Prise d’otages

L’an dernier, nos autorités nous disaient que le confinement, la distanciation sociale, la fermeture des commerces et des entreprises non essentiels, l’enseignement à distance et le télétravail sont des moyens de réduire la propagation du Virus, d’aplatir la courbe, de réduire le nombre d’hospitalisations et de décès, et d’empêcher le système de santé d’être débordé et de ne plus être capable de soigner tous les malades, le tout en attendant qu’on découvre un remède ou un « vaccin » efficace contre le Virus. Certains experts et certains journalistes ont quant à eux affirmé que la prise de mesures musclées, comme la fermeture des commerces et des entreprises non essentiels, étaient favorables à une reprise économique forte après la « pandémie », comme on avait pu l’observer il y a 100 ans, après la pandémie de grippe espagnole.

Maintenant que de tels « vaccins » ont été autorisés par nos autorités et que la campagne de « vaccination » de toute la population se poursuit, toutes ces mesures sanitaires – qui durent depuis un an, malgré des assouplissements – nous apparaissent moins comme des moyens de limiter les dégâts humains causés par le Virus, que comme des raisons de nous faire « vacciner ». Nous en avons tous assez de vivre comme des prisonniers. Nos autorités et les journalistes nous vendent la « vaccination » de toute la population comme étant le seul moyen de mettre fin aux mesures sanitaires et de revenir à une vie plus ou moins normale, bien qu’on se garde bien de préciser ce qu’on entend exactement par là, en allant parfois même jusqu’à parler d’une nouvelle normalité qui différerait sensiblement de la normale d’avant le Virus.

Malgré les efforts acharnés des autorités et des journalistes pour nous faire croire que personne n’est à l’abri du Virus et qu’il peut être dangereux même pour les personnes jeunes et en santé, il est notoire – statistiques officielles à l’appui – que les personnes dont la mort aurait été causée par le Virus sont très majoritairement âgées de 60 ans et plus (97,7 % en date du 26 mars 2021), alors que les personnes de moins de 60 ans ne représenteraient donc que 2,3 % des personnes décédées, à savoir seulement 245 décès depuis environ un an pour un total 6 264 000 personnes de moins de 60 ans, et pour un taux de mortalité d’environ 0,004 % et un taux de létalité de 0,104 %.

(Source: INSPQ)

On comprendra que ce grand groupe d’âge, qui représente 73,2 % de la population, compte dans ses rangs de nombreuses personnes qui ne considèrent pas que le Virus met en danger leur vie, et qui ne voient pas quels bénéfices il y aurait pour leur santé à se faire injecter un « vaccin » expérimental dont on ignore les effets à moyen ou à long terme et qui ne rendrait pas moins contagieux en cas d’infection. De toute façon, si ces « vaccins » assuraient vraiment une protection miraculeuse aux personnes âgées vulnérables déjà en grande partie vaccinées, elles ne devraient pas avoir besoin que le reste de la population leur serve de bouclier humain en se faisant injecter un produit pharmaceutique dont les bénéfices pour leur santé seraient négligeables, alors que les risques à moyen terme et à long terme sont pour l’instant impossibles à évaluer.

Si nos autorités, les experts patentés et les journalistes essaient bien de nous convaincre que les bénéfices de la « vaccination » de toute la population surpassent les risques, ce n’est probablement pas le principal moyen dont on usera pour nous faire consentir à l’injection des fameux « vaccins », décidée de longue date pour nous sauver malgré nous d’un danger qui n’existe pas pour nous, pour faire réaliser des profits faramineux aux sociétés pharmaceutiques, ou pour d’autres raisons encore plus inavouables. Chose certaine, on y tient et on ne lâchera pas le morceau de sitôt.

