Levée des restrictions et prédictions

C’est maintenant au tour de l’Agence de santé publique du Canada (ASPC) de nous annoncer que nous aurons peut-être droit à un retour à la normale cette été. C’est du moins ce que nous rapporte un article de journal publié dans La Presse (23 avril 2021) :

« (Ottawa) La Santé publique évoque un retour à la normale « mi-juillet, août » – dès lors que 75 % des Canadiens auront reçu une première dose d’un vaccin, et que 20 % auront reçu deux injections. Pendant ce temps, le Canada met toutes les chances de son côté pour les années à venir en achetant des dizaines de millions de doses de rappel du vaccin Pfizer-BioNTech. »

Comme pour la Santé publique du Québec, le retour à la normale dépend de la « vaccination » et non pas de l’évolution de la situation épidémiologique. Le message est donc le même qu’au Québec : faites-vous « vacciner » en grand nombre, sinon il n’y aura pas de retour à la normale. Ce qui devrait permettre de « déterminer s’il sera sécuritaire de lever les mesures restrictives de santé publique cet été ».

Bref, si nous n’atteignons pas les cibles de « vaccination », il ne faut probablement même pas y penser, quelle que soit la situation épidémiologique, puisqu’on a déjà décidé que celle-ci pouvait seulement être mauvaise si nous ne sommes pas « vaccinés » dans une assez grande proportion. Que le Texas et la Floride aient déconfiné et mis fin à la plupart des mesures sanitaires sans qu’il n’arrive une catastrophe ne change rien à l’affaire. La modélisation l’emporte sur la réalité et se substitue même à elle.

Mais si nous atteignons la cible « vaccinale », alors on envisagera peut-être d’assouplir les mesures sanitaires. Autrement dit, on ne s’engage à rien. Nous connaissons la chanson.

Si au moins on se donnait la peine de nous dire en quoi pourraient consister ces assouplissements qu’on pourrait décider de nous accorder. Mais non : on s’en garde bien dans cet article de journal. Tout ce qu’on nous dit, c’est que même avec un relâchement, « les mesures de distanciation physique, le port du masque, et autres mesures de protection individuelle, ainsi que les niveaux actuels de dépistage et de recherche des contacts, seraient maintenus. » Nous savons ce que ce « relâchement » ne sera pas. Mais que sera-t-il ? Allez savoir ! Peut-être va-t-on décider de rouvrir les commerces non essentiels (ceux qui n’auront pas encore fait faillite), en réduisant le nombre de personnes à l’intérieur, par exemple. Peut-être va-t-on rouvrir les salles à manger des restaurants (ceux qui n’auront pas encore fait faillite) en obligeant les clients à réserver et à s’enregistrer. Peut-être va-t-on rouvrir les gyms, les bars, les musées, les bibliothèques en imposant toutes sortes de mesures, bien connues ou nouvelles. Peut-être va-t-on nous demander de rentrer à la maison à 21 h 30 au lieu d’à 20 h. Ça promet… Nous allons certainement passer un été merveilleux si nous nous faisons « vacciner » en grand nombre.

Pour savoir en quoi consiste ces assouplissements, il faut aller voir dans le document de l’ASPC auquel se réfère la journaliste, sans même nous donner son nom et un lien qui mène vers lui. (C’est qu’elle doit se considérer comme la courroie de transmission par excellence des messages du gouvernement, dont les citoyens ne doivent pas prendre connaissance directement.)

« Par mesures restrictives, on entend la fermeture de lieux tels que les lieux de travail et les entreprises, les installations de loisirs et autres lieux publics. Même lorsque ces mesures seront levées, le public devra continuer à garder ses distances et les niveaux actuels de dépistage et de recherche des contacts devront être maintenus. » (Le point sur la COVID-19 au Canada : épidémiologie et modélisation)

C’est donc à peu près ce que je supposais. Et pour justifier cette grande « prudence », on nous présente deux scénarios plausibles : l’un où tout se passe bien parce que nous nous conformons à la recommandation « vaccinale » ; l’autre où c’est évidemment la catastrophe, la capacité des hôpitaux étant largement dépassée si seulement 55 % des adultes sont « vaccinés ». Comme si 55 %, ce n’était rien !

