Éducation (47)

Interactivité et passivité

C’est une chose que nous considérons comme acquise que ce qui est interactif est forcément mieux que ce qui ne l’est pas. N’est-il pas mieux d’interagir avec un robot conversationnel que de lire des instructions ? N’est-il pas mieux de s’immerger dans un monde virtuel que de regarder une photographie ou un film ? N’est-il pas mieux de jouer à un jeu vidéo où nos actions affectent le déroulement de l’histoire que de nous faire raconter oralement ou par écrit une histoire qui est écrite une fois pour toutes et qui ne saurait changer ? Ne sommes-nous pas beaucoup plus actifs dans tous ces premiers cas, en comparaison des deuxièmes cas où nous sommes plus passifs ? Ces remarques, qui semblent valoir en général, ne s’appliquent-elles pas encore plus au domaine de l’éducation ou de la formation continue, dans les écoles ou dans les milieux professionnels ? N’avons-nous pas l’impression qu’un élève ou un étudiant apprendra ou se souviendra plus facilement des connaissances qu’on veut lui inculquer en utilisant des plateformes éducatives et ludiques qu’en essayant de mémoriser ce que dit l’enseignant ou le professeur en classe ou dans un enregistrement, ou ce qui est écrit dans le manuel qu’il lit, en plus de faire…

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Les conditions de notre évaluation de l’intelligence artificielle

On nous invite de plus en plus à juger nous-mêmes des avancées en intelligence artificielle en essayant les dernières versions des robots conversationnels développés par les grandes corporations informatiques ou en collaboration avec elles. Malheureusement, nous ne pouvons pas participer à une sorte de test de Turing, qui implique que nous ignorions si nous discutons avec une intelligence artificielle ou un être humain, et que nous puissions prendre l’intelligence artificielle pour un être humain ou un être humain pour l’intelligence artificielle. L’évaluation de l’intelligence artificielle ne se fait donc pas à l’aveugle, et notre jugement peut être fortement déterminé par nos préjugés positifs ou négatifs sur la possibilité et l’utilité d’une intelligence artificielle avancée et par nos stratagèmes, reconnus comme tels ou non, pour confirmer nos préjugés. Ceux d’entre nous qui sont influencés par la promotion de l’intelligence artificielle à laquelle nous sommes de plus en plus exposés, et qui voient d’un bon œil la prise en charge de nombreuses tâches par elle, tendent à être impressionnés ou enthousiasmés par les réponses et les répliques des robots conversationnels. À l’inverse, ceux qui sont rebutés par cette campagne publicitaire, et qui considèrent aussi avec méfiance ou crainte le rôle futur qu’on…

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Transformation numérique et atrophie intellectuelle et sentimentale (3)

Dans mon billet du 13 décembre 2023, j’ai analysé quelques-unes des modifications concrètes de notre vie personnelle et du travail qui pourraient résulter de la popularisation de l’intelligence artificielle. Étant donné la place importante qu’occupe le travail dans notre société et dans notre existence individuelle, et l’organisation de notre vie personnelle à l’âge adulte en fonction du travail et façonnée par lui, l’éducation qui prépare à la vie adulte est fortement déterminée par le travail, d’autant plus que l’enseignement est, pour presque tous les enseignants et les professeurs, un boulot comme un autre qui est exposé aux mêmes tendances sociales et économiques que les autres boulots. C’est pourquoi le recours à l’intelligence artificielle, s’il se généralise au travail et dans le reste de la vie adulte, se généralisera aussi en éducation, pour les élèves et les étudiants et pour les enseignants et les professeurs. Pour préparer les enfants, les adolescents et les jeunes à la vie adulte et au monde du travail qui seraient organisés, dirigés ou épaulés par l’intelligence artificielle, il ne serait plus nécessaire de leur apprendre à lire et à écrire correctement, dans leur langue maternelle ou dans une autre langue. L’intelligence artificielle mâchant le travail aux…

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Transformation numérique et atrophie intellectuelle et sentimentale (1)

La transformation numérique tant vantée dans laquelle l’intelligence artificielle devrait jouer un rôle majeur n’a pas seulement pour objet les documents, les moyens de communication et de transport, les processus administratifs, le commerce et la production industrielle. C’est aussi nous qu’on transformera, à l’école, au travail et dans notre vie personnelle, à proportion de l’étendue et de la radicalité des changements technologiques et sociaux qui se produiront. Ce que nous faisons et la manière dont nous le faisons constituant une partie importante de ce que nous sommes et affectant grandement le développement de nos aptitudes, de tels changements ne nous laisseront pas inchangés, comme si nous avions un moi séparé du monde dans lequel nous vivons et des activités dans lesquelles nous sommes engagés. En fait, la transformation numérique a déjà commencé il y a quelques décennies, quand les micro-ordinateurs ont fait leur apparition dans nos milieux de travail, dans nos écoles et dans nos domiciles. C’est notre manière d’apprendre, d’étudier, d’enseigner, de lire, d’écrire, de communiquer, d’interagir les uns avec les autres et de travailler qui a changé progressivement et qui continue de changer encore plus rapidement aujourd’hui. Et ces changements s’inscrivent dans la continuité des changements rendus possibles…

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L’avenir des ordinateurs, de leurs utilisateurs et de la société selon Bill Gates

Le 9 novembre 2023, Bill Gates a publié un billet (peut-être écrit par une intelligence artificielle ou avec l’assistance d’une intelligence artificielle) sur les changements qu’entraînera l’utilisation de l’intelligence artificielle quant à notre manière d’utiliser les ordinateurs (« AI is about to completely change how you use computers »). Même si ce n’est plus lui qui dirige Microsoft depuis des années, il serait naïf de croire qu’il n’exerce plus d’influence sur ce que décident de faire les dirigeants de Microsoft et sur les développements à venir pour ses produits, par exemple Windows. Pour nous faire une idée de ce que nous prépare cette grande corporation réputée pour ses pratiques commerciales déloyales (EEE, ou « Embrace, extend, and extinguish »), sa pratique systématique de la télémétrie et les choix technologiques qu’elle impose de plus en plus aux utilisateurs, je vais commenter des passages de ce billet, section par section. Les allures de philanthrope que cherche à se donner Bill Gates grâce à sa fondation, au lieu d’être une raison pour nous dire que ce n’est pas une aussi mauvaise personne que beaucoup le pensent, devraient au contraire nous rendre encore plus méfiants. « I still love software as much today as I…

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L’évolution des rapports de la famille avec le travail en Occident

1 Il y a une époque pas si lointaine, surtout au Québec, où les familles constituaient une unité économique de base de la société. Avant l’industrialisation et la généralisation du travail salarié, quand une grande partie de la population pratiquait l’agriculture, les fermes étaient surtout exploitées par des familles. Les machines agricoles n’existaient pas encore ou n’étaient pas assez efficaces ou répandues pour que seulement une petite partie de la population soit capable de produire la nourriture dont toute la société avait besoin. Les moyens de transport et de conservation de la nourriture ne permettaient pas encore d’importer en grandes quantités des denrées périssables de pays éloignés ou même de pays voisins. Beaucoup de familles vivaient donc sur des fermes dont elles tiraient leur subsistance et dont elles vendaient les surplus, quand il y en avait. Malgré l’utilisation d’animaux de trait et des premières machines agricoles, l’exploitation des fermes exigeait beaucoup de travail humain. C’est pourquoi les enfants commençaient à travailler très jeune et étaient retirés de l’école très tôt, quand ils y allaient, surtout quand un des parents mourait ou tombait malade. C’est eux qui nourrissaient les poules, qui surveillaient le bétail, qui trayaient les vaches, qui s’occupaient du…

