Perspective profane sur les gaz à effet de serre et les changements climatiques

Je veux faire ici le même exercice que j’ai fait dans mon billet du 3 décembre 2022, mais cette fois-ci sur les gaz à effet de serre et les changements climatiques, au lieu des virus.

Depuis plusieurs années, les experts des changements climatiques, les militants écologistes, les médias de masse, les politiciens et certaines organisations supranationales en ont tellement fait qu’il est bien connu, pour nous qui nous opposons aux tendances autoritaires et totalitaires qui se renforcent actuellement, que plusieurs scientifiques remettent en doute la réalité du réchauffement climatique et affirment que les changements climatiques sont cycliques, qu’on exagère l’importance des changements qui seraient en train de se produire, et qu’on surestime le rôle que joueraient les actions humaines dans ces changements, principalement à cause des émissions de gaz à effet de serre, entre autres liées à l’utilisation des énergies fossiles et à la production et à la consommation de viande. Je suis content que ces scientifiques se fassent entendre par la publication d’articles scientifiques et de rapports de recherche, et qu’ils essaient aussi de vulgariser la démarche utilisée et les résultats obtenus pour nous faire comprendre, à nous qui ne sommes pas des scientifiques, à quel point ce que font les experts des changements climatiques n’a rien à voir avec la science et constitue plutôt une monumentale arnaque pour ceux d’entre eux qui sont dans le coup, et une monumentale erreur pour ceux qui ne le sont pas. Mais cela nous donne une compréhension limitée de ce qui se joue quant à ses pratiques scientifiques frauduleuses, et nous permet tout au plus de juger que tels chercheurs ont probablement raison ou tort à cause de leur réputation scientifique, de la cohérence de leurs propos, de leur capacité à répondre aux objections et à tenir compte des critiques, de l’analyse faite de plusieurs jeux de données climatiques, de leur indépendance à l’égard des gouvernements et des organisations qui collectent de l’argent pour effectuer le « virage vert », ou à cause de l’absence de tout ça. En rien nous ne sommes habilités à participer au débat scientifique sur les changements climatiques, dont sont souvent exclus les scientifiques dissidents, qui est contrôlé par les experts orthodoxes, et qui empêche la tenue d’une véritable débat politique, auquel participeraient les citoyens, comme cela se doit dans des démocraties dignes de ce nom.

En raison de l’apocalypse climatique qu’on annonce en grande pompe, ce qu’on nous a fait endurer à cause du méchant virus est de la petite bière en comparaison de ce qu’on nous prépare sous prétexte de lutter coûte que coûte contre les changements climatiques. Nous ne pouvons par conséquent pas déléguer à des experts autorisés et souvent intéressés la responsabilité de penser aux implications pratiques de la lutte contre les changements climatiques. Alors que faire ?

Étant donné qu’il ne nous est pas possible de devenir des scientifiques compétents en géologie ou en climatologie du jour au lendemain, réfléchissons sur la perspective profane qui est là nôtre, et ce, à partir de cette perspective profane, c’est-à-dire sans prétendre nous élever au-dessus d’elle, pour l’évaluer à partir d’un point de vue qui ne serait plus celui des profanes que nous sommes. Autrement dit, acceptons et assumons le fait d’être des profanes en ce qui concerne les changements climatiques. Ce qui importe, dans cette perspective, ce sont les effets qu’ont sur nous, en tant que profanes, la croyance répandue en l’existence des changements climatiques causés par les émissions de gaz à effet de serre résultant des activités humaines, ainsi que les politiques économiques, énergétiques et alimentaires qui en découlent, et la position dans laquelle nous nous trouvons vis-à-vis des autorités scientifiques ou climatiques.

Généralement, nous ne voyons pas et ne verrons jamais des gaz à effet de serre. Dans le meilleur des cas, nous pouvons voir qu’il y a bien quelque chose qui sort des tuyaux d’échappement des véhicules à essence, et dont on dit que c’est un gaz à effet de serre. Alors que nous sommes disposés à admettre l’existence de gaz que nous ne voyons pas en raison d’expériences scientifiques simples faites dans des cours de science, nous devrions avoir des réserves quant à la capacité de ces gaz à produire un effet de serre. Si on nous a montré par des expériences que certains gaz sont inflammables (l’oxygène) ou explosifs (l’hydrogène), ce n’est pas le cas pour la capacité des gaz à produire un effet de serre significatif. Du moins en est-ce ainsi pour les personnes qui ont approximativement mon âge et qui ont fait leurs cours de science il y a environ trente ans. Peut-être que les enseignants et les concepteurs des programmes d’enseignement ont inventé depuis de telles expériences pour se mettre au goût du jour. Je l’ignore. Même si c’était le cas, même si on nous montrait que certains gaz ont un effet de serre quand ils sont en forte concentration dans un globe de verre, nous ne devrions pas en conclure hâtivement que ces mêmes gaz, quand ils sont dans l’atmosphère, ont un effet semblable et peuvent contribuer de manière significative au réchauffement climatique ou aux changements climatiques. La planète et son atmosphère constituent un système beaucoup plus complexe que ce globe de verre, les concentrations de gaz à effet de serre y sont moindres, et il y a beaucoup d’autres facteurs susceptibles d’affecter le climat en général et la température en particulier. Conclure que l’effet de serre peut-être observé en laboratoire se produit nécessairement à l’échelle planétaire reviendrait pratiquement à supposer que la planète s’embrasera et explosera au contact d’une flamme parce que son atmosphère contient de l’oxygène et de l’hydrogène.

