Manifestations cliniques inhabituelles des vaccins au Québec

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publie des données sur la vaccination contre la COVID-19. Ces données portent à la fois sur l’avancement de la campagne de vaccination et sur le suivi des manifestations cliniques inhabituelles, c’est-à-dire des effets secondaires possibles des vaccins. Ce sont ces dernières données qui m’intéressent. Malheureusement les données sur la campagne de vaccination sont beaucoup plus détaillées que celles sur les manifestations cliniques inhabituelles : ce sont d’elles dont sont friands les autorités politiques et sanitaires et les médias. Car la question des effets secondaires des vaccins serait réglée depuis longtemps : il aurait été prouvé scientifiquement – à partir des résultats obtenus par les sociétés pharmaceutiques et qui proviennent des premières phases des essais cliniques aussi réalisés par les sociétés cliniques dans le but d’obtenir les autorisations d’utilisation d’urgence qui leur permettent d’empocher des milliards de dollars – que les vaccins sont « sécuritaires ». Sinon on ne les aurait jamais approuvés, voilà. Mais il faut quand même assurer une veille des manifestations inhabituelles, par mesure de précaution et pour garder la confiance du public, dont a l’impression que c’est une simple formalité. Si bien qu’en plus des quatre tableaux consacrés au nombre de doses de vaccin administrées chaque jour et à l’évolution de la couverture vaccinale, on nous présente aussi un document détaillé d’une quinzaine de pages mis à jour une fois par semaine, où on met à la disposition du public toutes sortes d’informations sur l’avancement de la vaccination en fonction des régions, du sexe, des groupes d’âge, des corps d’emploi dans les établissements du réseau de la santé, des maladies chroniques et des différents vaccins administrés – ce à quoi travaillent 14 personnes sur une base régulière, pour nous fournir des données qui n’ont aucune pertinence et utilité scientifiques. C’est décevant pour un centre de recherche scientifique.

Quant aux manifestations cliniques inhabituelles (MCI), dont l’étude pourrait certainement être plus pertinente et plus utile, nous devons nous contenter de deux tableaux sommaires où les données sont organisées par vaccin, par type de MCI et par gravité, sans que des données plus détaillées soient disponibles, et encore moins les données brutes.

(En date du 4 juin 2021.)

Il faut donc se fier aux personnes qui ont compilé et organisé ces données, comme on voudrait que nous nous fiions aux données fournies par les sociétés pharmaceutiques. La Santé publique et aussi l’INSPQ faisant la promotion de la solution vaccinale au même titre que ces compagnies, les données qu’elles rendent publiques sont donc sujettes à caution.

Et même si ces données étaient justes et représentatives de la situation, elles ne permettraient pas à une personne sceptique ou hésitante d’évaluer le rapport des bénéfices et des risques de la vaccination, pour elles ou pour les autres, car la fréquence et la gravité des MCI et de la COVID-19 peuvent varier considérablement en fonction de l’âge des personnes et de leur état de santé, par exemple. Ce sont des informations qui ne sont pas disponibles.

Ensuite la séparation entre MCI sans gravité et MCI est discutable et simpliste. On ne définit pas ce qu’est une MCI sans gravité, sauf par la négative. Une MCI est considérée sans gravité quand elle n’est pas déclarée grave, soit quand on n’est pas hospitalisé pendant au moins 24 heures, menacé de mort, n’a pas de séquelles ou ne meure pas. Voilà qui revient sans doute à minimiser la gravité d’un grand nombre de MCI qui, sans être graves au sens où on l’entend ici, ne sont certainement pas sans gravité. Selon ce classement, deux incidents qui ont impliqué des personnes appartenant à mon entourage élargi et qui se sont produits dans les jours suivants l’injection d’une première dose de vaccin devraient être considérés comme des MCI sans gravité, puisqu’aucune de ces personnes n’a été hospitalisée, n’a décédé, n’a failli mourir ou n’a eu des séquelles (pour l’instant, d’après ce qu’on en sait) :

  • état s’approchant de l’inconscience, avec délire et forte fièvre, avant de retrouver ses esprits environ 48 heures plus tard ;

  • perte de conscience due à des troubles de rythme cardiaque et nécessité d’aller se faire donner un choc électrique à l’hôpital pour résoudre le problème.

