Questions adressées aux hésitants

En raison de la campagne gouvernementale et médiatique dont sont la cible les convois pour la liberté, les camionneurs et tous les Canadiens et les Québécois qui les soutiennent, il se peut que certains de nos concitoyens, qui ont au minimum des réserves quant à la manière autoritaire dont les gouvernements provinciaux et fédéral exercent le pouvoir et aux restrictions qu’ils nous imposent depuis presque deux ans sous prétexte de nous protéger, hésitent à soutenir ce mouvement. Ils n’aimeraient pas à s’associer à des personnes dont on dit qu’elles seraient des extrémistes racistes, misogynes, homophobes et transphobes, et qu’elles seraient dangereuses pour les résidents d’Ottawa.

Je réponds à ceux de mes concitoyens qui préfèrent garder leurs distances à l’égard des convois pour la liberté qu’ils ont raison de ne pas vouloir se rallier inconsidérément à ce mouvement. Ce n’est d’ailleurs pas ce que j’attends d’eux. Et je suppose que ce n’est pas ce qu’attendent d’eux les organisateurs de ce mouvement. Effectivement, si on vous demandait de vous joindre sans réflexion à ce mouvement, tout simplement parce qu’il le faudrait, vous auriez raison de vous méfier de ce mouvement, qui serait assurément dogmatique. En fait, c’est plutôt nos gouvernements qui exigent que nous nous ralliions à eux aveuglément, et qui refusent la discussion et qui ne tolèrent pas l’opposition. Voilà deux ans que cela dure. Et l’une des principales raisons d’être des convois pour la liberté, c’est que cela cesse et ne recommence pas un peu plus tard, par exemple l’automne ou l’hiver prochain. En vous contentant de ne pas vous rallier à ce mouvement qui a mauvaise presse et qui vous semble même nauséabond, vous vous ralliez de fait à nos gouvernements. Est-ce que c’est vraiment ce que vous voulez ? Est-ce que vous voulez que ce qui dure depuis bientôt deux ans continue encore longtemps, ou se reproduise de manière périodique, par exemple pendant la saison froide ? Réfléchissez-y bien.

Certes, il se peut que vous ne partagiez pas certaines des opinions sociales, politiques et religieuses des organisateurs et des participants de ce mouvement. C’est aussi mon cas. Nos concitoyens de l’Ouest, qui sont à l’origine de ce mouvement, sont certainement plus conservateurs et plus croyants que nous. Jamais l’idée ne nous serait venue d’organiser des célébrations religieuses dans le cadre de nos manifestations, ou de demander aux gens de prier pour nous, si nous étions les organisateurs d’un mouvement de protestation. Et nous pouvons les soupçonner d’être parfois opposés à des droits qui sont importants pour nous, par exemple le droit à l’avortement. Heureusement nous n’avons pas à nous rallier à eux sur ces points. Nous n’avons pas à partager leurs convictions religieuses et ces opinions morales. On ne nous le demande pas. Ce n’est pas ce dont il s’agit dans ce mouvement. Personne ne réclame notre conversion. Personne n’a parlé de nous empêcher d’être des athées, des agnostiques ou des croyants non pratiquants ou anticléricaux. Personne n’a remis en question le droit à l’avortement. Même si ces opinions religieuses et morales peuvent jouer un certain rôle en tant que raisons d’opposition aux restrictions du gouvernement, elles ne font pas l’objet de réclamations. Si nous avons d’autres raisons de faire des réclamations semblables, il me semble que nous pouvons nous joindre à ce mouvement, d’autant plus que nos raisons y seront plus représentées et pourront y faire concurrence aux raisons de nos concitoyens croyants et conservateurs. En refusant d’envisager cette alliance, c’est nous qui serions dogmatiques et qui manquerions d’ouverture, pas nos concitoyens croyants et conservateurs qui désirent cette alliance.

La question qu’il faut vous poser, et que nous devons tous nous poser, est la suivante : avons-nous plus en commun avec nos concitoyens croyants et conservateurs, qui parfois viennent de milieux plus populaires que nous, qu’avec les « élites » politiques qui nous gouvernent de manière très autoritaire depuis presque deux ans, et qui aimeraient bien continuer à le faire, si on en juge par leurs déclarations publiques ? Puisque c’est la vie de la très grande majorité des Canadiens que contrôlent et appauvrissent nos gouvernements, puisque le pouvoir détenu par les « élites politiques » s’accroît à proportion que diminuent nos droits et nos libertés, notre intérêt bien compris devrait nous dicter de nous allier à nos concitoyens contre nos gouvernements, au lieu d’accepter le joug de nos gouvernements et de nous retourner contre nos concitoyens. Ne nous laissons pas diviser par nos gouvernements, qui peuvent alors régner plus facilement sur nous.

Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à regarder des vidéos de ce qui se passe vraiment dans les rues d’Ottawa depuis deux semaines (sur Odysee ou Rumble, en cherchant freedom convoy), et à ne pas vous satisfaire des déclarations du gouvernement fédéral, du gouvernement de l’Ontario et du conseil municipal d’Ottawa, et de la couverture des médias de masse. Vous verrez que vous n’avez pas affaire à des « méchants » et que nous pouvons avoir beaucoup en commun avec les personnes qui manifestent dans les rues d’Ottawa et dans d’autres villes canadiennes.