Que les scientifiques prétendent être capables, grâce à de complexes modélisations faites à l’aide d’ordinateurs, de prouver que des gaz provoquent le réchauffement climatique ou des changements climatiques, cela ne change rien dans notre perspective profane. Ces experts nous présentent seulement leurs résultats, et ne peuvent pas ou ne veulent pas nous expliquer leur démarche et les principes de leurs modélisations, qui seraient difficilement compréhensibles pour nous et qui, pour cette raison, doivent nous demeurer opaques. Nous devrions donc croire ces experts sur parole quand ils déclarent péremptoirement qu’ils observent un réchauffement climatique ou des changements climatiques qui seraient dus aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, et que tels changements dans nos comportements individuels et dans nos politiques économiques, énergétiques et alimentaires devraient permettre d’atténuer ces maux et peut-être même d’éviter l’apocalypse climatique qui devrait arriver bientôt. Voilà qui nous met dans une situation de dépendance à l’égard de ces experts des changements climatiques. Prétendant à tort ou à raison comprendre des phénomènes complexes et même invisibles que nous ne saurions comprendre et même voir, ces spécialistes peuvent, s’ils n’y prennent pas gare, agir à l’égard des profanes que nous sommes comme les membres d’une sorte de clergé scientifique qui tire son pouvoir de l’opacité de sa science et de ses prédictions, et du privilège de déterminer ce qui perdra ou sauvera l’humanité et la planète, et qui ne saurait tolérer la moindre forme de dissidence, d’opposition ou de résistance, au sein et à l’extérieur de la communauté scientifique.

La situation dans laquelle nous nous trouvons, quand il s’agit des changements climatiques dont on dit qu’ils sont dus aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, est très différente de celle dans laquelle nous nous trouvons quand nous sommes affectés par des changements de température dont les causes sont observables et intelligibles pour nous. Nous comprenons très bien pourquoi, quand l’été arrive, nos logements situés dans une ville bétonnée, et dont les fenêtres sont orientées vers le sud, se transforment en une véritable fournaise en juillet et en août, surtout quand nous cuisinons et quand il n’y a pas de vent. Nous ne pouvons pas en dire autant quand les experts nous déclarent qu’une importante vague de chaleur battrait tous les records et qu’elle serait hors de tout doute raisonnable causée par les émissions de gaz à effet de serre. Il arrive la même chose quand ils s’efforcent d’expliquer par les mêmes causes les sécheresses, les inondations, l’érosion de côtes, les glissements de terrain, les vagues de froid et les ouragans, qui sont bien sûr tous d’une intensité et d’une fréquence jamais vues. Nous devons alors faire un acte de foi, car les gaz à effets de serre sont pour nous des choses mal connues et dont la réalité n’est pas établie, car nous ignorons de quelle manière et dans quelle mesure ils contribuent aux maux climatiques ou météorologiques réels ou présumés, car nous pouvons seulement faire des suppositions sur la manière dont ces gaz pourraient être responsables de tous ces maux, actuels ou à venir. L’acte de foi attendu de nous est encore plus grand quand les experts et les autorités climatiques prétendent que le moindre de nos actes peut faire la différence, en bien ou en mal, en ce qui concerne le salut ou la perdition de l’humanité et de la planète ; et prophétisent des famines, la montée des océans qui inonderont les zones habitées et habitables, la migration d’une importante partie de la population mondiale, et des pandémies. Tout ça parce que nous osons, entre autres, avoir une voiture à essence, prendre une douche à l’eau chaude, chauffer suffisamment nos logements l’hiver et manger de la viande !

De tels actes de foi sont ce qui ouvre la porte aux abus de pouvoir des autorités climatiques, politiques et économiques. Puisqu’il n’est pas possible de contrôler directement la propagation des gaz à effet de serre une fois qu’ils sont dans l’atmosphère, il faut plutôt exercer un contrôle sur l’ensemble des producteurs directs ou indirects des gaz à effets de serre, c’est-à-dire nous. Le pouvoir qui en résulte pour les principaux concernés rend raisonnable de supposer que l’importance grandissante qu’on accorde aux émissions des gaz à effet de serre et aux changements climatiques n’est vraisemblablement pas fondée sur des découvertes scientifiques, et que des facteurs politiques et idéologiques peuvent y jouer un rôle considérable. Et même si toute cette histoire de gaz à effet de serre et de changements climatiques était fondée scientifiquement, même si toutes les calamités annoncées devaient s’abattre sur nous, il faudrait faire preuve de beaucoup de prudence, et ne pas ajouter des calamités politiques aux calamités climatiques, ou ne pas substituer aux secondes les premières : une société démocratique n’est pas une exploitation agricole industrielle et les citoyens ne sont pas du bétail ou de la volaille dont on peut restreindre les déplacements et qu’on peut nourrir avec de la moulée sans de graves conséquences sociales et politiques. L’organisation de la société et de la vie des individus ne peut pas, sans graves conséquences pour la démocratie, être contrôlée par les autorités politiques et climatiques qui détiennent la seule parole permise sur les changements climatiques contre lesquels il faudrait protéger coûte que coûte l’humanité, et sur l’autel desquels il faudrait sacrifier les individus, les citoyens et la démocratie.

À moins qu’on prenne des précautions pour limiter le champ d’action de la climatologie, pour empêcher son instrumentalisation politique, bureaucratique et économique, pour la chasser de la place publique et des institutions politiques et bureaucratiques, et pour la remettre à sa place (dans les centres de recherche et dans les facultés de sciences), cette spécialisation scientifique constitue un danger pour la démocratie, et aussi pour le bonheur des individus.