Russie, l’Irak et la Syrie. Pourquoi seraient-ils plus honnêtes quand il s’agit de la Chine, alors que les tensions avec elles augmentent ?

À cause des passeports vaccinaux qui nous ont été imposés par nos gouvernements et des prolongements que pourraient permettre l’identité numérique et la monnaie numérique de banque centrale, nous pouvons nous demander si le système de crédit social chinois n’est pas en fait un fantasme de la classe politique et de l’élite économique qui nous gouvernent. Ce qu’on raconte sur le système de crédit social chinois ne correspondrait pas à ce qui existe en Chine, mais à ce que désirent pour nous nos gouvernements et les grands oligarques occidentaux. Cela nous en apprendraient alors plus sur nos propres gouvernements et sur nos oligarques que sur le gouvernement chinois.

Ce qui me rend aussi très méfiant, c’est que les opposants aux mesures dites sanitaires croient souvent à cette histoire de crédit social chinois, et prétendent que ce système sert de modèle à nos gouvernements pour concevoir et implanter un système de biosécurité où tout ce que nous faisons et disons serait surveillé et contrôlé. Se pourrait-il qu’on répande cette idée dans la dissidence pour lui faire détester viscéralement la Chine, pour lui faire chercher la cause du mal à l’extérieur de nos pays, et pour lui faire consentir à une guerre économique ou même à un affrontement militaire avec la Chine ? Ne serait-ce pas là une ruse pour pervertir la dissidence et utiliser son aversion pour les mesures dites sanitaires, afin de bien la disposer à l’égard de la politique agressive de nos gouvernements à l’égard de la Chine ?

Voilà quelques-une des choses que nous devons garder en tête, puisqu’il est sain de douter de ce que nos gouvernements, notoirement menteurs et pourris, nous racontent sur la Chine. Se pourrait-il, comme le pense Brian Berletic, que le fameux score de crédit social centralisé soit une pure invention, et qu’il s’agisse en fait différents dispositifs technologiques servant à surveiller et à empêcher des comportements qui sont aussi surveillés et punis chez nous, bien qu’avec d’autres moyens ? Cela ne veut pas dire que les dispositifs qui seraient déjà en place en Chine ne doivent pas être critiqués et qu’il faut voir en eux une surveillance légitime, en Chine et éventuellement chez nous. Disons seulement que cette surveillance, moins généralisée, centralisée et systématique qu’on le pense souvent, ne saurait servir de raison d’accroître les tensions avec la Chine et de rompre nos relations économiques avec elle, alors que nos gouvernements en font parfois autant chez nous, et semblent vouloir rivaliser avec elle.

Références