C’est donc ici que pourrait entrer en jeu tout le cortège des mesures sanitaires qui accompagne l’état d’urgence sanitaire et qui est censé protéger notre santé à tous, mais qui pourrait servir de levier pour obtenir que nous nous fassions « vacciner » et même que nous acceptions l’entrée en vigueur du passeport « vaccinal ». Car plusieurs de ceux qui ne voient pas l’utilité de se faire « vacciner » pour leur santé et celle des autres, pourraient y consentir pour avoir le droit de voyager à l’étranger, pour ne plus avoir à pratiquer la distanciation sociale, pour ne pas plus être obligés de porter le cache-binette, pour avoir le droit de participer à des rassemblements publics et privés, et peut-être pour ne plus avoir à passer des tests de dépistage et à s’isoler préventivement quand ils entreraient en contact avec une personne déclarée porteuse du Virus.

C’est ainsi que nous pourrions assister à un véritable renversement de la fonction des mesures sanitaires. On peut donc imaginer la mise en place d’une grande campagne publicitaire, financée à même les coffres de l’État, qui emploierait des slogans qui diraient explicitement ou implicitement des choses comme celles-ci :

  • Si vous voulez avoir le droit de voyager à l’étranger, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous voulez avoir le droit d’aller au restaurant et d’assister à des concerts, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous en avez assez de l’enseignement à distance et du télétravail, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous voulez inviter des amis ou de la famille à souper, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous voulez pratiquer des sports d’équipe librement, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous en avez assez de porter un cache-binette dans les lieux publics fermés, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous ne voulez plus être soumis au couvre-feu, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous voulez la fin ou l’assouplissement des mesures sanitaires, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous voulez favoriser la relance économique, faites-vous « vacciner ».

  • Si vous voulez protéger notre système de santé, faites-vous « vacciner ».

  • Etc.

Puisqu’il faudra contrôler régulièrement qui est « vacciné » et qui ne l’est pas pour que les « vaccinés » puissent profiter de leurs privilèges, toutes ces propositions – pour être applicables – impliquent l’entrée en vigueur d’un passeport « vaccinal », lequel pourrait ensuite être utilisé pour interdire aux personnes non « vaccinées » l’exercice de certaines professions et l’accès aux transports en commun, aux lieux publics fermés et aux soins de santé, par exemple.

Mais il se peut que nos autorités – après avoir fait ces promesses et donné de l’espoir aux personnes qui consentent à être « vaccinées » – décident de ne pas assouplir les mesures sanitaires immédiatement pour ces personnes, en prétextant que les hésitants et les récalcitrants doivent aussi se faire « vacciner » d’abord. Les slogans publicitaires devraient donc être ajustés à la situation :

  • Si vous voulez la réouverture des frontières, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Si vous voulez la réouverture permanente des restaurants et des salles de spectacle, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Si vous voulez un retour durable en classe et une éducation de qualité pour nos jeunes, persuadez votre entourage de se faire « vacciner » et de faire « vacciner » leurs enfants.

  • Si vous voulez la légalisation des rassemblements privés et publics, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Si vous voulez le retour durable de la pratique des sports d’équipe, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Si vous voulez l’abolition de l’interdiction de porter un cache-binette dans les lieux publics fermés, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Si vous voulez l’annulation du couvre-feu, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Si vous voulez la fin ou l’assouplissement des mesures sanitaires, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Si vous voulez favoriser la relance économique, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Si vous voulez protéger notre système de santé, persuadez votre entourage de se faire « vacciner ».

  • Etc.

Le maintien des mesures sanitaires – censé avoir sa raison d’être dans la protection de la santé de tous – devient donc un moyen de nous contraindre, individuellement et collectivement, à accepter l’injection de « vaccins » dont les bénéfices seraient très ténus pour la majorité d’entre nous, alors que les risques pour notre santé, à moyen et à long terme, sont pour l’instant impossibles à évaluer avec quelque précision.

Alors que commencerait la troisième vague de variants prophétisée par nos autorités et les experts de l’INSPQ, avec un éventuel resserrement des mesures sanitaires, cette manière d’exercer des pressions sur la population pour qu’elle se fasse « vacciner », et de faire d’elle une complice pour qu’elle exerce des pressions sur elle-même dans le même but, consiste à demander une rançon (la « vaccination ») en échange de la libération des otages que nous sommes devenus. Il est vrai qu’on ne nous menace pas de nous mettre une balle dans la tête ou de nous décapiter si nous n’obtempérons pas. Il n’empêche qu’on nous détient depuis une longue année, qu’on nous empêche de vivre et même qu’on nous tue à petit feu, individuellement et collectivement, à force de mesures prétendument sanitaires.

