Ce qu’ils ont gagné et ce que nous avons perdu

Todd Hayen, dans son article paru dans le OffGuardian, essaie de nous secouer pour que nous comprenions bien que la violente offensive dont nous avons été la cible depuis l’arrivée du virus n’est pas terminée. Nous pouvons même nous demander si, avec l’arrêt et le retrait de certaines mesures sanitaires qui ont été obtenus à la suite du Freedom Convoy, nous avons bien gagné une bataille, ou s’il s’agit en fait d’une retraite stratégique et d’un redéploiement des effectifs ennemis. Car s’il est incontestable que nos adversaires ont reculé un peu, c’est peut-être seulement pour attendre que notre colère et notre combativité s’estompent et que nous assoupissions, pour attaquer avec encore plus de vigueur sur un autre front et pour profiter de l’obéissance aveugle, du refus de la discussion et de la peur ou de la méfiance de nos concitoyens qu’ils ont cultivés en nous. C’est ce que montre la facilité avec laquelle beaucoup des personnes qui ont enfin commencé à se réveiller et à se secouer cet hiver ont été captivées par la propagande de guerre qui a commencé en même temps que le repli pandémique. Comme avec le virus, il n’y a pas de nuances : d’un côté il y a les gentils et de l’autre il y a les méchants. C’est ainsi qu’on fait accepter aux Canadiens et aux autres peuples occidentaux encore plus de censure dans la presse traditionnelle et sur les réseaux sociaux, sous prétexte de contrecarrer la désinformation et la propagande russe sur la guerre en Ukraine, comme on a voulu empêcher précédemment le fléau de la désinformation anti-masque et anti-vax de se propager. Aller savoir de quelles manières nos ennemis utiliseront ces dispositions pour nous couvrir de nouvelles chaînes ! Un nouveau variant ou un nouveau virus encore plus contagieux et plus dangereux ? Un conflit plus chaud avec la Russie ou la Chine, ou avec la Russie et la Chine, sans parler de leurs alliés ? La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme après la succession de quelques attentats meurtriers qui arrivent juste au bon moment ? Une série de cyberattaques contre des organismes gouvernementaux ou de grandes entreprises qui détiennent nos données ? La crise économique, énergétique et alimentaire qui résulte des confinements, des plans de relance et des sanctions occidentale contre la Russie ? La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et les changements climatiques ? Ou quelque chose de tout nouveau ? Nos adversaires ont l’embarras du choix, sachant que beaucoup d’entre nous les croiront même si c’est absurde, ou justement parce que c’est absurde, accepteront docilement d’être privés de leurs droits et de leurs libertés dans l’espoir d’être protégés contre des maux réels, orchestrés ou imaginaires, et sont tout disposés à haïr les boucs émissaires qu’on leur pointe et à se laisser conduire dans l’abîme par leurs maîtres.

Ne nous illusionnons pas : ce qui a été construit depuis deux ans n’est vraisemblablement que la fondation d’un édifice plus complexe :

« So we have really won nothing, and we have lost an awful lot. In many regards what they have won is really just the beginnings of the foundation of what is yet to come. No one builds a nice foundation to a house without the intention of building the rest of the house that sits upon it. Even though a concrete slab isn’t usually much to look it, it has all the preparations built into it that allow a very complex structure to sit on it. The detail of that structure is yet to be built.

I am afraid it is going to be a very big and complex house and with its eventual erection the beautiful view we used to enjoy will be blocked — a view of freedom and creativity. »

La guerre n’est pas terminée. Elle ne fait que commencer.

Pour lire l’article de Todd Hayen :

What They Got & What We Lost