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Limites et inconvénients des interdictions (1)

Quand nous considérons que quelque chose est mauvais, notre premier réflexe est de réclamer ou d’imposer son interdiction, même quand les effets nuisibles pour les autres sont douteux ou minimes et évitables ou acceptables pour eux, et même quand les effets nuisibles sont seulement ou surtout ressentis par les personnes qui font cette chose. Nous nous demandons beaucoup plus rarement quels sont les effets nuisibles de ces interdictions et des efforts faits pour les appliquer. C’est comme si nous nous disions que les interdictions sont forcément de bonnes choses quand ce sont de mauvaises choses qui sont interdites, et qu’alors elles ne peuvent jamais être de mauvaises choses. C’est comme si les effets nuisibles des interdictions ne pouvaient pas être plus grands que les effets nuisibles de ce qui est interdit. C’est comme si ces interdictions étaient toujours assez efficaces pour empêcher ces derniers effets nuisibles de se produire en totalité ou en partie. C’est comme si elles ne pouvaient jamais aggraver les maux qu’elles sont censées empêcher ou atténuer. C’est comme si les maux causés par ces interdictions ne pouvaient pas s’additionner aux maux causés par ce qui est interdit. Quant à ceux qui critiquent les interdictions, c’est souvent…

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Le désir de faire partie du peuple

Dans mon billet du 15 septembre 2023, j’ai montré de quelle manière ceux qui s’efforcent de devenir nos maîtres méprisent de plus en plus ouvertement le peuple ou les citoyens, et considèrent même qu’ils sont de la canaille ; et aussi de quelle manière plusieurs groupes de personnes – des bureaucrates, des universitaires, des médecins, des scientifiques, d’autres sortes d’experts, des journalistes et des « citoyens » obéissants – affectent de ne pas appartenir au peuple et désirent se distinguer de lui grâce à la position qu’ils occupent dans les administrations publiques, grâce à leur scolarité et à leurs diplômes, grâce à leurs connaissances et à leurs aptitudes intellectuelles supérieures ou particulières, grâce à leur expertise respective, grâce à leur capacité à informer le peuple ignare et grâce à leur orthodoxie ou docilité. Au lieu de s’irriter de la conception et des sentiments peu flatteurs des élites pour le peuple, ces groupes de personnes les partagent, quoique sous une forme généralement atténuée ou exprimée avec moins de morgue. Le plus comique, c’est qu’aux yeux de ces élites ils ne sont rien de plus que des serviteurs utiles qui, comme leurs concitoyens qu’ils regardent de haut, appartiennent à la populace. L’attitude de ces personnes…

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Le désir de ne pas faire partie du peuple

Malgré la façade démocratique de nos sociétés, malgré les mesures prises contre les prétendus ennemis intérieurs et extérieurs de la démocratie, malgré la répugnance souvent provoquée par la prétention à une forme de supériorité naturelle ou acquise, le désir de ne pas faire partie du peuple, ou de croire qu’on n’en fait pas partie, se répand non seulement chez ceux qui occupent de positions élevées dans la hiérarchie, mais aussi chez ceux qui, par leur condition médiocre (au sens de moyenne) ou inférieure, font partie du peuple. Comme si la démocratie pouvait continuer à exister alors que beaucoup de ceux qui constituent le peuple cherchent des manières, souvent dérisoires, de s’élever au-dessus de l’idée qu’ils se font du peuple, c’est-à-dire des citoyens, sous prétexte que ce serait qu’il y a de plus bas ou de plus vil, puisque tous sont ou peuvent devenir des citoyens. Que les oligarques occidentaux qui possèdent et contrôlent la plupart des richesses, qui nous exploitent en nous faisant trimer dur et souvent inutilement, qui nous dépouillent en nous vendant à grands frais des marchandises et des services souvent passables, et pour lesquels l’État est une vache à lait que nous nourrissons en payant des taxes…

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La médecine de masse

Depuis plusieurs décennies, voire un siècle ou deux dans certains cas, nous assistons à une importante massification de ce qui constitue notre culture et nos sociétés. Non seulement nous avons des médias de masse et des divertissements de masse, mais nous avons aussi une alimentation de masse et une éducation de masse. Il n’y aurait pas de problème si cette tendance avait simplement pour effet ou pour but de rendre accessibles à un plus grand nombre de personnes des informations éprouvées et des analyses rigoureuses des actualités nationales et internationales, des œuvres littéraires, cinématographiques et musicales au sens fort du terme, des aliments sains et des créations gastronomiques et une éducation qui développe l’intelligence et l’autonomie. C’est évidemment autre chose qui se passe. Dans le cas des médias de masse, on fournit aux masses des informations simplistes qu’on peut présenter en quelques secondes ou quelques minutes, qui sont immédiatement accessibles à tous, qui s’appuient sur des sentiments rudimentaires et non réfléchis pour être crues, et qui renforcent ces sentiments. Les analyses, quand il y en a, sont généralement simplistes et s’enracinent dans ces informations et ces sentiments rudimentaires et servent seulement à en confirmer la justesse. Les médias de masse…

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Éléments d’une mentalité d’esclave (3)

Suite du billet du 4 septembre 2023 Le désir de protection et de protecteurs On cultive de plus en plus chez nous le désir d’être protégés et d’avoir des protecteurs, même quand nous sommes des adultes et encore plus quand nous sommes des adultes. S’il est compréhensible que les enfants, en raison de la faiblesse de leur corps et de leur esprit et de leur manque d’expérience, désirent être protégés par leurs parents ou d’autres adultes, il l’est beaucoup moins que des adultes, manquant d’assurance ou même apeurés, désirent être protégés par d’autres adultes sauf s’ils sont en fait de grands enfants qui sont adultes seulement de corps. Car le développement de nos capacités physiques, intellectuelles et morales devraient avoir pour effet que nous ne nous sentons pas exposés à des dangers imaginaires et que, dans la majorité des cas, nous sommes capables de nous protéger des dangers réels, individuellement ou en nous associant à d’autres adultes. Pensons à la situation dans laquelle nous nous trouvions quand nous étions des enfants ou dans laquelle se trouvent les enfants que nous avons ou côtoyons, et ce, sans idéaliser l’enfance. L’enfance est caractérisée par un état marqué de dépendance. Non seulement les…

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Éléments d’une mentalité d’esclave (2)

Suite du billet du 28 août 2023 Il y a et il faut une procédure précise pour chaque chose Bien avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, beaucoup d’entre nous ont pris l’habitude de penser qu’il faut une procédure précise pour chaque chose et d’agir en conséquence. Quand cette procédure n’existe pas, ils réclament qu’on la leur fournisse ou bien ils essaient de l’élaborer eux-mêmes, pour ensuite la faire valider par des personnes qu’ils considèrent plus compétentes qu’eux et l’appliquer sans penser ou presque. Quand ils cuisinent, ils ont besoin d’une recette ou de consignes écrites et non écrites. Ils s’imaginent que si la quantité de chaque ingrédient n’est pas mesurée avec précision, que si les étapes de la préparation ne sont pas faites exactement dans le même ordre et de la même manière, et que si les aliments ne sont pas cuits à telle température pendant tant de temps, leurs efforts culinaires échoueront lamentablement ou, à tout le moins, que ça ne sera pas être très bon. À l’inverse, ils croient que s’ils suivent la recette scrupuleusement, ils obtiendront nécessairement de meilleurs résultats. Le refus d’user de leur jugement quand ils cuisinent les fait parfois suivre une recette passable…

