L’Europe et l’Occident en phase terminale

Dans cette vidéo « live », Alexander Mercouris et Gonzalo Lira discutent des particularités de la crise économique que connaissent les pays occidentaux actuellement. Puisqu’il s’agit d’une dépression inflationniste que continuent d’aggraver les problèmes d’approvisionnement en énergie et en engrais et la diminution de la production agricole, des ajustements comme la hausse des taux d’intérêt – devant réduire la demande et diminuer l’inflation – ne sauraient suffire pour maîtriser la situation économique ou l’empêcher de dégénérer, d’autant plus que cette situation est l’aboutissement de mauvaises politiques économiques, énergétiques et alimentaires adoptées au cours des dernières décennies. Ce qui est étonnant, ce n’est pas que l’économie des pays occidentaux – surtout celle des pays européens – soit en train de s’effondrer, mais que cela ne soit pas arrivé plus tôt. Car on ne peut pas « imprimer » de l’argent indéfiniment, et fragiliser la production et l’approvisionnement en énergie et en nourriture.

Les leaders occidentaux ne font rien pour essayer de contrôler la situation. Ils se contentent de dire que tout ça, c’est la faute des méchants Russes ; ou que nous devons nous résigner à la destruction de nos conditions de vie pour ne pas céder face aux Russes et ne pas laisser tomber les Ukrainiens. Tout ce que ces leaders pourraient faire, s’ils n’étaient pas pris d’hystérie quand il est question de la Russie, ce serait de mettre fin aux sanctions économiques contre la Russie, qui en réalité sont des sanctions économiques contre les populations occidentales. Mais cela leur est politiquement impossible, puisqu’ils perdraient alors la face et s’attireraient les foudres des autres leaders occidentaux qui persisteraient coûte que coûte dans l’erreur et auxquels ils se sentent plus redevables qu’à nous, qui les avons pourtant élus et qu’ils sont censés représenter.

Nous pouvons d’ailleurs nous demander, avec Alexander Mercouris et Gonzalo Lira, si le point de non-retour a été franchi depuis déjà assez longtemps. Les dégâts immenses causés aux économies occidentales depuis le début des sanctions économiques contre la Russie, et aussi depuis l’adoption de politiques de confinement, ne disparaîtraient comme par enchantement quand nos gouvernements lèveraient ces sanctions et reprendraient leurs importations de pétrole, de gaz naturel et d’engrais en provenance de la Russie. Puis si nos gouvernements, ne pouvant plus nier les effets dévastateurs de ces sanctions pour les pays occidentaux, se ravisaient dans quelques mois et essayaient de faire un rapprochement avec la Russie en levant les sanctions économiques, il est douteux que les Russes aient envie de refaire des affaires avec les pays occidentaux, comme si rien ne s’était passé et comme si ces derniers étaient des partenaires économiques fiables qui ne leur avaient pas déclaré la guerre grâce à ces sanctions.

L’effondrement économique des pays européens et des autres occidentaux devient alors de plus en plus vraisemblable. Il faut nous préparer mentalement et moralement à ce qui pourrait se produire : pauvreté, misère, criminalité et autoritarisme, par exemple. Car c’est probablement aussi un effondrement civilisationnel qui est en train de se produire, d’après la dégénérescence intellectuelle et morale et la folie ambiante que nous pouvons observer. Pour cette raison, il est peu vraisemblable qu’un vrai leader ou des révolutionnaires sortent de l’ombre à la faveur de cette crise, et prennent le contrôle de la scène politique pour résoudre nos problèmes.

Regardons la situation en face : tout semble indiquer qu’en tant que civilisation, nous sommes en phase terminale. Le comportement des gouvernements et des « citoyens » depuis l’arrivée du virus, depuis le début de l’intervention militaire de la Russie en Ukraine, et aussi durant les huit ans qui ont rendu cette intervention nécessaire, le montre bien. L’Occident n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été. Les gouvernements et les populations des pays non occidentaux s’aperçoivent de cette décadence et agissent en conséquence, ce qui accélère le déclin de l’Occident.