Les responsabilités du gouvernement et des citoyens

Justin Trudeau, notre premier ministre, vient de nous parler de LA responsabilité du gouvernement. Selon lui, il s’agirait d’empêcher la saturation du système de santé et de protéger la population, en administrant des doses de « vaccin », en « incitant » les Canadiens à se les faire administrer et en imposant des restrictions durant l’hiver, surtout si les Canadiens ne suivent pas les conseils judicieux de leur premier ministre, et refusent de recevoir en assez grand nombre une quatrième dose du nouveau « vaccin » spécialement conçu pour Omicron.

Faut-il en comprendre que, selon Trudeau et ses acolytes, c’est là tout ce que devrait faire notre gouvernement, ou du moins que tout ce dont il pourrait s’occuper devrait être sacrifié ou subordonné à LA responsabilité du gouvernement ? Il semblerait bien que ce soit le cas, si nous en jugeons d’après la manière dont nous avons été gouvernés depuis la première manifestation du virus au Canada, et même depuis un peu plus longtemps. LA responsabilité du gouvernement lui est assurément très commode : elle le dispense de prendre ses autres responsabilités, qui sont alors éclipsées et qui peuvent être ignorées en grande partie, ou prises en compte seulement pour la forme. D’autant plus que LA responsabilité du gouvernement est un moyen de nous imposer LA responsabilité des citoyens, qui consiste à nous faire injecter la nouvelle dose de rappel, et qui devrait elle aussi éclipser nos autres responsabilités. Enfin, il se peut aussi que notre premier ministre – qui n’est pas un génie même s’il se croit très malin et méprise les Canadiens – soit doté d’une cervelle qui ne lui permet pas de considérer plus d’une chose à la fois.

Profitons néanmoins de l’occasion que nous donne Trudeau pour lui rappeler quelques-unes DES responsabilités du gouvernement et quelques-unes DES responsabilités des citoyens.

1. C’est aussi la responsabilité du gouvernement de ne pas traiter les citoyens comme des enfants qui auraient besoin d’être constamment protégés et sermonnés, et d’agir à leur égard comme une maman et un papa surprotecteurs, c’est-à-dire possessifs. Quant aux citoyens, ils ont la responsabilité de ne pas se laisser traiter, sous prétexte de protection, comme des enfants par le gouvernement ou comme sa chose. Les rapports parents-enfants sont incompatibles avec la démocratie en ce que les membres du gouvernement s’émancipent alors du contrôle et de la volonté des citoyens, qui cessent alors d’être citoyens et même des adultes, et qui deviennent des sujets et des mineurs qui ne seraient pas capables de décider ce qui est bon pour eux, individuellement et collectivement, et qui devraient s’en remettre à l’autorité gouvernementale et parentale, en ce qui concerne leur santé et leur sécurité et tant d’autres choses. Toutes les protestations de bons sentiments du gouvernement, qu’elles soient feintes ou sincères, ne changent rien à l’affaire, et font même partie du problème.

2. C’est aussi la responsabilité du gouvernement de ne pas dilapider les fonds publics en achetant à répétition des centaines de millions doses de « vaccin » qui n’empêchent pas d’être infecté par le virus, de le transmettre, d’avoir des complications, de se retrouver à l’hôpital et même de mourir de la COVID, dont l’efficacité – laquelle ? – diminuerait après quelques mois, et qui risqueraient de devenir encore moins efficaces chaque fois qu’apparaîtrait un nouveau variant. Le gouvernement se vante de vouloir le bien de la population en lui offrant gratuitement quelques doses de « vaccin » par année alors que l’argent dépensé ne lui appartient pas et vient des taxes et des impôts que les citoyens paient. Quant aux citoyens, c’est leur responsabilité de surveiller ce que le gouvernement fait des fonds publics et de lui résister quand il essaie de lui refourguer les « vaccins » les plus foireux de l’histoire et fait réaliser d’importants profits aux laboratoires pharmaceutiques.

