Remettre les ouragans en perspective

Après le battage médiatique estival sur les vagues de chaleur et les sécheresses supposément sans précédent, ce sont maintenant les ouragans qui sont devenus la coqueluche des journalistes et des militants du climat. S’il n’est certainement pas question de nier qu’un ouragan, même de force modérée, puisse causer d’importants dégâts aux villes où il passe et tuer plusieurs de leurs habitants, il ne faut pas faire comme si c’était la catastrophe du siècle chaque fois qu’il y en a un, ou faire comme s’ils se suivaient à un rythme jamais vu. Il y a toujours eu des ouragans et il y en aura toujours, de la même manière qu’il y a toujours eu des vagues de chaleur ou de froid et qu’il y en aura toujours. On dirait presque que les journalistes et les soi-disant experts auxquels ils donnent la parole, habitués à la température régulière et contrôlée de leurs domiciles et de leurs bureaux, s’imaginent que le temps qu’il fait à l’extérieur est tenu à la même régularité, et considèrent par conséquent les irrégularités météorologiques, qui se produisent pourtant régulièrement, comme de graves anomalies qui seraient autant de signes annonciateurs d’une apocalypse climatique imminente causée par les émissions de gaz à effet de serre.

Le traitement journalistique habituel a pour effet que ces événements météorologiques sont traités comme les autres faits divers, par exemple les accidents de voiture mortels, les homicides ou les propos jugés choquants d’une personnalité politique. De tels produits médiatiques attirent les audiences en fonction de la capacité des médias de masse à dramatiser la situation. Il n’est donc pas question de remettre les choses en perspective, ce qui tend souvent à dédramatiser la situation. Bien au contraire, il s’agit d’amplifier la gravité la situation, d’accumuler les catastrophes réelles ou fictives récentes (en ignorant ou en atténuant celles du passé) et d’annoncer des catastrophes encore plus grandes et plus fréquentes, le tout en quelques secondes ou en quelques minutes. Il n’est donc pas question d’observer et d’évaluer avec rigueur ce qui se passe, ni d’essayer de l’expliquer, car le mode d’expression et de pensée journalistique est radicalement incompatible avec ces buts. 

Quant aux soi-disant experts du climat qui se prostituent sur les plateaux de télévision ou dans les grands journaux, nous ne devons pas les considérer comme des scientifiques s’ils s’accommodent fort bien des modes d’expression et de pensée journalistiques et se les approprient même pour faire passer leur message au grand public. Ce n’est vraisemblablement pas parce qu’ils seraient de grands scientifiques que les journalistes les consultent, mais c’est plutôt en raison de leur désir de jouer le jeu journalistique et de leur capacité à le faire.

Ceci dit, il n’est pas non plus possible, pour les climatologues et les autres scientifiques dignes de ce nom, de se faire entendre des non-scientifiques en s’adressant à eux comme s’ils étaient des scientifiques. C’est pourquoi plusieurs d’entre eux, qui ne sont pas consultés par les médias de masse et qui comprennent que le traitement journalistique est incompatible avec ce qu’ils ont à dire, prennent en charge les puissants moyens de communication que les ordinateurs et le réseau internet met à notre disposition, malgré les tentatives réitérées des grands corporations qui contrôlent les plateformes de diffusion et les réseaux sociaux les plus utilisés d’entraver cette démocratisation de la communication. C’est ce que fait Tony Heller, géologue de formation, sur son blogue (Real Climate Science) où il s’oppose à l’alarmisme climatique depuis des années, et par la publication régulière de vidéos (chaîne Odysee) dont on verra où, même si elles sont généralement courtes, il se distancient du mode de discours journalistes.

Avant de laisser la parole à Tony Heller, j’attire votre attention sur les changements récents faits dans la manière de mesurer la vitesse des vents constituant les ouragans, qui serait maintenant mesurée avant que les ouragans touchent la terre, alors qu’avant elle était mesurée quand ils touchaient la terre, ce qui aurait pour effet que des ouragans qui aurait été classés dans la catégorie 3 il n’y a pas si longtemps, sont maintenant classés dans la catégorie 4. Selon Heller, vouloir comparer les ouragans classés de cette manière avec ceux classés de l’ancienne revient à comparer des pommes avec des oranges. On pourrait en dire autant du fait de comparer le nombre de feux de forêts détectés avant et après l’utilisation de l’imagerie satellite qui devient de plus en plus puissante, et d’en conclure qu’il y aurait plus d’incendies, alors qu’en fait ce sont les méthodes de détection qui se sont améliorées ; ou du fait de comparer une maladie respiratoire pour laquelle des personnes asymptomatiques sont dépistées et, dans le cas d’un résultat positif, sont considérées comme des cas de cette maladie, alors que les personnes atteintes d’une grippe ne sont pas dépistées de cette manière et ne sont pas considérées comme des cas si elles n’ont pas de symptômes de la grippe.

Bref, nous avons affaire, dans tous ces cas, à des crises fabriquées.