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Vers un dossier scolaire numérique centralisé

Il y a quelques décennies, les dossiers scolaires des élèves de niveaux primaires et secondaires ou des étudiants collégiaux et universitaires restaient dans les classeurs des établissements d’enseignement. Leur contenu était seulement accessible au personnel administratif de ces établissements et il circulait donc très peu. Pour sauver de l’espace, il était important d’y ranger un nombre limité de documents et d’épurer ces dossiers après quelques années, pour n’y garder que l’essentiel. Quand des étudiants avaient complété leurs études, ces dossiers n’étaient presque plus utilisés. On les conservait seulement pour être en mesure de fournir aux diplômés des documents qu’ils auraient égarés, par exemple des relevés de notes et des diplômes. Dans des cas exceptionnels, il pouvait arriver qu’un autre établissement d’enseignement ou un employeur fasse une vérification, quand il soupçonnait une falsification. Mais tout ça est en train de changer à cause de la transformation numérique qui a pour objet tous les aspects de nos sociétés et de notre existence. Depuis que les dossiers scolaires sont devenus numériques, il devient de plus en plus facile d’avoir accès à leur contenu, au sein d’un même établissement d’enseignement, d’un même centre de services scolaire (le successeur de la commission scolaire au Québec),…

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Risques de la numérisation de la culture (4) – L’interprétation et la composition musicales et l’intelligence artificielle

Suite des billets du 9 juin, du 14 juin et du 25 juin 2023. Dans mon billet du 25 juin 2023, j’ai envisagé la possibilité que les enregistrements musicaux, qui sont de plus en plus en ligne, deviennent inaccessibles ou difficiles d’accès à cause d’un effondrement technologique, de pénuries énergétiques et de censure, dans un contexte de moralite aiguë ou de guerre froide. Dans ce billet, je veux plutôt examiner la manière dont nos rapports à la musique et la musique elle-même se transformeraient si, au cours des prochaines décennies, l’utilisation de l’intelligence artificielle se généralisait pour produire des interprétations et des compositions musicales. Il faut des années pour apprendre à jouer d’un instrument ou à chanter. Après quoi, il faut s’exercer tous les jours ou presque pour continuer à s’améliorer ou seulement pour ne pas perdre la main. Il faut que des milliers de personnes s’exercent pendant des années, sous le regard attentif d’un ou de plusieurs professeurs, pour obtenir au bout du compte un musicien professionnel, et des millions pour obtenir un seul virtuose. Et c’est encore plus difficile pour obtenir un grand compositeur. Nous pourrions donc nous dire que cela fait beaucoup de temps, d’énergie et d’argent…

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Risques de la numérisation de la culture (2) – La lecture et l’écriture d’œuvres et l’intelligence artificielle

Dans mon billet du 9 juin 2023, j’ai fait l’hypothèse que les œuvres écrites pourraient devenir difficiles d’accès en raison de l’élagage et de la destruction des exemplaires déjà imprimés, de la transition toujours plus marquée vers des livres électroniques, de la précarité des technologies nécessaires pour les lire, et de la censure et de la falsification dont ils pourraient être l’objet. Dans ce billet, je veux plutôt examiner de quelle manière le rapport aux œuvres pourrait changer si, demeurant facilement accessibles surtout en format numérique sans être censurées ou falsifiées, elles étaient de plus en plus lues, étudiées, enseignées et discutées en s’aidant de l’intelligence artificielle. Ceux d’entre nous qui ont passé au moins quelques années à étudier ou à enseigner dans les collèges et les universités savent que beaucoup d’étudiants considèrent que c’est une perte de temps de lire une œuvre et d’essayer de la comprendre. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Quand j’ai fait mes études collégiales et universitaires dans les années 1990 et 2000, plusieurs étudiants disaient fièrement qu’ils ne lisaient pas les œuvres littéraires et philosophiques qui étaient à l’étude et se vantaient de réussir quand même leurs cours. C’était alors la seule chose qui…

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Pour la liberté bureaucratique

Pour que l’enseignement et la recherche universitaires soient utiles à la société, les professeurs et les chercheurs doivent bénéficier d’une grande liberté. Ils doivent pouvoir enseigner ce qui leur semble vrai et utile, et faire des recherches sur ce qui leur semble vrai et utile, sans s’inquiéter des désirs de l’administration universitaire, des corporations qui financent les universités ou qui ont des partenariats avec elles, et des gouvernements qui octroient des subventions de recherche, sauf quand ces organisations cherchent à promouvoir l’enseignement et la recherche libres de ce qui est vrai et utile. Malheureusement, les universités, les corporations privées et les gouvernements voient souvent les choses d’un autre œil. Les professeurs et les chercheurs universitaires qui ne jouent pas le jeu, c’est-à-dire qui n’enseignent pas ce qu’on voudrait et qui ne font pas des recherches sur ce qu’on voudrait, ou qui enseignent ce qu’on voudrait qu’ils n’enseignent pas et qui font des recherches sur ce qu’on voudrait taire ou passer sous silence, voient leur carrière académique compromise et risquent de perdre leurs subventions de recherche ou de ne jamais obtenir de subventions. Ils s’exposent même à des sanctions disciplinaires (suspension sans solde et congédiement) si leur enseignement et leurs recherches…

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Opération Warp Speed pour la formation des professionnels de la santé en Ontario

Le gouvernement ontarien a annoncé dernièrement son intention d’accélérer la formation des professionnels de la santé dans l’espoir de remédier à la pénurie de personnel dans le réseau public de santé et au surmenage qui y sévit. Alors que le problème existe en Ontario depuis des années ou même des décennies (comme au Québec et probablement dans d’autres provinces canadiennes) et que le gouvernement n’a pris aucune mesure sérieuse pour remédier à la situation, et a vraisemblablement adopté des politiques de santé qui ont aggravé la situation, voilà que les politiciens et les bureaucrates se décident, mais en faisant une autre proposition qui, vraisemblablement, continuera de détruire le réseau public de santé, car on ne peut pas accélérer la formation des professionnels de la santé comme on accélère la production de boîtes de conserve, en accélérant la chaîne de production. Ou, si cela s’avérait possible, cela aurait de graves conséquences sur la compétence et les connaissances des nouveaux professionnels de la santé. C’est pourquoi le Dr Byram Bridle, qui a réagi rapidement à cette annonce dans un article intitulé « Warp Speed Training of Medical Professionals », a décidé de comparer cette politique éducative accélérée au programme Warp Speed du…

