Reddition de comptes à propos de l’aide offerte à l’Ukraine

Depuis le début de l’intervention militaire russe en Ukraine, et aussi avant, les gouvernements occidentaux ont dépensé d’importantes sommes d’argent pour soutenir l’Ukraine, principalement pour entraîner ses soldats, pour lui fournir de l’équipement militaire et de l’aide humanitaire, et pour l’aider à reconstruire.

Mais savons-nous vraiment quels sont ces soldats qu’on entraîne, et s’ils contribuent vraiment à défendre le peuple ukrainien ? Et comment nous assurer qu’une partie de cet équipement militaire ne se retrouve tout simplement pas sur le marché noir, pour aboutir entre les mains d’organisations criminelles, extrémistes ou terroristes susceptibles de s’en prendre aux civils en Ukraine, dans d’autres pays européens et même dans des pays non européens ? Comment vérifier que l’aide humanitaire est bien toute distribuée à la population ukrainienne, qu’elle n’est pas revendue chèrement par des truands prêts à s’enrichir par tous les moyens, et qu’elle n’est pas utilisée pour nourrir les bataillons néo-nazis qui commettent des exactions contre les civils ukrainiens, qui les utilisent comme boucliers humains et qui pillent les localités qu’ils occupent ? Comment savoir si l’argent qu’on dit vouloir donner pour reconstruire l’Ukraine n’aboutira pas dans les poches des membres déjà bien pansus du gouvernement et des oligarques ukrainiens, alors que les politiciens occidentaux ou leur entourage pourraient obtenir une commission ? Après tout, l’Ukraine est un des pays les plus radicalisés et les plus corrompus d’Europe. Il en était ainsi avant le coup d’État du Maïdan, la guerre civile et l’intervention militaire russe en Ukraine, et cela s’est vraisemblablement aggravé depuis, la guerre permettant de commettre plus facilement des atrocités et des actes de corruption difficilement réalisables autrement. La classe olitique ukrainienne n’instrumentalise-t-il pas l’idéologie néo-nazie ? N’est-elle pas contaminée par elle ? Petro Porochenko n’a-t-il pas été impliqué dans le scandale des Panama Papers ? Et Volodymyr Zelensky et l’oligarque Ihor Kolomoïsky, qui aurait financé sa campagne électorale, n’ont-ils pas été impliqués dans les Pandora Papers ? Et c’est seulement le plus apparent, pour nous qui ne vivons pas en Ukraine et ne connaissons pas bien tous les riches et puissants personnages ukrainiens.

La question se pose encore plus pour les Canadiens, étant donné que le pays est gouverné de facto par la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland (Trudeau est seulement un imbécile utile qui sert de façade), membre la plus en vue de la communauté canado-ukrainienne, et semblant entretenir d’assez bons rapports avec les membres de l’administration de Porochenko et de Zelensky. Le fait que le grand-père maternel de Freeland, un certain Michael Chomiak, aurait diffusé de la propagande antisémite pendant la Seconde Guerre mondiale grâce au journal dont il était éditeur, et aurait ainsi collaboré avec les Nazis, devrait nous rendre encore plus méfiants quant à l’aide que le gouvernement canadien accorde à l’Ukraine. S’il est vrai qu’on ne peut certainement pas tenir Freeland responsable des actes commis par son grand-père il y a environ 80 ans, le fait qu’elle ne rompe pas avec l’idéologie bandériste, et qu’elle ne prenne pas ses distances vis-à-vis du gouvernement ukrainien qui utilise cette idéologie et les groupes qui s’en revendiquent dans la guerre civile ukrainienne qui a commencé en 2014 et dans la guerre contre la Russie en 2022, a de quoi faire sourciller. À l’occasion d’une manifestation en soutien à l’Ukraine, on l’a même vue tenir fièrement une bannière rouge et noire, qui est un des symboles utilisés par le mouvement bandériste et par les groupes militaires néo-nazis en Ukraine.

Il faudrait donc que le gouvernement canadien rende des comptes aux citoyens canadiens sur l’aide accordée à l’Ukraine en 2022 et aussi depuis 2014, et peut-être même avant. Nous devons refuser qu’on utilise les fonds publics canadiens pour financer, armer et entraîner des groupes néo-nazis, pour enrichir les politiciens et les oligarques ukrainiens notoirement corrompus, et peut-être même pour procéder à une grande opération de blanchiment d’argent dans laquelle des membres du gouvernement pourraient être impliqués.

