Le serment d’allégeance aux Ukrainiens d’Annalena Baerbock

Les dirigeants européens sont dernièrement d’une franchise crue, ce qui fait changement de leur hypocrisie habituelle. Le récent serment d’allégeance aux Ukrainiens d’Annalena Baerbock, la ministre fédérale allemande des Affaires étrangères, est un bel exemple de la manière dont ces leaders traitent désormais les citoyens européens. Tout de même, il faut avoir du front !

Ainsi Baerbock n’a que faire des conditions de vie des électeurs allemands. L’important, dans la démocratie telle qu’elle la conçoit, c’est que Madame puisse tenir ses promesses de soutien inconditionnel et indéfectible aux Ukrainiens, aussi longtemps qu’il le faudra et coûte que coûte. Que lui importe ce qu’en pensent les électeurs allemands et ce qui est en train de leur arriver à cause des sanctions économiques de l’Allemagne et de l’Union européenne contre la Russie, mais en réalité contre eux ! Madame est bien au-dessus de tout cela ; et les Allemands devraient supporter patiemment et même docilement la crise énergétique et l’inflation qui en résultent, la destruction de leur économie et la dégradation massive et accélérée de leurs conditions de vie. Et qu’ils ne se plaignent pas ! Qu’est donc l’Allemagne, ou n’importe quel pays européen ou occidental, comparativement à cette grande nation qu’est l’Ukraine ! Et que sont les citoyens de l’Allemagne et des autres pays occidentaux comparativement aux Ukrainiens, sinon des êtres humains de seconde classe ou même des sous-hommes dont les intérêts ne doivent pas être pris en considération. Résumons donc la situation grâce à un slogan : « Ukraine über alles ! »

Ne soyons toutefois pas dupes de la propagande pro-ukrainienne. Le gouvernement ukrainien semble, sous l’influence des puissances occidentales et plus particulièrement des États-Unis, bien décidé à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, en envoyant ses soldats à l’abattoir pour faire durer une guerre impossible à gagner, en détruisant ce qu’il reste de l’économie ukrainienne, et peut-être même en provoquant l’éclatement définitif de l’Ukraine. De toute évidence, ce gouvernement a prêté serment d’allégeance à des gouvernements étrangers auxquels doivent être sacrifiés les Ukrainiens et les intérêts nationaux de l’Ukraine.

Il n’en demeure pas moins vrai que le serment d’allégeance de Baerbock constitue un acte de trahison vis-à-vis de l’Allemagne et des citoyens allemands, car elle sert une puissance étrangère aussi bien par sa fidélité au gouvernement ukrainien et aux puissances étrangères que celui-ci sert, qu’en étant fidèle à la population ukrainienne. Il est cependant à craindre que le gouvernement allemand use de l’inversion accusatoire et, sous prétexte de lutte contre l’ennemi intérieur, accuse les Allemands qui refusent d’être sacrifiés « aux Ukrainiens » d’être des traîtres au service des méchants Russes et du méchant Poutine. Le fait que ces Allemands défendent ainsi les intérêts des citoyens allemands et ceux de l’Allemagne (qui ne devraient pas être, surtout dans une démocratie digne de ce nom, des choses séparées) ne changera rien à l’affaire.