D’ailleurs, il n’est même pas certains que ces deux MCI aient été déclarées et comptabilisées, ce qu’on devrait pourtant faire systématiquement même si le rapport de cause à effet n’est pas établi, puisqu’on parle justement de MCI pour signaler que ce rapport n’a pas été établi, contrairement aux effets secondaires. Ce qui me fait douter, c’est qu’il n’y a pas d’entrées pour les troubles cardiaques et la perte de conscience, mais il se peut qu’on ait mis ces MCI dans la grande catégorie « autres MCI », qui représente pourtant 21 % de tous les incidents déclarés pour un taux de 14,2 pour 100 000 personnes vaccinées, ce qui fait d’elle la deuxième catégorie la plus fréquente, après les réactions locales au site d’injection. Et on ne saurait se contenter de la note sur ce type de MCI qui suit le tableau :

« Les autres MCI sont celles qui ne peuvent être classées dans un type de MCI spécifique, mais qui ont été considérées importantes dans le cadre de la surveillance. On retrouve par exemple dans cette catégorie des déclarations pour céphalées importantes et fatigue intense. »

Pourquoi ne pas avoir organisé en quelques catégories les MCI les plus fréquentes qu’on a classées pêle-mêle dans le groupe « autres MCI », ce qui revient en fait à ne pas les classer et à rendre une partie des informations publiées confuses et inutilisables ?

Une autre bizarrerie est l’absence d’entrées distinctes pour les décès, qu’on considère comme des MCI graves, si bien qu’il n’est pas possible de faire la différence entre les hospitalisations de plus de 24 heures et un décès. Il faudrait donc une catégorie « MCI fatales », comme cela existe dans les données disponibles en Angleterre, par exemple, et ce qui n’implique pas que la preuve a été faite que le vaccin est la cause du décès, ce qui devrait éliminer toute hésitation à les déclarer. Car de tels décès se produisent bien, par exemple celui d’une connaissance d’un de mes amis, un quarantenaire foudroyé par un arrêt cardiaque le lendemain de l’injection d’une première dose de vaccin. Soit l’incident a été classé dans la catégorie « MCI graves » et n’apparaît pas clairement dans les données publiées par l’INSPQ ; soit il n’a pas été déclaré comme un MCI grave sous prétexte qu’on ne peut pas savoir si c’est vraiment le vaccin qui a causé cet arrêt cardiaque, ce qui n’a rien à avoir, puisqu’encore une fois, la déclaration d’un MCI n’exige pas l’établissement de ce lien causal, lequel il sera seulement possible d’établir avec une certaine vraisemblance (le lien causal certain ne pouvant pas exister en phamacologie) en faisant la comparaison de la fréquence du même type d’incidents en temps normal, chez des personnes qui n’ont pas reçu ces vaccins. En effet, l’INSPQ écrit dans une note que « Les données issues de cette surveillance ne permettent pas d’établir une relation causale entre le vaccin et les MCI, mais permettent de générer des alertes si nécessaire ». Mais encore faut-il que les données disponibles soient obtenues et organisées adéquatement pour déclarer ces alertes. Et il en va aussi de la confiance du public et du consentement éclairé à obtenir des personnes qui se font vacciner.

Après 15 mois de « pandémie », je ne connais personne qui est décédé de la COVID-19, qui a été hospitalisé à cause d’elle, ou même qui a eu des symptômes modérés. Tout ce que j’ai vu dans mon entourage élargi, ce sont des « cas asymptomatiques » et, plus rarement, des symptômes faibles et de courte durée. Et ayant posé la même question à plusieurs personnes, je ne suis pas le seul à être dans cette situation. Par conséquent, il serait important qu’on apporte des correctifs à la manière dont sont organisées et présentées les données sur les MCI pour que nous puissions nous faire une idée juste des risques de la vaccination, qui surpassent peut-être les risques liés au virus pour plusieurs d’entre nous. Pour l’instant, les données fournies par l’INSPQ sont tout à fait inutilisables à cette fin, et c’est une mauvaise farce que de parler de consentement éclairé chez les personnes qui se font vacciner.