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Students Against Mandates

Une des choses qui m’a le plus déçu depuis 2020, c’est de constater à quel point nous avons été ramollis au cours des dernières années, à force de mesures sécuritaires diverses, contre le terrorisme, contre les accidents, contre les mauvaises habitudes de vie, etc. Les populations occidentales n’auraient certainement pas accepté aussi docilement les mesures soi-disant sanitaires dans les années 1960, 1970, 1980 et 1990. Sans vouloir idéaliser les types humains qui existaient à l’époque, il y aurait certainement eu plus d’opposition à la propagande sanitaire, et les larbins bien-pensants qui ont collaboré avec les autorités politiques et sanitaires auraient certainement été moins nombreux. Il est vrai qu’il n’est pas nouveau qu’on se range en vieillissant, sous l’influence du mode de vie petit-bourgeois qui se réduit essentiellement au boulot et à la vie conjugale ou familiale. Mais tout de même, la proportion de larbins parmi nous a augmenté de manière dangereuse. Une véritable contagion servile, vous dis-je ! Ce qui m’a le plus fâché, c’est le manque de tonus des jeunes adultes, tout particulièrement les étudiants collégiaux et universitaires. Bien sûr, je comprends que ces jeunes ont eu des parents prématurément momifiés, et qu’ils ne sont certainement pas les seuls…

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L’emprise des religions sur les écoles

De la même manière que les religions traditionnelles et dogmatiques imposent à leurs fidèles des règlements alimentaires plus ou moins pointilleux et contraignants (voir le billet de 26 février 2023), afin d’exercer un contrôle sur eux dans leurs activités quotidiennes et dans leurs besoins essentiels, elles exercent souvent une forte influence sur la manière d’enseigner et la matière enseignée partout où elles sont encore vigoureuses et ne sont pas en train d’agoniser ou d’être délogées par des religions concurrentes, anciennes ou nouvelles. Quand les autorités religieuses sont au sommet de leur puissance et quand elles sont associées aux autorités politiques ou détiennent elles-mêmes le pouvoir politique, presque tous les aspects de la vie dans les institutions éducatives sont prises en charge par elles. Dans les écoles où sont éduqués les enfants et les adolescents, les autorités religieuses leur inculquent les dogmes et les attitudes morales et intellectuelles attendues des bons croyants, par exemple la passivité, l’humilité, l’obéissance, la docilité, le respect des autorités, la foi, la peur de Dieu ou du Diable, la résignation et l’admiration des grands mystères incompréhensibles. Dans les écoles où ce sont les jeunes adultes qui sont éduqués, ces autorités consolident leur emprise sur les jeunes…

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Le rôle des écoles dans la résistance à l’autoritarisme gouvernemental et aux tendances totalitaires

Étant donné le dressage sanitaire des enfants, des adolescents et du personnel enseignant et non enseignant qui a eu lieu dans les écoles en 2020, en 2021 et en 2022, il peut sembler irréaliste et même absurde d’essayer de faire des écoles des lieux où on résisterait à l’autoritarisme et aux tendances totalitaires du gouvernement, et où on cultiverait les capacités de résistance des enfants et des adolescents. En effet, il y a peu d’endroits où la discipline sanitaire – la désinfection compulsive des mains, le dépistage et l’isolement préventif, la distanciation sociale, le port du masque, les « bulles-classes » et la promotion des fameux vaccins – a été appliquée avec autant de rigueur que dans les écoles. Cela s’explique par le fait que, comme les hôpitaux, ces établissements sont directement sous l’autorité du gouvernement, et que les administrateurs scolaires et les enseignants sont dans l’obligation d’appliquer ces règles, sous peine d’être sanctionnées par le gouvernement. Beaucoup ne se font d’ailleurs par priés et sont des collaborateurs zélés. Et cela ne s’applique pas seulement à l’idéologie sanitaire, mais aussi à l’idéologie climatique et à l’idéologie « woke » qui ont été intégrées, sous une forme plus ou moins dogmatique, aux programmes éducatifs en…

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Les limites du rôle de la famille dans la résistance à l’autoritarisme gouvernemental et aux tendances totalitaires

Pour beaucoup d’opposants à l’idéologie sanitaire qui s’est manifestée ouvertement à partir de 2020, la famille est une valeur importante. Elle serait même une force de résistance contre l’ingérence et les abus de pouvoir des autorités politiques et sanitaires. Car une des choses qui scandalisent le plus ces opposants, c’est que ces autorités prétendent mieux savoir que les parents ce qui est bon pour leurs enfants. Et ce qu’ils craignent le plus, c’est que ces autorités profitent des opportunités que procure l’éducation publique pour administrer à ces derniers des injections expérimentales. Certains sont même allés jusqu’à retirer leurs enfants des écoles et à les éduquer eux-mêmes à la maison pour les protéger du dressage sanitaire, grâce à la désinfection compulsive des mains, le dépistage préventif, la distanciation sociale, le port du masque et les « bulles-classes ». C’est effectivement ce que pouvaient faire de mieux ces parents dans ce contexte. Je les en félicite. Cependant, nous aurions tort de croire que les familles sont en elles-mêmes des structures de résistance contre l’autoritarisme gouvernemental, surtout quand il a des tendances totalitaires. C’est un lieu commun de la critique du totalitarisme de reprocher à ce dernier de retirer les enfants à leurs…

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L’inaptitude, l’insouciance et l’irresponsabilité de nos gouvernements

Nous recommander encore une fois de porter un masque dans les lieux publics et de ne pas organiser de grands rassemblements pendant la période des fêtes, dans l’espoir d’éviter d’encombrer encore plus les urgences qui débordent déjà, comme cela arrive tous les hivers, étant donné l’état lamentable du système de santé public, la désertion des travailleurs de la santé malmenés et parfois même exploités et l’excroissance bureaucratique qui détourne l’argent, le temps et l’énergie des soins médicaux : c’est comme nous demander d’utiliser le moins possible (surtout avec des véhicules lourds) des routes et des ponts délabrés, ainsi que nous obliger à faire des détours, pour ne pas aggraver la situation et ne pas avoir à réparer ces infrastructures routières publiques ; c’est comme nous demander de travailler encore quelques années avant de prendre notre retraite parce qu’il manquerait de personnel dans certains secteurs importants, et que l’argent pourrait venir à manquer dans les fonds de pension ; c’est comme nous demander de nous rationner afin de ne pas aggraver les problèmes d’approvisionnement et de ne pas provoquer des pénuries alimentaires ; c’est comme nous exhorter à faire moins souvent la lessive, à plutôt aérer nos vêtements à l’extérieur, à arrêter de…

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Contrôle des individus grâce à la discipline scolaire, sanitaire et laborieuse

Au nom de la charité chrétienne, l’Église catholique a joué pendant des siècles un rôle important dans la santé et l’éducation. Même quand les hôpitaux et les écoles n’étaient pas directement sous la direction des congrégations religieuses, une partie importante du personnel enseignant et même de l’administration appartenait au clergé. Au Québec, la laïcisation et l’étatisation des hôpitaux et des écoles a commencé très tard, il y a une cinquantaine d’années, et n’a jamais été complétée dans le domaine de l’éducation, puisque des écoles privées liées à une confession religieuse continuent d’exister. Même dans les écoles publiques, des religieux ont continué à assumer des fonctions d’enseignement et d’administration quelques décennies après le début de la Révolution tranquille, surtout dans les petites villes et les petits villages éloignés des centres urbains. Dans le petit village de la Côte-Nord où j’ai passé mon enfance, l’école primaire publique à laquelle je suis allé a eu pour directrice une sœur jusqu’au début des années 1990. En guise de cours de musique, on nous y faisait chanter des cantiques religieux sous la direction musicale de la bonne sœur Gabrielle. En plus des cours d’enseignement religieux pratiquement obligatoires (il n’y avait pas de cours de « morale »…

