Renversement sur l’existence des changements climatiques

Par les temps qui courent, c’est pratiquement un crime de nier l’existence des changements climatiques. Ceux qui le font peuvent se compter chanceux s’ils se font seulement traiter de climato-sceptiques. Comme si c’était une insulte d’être un sceptique et un compliment d’être un croyant ! Généralement, on ne s’arrête pas là. Il y a plusieurs autres jolis sobriquets dont on peut nous affubler : trumpistes, complotistes, conspirationnistes, « anti-science », dangers pour l’humanité et la planète, larbins de l’industrie pétrolière, et j’en passe !

Mais je tiens à rassurer nos adversaires qui aiment nous tourner en dérision ou nous insulter à cause de notre prétendu manque de foi : nous ne nions aucunement l’existence des changements climatiques. Nous soutenons au contraire qu’il y en a toujours eu et qu’il y en aura aussi longtemps que la planète existera ; et qu’il s’en produit maintenant comme il s’en produira toujours et comme il s’en est toujours produit sur notre planète, bien avant la première révolution industrielle, l’utilisation des énergies fossiles et l’invention du moteur à essence ou à diesel, et même bien avant l’apparition de l’espèce humaine, il y a de cela des millions d’années. C’est pourquoi nous ne voyons pas dans les changements climatiques des dernières décennies une anomalie ou une transformation anormale. C’est pourquoi nous ne concluons pas, de la seule existence de ces changements, qu’ils sont en totalité ou en grande partie dus à l’activité humaine, qu’il en résultera une catastrophe climatique capable de mettre en péril l’existence de l’espèce humaine ou de la vie sur Terre, et que seule une diminution radicale des émissions de gaz à effet de serre pourrait empêcher, atténuer ou retarder cette catastrophe imminente.

Ceux qui nient l’existence des changements climatiques ou qui sous-estiment leur importance, ce sont précisément ceux qui font des changements récents ou actuels une anomalie, c’est-à-dire quelque chose qui ne se serait pas produit avant, ou pas avec une telle ampleur, en prenant arbitrairement comme point de référence un état du climat déclaré normal, pour en conclure que les changements récents ou actuels ne peuvent pas avoir une cause naturelle, doivent être dus à l’activité humaine et, n’étant pas naturels, entraîneront forcément des catastrophes ou des cataclysmes pratiquement surnaturels. Un peu comme nos ancêtres, quand ils voyaient des phénomènes naturels qu’ils n'avaient jamais observés et qu’ils croyaient anormaux, s’empressaient de les attribuer à la colère d’un dieu, à leur avis causée par les actions sacrilèges et immorales des hommes.

Il nous faut donc exhorter ces personnes à ne pas s’arrêter à mi-chemin et à croire jusqu’au bout à l’existence des changements climatiques, afin de remettre leur croyance en perspective et de la rendre aussi inclusive que possible, en reconnaissant aussi l’existence des changements climatiques passés, en arrêtant d’accorder un traitement de faveur aux changements climatiques récents ou actuels, et en mettant fin à leur attitude discriminatoire envers ceux qui, pourtant, croient encore plus qu’eux à l’existence des changements climatiques. Ainsi les changements climatiques pourront-ils enfin réintégrer, à leurs yeux, l’ordre de la nature.