3. C’est aussi la responsabilité du gouvernement de ne pas autoriser ou tolérer le recours à la censure, à la calomnie et à des sanctions contre les personnes – y compris des médecins et des scientifiques – qui remettent en question la sécurité des « vaccins », puisqu’il en va de la santé de la population, de la confiance d’une partie importante de cette dernière en la science, la médecine, le gouvernement et les institutions publiques, et du débat public qui est une des conditions de la démocratie. Quant aux citoyens, c’est leur responsabilité de s’opposer à ces procédés et à ceux qui les utilisent même s’ils croient que les « vaccins » sont sécuritaires, puisque ce pourrait bientôt être eux qui deviennent la cible de ces procédés pour d’autres raisons, puisque le débat public ne peut exister que si ceux avec qui on est en désaccord peuvent s’exprimer publiquement sans s’exposer à des représailles, puisqu’il faut tirer cette histoire au clair et redonner confiance à tous ceux qui se méfient du gouvernement, qui perdent confiance en les représentants les plus en vue de la science et de la médecine, et qui croient que le gouvernement et les bureaucrates cherchent à leur nuire, ou à tous le moins ne se soucient pas de leur santé.

4. C’est aussi la responsabilité du gouvernement de ne pas diviser les citoyens en faisant passer ceux qui osent critiquer ses recommandations, ses consignes et ses décrets et ne pas s’y conformer pour des personnes immorales, pour de mauvais citoyens, pour des dangers publics, pour des fous qu’on devrait interner dans un institut psychiatrique, pour des criminels qu’il faut punir sévèrement et pour des parias qu’il faut isoler du reste de la société, dans l’espoir de pouvoir gouverner plus facilement, mais en fait en s’exposant à de graves troubles sociaux et politiques s’il persiste sur cette voie. Quant aux citoyens, c’est leur responsabilité de ne pas se laisser manipuler par leurs dirigeants politiques, de ne pas considérer comme des ennemis certains de leurs concitoyens, et de ne pas tolérer qu’on les prive arbitrairement de certains de leurs droits et de leurs libertés, ce qui pourrait se retourner tôt ou tard contre eux, étant donné le précédent qu’on aura créé.

5. C’est aussi la responsabilité du gouvernement de se savoir faillible et de tirer profit de l’opposition politique pour expliquer avec rigueur ses décisions, les examiner, reconnaître qu’il s’est trompé, changer d’idée et se corriger, au lieu d’exiger de tous les partis politiques concurrents et de tous les citoyens qu’ils se rallient au gouvernement et qu’ils obéissent sans même critiquer. Quant aux citoyens, c’est leur responsabilité de ne pas se laisser rallier aveuglément au gouvernement, de ne pas se croire à leur tour infaillibles simplement parce qu’ils sont beaucoup à être du côté des autorités politiques et sanitaires, et de ne pas exiger des autres partis politiques et des autres citoyens qu’ils se rallient de cette manière à ces autorités, ce qui résulterait en la mort de la démocratie et même d’une politique raisonnable.

6. C’est la responsabilité du gouvernement de ne pas nous entraîner dans une grave crise économique et dans une autre guerre mondiale peut-être plus dévastatrice que les deux premières, en raison de politiques énergétiques et alimentaires irréalistes et incompatibles avec la prospérité de la population, de son aversion pour la Russie et dans une moindre mesure la Chine, et de son refus d’accepter la fin de l’hégémonie des États-Unis et de ses alliés ou vassaux. Quant aux citoyens, c’est leur responsabilité de bien comprendre leurs intérêts (qui recoupent ceux de notre pays qu’on dit démocratique) et de les défendre, de réfléchir aux changements qui sont en train de se produire à l’échelle internationale et d’agir en conséquence, de ne pas accepter docilement les sacrifices inutiles, inefficaces et nuisibles qu’exige d’eux le gouvernement, et de ne pas laisser le gouvernement les mener à leur perte sans s’opposer vigoureusement.

Etc.

Si nos dirigeants ne sont pas prêts à prendre leurs responsabilités et s’ils persistent à les ignorer, ils sont indignes d’être à la tête d’un pays qu’on dit démocratique et, s’ils se souciaient de la démocratie et du bonheur de la population, ils devraient démissionner et laisser la place à des politiciens véritablement démocrates. Mais ils ne le feront pas justement parce qu’ils ne se soucient pas vraiment de la démocratie et du bien de la population. C’est là l’essentiel du problème.

En ce qui concerne les citoyens qui ne voudraient pas davantage assumer leurs responsabilités que leurs dirigeants, ils ne méritent pas d’être des citoyens et de vivre dans un pays qu’on dit démocratique. Malheur à eux, puisqu’ils mériteraient peut-être aussi de disparaître, tant ils sont dégénérés ! Et malheur à nous qui les avons comme concitoyens et qui serons vraisemblablement entraînés dans le gouffre avec eux !