Usage des taxes et des impôts dans les régimes minimalement ou faussement démocratiques (2)

Dans mon billet du 30 septembre 2022, j’ai montré que, dans nos sociétés qui deviennent de moins en moins démocratiques, et qui sont dirigées par des gouvernements de plus en plus autoritaires et qui échappent à toute forme de contrôle digne de ce nom par les citoyens, que les taxes, les impôts et les autres contributions que nous payons à nos gouvernements sont souvent utilisés pour servir les intérêts d’autres personnes que nous, ou même de manières qui vont à l’encontre de nos intérêts, y compris quand nous en bénéficions ou semblons en bénéficier d’une certaine manière.

C’est le cas de la prestation d’urgence canadienne, qui nous a rendu supportables les politiques de confinement des gouvernements provinciaux qui ont affaibli notre économie, qui ont mis dans une situation précaire de nombreuses petites et moyennes entreprises, qui ont contribué à l’augmentation accélérée de la dette publique et à la crise inflationniste que nous connaissons actuellement, et qui nous rendent encore plus dépendant de l’aide gouvernementale (pour laquelle on nous demande de payer plus), par exemple si la situation économique continue de se dégrader, étant donné la forte inflation qui fait que plusieurs d’entre nous ont déjà de la difficulté à payer leurs comptes et que les entreprises qui deviennent de moins en moins rentables pourraient fermer leurs portes et provoquer la mise à pied de millions de travailleurs au cours des prochaines années.

C’est aussi le cas des services publics de santé, qui engouffrent une grande partie des taxes et des impôts que nous payons, et qui deviennent de plus en plus la vache à lait de l’industrie pharmaceutique, notamment en procurant un accès universel et « gratuit » (il faut comprendre par là que nous ne les payons pas directement, mais que c’est le gouvernement qui les paie avec l’argent de nos taxes et de nos impôts) à des produits pharmaceutiques coûteux, parfois inutiles et inefficaces, voire dangereux, comme c’est le cas des fameux « vaccins » contre la COVID-19, qui n’ont pas empêché les doubles, les triples et quadruples dosés d’être infectés et contagieux, et d’avoir des symptômes et parfois des complications, sans parler des effets indésirables et d’une surmortalité qu’on peine à expliquer dans les groupes d’âge plus jeunes et peu vulnérables à la COVID-19.

En réalité, les bénéfices que nous retirerions des services publics en pareilles circonstances servent à nous rendre insensibles à des maux qui sont en train de se produire, à nous donner l’impression que nos gouvernants veulent notre bien, à justifier la hausse des taxes, des impôts et des autres contributions qu’ils exigent de nous, à accroître notre dépendance à leur égard, et à leur permettre d’accroître ainsi leur emprise sur nous, notamment en nous imposant un traitement différent selon leur appréciation de notre comportement ou même de nos opinions, aussi bien lors de la levée des fonds que de leur redistribution sous forme d’aide financière ou de leur utilisation sous forme de services publics. Ne nous illusionnons pas : la manière dont nos gouvernements nous soutirent de l’argent sous la forme de taxes, d’impôts sur le revenu et de contributions diverses sont autant de manières d’exercer un contrôle sur ce que nous faisons, entre autres en nous faisant payer des montants supplémentaires en guise de pénalités. Le problème n’est pas tant que ces levées de fonds et l’usage qu’on en fait ne sont pas neutres (ce qui est impossible), mais qu’elles échappent à notre contrôle et qu’elles constituent au contraire une manière de nous contrôler, au lieu de nous procurer une liberté plus grande.

Les taxes supplémentaires qu’on nous fait payer sur l’alcool et le tabac sont autant de manières de nous inciter à boire et à fumer moins ou à arrêter de le faire, sous prétexte qu’elles auraient pour effet des dépenses supplémentaires pour le réseau public de santé, alors qu’on se garde bien de faire payer une taxe aux employeurs qui obligent leurs employés à rester assis sept ou huit heures par jour à leur poste de travail, qu’ils travaillent dans les bureaux ou qu’ils fassent du télétravail. Même les travailleurs de l’État, qui dit se préoccuper de la santé de la population, sont assujettis à ce mode de vie malsain qui entraîne certainement des dépenses supplémentaires pour le réseau public de santé. Indépendamment de ce qu’on pense de l’efficacité et de la sécurité des « vaccins » contre la COVID-19, on peut donc douter de la sincérité du gouvernement du Québec quand il a proposé, l’hiver dernier, d’imposer pour cette raison une « taxe santé » supplémentaire à tous les Québécois qui refusaient de se faire administrer les doses de « vaccin » qu’on leur offrait « gratuitement », et voir plutôt dans cette proposition (que le gouvernement a décidé de ne pas mettre en œuvre vraisemblablement pour ne pas renforcer les mouvements d’opposition contre les mesures dites sanitaires) une tentative de contrôler nos comportements en s’attaquant à nos finances. Dans un contexte où des gouvernements voudraient faire de l’urgence climatique la priorité absolue, nous pouvons concevoir l’apparition de nouvelles taxes sur l’essence, sur l’électricité et même sur la consommation de nourriture dont la production générerait des quantités dangereuses de gaz à effet de serre, par exemple la viande, qui pourrait peu à peu devenir un produit de luxe. Ce serait là nous imposer une sorte d’austérité économique sous prétexte écologique, ce qui ne manquerait pas de satisfaire les appétits de domination de nos gouvernements, des grandes corporations et des oligarques.