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Autres pistes de réflexion sur les causes de la pénurie de main-d’œuvre

Je veux ici continuer la réflexion commencée dans mon billet du 3 janvier 2023, en abordant les causes de la pénurie de main-d’œuvre à partir d’un autre point de vue. À mon avis, nous aurions tort d’essayer d’expliquer cette pénurie en nous intéressant seulement à ce qui se passe dans les milieux du travail ou ce qu’on appelle le « marché du travail ». En effet, l’éducation qui est dispensée dans les écoles primaires et secondaires, et aussi dans les collèges et les universités, joue un rôle déterminant dans la formation des comportements et des aptitudes des travailleurs, et ce, qu’elle concerne ou non directement l’acquisition de comportements ou de compétences exigés ou désirés par les employeurs. Commençons par le début, c’est-à-dire avec les écoles primaires et secondaires. À partir des années 1990, les spécialistes de la pédagogie ont peu à peu réussi à s’imposer pour la formation des enseignants et aussi comme enseignants. Au Québec, il est devenu très difficile, voire impossible, de faire carrière dans l’enseignement primaire ou secondaire sans avoir fait un baccalauréat en enseignement ou, de manière exceptionnelle, sans avoir fait une formation complémentaire en pédagogie et obtenue une sorte d’équivalence. Il en résulte que les enseignants ont…

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Les identités maladives

Il y a de cela environ trente ans, on se contentait de diagnostiquer les enfants d’hyperactivité. Les psychologues qui travaillaient dans les écoles primaires et secondaires s’empressaient d’expliquer les difficultés d’apprentissage et les troubles comportementaux par de l’hyperactivité. Rarement ils se demandaient si la nullité des enseignants et des programmes éducatifs pouvaient y être pour quelque chose, et si l’éducation sédentaire et l’idéal de l’enfant sage comme une image pouvaient ne pas convenir aux enfants pleins de vitalité, par opposition aux petits-vieux à corps d’enfant produits souvent par l’éducation scolaire et familiale. C’est que les enseignants ainsi que les parents voulaient généralement que les enfants soient de petits animaux de compagnie bien dociles et faciles à dresser. Cela leur rendait la vie beaucoup plus facile au travail et à la maison. Pour les enseignants qui étaient chargés de déverser leur misérable lot de connaissances dans les jeunes cervelles, et qui ne pouvaient plus et ne voulaient plus, contrairement à leurs prédécesseurs, faire régner la discipline à coups de baguette de bois sur la paume des mains ou de ceinture sur les fesses, les diagnostics d’hyperactivité et les traitements médicamenteux étaient un secours bienvenu. Même chose pour les parents, qui revenaient…

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Gentillesse, orthodoxie morale et corruption généralisée

On s’imagine à tort que la corruption existe simplement parce qu’il y a des personnes méchantes ou immorales. Jamais on aurait idée de voir dans la gentillesse et certaines formes de moral un ferment de corruption. Et pourtant, ce sont elles qui sont responsables d’une grande partie de la corruption que nous connaissons actuellement. Ainsi, pour lutter contre la corruption, il ne s’agit pas de rendre les gens encore plus gentils et encore plus moralisateurs. Regardons la manière dont on sélectionne les personnes au moment de combler des postes vacants dans les entreprises privées, dans l’administration publique, dans les écoles, dans les universités ou dans le réseau de la santé. Les compétences des personnes passées en entrevue et leur rigueur professionnel importent de moins en moins. Pourvu que les personnes choisies soient justes assez compétentes pour appliquer machinalement les protocoles et les procédures en place, et donner l’impression que les choses ne vont pas si mal, du moins quand on les regarde de loin, ou aussi longtemps qu’on ne regarde pas ce qui se passe attentivement. Ce qui importe de plus en plus, quand on fait passer des entrevues, c’est de voir si les candidats sont gentils. Ce qu’on veut…

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Réduction dramatique de la biodiversité humaine en Occident

Nous sommes à un moment de notre histoire où nos gouvernements, après avoir adopté des politiques économiques destructrices de la biodiversité à l’échelle de la planète et avoir toléré ou autorisé la destruction de nombreux écosystèmes par les grandes entreprises privées nationales ou internationales, organisent maintenant à grands frais des congrès internationaux pour convenir des grandes orientations internationales à prendre en matière d’environnement, qu’il s’agisse de la lutte contre les changements climatiques ou de la protection de la biodiversité. Ce revirement est au moins aussi suspect que celui auquel nous avons assisté en 2020, à propos de la protection de notre santé. Car ce sont les mêmes gouvernements qui, après avoir dégradé notre système de santé et nos conditions de vie, ont prétendu faire de notre santé la priorité absolue quand le méchant virus est arrivé chez nous. Voilà qui devrait nous faire réfléchir. Qu’on me comprenne bien : j’aime la nature. Comme beaucoup d’autres personnes, je ne veux pas vivre sur une planète où les forêts ont été rasées par l’industrie forestière ou par l’industrie agro-alimentaire, par exemple pour produire intensivement de l’huile de palme. Je comprends aussi que des espèces que nous ne remarquons pas, ou que nous n’aimons…

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L’avenir des professions médicales et paramédicales

Pour la plupart, nous n’avons pas eu la malchance, ou plutôt la chance, d’avoir affaire, avant 2020, à des médecins et à d’autres soignants à ce point ramollis, incompétents, bornés et même dangereux, que nous en sommes venus à douter de l’efficacité de la médecine et des finalités véritables du système hospitalier, qui vit plus grâce à nous, et que nous vivons grâce à lui. Mais peut-être étions-nous simplement aveugles et très naïfs… Quoi qu’il en soit, nous avons ouvert les yeux seulement quand ceux que nous concevions comme la fine fleur de l’intelligence, de la rigueur et de l’intégrité en sont venus à faire de la propagande sanitaire, à participer activement au régime de biosécurité et à appuyer de l’autorité que leur confère leur profession les mesures soi-disant sanitaires. Le réveil a certainement été difficile. Eh quoi ! ceux que nous consultons depuis des décennies, auxquels nous confions la santé de nos enfants, et qui sont censées nous prescrire des traitements, nous donner des soins et effectuer sur nous des interventions chirurgicales, sont assez bêtes, conformistes et rampants pour jouer leur rôle dans cette histoire de « pandémie », pour collaborer avec les autorités politiques et sanitaires, et pour s’imaginer ou faire…

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Privatisation du réseau public de santé et des autres services publics * modifié *

Lors de la publication de ce billet (plus tôt aujourd’hui sous un autre titre), j’ai oublié de tenir compte du fait que la privatisation du réseau de la santé aurait vraisemblablement pour effet un rôle plus important des assurances privées, individuelles ou collectives, dans le nouveau système de santé privé. J’ai donc ajouté un court développement à ce sujet à la fin de ce billet. Ayant fait, dans les billets du 30 septembre et du 2 octobre 2022, plusieurs critiques de la manière dont les taxes et impôts que nous payons ne sont pas utilisés pour servir nos intérêts et servent à exercer sur nous une certaine forme de contrôle, aussi bien quand nous les payons et que quand nous utilisons les services publics mis à notre disposition grâce à cet argent, certains pourraient se dire qu’il faut que l’État cesse d’intervenir dans plusieurs domaines et qu’il se mêle de ses affaires, et qu’il faut privatiser plusieurs services publics. Du même coup, nous aurions à payer beaucoup moins de taxes et d’impôts, et la libre concurrence nous permettrait de choisir de meilleurs services à moindre prix. Les choses ne sont probablement pas aussi simples. En effet, il est fort douteux…

