Opération Warp Speed pour la formation des professionnels de la santé en Ontario

Le gouvernement ontarien a annoncé dernièrement son intention d’accélérer la formation des professionnels de la santé dans l’espoir de remédier à la pénurie de personnel dans le réseau public de santé et au surmenage qui y sévit. Alors que le problème existe en Ontario depuis des années ou même des décennies (comme au Québec et probablement dans d’autres provinces canadiennes) et que le gouvernement n’a pris aucune mesure sérieuse pour remédier à la situation, et a vraisemblablement adopté des politiques de santé qui ont aggravé la situation, voilà que les politiciens et les bureaucrates se décident, mais en faisant une autre proposition qui, vraisemblablement, continuera de détruire le réseau public de santé, car on ne peut pas accélérer la formation des professionnels de la santé comme on accélère la production de boîtes de conserve, en accélérant la chaîne de production. Ou, si cela s’avérait possible, cela aurait de graves conséquences sur la compétence et les connaissances des nouveaux professionnels de la santé. C’est pourquoi le Dr Byram Bridle, qui a réagi rapidement à cette annonce dans un article intitulé « Warp Speed Training of Medical Professionals », a décidé de comparer cette politique éducative accélérée au programme Warp Speed du gouvernement américain, dans le cadre duquel les fameux vaccins contre la COVID-19 ont pu être conçus et approuvés de manière accélérée, afin d’être injectés à toute allure à toute la population, avec les résultats qu’on connaît. Ce qui laisse entendre que le travail des nouveaux professionnels de la santé formée de cette manière sera aussi efficace et sûr que ces vaccins.

Le Dr Bridle résume en trois points cette annonce informelle, que devra préciser des annonces gouvernementales plus officielles :

  1. Des étudiants plus jeunes et moins matures pourront s’inscrire à la faculté de médecine.
  2. La durée des programmes de formation en médecine et en sciences infirmières sera réduite.
  3. La durée des résidences sera elle aussi réduite.

Comme le Dr Bridle, je trouve que cette annonce est préoccupante, surtout étant donné le délire sanitaire qui a commencé en 2020, qui n’est pas encore terminé, qui pourrait s’intensifier à nouveau, et auquel les médecins et les autres professionnels de la santé participent activement. Il est à craindre que les étudiants subiront un véritable gavage intellectuel, qu’on bâclera plusieurs aspects de leur formation, et qu’ils n’auront pas le temps de se faire la main pendant leur résidence. Si bien que les malades ontariens auront souvent la chance d’être soignés par des chiens savants bien dressés qui n’auront pas digéré ce qu’on leur aura enseigné, et qui ressentiront le besoin d’appliquer les protocoles médicaux mis en place par les autorités sanitaires, lesquels les dispenseront de faire preuve de faire preuve de jugement et d’esprit critique dans l’exercice de leur profession.

Outre le fait que cela réduira les dépenses liées à la formation des professionnels de la santé dans un contexte où les finances du gouvernement ontarien ont été mises à mal par les décisions autoritaires et aberrantes du gouvernement, les autorités sanitaires et politiques s’accommoderaient fort bien de professionnels de la santé encore moins compétents et encore mieux dressés, c’est-à-dire de simples exécutants qui répéteraient et qui feraient encore plus docilement ce qu’on leur demanderait de dire et de faire.

Il est douteux qu’avec une population vieillissante et donc de plus en plus en mauvaise santé, on parvienne à désengorger le système de santé grâce à ces exécutants. Le risque accru d’erreurs médicales dû à ce personnel soignant moins compétent peut augmenter le nombre de malades hospitalisés, soit que les traitements donnés (ou l’absence de traitement) n’améliorent pas l’état de santé des patients, soit qu’ils aggravent les maladies. En fait, la seule manière dont ce nouvel arrivage de professionnels de la santé pourrait permettre de désengorger le système de santé, c’est si les erreurs médicales commises, dues ou non à l’application d’un protocole médical imposé par les autorités sanitaires, étaient assez graves pour libérer rapidement des lits hospitaliers en envoyant de manière expéditive les malades au cimetière ou à l’incinérateur. Dans un cas comme dans l’autre, les autorités sanitaires et aussi politiques, dont le cynisme n’est plus à prouver, seraient capables d’attribuer les hospitalisations ou les décès qui résulteraient de ces erreurs à un quelconque agent pathogène, d’en conclure qu’il est impératif de déclarer l’état d’urgence sanitaire sous prétexte de protéger la population, et de s’accorder à eux-mêmes des pouvoirs exceptionnels pour une période indéterminée. Comme c’est commode ! D’autant plus que ces nouveaux professionnels de la santé formés à la va-vite et à rabais seront encore plus disposés à soutenir de leur autorité les politiques de confinement qui dégradent la santé de la population, qui rendent certaines personnes malades ou plus malades, et qui parfois accélèrent leur décès.

Regardons la situation en face : en Ontario comme dans les autre provinces canadiennes et sans doute d’autres pays occidentaux, le système de santé a été à ce point dégradé par des décennies d’incompétence et de négligence de la part des autorités politiques et bureaucratiques, qu’il n’existe de pas de solutions rapides et simples à ce problème. Et il est fort douteux que de véritables solutions puissent provenir précisément de la classe de personnes qui est en grande partie responsable de la décomposition du système de santé. Aussi bien espérer que la paix dans le monde sera rétablie par l’OTAN et ses copains du complexe militaro-industriel !

Espérons que les autres provinces canadiennes n’imiteront pas l’Ontario. Espérons que le Québec agira comme la société distincte qu’il prétend d’être, au lieu de faire comme ses voisins.


Quelques jours après la publication de son article sur Substack, le Dr Byram Bridle a été interviewé par Rebel News.