Mais peut-être hésitez-vous toujours. Permettez-moi alors de vous poser quelques questions.

Avez-vous envie de porter un masque dans les lieux publics et au travail encore longtemps, peut-être pour le reste de votre vie, ou encore tous les hivers, puisque cela ferait partie de la nouvelle normalité ?

Avez-vous envie de vous faire interdire encore longtemps l’entrée de plusieurs lieux publics, la participation à certaines activités sociales et la pratique de certaines professions parce que vous n’êtes pas vaccinés ou parce que vous ne vous ferez pas injecter la troisième dose, la quatrième dose et la cinquième dose ?

Avez-vous envie d’avoir à présenter encore longtemps votre passeport vaccinal et vos papiers d’identité pour entrer dans ces lieux publics et pour participer à ces activités, le tout en faisant parfois la file à l’extérieur, par grand froid ?

Avez-vous envie de continuer de fournir une preuve de vaccination pour pouvoir exercer telle profession ?

Avez-vous envie de continuer à demander à vos concitoyens de présenter leur passeport vaccinal et leurs papiers d’identité, ou de vous fournir une preuve de vaccination, si c’est vous qui faites ces vérifications à l’entrée des commerces ou des lieux publics, ou dans les milieux de travail ?

Avez-vous envie de continuer à vivre dans une société où les personnes ont des droits et des libertés différents selon leur statut vaccinal, les non-vaccinés devenant des citoyens de seconde zone ?

Avez-vous envie de vous faire dire par le gouvernement qui, quand et à quelles conditions vous pouvez voir vos amis et votre famille ?

Avez-vous envie que le gouvernement fédéral continue d’engraisser les sociétés pharmaceutiques avec les fonds publics en achetant des centaines de millions de vaccins tous les ans ?

Avez-vous envie que le gouvernement provincial continue de détourner les fonds publics destinés aux hôpitaux et aux CLSC en organisant des campagnes de vaccination et de dépistage massif tous les ans, pour ensuite nous dire que le système hospitalier est saturé ?

Avez-vous envie que le gouvernement nous reconfine tous les hivers ?

Avez-vous envie que le gouvernement continue de vous traiter comme des enfants, de vous imposer un couvre-feu et de vous dire à quelle heure vous devez être rentrés à la maison ?

Avez-vous envie que le gouvernement continue à fermer périodiquement certains secteurs de l’économie et fasse augmenter démesurément la dette publique sous prétexte d’atténuer les dégâts qu’il inflige aux travailleurs et aux entreprises et de relancer l’économie qu’il détruit.

Avez-vous envie que le développement et l’éducation des enfants et des adolescents continuent d’être entravés par le télé-enseignement périodique et les règles sanitaires, à un tel point que les écoles se transforment en centre de dressage des futurs adultes ?

Avez-vous envie que le gouvernement continue de suspendre ou de conditionner notre droit de nous déplacer librement dans la ville ou le village que nous habitons, dans notre région, dans notre province, dans notre pays et à l’étranger ?

Avez-vous envie que le gouvernement continue à nous gouverner par décrets, sans jamais nous rendre de comptes ?

Avez-vous envie que le gouvernement rende permanentes certaines mesures sanitaires en les inscrivant dans une loi, pour qu’elles soient toujours en vigueur après la fin de l’état d’urgence sanitaire, ou pour pouvoir y avoir recours sans avoir à déclarer à nouveau l’état d’urgence sanitaire ?

Avez-vous envie que le gouvernement, s’il finit par mettre fin à l’état d’urgence sanitaire, puisse le déclarer à nouveau et le prolonger aussi facilement qu’il l’a fait depuis mars 2020, dans le but de bénéficier de pouvoirs exceptionnels ?

Avez-vous envie que le gouvernement prenne l’habitude de déclarer l’état d’urgence quand des mouvements d’opposition se forment et quand il refuse de négocier avec les manifestants, afin de pouvoir leur faire payer des amendes exorbitantes, les condamner à des peines d’emprisonnement et pouvoir user de la force contre eux même quand ils sont pacifiques ?


Si vous avez répondu oui à beaucoup de ces questions, vous adhérez en grande partie aux objectifs des convois pour la liberté qui sont apparus ou qui sont en train de s’organiser partout au Canada, et aussi dans d’autres pays. Si malgré tout vous vous rangez du côté de nos gouvernements parce que certains aspects de ce mouvement vous déplaisent, ou parce que vous accordez créance à la campagne de dénigrement dont il est la cible, vous vous positionnez contre ce que vous désirez ou dites désirer. Vous devriez alors vous demander si, au fond, vous ne vous accommodez pas assez bien de l’autoritarisme de nos gouvernements et de la privation et du conditionnement de vos droits et libertés. Car, de toute évidence, nos gouvernements n’ont pas envie de nous rendre nos droits et nos libertés dans leur intégralité, et de se défaire des pouvoirs exceptionnels auxquels ils se sont habitués et auxquels ils ont manifestement pris goût. Et s’ils le faisaient, ce serait vraisemblablement pour apaiser et pacifier la population, et lui refaire le même coup ou un autre semblable à la première occasion.

À vous de voir de quel côté vous voulez être : de celui de la liberté, de la démocratie et de la loi, ou de celui de la soumission, de l’autoritarisme et de l’arbitraire ?

Autrement dit : voulez-vous la reconstruction de notre pays ou sa destruction ?