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Deux formes de survivalisme

Dans ce billet, je propose une définition minimale du survivalisme, en sachant très bien qu’elle ne rend pas compte de certains des aspects importants de ce qu’on entend généralement par là. En fait, j’ai besoin de cette définition minimale du survivalisme pour observer des comportements et même un mode de vie qui sont apparus ou qui se sont renforcés depuis l’arrivée du virus et depuis qu’on nous casse encore plus les oreilles avec les fameux changements climatiques. Ainsi, j’entends par survivalisme le fait d’adopter des comportements pour se préparer à survivre dans un monde qui semble devenir de plus en plus hostile, ce qui peut engendrer des transformations du mode de vie des groupes de personnes concernés, parfois petits, parfois grands. C’est normalement ce dont il s’agit quand on parle de survivalisme. Peu importe si les survivalistes se situent à droite ou à gauche, leurs comportements sont caractérisés par un désir marqué d’autonomie ou même d’autarcie, même s’ils prennent des formes en partie différentes selon les tendances politiques. Pour être en mesure de survivre à la suite d’une catastrophe naturelle, d’une panne généralisée du réseau électrique, d’un effondrement du système économique et du gouvernement, de graves troubles sociaux, d’une aggravation…

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Les imbéciles fonctionnels

Il n’est pas nouveau que les autorités sanitaires s’ingèrent dans notre vie pour nous dire ce que nous devrions faire ou ne pas faire. Cela a commencé bien avant l’arrivée du virus. Les moyens pris pour lutter contre le tabagisme en témoignent. Depuis une quinzaine d’années, les fumeurs ne peuvent plus fumer dans les restaurants et les bars au Québec, et il leur faut rester à neuf mètres des entrées des lieux publics quand ils sortent fumer à l’extérieur, sous peine d’amende. Il existe même des campus sans fumée, ce qui comprend tous les lieux extérieurs. Et même quand les fumeurs se conforment à ces restrictions et ne dérangent personne, ils font l’objet de campagnes de sensibilisation, car le tabagisme aurait pour effet des risques accrus de développer de graves maladies et de représenter un poids supplémentaire pour le réseau public de santé. Si bien qu’on en vient à se dire qu’il s’agit d’une sorte du puritanisme sanitaire. La consommation régulière d’alcool, même quand elle est modérée et ne dérange personne, est aussi dans le collimateur de ces puritains. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre les formes les plus graves d’alcoolisme, par exemple quand ils ont pour effet…

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Ce que l’avenir pourrait réserver aux plus jeunes

Faisons l’hypothèse suivante : les autorités politiques, bureaucratiques et sanitaires – qui ont de toute évidence perdu la tête ou (et) qui nous veulent du mal – continueront d’agir envers nous comme ils l’ont fait depuis quelques années ou quelques décennies ; et le peuple, endoctriné et loin de résister, se rangera majoritairement derrière ces autorités. Si les choses se passent ainsi, qu’en résultera-t-il pour les jeunes adultes, les adolescents, les enfants et les personnes qui pourraient naître au cours des prochaines années ou décennies ? Même s’il ne faut pas embellir la vie que nous, qui sommes plus âgés, avons eu jusqu’à maintenant, il me semble que nous pouvons dire que ce qui attend les plus jeunes et les générations encore à venir, c’est une dégradation généralisée de la situation politique, économique, morale et culturelle, et donc un appauvrissement de leur existence, comparativement à la nôtre. Ne nous leurrons pas : malgré l’élection des membres de l’assemblée législative et du gouvernement, nos droits politiques ont toujours été très limités. Outre le fait que, faute d’avoir l’argent et les relations nécessaires, il a toujours été inenvisageable pour beaucoup d’entre nous d’occuper des fonctions politiques importantes, les parlementaires censés nous représenter sont soumis à la…

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Université Laval : pour la science ou pour la pureté de la foi ?

Patrick Provost, professeur au Département de microbiologie, d’infectiologie et d’immunologie de l’Université Laval, est un des rares scientifiques québécois à s’être prononcés publiquement contre l’administration des injections expérimentales aux enfants, pour la simple raison qu’elles représentent pour eux un danger plus grand que le virus, dont on sait bien qu’il ne rend pas gravement malades les enfants. L’un de ses collègues, qui n’est pas d’accord avec lui, a porté plainte et M. Provost a dû comparaître devant le comité de discipline de l’Université Laval et a été condamné à une suspension de huit semaines sans paie. Car c’est bien d’une comparution et d’une condamnation qu’il s’agit, aucun débat n’ayant été organisé entre lui et son collègue en désaccord. Ainsi l’Université Laval est-elle retournée à ses racines de défenderesse de la pureté de la foi, au détriment de la science, de la connaissance et de la vérité, même si cette fois-ci il ne s’agit plus des dogmes du christianisme, mais plutôt du covidisme, le virus ayant remplacé le Diable, et les injections expérimentales s’étant substituées au Messie. Gare à vous si vous ne croyez pas à cette nouvelle superstition et si vous êtes professeur, chargé de cours, chercheur ou étudiant à…

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Causes des comportements nuisibles des élites occidentales

Nous avons certainement beaucoup de reproches à adresser à ceux qui occupent des positions d’autorité, surtout depuis deux ans. Et je ne parle pas seulement de la classe politique qui nous gouverne, mais aussi des médecins, des scientifiques, des avocats, des juges, des économistes, des professeurs d’université et de toutes les personnes qui occupent des positions assez élevées dans les administrations publiques et privées. Leurs comportements nous donnent de bonnes raisons de croire que, pour beaucoup, ce sont des incompétents, des imbéciles, des fous et des pourris qui ne se soucient pas des intérêts de notre société, de nos institutions démocratiques, de nos droits, de nos libertés et de nos conditions vie. Après avoir participé activement à la mise en place d’un régime de surveillance et de contraintes sanitaires, y avoir rempli les fonctions qu’on leur a attribuées, et s’y être conformés sans critiquer et s’opposer pour la plupart, voilà que ceux qui sont censés être les meilleurs d’entre nous adoptent la même attitude conformiste et débile vis-à-vis des sanctions et de la position très agressive à l’égard de la Russie, et ne semblent pas se préoccuper des effets destructeurs que cela a sur notre économie et nos standards de…

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Une pétition contre un professeur d’histoire accusé de faire de la propagande pro-russe

Je ne lis pas souvent les médias de masse qui corrompent nos cerveaux. Je le fais juste assez pour avoir une idée de ce qui se passe dans la tête de beaucoup de mes concitoyens. C’est pourquoi il m’arrive de temps en temps de passer à côté de quelque chose d’intéressant, non pas au sens où les journalistes en auraient fait quelque chose d’intéressant, mais au sens où il est intéressant de savoir quel degré de bêtise et d’intolérance (les deux vont souvent de pair) a été atteint. Depuis déjà quelques années, la liberté universitaire est régulièrement exposée à des attaques, au Canada et au Québec. Il y a des mots qu’on ne peut pas dire, même quand c’est pour analyser un texte où ils sont employés, sans s’exposer aux plaintes de certains étudiants moralisateurs. Selon qui sont les administrateurs des départements, des facultés et des universités, et quel est le rapport qu’elles ont avec les professeurs visés par ces plaintes, il y aura ou non des sanctions disciplinaires. L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe ayant suscité l’indignation outrée et presque unanime des gouvernements occidentaux et des journalistes à la solde des médias de masse – lesquels adoptent une toute…

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Entretien avec Denis Rancourt sur la dégradation du système d’éducation, sur l’endoctrinement des professionnels et sur la corruption des médecins et des scientifiques

Voici un entretien réalisé par Red Star Radio où Denis Rancourt expose, entre autres, ses idées sur le rôle important joué dans la crise actuelle par les transformations du système d’éducation depuis quelques décennies, sur l’endoctrinement des professionnels (les travailleurs qui ont un diplôme universitaire) et des intellectuels, sur la formation des médecins, sur la pratique de la médecine et sur le financement de la recherche.

