Manque d’imagination chez les gens normaux, les résistants et les oligarques

Les gens normaux – les « normies », comme on dit en anglais » – souffrent d’un grave manque d’imagination. Non seulement ils ont de la difficulté à concevoir concrètement que le monde dans lequel nous vivons connaît des transformations dramatiques, mais ils ont aussi beaucoup de difficulté à les reconnaître pour ce qu’elles sont même quand elles se produisent ou après qu’elles se sont produites. Ils ne voient pas et ne veulent pas voir plus loin que le bout de leur nez, et ils ne perçoivent du monde que ce que les autorités, les experts reconnus et les journalistes à l’emploi des grands médias leur décrivent comme étant la réalité. S’il est vrai qu’ils manquent de réalisme, ce n’est pas par excès ou dérèglement de l’imagination, mais en raison d’une importante carence en imagination. Ce ne sont pas eux qui s’imaginent des choses, ce sont leurs maîtres à penser qui imaginent des choses pour eux. Leur esprit est tellement passif que, quand la « réalité » imposée dogmatiquement par ces maîtres est remise en question par quelques rayons de lumière qui finissent par s’infiltrer, ils ne voient rien d’autre que ce qui se présente immédiatement à eux, sont incapables de faire des liens, n’envisagent que ce qu’on leur dit d’envisager, et donc n’envisagent pas que tout ce beau monde leur raconte peut-être des sornettes et – par malveillance, soif de pouvoir, folie ou bêtise – leur nuit activement. Puisque la résistance exige une grande lucidité à propos de ce qui se passe, ainsi qu’une bonne capacité d’anticipation, il n’est pas étonnant que les gens normaux ne résistent pas, accusent leurs concitoyens qui résistent d’être des complotistes, et deviennent même des collaborateurs. Confinés intellectuellement et moralement comme ils le sont, ils ne peuvent pas s’imaginer que les autorités politiques, bureaucratiques, économiques, sanitaires, climatiques et économiques nous conduisent à la servitude et à la misère, et ils s’efforcent autant que possible de vaquer tranquillement à leurs occupations, en espérant que tout ira pour le mieux, que la situation finira par s’arranger et que ces autorités, qui voudraient notre bien et qui seraient très compétentes, nous tirerons d’affaires, d’une manière ou d’une autre – le tout en se gardant bien d’imaginer concrètement et même de manière générale quels sont les effets des décisions et des actions de ces autorités, et de quelles motivations ils découlent.

On pourrait penser que, pour leur part, ceux qu’on traite de complotistes et qui sont en fait des opposants, des dissidents ou des résistants, ne manquent pas d’imagination et en ont parfois trop. Il est vrai qu’il leur arrive de se laisser emporter par leur imagination, qu’ils fassent des associations hâtives ou qu’ils sautent rapidement aux conclusions. Plusieurs d’entre eux sont conscients de ce problème et soupçonnent les propagandistes de tendre des « pièges à complotistes », en stimulant leur imagination et en faisant des mises en scène pour qu’elle s’emballe follement. Il n’empêche que ces personnes ayant une imagination plus active, elles y voient plus clair que les gens normaux et sont davantage en mesure d’anticiper et de résister, surtout quand elles ont un rapport critique à leur imagination, à propos de ce qui est en train de se passer et de ce qui pourrait se passer plus tard. Pour elles, il est vraisemblable que les autorités politiques, bureaucratiques, économiques, sanitaires, climatiques et économiques renforcent leur contrôle sur nous, nous appauvrissent considérablement et continuent d’écraser ou d’ostraciser ceux qui osent protester ou s’opposer, ou qui refusent seulement d’obéir, notamment en implantant l’identité numérique de la monnaie numérique de banque centrale, qui pourraient être utilisées pour surveiller et contrôler nos déplacements et nos transactions financières et pour nous imposer une réglementation sanitaire, climatique et idéologique omniprésente et pointilleuse. Ce qu’on a fait aux personnes non-vaccinés grâce au passeport vaccinal et aux personnes qui ont participé ou soutenu financièrement le « Freedom Convoy » ne serait alors qu’un avant-goût de ce qui nous attend peut-être. Car les opposants, les dissidents et les résistants savent de quoi sont capables ceux qui s’efforcent de devenir de plus en plus nos maîtres, et ils anticipent les conséquences des manigances faites à l’Organisation mondiale de la Santé et dans le cadre des congrès internationaux sur les changements climatiques. Et ils sont capables de concevoir les mesures de guerre qu’on cherchera peut-être à nous imposer, et la répression à laquelle on pourrait avoir recours, dans un contexte où les inégalités sociales et économiques s’agrandissent et entraîneront des troubles, et où l’affrontement de plus en plus direct des pays occidentaux avec la Russie et la Chine aura pour effet qu’on voudra garder la population mobilisée, malgré les souffrances qu’elle endure, en vain.