Venons-en à la manière de déclarer les MCI :

« Dans le cadre de la surveillance passive pour la campagne de vaccination contre la COVID-19, les professionnels de la santé signalent les MCI aux Directions de santé publique (DSPu) qui valident les informations reçues et les saisissent dans le système d’information. »

Ce qui veut dire que l’on ne suit pas les personnes vaccinées, mais qu’on attend passivement que les professionnels de la santé déclarent spontanément les MCI. Ce qui mène généralement à une forte sous-déclaration. Dans le cas des vaccins, les MCI non déclarées représenteraient entre 97 % et 99 % des MCI selon des estimations qu’on trouve dans la littérature scientifique. (Surya Arby, « Introduction à la pharmacovigilance », Réunion publique n°6 du Comité scientifique indépendant de Réinfocovid.)

D’après la directive DGSP-007 du ministère de la Santé et des Services sociaux sur la déclaration des MCI graves à la suite de la vaccination contre la COVID-19, les mesures à implanter sont les suivantes :

  • Déclarer les manifestations cliniques inhabituelles, temporellement associées à une vaccination et pour laquelle on soupçonne un lien avec le vaccin et qui aurait :

    • nécessité une consultation médicale ou une hospitalisation ;

    • entraîné une incapacité permanente ;

    • menacé la vie d’un patient (ex.:choc anaphylactique, anaphylaxie) ;

    • été suivi d’un décès.

  • Pourront également être déclarées, les manifestations cliniques déjà connues si leur sévérité ou leur durée sont plus importantes que prévu.

Ce qui veut dire que ne seront pas déclarées les MCI graves que les professionnels de la santé ne jugeront pas temporellement associées à la vaccination et pour lesquelles ils ne soupçonnent pas de lien causal avec le vaccin. On ne cesse de répéter depuis des mois à ces professionnels de la santé, comme à toute la population, que les vaccins sont sécuritaires, alors que c’est justement ce qu’il faudrait démontrer par la pharmacovigilance. Si la promotion de la sécurité des vaccins a exercé une forte influence sur nos médecins, il est à craindre qu’ils écartent arbitrairement des MCI comme étant non liées aux vaccins, surtout si elles ne se produisent pas immédiatement après l’injection d’une dose, mais quelques jours, quelques semaines, quelques mois ou même quelques années après. Comme le signale Surya Arby (en citant un article sur la pharmacovigilance des vaccins) dans la vidéo à laquelle j’ai fait référence plus haut : « […] une fois administré, le vaccin déclenche une cascade d’événements immunologiques qui perdurent malgré l’absence de ré-administration. » Ce n’est pas comme si les médecins pouvaient constater l’apparition, la disparation et la réapparition des MCI quand on administre, arrête d’administrer et recommence à administrer des vaccins. Ça peut marcher pour des médicaments, mais certainement pas pour des vaccins, sauf peut-être si on prévoit injecter régulièrement à la population des doses de rappel. D’où l’importance de déclarer toutes les MCI, sans présumer ou non d’un lien causal avec un vaccin, lequel ne pourra peut-être établi que par une étude statistique comparative de la fréquence des MCI déclarées pour les personnes vaccinées et les personnes non vaccinées

Alors je pose cette question : est-ce là un protocole de déclaration des MCI qui convient à des vaccins expérimentaux ? Comment fera-t-on pour atteindre l’objectif de cette directive, qui est de « rehausser la vigie des problématiques pouvant être reliées à la sécurité des vaccins et de permettre qu’une enquête épidémiologique puisse être débutée le plus rapidement possible le cas échéant. » Ne risque-t-on de ne même pas disposer des données nécessaires pour tirer la sonnette d’alarme rapidement, et encore moins pour faire cette enquête épidémiologique ?

Il est vrai que le gouvernement se propose de mener une étude sur des personnes vaccinées.

(« Vaccination contre la COVID-19 », site du gouvernement du Québec.)

Sauf erreur, cette annonce est apparue assez tardivement sur le site du gouvernement. Je dirais en mai, alors que la campagne de vaccination était déjà bien entamée. Quoi qu’il en soit, on ignore presque tout du protocole de recherche, à part le fait que la période d’observation maximale semble avoir été fixée à 7 jours, ce qui est une mauvaise farce compte tenu qu’il est notoire que les vaccins, à plus forte raison quand ils sont expérimentaux, sont susceptibles d’avoir des effets à moyen et à long terme. Et même en supposant que ces recherches seraient faites dans les règles de l’art, les résultats viendraient trop tard, compte tenu qu’on continue à vacciner à vitesse grand V la population québécoise.


Alors, avez-vous confiance ? Pas moi.