Exdeconf (687)

Interactivité et passivité

C’est une chose que nous considérons comme acquise que ce qui est interactif est forcément mieux que ce qui ne l’est pas. N’est-il pas mieux d’interagir avec un robot conversationnel que de lire des instructions ? N’est-il pas mieux de s’immerger dans un monde virtuel que de regarder une photographie ou un film ? N’est-il pas mieux de jouer à un jeu vidéo où nos actions affectent le déroulement de l’histoire que de nous faire raconter oralement ou par écrit une histoire qui est écrite une fois pour toutes et qui ne saurait changer ? Ne sommes-nous pas beaucoup plus actifs dans tous ces premiers cas, en comparaison des deuxièmes cas où nous sommes plus passifs ? Ces remarques, qui semblent valoir en général, ne s’appliquent-elles pas encore plus au domaine de l’éducation ou de la formation continue, dans les écoles ou dans les milieux professionnels ? N’avons-nous pas l’impression qu’un élève ou un étudiant apprendra ou se souviendra plus facilement des connaissances qu’on veut lui inculquer en utilisant des plateformes éducatives et ludiques qu’en essayant de mémoriser ce que dit l’enseignant ou le professeur en classe ou dans un enregistrement, ou ce qui est écrit dans le manuel qu’il lit, en plus de faire…

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Mise au point sur la corruption des institutions

Dans mon billet du 26 février 2024, j’ai fait comme si les finalités des institutions elles-mêmes n’avaient pas été corrompues, et comme s’il suffisait de ne pas se laisser détourner d’elles pour ne pas être corrompu ou ne pas participer à la corruption, en substituant à ces finalités des intérêts égoïstes ou de grandes causes qui procurent à la corruption un habillement moral. Mais nos institutions sont souvent corrompues jusqu’à la moelle : ce sont alors leurs finalités elles-mêmes qui sont corrompues. Dans ce cas, les personnes qui y jouent un rôle ou qui y occupent une position d’autorité peuvent être considérées comme corrompues au sens où elles se laissent détourner de ces finalités idéales qui ont été remplacées par d’autres finalités auxquelles elles se conforment, à supposer que ces finalités idéales aient déjà eu une existence réelle et qu’elles n’aient pas toujours été des paroles creuses. Quoi qu’il en soit, c’est assurément une finalité de nos établissements d’enseignement de dresser des masses dociles et soumises à leurs employeurs et aux « élites » et qui restent à la place qu’on leur attitre, au lieu de développer les aptitudes et l’autonomie des individus. C’est aussi une finalité des organismes publics de s’offrir des…

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L’habillement moral de la corruption

La corruption simplement cachée, c’est normalement ce qu’on entend par corruption. Ce sont les pots-de-vin, les jeux d’influence, les détournements de fonds, le népotisme, etc. Même quand on ne blâme pas soi-même ces formes de corruption, par cynisme, on juge nécessaire d’agir dans l’ombre, de faire les choses en cachette. C’est qu’on sait que beaucoup d’autres personnes sont d’un autre avis, que des personnages tout aussi crapuleux pourraient en profiter pour nuire à leurs rivaux si cela venait à s’éventer, et que, à moins d’avoir beaucoup de pouvoir, d’influence ou d’argent, on pourrait être poursuivi en justice et sévèrement puni. À côté de cette corruption, il y en a une autre qu’on ne reconnaît généralement pas pour ce qu’elle est. Bien qu’on la pratique ouvertement, elle n’en demeure pas moins beaucoup moins visible que la corruption simplement cachée et elle est donc plus fréquente qu’elle. Étant cachée par sa nature même, parfois même pour les personnes qui la pratiquent ou qui en sont les instruments, elle peut agir au grand jour et s’immiscer même à des endroits où la corruption simplement cachée, malgré les plus grandes précautions, parvient difficilement à pénétrer. Cette forme de corruption consiste à détourner des institutions…

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Le sabotage à grande échelle des êtres humains et des sociétés

S’il leur arrive de fermer parfois les yeux quand il s’agit d’une soi-disant bonne cause dont ils se sont faits les défenseurs, il est généralement d’usage que nos autorités politiques et bureaucratiques, les grandes corporations et les médias de masse condamnent le sabotage à petite échelle, c’est-à-dire la seule forme de sabotage qui existerait. Les activités suivantes peuvent, entre autres, entrer dans cette catégorie de sabotage : Le fait de voler ou de briser des caméras de surveillance, ou d’en peindre l’objectif ; Le fait de mettre des cônes de construction sur le capot des voitures automatiques pour les empêcher d’avancer ; Le fait de crever les pneus des voitures ; Le fait de barbouiller des codes QR pour les rendre illisibles ; Le fait de rendre hors d’usage des caisses automatiques ; Le fait de mettre des clous et des barres de métal dans le tronc des arbres pour en rendre l’abattage plus difficile et plus coûteux et pour entraver la construction d’une usine jugée polluante et inutile ; Le fait de provoquer une panne électrique ou une panne informatique pour entraîner l’interruption de certaines activités. Quoi que nous pensions de l’efficacité de chacun de ces actes de sabotage et des raisons censées le justifier,…

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Retour critique sur mes activités de blogueur

Je poursuis la réflexion commencée dans mon billet du 2 janvier 2024, sur le piège de la lutte continue contre l’incessante propagande. J’adopterai un point de vue plus individuel que dans ce billet pour donner une portée plus large à ma réflexion. Même si je suis la principale personne concernée par ce billet, j’espère qu’il pourra s’appliquer dans une certaine mesure à plusieurs de mes lecteurs. À tout le moins, ce qui suit leur permettra de comprendre la raison d’être des nouveaux principes que je me donnerai bientôt pour la rédaction et la publication des billets à venir. Pour écrire tous les billets publiés sur ce blog, et aussi pour m’informer à plusieurs sources, prendre directement connaissance de documents officiels et alimenter mes réflexions, il m’a fallu garder un mode de vie de confiné, même après la fin des confinements, en 2022. En plus de passer environ 35 heures par semaine à travailler sur un ordinateur, voilà plus de trois ans que je passe l’essentiel de mes temps libres, y compris mes vacances, à rédiger ces billets, et à faire des recherches, à regarder des vidéos, à lire des textes et à réfléchir pour les écrire. Paradoxalement, ou peut-être absurdement, je…

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