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Mise à jour de la constitution pour un État sanitocratique

« Tout confort se paie. La condition d’animal domestique entraîne celle de bête de boucherie. » (Ernst Jünger, Traité du rebelle ou Le recours aux forêts.) En plus d’avoir ajouté quelques articles dans les sections déjà existantes de la constitution pour un État sanitocratique, j’ai ajouté trois sections sur les élections et sur la composition du Gouvernement et du Conseil d’urgence sanitaire. Comme on verra, j’ai pu reprendre plusieurs principes politiques en vigueur bien avant l’arrivée du virus et la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, en me contentant de les rendre plus explicites. Ce qui veut dire que, sur certains points, la situation actuelle n’est pas en rupture avec la réalité d’avant, mais en est plutôt la continuité et la radicalisation. Si bien qu’un simple retour en arrière – si une telle chose était possible – aurait vite fait de nous entraîner dans une autre crise politique et sociale, car c’est la fondation même de l’édifice qui est mauvaise. Constitution pour un État sanitocratique

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (7)

Je ne ferai pas ici l’analyse des autres changements de valeur annoncés par les rédacteurs du rapport L’avenir de la valeur publié par le think tank fédéral Horizons de politiques Canada. Il resterait encore sept activités à analyser et j’en aurais encore pour deux ou trois semaines à écrire à ce sujet. Il me semble que nous pouvons déjà avoir une idée assez précise de ce qui nous attend si les changements prédits quant aux activités déjà analysées venaient à se produire. J’ai d’ailleurs choisi les activités qui nous concernent plus spécifiquement, en tant qu’êtres humains et citoyens, et aussi en tant qu’intellectuels ou artistes. Voici les grandes lignes de ce qui apparaît à l’horizon, avec quelques contre-propositions. Appauvrissement généralisé Compte tenu du développement de la robotique et de l’intelligence artificielle, les robots et l’intelligence artificielle pourraient accomplir beaucoup de tâches physiques ou intellectuelles pour lesquelles nous sommes rémunérés. Et quand le travail humain serait encore requis, il nécessiterait moins d’expertise, celle-ci pouvant – selon les auteurs du rapport – être possédée par l’intelligence artificielle et être mise en ligne grâce à des cours sur demande ou à des enregistrements. Il en résulterait que le travail humain perdrait généralement en…

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Horizons de politiques Canada – L’avenir de la valeur (5)

Je continue mon analyse du rapport L’avenir de la valeur du think tank fédéral Horizons de politiques Canada en passant à la sixième activité humaine de base, c’est-à-dire le transfert de connaissances, afin de voir de quelle manière les nouvelles technologies pourraient affecter la rareté et provoquer des changements de valeur dans ce domaine selon les rédacteurs du rapport, et pour essayer d’en dégager les implications politiques sous-jacentes. Je présume que cette activité, comme la « production » de connaissances, concerne tout particulièrement plusieurs de mes lecteurs, qui enseignent, qui ont enseigné ou qui aimeraient enseigner. Puis, en tant que citoyens, les manières dont on pourrait transformer le transfert de connaissances nous concernent tous, car elles peuvent s’inscrire dans un projet politique susceptible d’avoir des effets considérables. Ceux qui influencent ou contrôlent la transmission de ce qui passe, à tort ou à raison, pour des connaissances sont assurément très puissants. C’est pourquoi le savoir autorisé et diffusé a toujours été l’enjeu de luttes ouvertes ou cachées entre des groupes d’intérêts concurrents, ou entre les gouvernants et les gouvernés. La définition de cette activité est simpliste. Sa formulation laisse entendre que la savoir est quelque chose de donné, de connu comme…

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La corruption des politiciens, des institutions publiques et de la politique par l’idéologie sanitaire

Ce billet s’inscrit dans ma tentative (commencée dans ce billet et ce billet) d’enrichir et de complexifier la conception commune de la corruption, dans laquelle on confond les moyens généralement utilisés, par exemple les pots-de-vin, avec les fins visées ou les résultats obtenus, à savoir le fait de détourner nos institutions et les personnes qui y occupent des fonctions de leurs fins et des rôles qu’elles sont censées y jouer, et même de transformer en mal et de manière durable ces institutions et ces personnes, quand le mal ne se trouve pas initialement en elles, en raison d’un défaut de conception des institutions et d’une inaptitude morale et intellectuelle des personnes à assumer les responsabilités qu’on leur confie. Cette perversion et cette dégradation, c’est précisément ça, la corruption. Ainsi les institutions et les personnes peuvent-elles être corrompues ou se corrompre même quand personne ne donne des pots-de-vin. Ainsi pouvons-nous constater que la corruption en politique existe sans avoir à prouver que tel ou tel gouvernement a été soudoyé pour servir les intérêts d’une puissance étrangère. La corruption du ministre et du ministère de la Santé et des Services sociaux Même si le personnage est fort antipathique à plusieurs d’entre nous,…

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Corruption morale et intellectuelle des citoyens

Dans la langue courante, nous entendons la corruption d’une manière tellement réductrice qu’il y a une foule de choses que nous pouvons difficilement penser et même remarquer. La plupart du temps, quand nous parlons de corruption, nous voulons dire qu’une personne en soudoie une autre pour obtenir une faveur, un privilège, un contrat, un passe-droit, en échange d’une somme d’argent, d’un cadeau ou d’un service, par exemple. Ou encore nous voulons dire qu’il y a détournement de fonds. Ainsi celui qui est corrompu est presque toujours quelqu’un qui occupe une certaine position d’autorité, souvent une charge publique. Il y a des policiers corrompus auxquels on peut offrir des pots-de-vin pour qu’ils n’appliquent pas la loi. Il y a des politiciens corrompus qui obtiennent de l’aide financière ou d’une autre nature lors de leur campagne électorale, et qui restent redevables à leurs protecteurs après leur élection. Il y a des bureaucrates corrompus qui profitent de leur position pour s’enrichir à même les fonds publics, ou pour enrichir les membres de leurs familles et leurs amis. La corruption est donc, dans son sens le plus usuel, un trafic illégal d’argent, d’influence, de pouvoir et de faveurs. Et si la corruption comporte bien…

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Obligation de porter un masque dans les classes des institutions d’enseignement supérieur