Nous devons nous poser les questions suivantes :

  • Est-il dans notre intérêt de payer notre rançon à nos preneurs d’otages ?

  • Pouvons-nous croire que nos autorités, qui nous trompent quand elles prétendent agir au nom de la santé de tous, nous rendront notre liberté si nous consentons tous ou presque tous à être « vaccinés » ?

  • Si oui, de quelle liberté s’agira-t-il exactement ?

Ce n’est pas sans raison qu’on refuse parfois de traiter avec les preneurs d’otages. Outre le fait qu’il n’est pas certain qu’ils respecteront leurs engagements s’ils pensent pouvoir s’en tirer sans représailles (il faut être un salaud pour exercer ce métier, après tout), c’est là leur donner ce qu’ils désirent et les inciter à avoir recours à nouveau à ces pratiques pour obtenir les mêmes résultats. Il importe donc de cerner les personnages auxquels nous avons affaire et de nous représenter ce qu’ils ont en tête quand ils parlent de notre libération.

Notre premier ministre, juste après s’être fait « vacciné », nous a envoyé un message : « C’est un passeport pour notre liberté. » (La Presse, 26 mars 2021) Ce qui est assurément une allusion au passeport « vaccinal » et pas seulement une manière de parler. Reste à voir comment il l’entend. Veut-il dire que nous devons tous ou presque tous nous faire « vacciner » avant de retrouver notre liberté ? Ou veut-il dire que seuls ceux d’entre nous qui seront « vaccinés » pourront retrouver la liberté ? Nul ne sait, mais ça augure mal, justement pour cette raison. Et c’est avec de telles paroles et des promesses de liberté aussi vagues (en fait, c’est un slogan) qu’on voudrait nous inciter à nous faire « vacciner » ! Les preneurs d’otages traditionnels font pour leur part preuve de plus de clarté quand ils négocient avec les autorités. De toute évidence il en va autrement quand les preneurs d’otages sont justement les autorités et qu’elles négocient avec leurs otages. Un tout autre rapport de force se met alors en place.

Nous pouvons d’ailleurs nous demander ce que notre premier ministre entend par liberté. Rappelons qu’en juillet 2020, quand le port du masque a été rendu obligatoire dans les lieux publics sur tout le territoire du Québec, il a déclaré que la liberté, dans le contexte actuel, c’est de porter un masque. Nous dira-t-il bientôt que la liberté, dans le contexte actuel, c’est de nous faire « vacciner », de passer plusieurs points de contrôle tous les jours pour valider que nous avons bien été « vaccinés », et d’être contraints de nous refaire « vacciner » régulièrement (tous les ans ou tous les deux ans, par exemple) pour conserver l’immunité que procuraient les « vaccins » et ne pas perdre les quelques libertés qu’on daignerait peut-être nous rendre ? Que serait cette liberté qu’on nous promet sinon la négation de la liberté ? Car ne sont certainement pas libres les esclaves qui sont autorisés par leurs maîtres à faire telles choses à telles conditions, qu’on menace de priver de ces « libertés » si ces conditions ne sont pas satisfaites, et qu’on peut priver de ces « libertés » en fixant de nouvelles conditions ou en invoquant toutes sortes de prétextes.

Bref, la « liberté » qu’on nous propose est illusoire si ceux avec qui nous traitons – mais traitons-nous même ? – non seulement ne s’engagent pas à ne plus fixer de conditions qui la restreignent abusivement, mais ne se retrouvent pas aussi dans l’impossibilité de fixer de telles conditions, selon leur bon plaisir. Il va sans dire que ce n’est pas ce que nos autorités ont en tête quand elles nous parlent d’un « passeport pour la liberté », car cela reviendrait à anéantir, au nom de notre liberté, la leur, qui consiste à exercer librement sur nous un pouvoir abusif auquel elles ont certainement pris goût depuis un an.