L’inaptitude, l’insouciance et l’irresponsabilité de nos gouvernements
Nous recommander encore une fois de porter un masque dans les lieux publics et de ne pas organiser de grands rassemblements pendant la période des fêtes, dans l’espoir d’éviter d’encombrer encore plus les urgences qui débordent déjà, comme cela arrive tous les hivers, étant donné l’état lamentable du système de santé public, la désertion des travailleurs de la santé malmenés et parfois même exploités et l’excroissance bureaucratique qui détourne l’argent, le temps et l’énergie des soins médicaux :
c’est comme nous demander d’utiliser le moins possible (surtout avec des véhicules lourds) des routes et des ponts délabrés, ainsi que nous obliger à faire des détours, pour ne pas aggraver la situation et ne pas avoir à réparer ces infrastructures routières publiques ;
c’est comme nous demander de travailler encore quelques années avant de prendre notre retraite parce qu’il manquerait de personnel dans certains secteurs importants, et que l’argent pourrait venir à manquer dans les fonds de pension ;
c’est comme nous demander de nous rationner afin de ne pas aggraver les problèmes d’approvisionnement et de ne pas provoquer des pénuries alimentaires ;
c’est comme nous exhorter à faire moins souvent la lessive, à plutôt aérer nos vêtements à l’extérieur, à arrêter de prendre des douches régulièrement, et à diminuer le chauffage à la maison et au travail, pour ne pas aggraver la crise énergétique, pour ne pas exercer des pressions excessives sur le réseau électrique, pour ne pas contribuer à des pannes de courant récurrentes et pour contenir la hausse de nos factures d’électricité ;
c’est comme nous demander de rester à la maison ou de ne pas nous aventurer à l’extérieur le soir ou la nuit, parce que la criminalité serait trop élevée pour les effectifs policiers disponibles, lesquels ne pourraient alors pas assurer notre sécurité ;
c’est comme nous demander d’envoyer de moins en moins souvent les enfants à l’école, et de favoriser le télé-enseignement, puisque les établissements scolaires seraient mal entretenus, mal chauffés, parfois insalubres ou sur le point de s’écrouler, et puisque que les enseignants ne seraient plus assez nombreux ;
etc.
Des gouvernements qui nous disent de telles choses, ou qui pourraient en venir à nous les dire bientôt, montrent leur incompétence et le peu de cas qu’ils font des conditions dans lesquelles nous vivons. Ils se déchargent sur nous de leurs responsabilités. Leur mission première devient alors que nous consentions à renoncer aux services publics et aux avantages qu’ils sont censés nous procurer en échange des taxes et des impôts que nous payons, et qui sont pour une bonne part leur raison d’exister. La solution à tous les problèmes auxquels ils sont confrontés, et qu’ils aggravent ou provoquent souvent eux-mêmes, c’est de nous imposer toutes sortes de privations. Ainsi travaillent-ils assidûment au déclin de nos sociétés, voire à leur démolition contrôlée. L’ère de l’abondance est terminée, comme le disait ce cher Macron.