Par contre, les opposants, les dissidents et les résistants ont généralement moins d’imagination quand il s’agit de concevoir et de mettre en œuvre des moyens de résistance ; ce qui implique, du même coup, qu’ils manquent aussi d’imagination quand il s’agit d’imaginer dans toute son ampleur la crise civilisationnelle qui est en train de se produire, et toutes les conséquences qu’elle est susceptible d’avoir sur leur vie. Mettons que les différents paliers de gouvernement et les grandes corporations occidentales, plus ou moins subordonnés ou associés à des organismes supranationaux comme l’Organisation mondiale de la Santé, prennent sous leur contrôle la quasi-totalité de la société et de l’économie, tout ça alors que les riches deviennent encore plus démesurément riches, et que les autres s’appauvrissent et, dans certains cas, connaissent la misère. Certains résistants, pour se mettre à l’abri des maux qui en résulteraient, envisagent de constituer des structures parallèles d’échange de biens et de services, ou de former de petites communautés agricoles autosuffisantes dans des campagnes éloignées des villes. Quelle que soit la solution particulière envisagée, l’idée générale est la même : sortir du « système », se soustraire au pouvoir des autorités politiques, bureaucratiques, sanitaires, climatiques et économiques, et devenir aussi indépendants de tout ce qui est contrôlé par elles. Comme si ces autorités n’allaient pas justement user de leur pouvoir démesuré pour empêcher ces structures de résistance de se former et de durer ! Comme si elles n’avaient pas à leur disposition les moyens policiers, militaires, économiques et technologiques de nous imposer leur volonté, et ce, où que nous soyons ! Comme si elles allaient tolérer une économie parallèle ou clandestine qui constitue un défi à leur pouvoir ! Comme si elles ne pouvaient pas élaborer de nouvelles réglementations pour interdire ces structures de résistance, les rendre ruineuses ou nous priver de ce qui est nécessaire pour les constituer ! Comme si nous pouvions facilement trouver, à l’extérieur du « système » de plus en plus autoritaire et totalitaire, ce qu’il faut pour nous nourrir, pour nous vêtir, pour nous éclairer, pour nous chauffer, pour nous loger, pour nous soigner, entre autres ! Comme si ces autorités assoiffées de pouvoir et d’argent allaient nous laisser utiliser les terrains vacants des villes pour faire des potagers et élever des poules, ou pratiquer à la campagne des formes d’agriculture incompatibles avec la dernière mouture des normes agroalimentaires, sanitaires, climatiques et économiques ! Comme si les terrains cultivables, dans les villes et dans les campagnes, n’étaient pas trop rares ! Comme si les personnes appauvries, misérables et affamées allaient respecter la propriété de ceux qui ont réussi à subvenir à leurs propres besoins, et n’allaient pas s’organiser en bandes de brigands pour s’approprier de force ce dont ils ont besoin, dans les villes comme dans les campagnes ! Etc.