À en croire ces prédictions, c’est comme si on nous disait que la situation allait être pire à l’automne 2021 qu’à l’automne 2020 malgré la « vaccination » de plus de la moitié de la population adulte. Si jamais on disait vrai, il serait légitime de nous poser de sérieuses questions sur l’efficacité des « vaccins », et même sur leur innocuité.

Et après on nous dit que rien n’est encore tout à fait acquis et que les variants très contagieux circulent et qu’il y a une course entre la « vaccination » et les variants. Ce qui m’a tout l’air d’être une manière de se garder une porte de sortie pour ne pas nous accorder la levée des restrictions promises même si les objectifs « vaccinaux » sont atteints, ou pour y mettre fin rapidement, un peu comme on nous a fait le coup à la fin du mois de mars et au début du mois d’avril. Rappelons-nous aussi que l’été dernier, on a imposé le port du masque dans tous les lieux publics fermés à la mi-juillet sous prétexte de commencer à se préparer pour l’automne, et qu’on a commencé à dire en août que la deuxième vague débutait. Eh quoi ! on nous déconfinera peut-être juste un peu, disons quelques semaines, pour nous montrer que les variants sont devenus encore plus contagieux, que la situation épidémiologique se dégrade gravement dès qu’on assouplit les mesures, et qu’on n’a pas le choix de les resserrer, alors que se poursuit la course de longue haleine entre la « vaccination » et les variants. Ce à quoi notre gouvernement se prépare peut-être, et ce à quoi la journaliste nous prépare peut-être :

« Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé peu après que le gouvernement canadien a mis la main sur des centaines de millions de doses de rappel (booster doses) pour les années à venir en vertu d’une entente avec la pharmaceutique Pfizer.

« Nous avons conclu un accord avec Pfizer pour 35 millions de doses de rappel l’année prochaine, et 30 millions l’année suivante. Cet accord comprend des options pour ajouter 30 millions de doses en 2022 et 2023, et une option pour 60 millions de doses en 2024 », a-t-il détaillé en conférence de presse.

Le gouvernement est aussi « en pourparlers avec d’autres fabricants de vaccins » pour les doses de rappel. »

Après nous avoir dit, l’année dernière, que la pandémie pourrait durer jusqu’à la fin de l’année 2021 ou jusqu’au début de l’année 2022, nos autorités sanitaires nous disent maintenant – après avoir regardé dans leur boule de cristal – que nous pourrions en avoir encore pour deux ans, trois ans, voire quatre ans, et qu’il faudrait nous faire « vacciner » chaque année pour que le gouvernement daigne nous accorder des assouplissements ou les prolonger. Les petites « libertés » surveillées et contrôlées qu’il nous accorderait seraient conditionnelles au maintien de notre immunité collective grâce à la « vaccination ». Les sociétés pharmaceutiques s’en frottent déjà les mains avec avidité, on comprendra bien, leurs « vaccins » n’étant pas une manière de mettre fin à la crise sanitaire, mais d’y rester enfermé. Et la journaliste et les autorités sanitaires ont le front de nous présenter ceci comme une lueur d’espoir.

Si de l’aveu même des plus hautes autorités sanitaires du pays les « vaccins » sont susceptibles de ne pas permettre une véritable sortie de crise, alors pourquoi obéir aux exhortations du gouvernement à aller nous faire « vacciner » en échange de quelques broutilles ? Pourquoi ne pas explorer les traitements précoces qui ont été écartés au profit de la solution « vaccinale » et qui pourraient réduire la dangerosité et la contagiosité du Virus ? Pourquoi nous laisser prendre au piège des campagnes « vaccinales » annuelles, qui n’ont pas tant pour objectif la protection de notre santé et la levée des restrictions, que les bénéfices des sociétés pharmaceutiques ?