Schéma des modalités de l’isolement préventif en milieu bureaucratique ou « On continue de se protéger! »

Après presque deux années de télétravail, mes collègues ont recommencé à travailler « en présentiel » quelques jours par semaine. Beaucoup auraient préféré continuer de travailler à la maison, soit qu’ils continuent d’avoir peur du virus, soit qu’ils ne voient pas pourquoi ils devraient se rendre au bureau pour faire un travail qu’ils peuvent faire aussi bien ou mieux à la maison, soit qu’ils disent ne pas voir pourquoi ils devraient se rendre au bureau pour faire un travail qu’ils peuvent faire à la maison pour cacher le fait qu’ils ont peur du virus. Quoi qu’il en soit des raisons véritables de chacun d’entre eux, ils me paraissent tout à fait contents d’être dispensés d’aller au bureau pour faire du télétravail dès le moindre toussotement, et de faire durer cette période d’isolement aussi longtemps que possible. Et notre employeur, qui clame que la santé et la sécurité des employés sont la priorité absolue, les y encourage. « Better safe than sorry. » Si bien que mes collègues se retrouvent à en faire beaucoup plus que ce qui est exigé par la Santé publique, en raison de règles écrites et non écrites et d’initiatives personnelles. En fait, c’est environ 50 % d’entre eux qui se sont retrouvés à travailler seulement à partir de la maison au cours des six dernières semaines, pour une période d’une semaine, de deux semaines ou de trois semaines.

Pour vous permettre d’avoir une vue d’ensemble de ce phénomène, j’ai fait le schéma suivant. (Cliquez sur l’image pour l’agrandir.)

Il est légitime de nous demander dans quelle mesure la simulation ou l’exagération sont à l’origine du fort taux d’absentéisme que les médias de masse déplorent depuis décembre dernier dans plusieurs milieux de travail. Les travailleurs qui bénéficient d’un assez grand nombre de congés de maladie ou qui peuvent faire du télétravail peuvent prétendre qu’ils ont obtenu un résultat positif après avoir passé un test de dépistage rapide, ou qu’ils ont des symptômes qui s’apparentent à la COVID et qui persistent. D’autres, qui sont surmenés ou qui ont envie de prendre quelques jours de congé sans solde que leur employeur ne leur accorderait pas s’ils les demandaient, peuvent en faire autant. Il est donc fort douteux que toutes les absences au travail soient dues au méchant virus.