La manière dont nos gouvernements utilisent ou pourraient utiliser les sommes d’argent que nous payons sous forme de taxes, d’impôts ou d’autres contributions peut aussi impliquer des tentatives de contrôler notre comportement. C’est avec l’argent des contribuables que les gouvernements financent les médias de masse qui endoctrinent la population et qui calomnient les opposants, ainsi que des organismes dont la mission serait de lutter contre la désinformation, le complotisme et la radicalisation, c’est-à-dire tout ce qui s’oppose avec un peu de fermeté aux politiques et aux mesures adoptées par les gouvernements qui les financent. C’est aussi avec cet argent qu’on finance les écoles primaires et secondaires où on enseigne aux enfants et aux adolescents la soumission à la réglementation sanitaire dans sa forme intégrale ou allégée, où on peut les exclure de certaines activités parascolaires s’ils ne sont pas « vaccinés » et où on leur présente l’urgence climatique comme une vérité scientifique indiscutable (ce qui est une contradiction dans les termes), afin de faire d’eux des adultes dociles. C’est aussi dans les hôpitaux publics, financés avec nos taxes et nos impôts, qu’un traitement discriminatoire a été imposé aux malades non « vaccinés », soit par l’obligation de prendre un rendez-vous et de ne pas se présenter simplement aux urgences, soit par un tri fait à la réception, soit par le refus de certaines interventions chirurgicales (par exemple la greffe d’organes). C’est aussi dans des universités financées par l’État que des étudiants ont été exclus parce que non « vaccinés », ou se sont fait interdire l’accès au campus ou à certains lieux (par exemple les bibliothèques) ou la participation à certaines activités – pratiques qui non seulement ont été tolérées par nos gouvernements, mais aussi encouragées. C’est aussi avec l’argent des contribuables qu’on a pu mettre au point des dispositifs bureaucratiques et technologiques permettant d’interdire l’entrée aux « non-vaccinés » dans certains commerces et lieux publics et de voyager en avion. Enfin, le gouvernement fédéral canadien est même allé jusqu’à menacer les personnes non « vaccinées » de les déclarer non éligibles aux prestations d’assurance-emploi, malgré les contributions qu’elles ont faites à ce programme gouvernemental pendant des années ou des décennies ; et il a mis en place un système de surveillance du sociofinancement des mouvements d’opposition, qu’il peut à son gré déclarer dangereux pour la sécurité du Canada et contre lesquels il peut prendre des graves sanctions.

Étant donné l’importance des sommes que nos gouvernements nous soutirent, le mauvais usage qu’ils en font, la corruption des institutions publiques et le contrôle abusif et arbitraire qu’elles exercent sur nous, ceux pour qui la liberté est une valeur – dont je fais partie – pourraient croire qu’il faut simplement mettre fin à l’interventionnisme de l’État, privatiser plusieurs services publics et, par conséquent, réduire au minimum les taxes, les impôts et les autres contributions que nous devons payer. Nous devons cependant nous demander si les entreprises privées qui prendraient le relais n’en profiteraient pas pour nous soutirer autant ou encore plus d’argent, si elles ne seraient pas aussi ou plus corrompues ou corruptibles que les institutions publiques correspondantes, si elles ne seraient pas en position d’exercer sur nous un pouvoir abusif et arbitraire comparable ou plus grand, et si elles n’échapperaient pas à toute forme de contrôle de notre part, puisqu’elles n’auraient pas de comptes à nous rendre, à nous qui ne serions alors que de simples clients qui, s’ils n’étaient pas contents, n’auraient qu’à aller voir ailleurs, ce qui ne serait pas possible ou très difficile quand de grandes corporations contrôleraient la totalité ou la quasi-totalité des secteurs nouvellement privatisés.

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