Rappelons-nous les mesures d’urgence prises à l’initiative de Freeland en février 2022 à l’égard de ceux qui ont donné de l’argent au « Freedom Convoy » et de ceux qui ont administré ses finances. Il s’agissait d’exiger des plateformes de sociofinancement et des institutions financières d’identifier ces personnes et de « geler » leurs comptes bancaires personnels ou ceux qui auraient été spécialement créés pour déposer les dons reçus et pour payer les dépenses du mouvement d’opposition, sous prétexte que celui-ci serait extrémiste et représenterait un danger pour la sécurité nationale du Canada. Du même coup, ces dispositifs de surveillance des transactions financières ont été inclus de manière durable dans la Loi. Les Canadiens qui pourraient avoir envie de s’impliquer financièrement dans un mouvement d’opposition que le gouvernement déclare extrémiste et dangereux pourraient s’exposer à des sanctions semblables, et même être accusés de blanchiment d’argent, si le gouvernement considère que l’argent reçu provient de sources douteuses ou criminelles, par exemple des agents étrangers américains ou russes.

Si on croit pertinent de soumettre à cette surveillance et à ce contrôle continuels les transactions financières des entreprises et des individus sous prétexte qu’ils pourraient blanchir de l’argent ou financer des organisations criminelles, extrémistes ou terroristes, pourquoi ne pas y soumettre aussi les transactions financières du gouvernement canadien et ses programmes d’aide, qu’il s’agisse de soutenir l’Ukraine ou d’autre chose ? Les conséquences de tels actes ne seraient-elles pas beaucoup plus dangereuses pour la sécurité nationale du Canada et des autres pays étant donné qu’ils sont cautionnés par le gouvernement fédéral et que les moyens dont il dispose sont généralement de beaucoup supérieurs à ceux des particuliers et des entreprises canadiennes, sauf dans quelques rares exceptions ?

Il faudrait donc que le gouvernement fédéral, qui dépense de l’argent au moins depuis 2014 pour soutenir l’Ukraine, nous rende des comptes quant à ce qui a été fait de cet argent, et quant aux organisations auxquelles il a été donné. Assurément le gouvernement canadien – qui peut surveiller et contrôler les transactions financières internationales dans lesquelles sont impliquées les citoyens canadiens et les entreprises canadiennes, grâce à des accords internationaux pour lutter contre le blanchiment d’argent et le terrorisme – dispose des moyens de surveiller et de contrôler ce qu’on fait de l’argent qu’il donne ou prête à l’Ukraine (ce qui revient au même, étant donné qu’on ne reverra probablement jamais l’argent prêté à cause de la situation économique désastreuse en Ukraine, aggravée par une partie importante de son territoire et sa défaite imminente) et de l’équipement militaire et de l’aide humanitaire qu’il y envoie. C’est sa responsabilité de prendre les mesures nécessaires pour s’en assurer. Nous ne saurions donc accepter la réponse ridicule que nous a fait le gouvernement canadien ou l’armée canadienne (je n’arrive plus à me souvenir exactement) quand il est devenu manifeste que les instructeurs canadiens envoyés en Ukraine depuis plusieurs années ont entraîné des membres des bataillons néo-nazis, qui sont assurément des groupes extrémistes et qui devraient être considérés comme des organisations terroristes par les pays occidentaux : ce serait à l’armée ukrainienne de s’assurer que les instructeurs canadiens n’entraînent pas des néo-nazis, nous a-t-on dit. Pas plus que nous ne nous contenterions d’une réponse comme celle qu’a faite Trudeau, lors de son premier mandat, pour répondre aux critiques de ceux qui craignaient que les blindés canadiens dont il a autorisé la vente à l’Arabie soient utilisés contre la population saoudienne ou dans la guerre au Yémen : les blindés ont été vendus sans mitrailleuses, ce qui les rend inoffensifs, nous a-t-il dit. Sans doute des mitrailleuses ont-elles été achetées séparément. Les vendeurs, s’ils avaient été talonnés de la même manière, auraient pu répondre : nous vendons les mitrailleuses sans les blindés, ce qui les rend parfaitement inutilisables.