Bref, les résistants n’imaginent souvent qu’une partie des maux qui doivent résulter des sales coups que sont en train de nous faire ou de nous préparer les autorités politiques, bureaucratiques, sanitaires, climatiques et économiques. Leur imagination s’arrête en chemin quand ils croient avoir trouvé une solution qu’ils aiment ou quand la situation désastreuse et suffocante qu’ils s’efforcent d’imaginer provoque chez eux un blocage intellectuel et émotif. Nous pouvons même nous demander si ceux qui s’efforcent de devenir toujours plus nos maîtres n’ont pas intérêt à répandre et à encourager ces formes de résistance inefficaces, qui dispensent les résistants de chercher d’autres manières plus efficaces de résister ou les dissuadent de s’opposer directement à ces maîtres. C’est pourquoi il est important de savoir ce qui ne marche pas pour nous sortir des beaux draps dans lesquels nous nous trouvons, et pour imaginer de manière plus complète tous les maux qui se préparent et des moyens de résistance plus efficaces.

En ce qui concerne les autorités politiques, bureaucratiques, sanitaires, climatiques et économiques auxquelles s’opposent les résistants, il est indéniable qu’elles font preuve d’une certaine imagination dans l’invention et la mise en scène des maux horribles qui nous menaceraient, et dans la prévision de nos réactions. Ce n’est pas une petite affaire de nous manipuler grâce à ces chimères, afin de nous faire renoncer à nos droits, à nos libertés et à une certaine sécurité et aisance financières. Toutefois, ces autorités – qui se croient bien malines – manquent d’imagination quand il s’agit d’envisager toutes les conséquences de leurs manigances, qu’elles tendent à sous-estimer, pour supposer automatiquement dans l’avenir qu’elles préparent l’existence des conditions de leur domination sur nous, lesquelles elles sont pourtant en train de détruire. Car à force de nous imposer des sanctions économiques et des mesures d’austérité, sous prétexte de nous protéger contre les virus, de sauver le climat, de soutenir l’Ukraine, de vaincre la Russie, le tout en ne suivant pas les mêmes règles que nous et en se moquant ouvertement de nous, l’ordre social, politique, bureaucratique et économique qui permet leur domination pourrait bien se dissoudre. Les élites démesurément riches et leurs valets semblent s’imaginer que nous serons les seuls à être affectés, et qu’eux, ils pourront continuer à vivre comme avant, ou mieux qu’avant ; semblent ne pas être capables de s’imaginer qu’il ne leur sera pas facile de conserver assez d’ordre pour ne pas être inquiétés, dans leur propriété et leur intégrité physique ; et semblent refuser d’envisager qu’ils ne pourront pas simplement se cacher sur des îles ou dans d’immenses bunkers, sans que des groupes de personnes bien informées, bien décidées et bien équipées les y traquent. Car s’ils étaient capables d’imaginer qu’ils ne sont pas à l’abri des troubles à venir, ils agiraient vraisemblablement autrement qu’ils ne le font actuellement, soit en ne faisant rien pour aggraver ces maux, soit en essayant de les combattre. Comme si les populations occidentales, ruinées et appauvries allaient sagement continuer de reconnaître et de respecter le droit de propriété des oligarques et des grandes corporations sur presque tout ce qui les entoure et sur ce dont ils ont besoin pour subsister ! Comme si une partie d’entre elles n’allait pas s’accaparer par la force ce dont elle a besoin ! Comme si ces puissants oligarques et les gestionnaires de ces grandes corporations n’allaient pas devenir des cibles de choix dans ces temps de troubles ou même de guerre civile, par eux-mêmes fomentés ! Comme si les forces policières et militaires dont dépendent leur sécurité et leur puissance, et qu’ils voudraient utiliser contre nous, n’allaient pas finir par se retourner contre eux, non pas pour nous défendre et nous libérer, mais pour user pour leur propre compte de la force dont elles disposent !

Nous pourrions nous réjouir des mauvaises surprises qui attendent les puissants oligarques s’ils persistent dans la même direction. Mais ce serait là une bien piètre consolation, qui consisterait à les voir tomber dans l’abîme en même temps que nous.