Quelques jours avant le début des cours dans les cégeps et moins de deux semaines avant le début des cours dans les universités, le gouvernement a modifié son plan de la rentrée, non pas pour assouplir les règles sanitaires, mais pour les resserrer. Je parle bien entendu de l’obligation de porter le masque même en classe, contrairement à ce qui a été annoncé plus tôt cet été. Pourtant nous sommes au mois d’août, les hospitalisations demeurent relativement stables et les décès attribués ou liés à la COVID-19, même par notre gouvernement, sont pour ainsi dire inexistants à l’échelle de la province. Cela en dit long sur ce qui attend les étudiants et les professeurs cet automne et peut-être aussi l’hiver prochain dans les écoles, à supposer que le gouvernement ne décide pas entre-temps de renvoyer presque tout le monde à la maison. Et on peut se douter que l’actuelle ministre de l’Enseignement supérieur, qui a été ministre de la Santé et des Services sociaux pendant les premiers mois de l’état d’urgence sanitaire – elle a exprimé publiquement sa déception de devoir abandonner la Santé pour l’Enseignement supérieur à l’occasion du remaniement ministériel de l’année dernière –, est disposée à accepter…

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Jeunesse sacrifiée et vie d’une étudiante depuis 2020

Décidément la situation des jeunes ne s’améliore pas. C’est comme s’ils n’existaient pas aux yeux de nos autorités et de leurs concitoyens, sauf quand ces derniers ont besoin d’un bouc émissaire. Car c’est toujours la faute des jeunes. S’il y a une augmentation des cas de contamination, c’est qu’ils ne suivent pas les consignes sanitaires. Si les personnes âgées tombent malades, sont hospitalisées et décèdent, c’est qu’ils ne suivent pas les consignes sanitaires. S’il faut fermer les commerces non essentiels sous prétexte de garder la situation sous contrôle, c’est qu’ils ne suivent pas les consignes sanitaires. Pas étonnant qu’on se soucie assez peu de ce qu’ils vivent. Pas étonnant qu’on cherche même à les faire payer pour les péchés qu’ils auraient commis. Pas étonnant que certains de leurs aînés, à l’annonce d’une troisième vague qui ferait des ravages chez les jeunes (nous attendons toujours) aient éprouvé un plaisir pervers à l’idée que les jeunes allaient enfin payer le prix pour leur négligence, leur insouciance et leur manque de compassion. Assurément notre gouvernement n’a rien à faire des jeunes. Tout comme les journalistes, leurs parents, leurs grands-parents et le reste de leurs concitoyens plus âgés, à ce qu’il semble. Certes certains…

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Purge du superflu et réduction à l’essentiel

Les mesures de guerre décrétées pour lutter contre le Virus consiste en une purge du superflu ou, si l’on préfère, à une réduction à l’essentiel. Nous avons remarqué, immédiatement après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire qui se pérennise, que l’économie, la société et notre vie sont, aux yeux de nos autorités, composées de choses essentielles et de choses inessentielles. Les supermarchés, les pharmacies, les quincailleries, la Société des alcools du Québec et Société québécoise du cannabis sont des commerces essentiels. Les librairies et les bars n’en sont pas. L’éducation en présentiel ou à distance est essentielle. Les voyages et le tourisme ne le sont pas. Les sorties en famille sont essentielles. Les rassemblements entre amis ne le sont pas. C’est là le plus visible. Mais il y a aussi une purge du superflu et une réduction à l’essentiel dans ce qu’on conserve de ce qui est essentiel ou inessentiel. Il est vrai que les supermarchés et les pharmacies continuent d’exister à peu près sous la même forme. J’en conclus qu’ils avaient déjà été réduits à quelques fonctions essentielles : vendre de la nourriture ou des médicaments, en plus de produits de santé, d’hygiène et de commodité. Ce qui est déjà…

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De l’inconvénient d’être jeune

Avant l’arrivée du Virus On pense généralement que c’est un grand avantage d’être jeune. Les jeunes ont alors toute la vie devant eux. Tout est encore possible pour ceux qui ont seulement dix-huit ou vingt ans. Ils n’ont pas encore intégré pleinement le marché du travail et ils n’ont pas encore des obligations familiales. Ils sont donc libres de faire une foule de choses qui sont plus difficiles pour leurs aînés. Enfin ils ont la santé, ce qui est la chose la plus importante, surtout depuis la venue du Virus. Leurs chances d’avoir des complications et d’en mourir sont à peu près nulles. Ceux qui se représentent ainsi la jeunesse ont été, de toute évidence, jeunes il y a bien longtemps. Ou du moins ils ont idéalisé leur jeunesse : leurs souvenirs ne correspondent pas à leur jeunesse, ou ils en omettent systématiquement les côtés les plus pénibles. Je me souviens qu’il y a une vingtaine d’années, il était déjà passablement pénible d’être jeune. Au cégep, j’avais parfois plus de 30 heures de cours par session. Avec les exercices à faire, les travaux à remettre et les examens à préparer, je devais étudier au minimum 50 heures par semaine. Et j’apprenais…

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Infantilisation généralisée

Nos autorités politiques et sanitaires nous traitent comme des enfants. Depuis presque un an, elles décident à notre place ce qui est bon pour nous, individuellement et collectivement. Elles nous disent ce qu’il faut faire, ce qu’il faut penser et ce qu’il faut sentir. Nous serions trop bêtes, trop attardés pour en juger nous-mêmes. Elles nous donnent des consignes sur tous les aspects de notre vie et sur les moindres de nos actions, en allant souvent dans le menu détail. Pour ajouter l’insulte à l’injure, le ton sur lequel elles nous parlent n’est pas un ton qu’on emploie avec des égaux ou entre adultes. Je parle de ce ton de grande personne qui essaie d’expliquer à des enfants des choses qu’elle croit trop complexes pour leur compréhension, mais qui cherche surtout à les convaincre d’être gentils et de faire ce qu’elle leur demande. Je pense aussi à ce ton de maman ou de papa sur le point de se mettre en colère quand lesdits enfants ne sont pas sages et dociles. Et si ces enfants sont alors récalcitrants, papa ou maman annule telle activité qu’ils aiment, il les empêche de voir leurs amis, il les envoie en punition dans leur…

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Pourquoi sommes-nous si obéissants? - partie 3 : l’éducation

J’ai observé que ceux qui critiquent ouvertement – à visage découvert – les mesures sanitaires décrétées par nos autorités, ne sont généralement pas les personnes les plus scolarisées de notre société. On peut le remarquer à leur manière de s’exprimer, par exemple. Quant à celles qui sont allées à l’université, assez souvent on voit qu’elles ne sont certainement pas des fils et des filles de bonne famille, et qu’elles viennent plutôt d’un milieu populaire (je dis cela sans mépris, puisque je ne peux certainement pas dire que j’ai grandi dans un milieu favorisé et que j’ai des parents cultivés). Ce qui leur vaut d’être ridiculisées et méprisées par tous ceux qui peuvent brandir fièrement leurs diplômes, qui manient le discours mieux qu’eux, ou qui savent exprimer correctement les signes apparents d’une intelligence supérieure. Sans doute les causes de cette tendance sont-elles multiples. Les personnes moins scolarisées et ayant souvent moins d’argent : sont davantage menacées par la crise économique dont les effets se font déjà sentir et nous frapperons bientôt presque tous de plein fouet ; sont confinés dans des logements généralement plus petits, qui rendent le confinement plus difficile à supporter ; n’ont pas un chalet où aller passer les fins de…

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