Le gouvernement canadien, s’il a l’intention de continuer de dilapider les fonds publics en Ukraine ou ailleurs, devrait nous exposer sur-le-champ les mesures prises pour que cet argent et ces ressources ne soient pas détournés, et qu’ils ne tombent pas en de mauvaises mains. Puisque nous ne pouvons certainement pas nous contenter de belles déclarations, celles-ci devraient être étayées par une documentation conséquente, laquelle serait rendue publique et devrait être étudiée par une commission permanente indépendante (dans la mesure où cela se peut). Faute d’une telle documentation, les déclarations du gouvernement devraient être considérées comme non fondées et possiblement fausses, et les membres du gouvernement devraient être blâmés et sanctionnés pour leur négligence. Et il faudrait alors poursuivre l’enquête pour voir s’ils ont quelque chose à cacher et, le cas échéant, les tenir responsables des actes de corruption ou du soutien direct ou indirect accordé à des organisations criminelles, extrémistes ou terroristes.

Voici quelques-unes des questions auxquelles le gouvernement fédéral canadien devrait répondre lors de cette reddition de comptes.

  1. Qu’a-t-il fait pour s’assurer que l’argent donné ou prêté pour soutenir l’Ukraine ne soit pas détourné par les membres du gouvernement et les oligarques, qui profitent de la guerre civile pour s’enrichir aux dépens de la population ukrainienne dont les conditions de vie se sont détériorées dramatiquement depuis le début de la guerre civile en 2014 en raison d’une forte augmentation du coût de la vie (gaz naturel, essence, nourriture, médicaments, etc.), surtout quand on fait la comparaison avec les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ? (Cela est revenu à plusieurs reprises dans les SitRep de Christelle Néant, mais je ne suis pas capable de retrouver les vidéos en question après quelques années, à supposer qu’elles soient encore disponibles à cause de la censure. À vous de faire des recherches.)

  2. Qu’a-t-il fait pour que les membres du gouvernement canadien n’obtiennent pas une sorte de commission de la part des politiciens et des oligarques ukrainiens pour l’aide accordée à l’Ukraine qui se retrouve en partie dans leurs poches, ce qui devrait inciter nos élus à accorder toujours plus d’aide à l’Ukraine ?

  3. Qu’a-t-il fait pour que les armes envoyées en Ukraine ne se retrouvent pas entre les mains des bataillons néo-nazis responsables de graves exactions contre la population ukrainienne, ou ne soient pas revendues sur le marché noir et achetées par des extrémistes ou des terroristes pouvant commettre des attentats en Occident, en Amérique du Nord ou ailleurs, ou par des États qui les utiliseront contre leurs populations ou dans le cadre de guerre d’invasion ?

À cela il faut ajouter ce qui pourrait se produire s’il est vrai, comme Freeland l’affirme, que des oligarques russes sont prêts à payer de fortes sommes d’argent pour obtenir la levée des sanctions qui les visent au Canada et dans d’autres pays occidentaux. Ces sommes, toujours selon Freeland, seraient utilisées pour reconstruire l’Ukraine. Advenant un accord entre les gouvernements occidentaux et ces oligarques russes notoirement corrompus et prêts à entrer dans les manigances mafieuses des gouvernements occidentaux, il faut se poser la question suivante :

  1. Étant donné que l’avancée de l’armée russe en Ukraine se poursuit, que les troupes ukrainiennes encerclées vont se prendre probablement une bonne dégelée dans le Donbass au cours des prochains jours ou semaines, que la fin de la guerre grâce à un accord entre l’Ukraine et la Russie est douteux à ce stade de la guerre et après le refus réitéré de l’Ukraine (sous pression occidentale) de négocier sérieusement, et qu’il ne restera peut-être pas grand-chose à reconstruire en Ukraine après l’intervention militaire russe, l’Ukraine n’existant plus vraiment, que fera le gouvernement canadien pour que l’argent des oligarques russes ne se retrouve pas simplement dans les poches des membres du gouvernement ukrainien et des oligarques ukrainiens qui pourraient s’exiler après avoir consenti à une commission accordée aux membres du gouvernement canadien (et des autres gouvernements occidentaux) et en laissant à leurs problèmes les Ukrainiens des régions dont les Russes ne veulent pas, par exemple la région de Lvov, où l’idéologie bandériste est plus influente et la haine pour les Russes est plus répandue, et qui pourrait être très instable en raison des armes déversées en Ukraine par les gouvernements occidentaux et tombées entre les mains des groupes néo-nazis ?