La confusion des idées : confiance et foi

Environ une année après la levée de la majorité des mesures soi-disant sanitaires, les experts en santé publique québécois disent s’inquiéter de la perte de confiance dont ils feraient l’objet (Noovo Info, 16 mars 2023). Je suppose que c’est approximativement la même chose dans les autres provinces canadiennes et dans les autres pays occidentaux qui y sont allés à fond dans le délire covidique. Car qu’arriverait-il si un autre méchant virus ou un autre méchant variant apparaissait précisément quand nous n’avons plus entièrement confiance en la Santé publique et quand nous pourrions être disposés à ne pas respecter rigoureusement les consignes salvatrices qu’elle pourrait nous donner ?

Cependant, les experts en santé publique et les bureaucrates de la Santé publique peuvent-ils raisonnablement s’attendre à autre chose après deux années de mesures contraignantes, invasives et arbitraires, qu’ils semblent avoir suspendues à regret, en nous rappelant perpétuellement que le virus est toujours avec nous, que certaines des mesures soi-disant sanitaires pourraient être réimposées, qu’il est toujours recommandé de porter un masque dans les lieux publics et de nous faire vacciner, qu’il est requis de porter un masque quand on a des symptômes d’un syndrome grippal, et qu’il faut nous préparer dès maintenant à la prochaine « pandémie », qui pourrait être bien pire ? Étant donné le déni de démocratie, l’exercice arbitraire du pouvoir, la suspension de nos droits et de nos libertés et la prise de contrôle de notre existence dont ils se sont rendus complices, ils devraient se compter chanceux de ne pas avoir des ennuis plus sérieux qu’une perte de confiance au sein de la population.

Au lieu de soumettre à la critique leur mode de gestion de la « pandémie » et d’en conclure qu’il est mauvais parce qu’il a forcément miné la confiance que nous pouvions avoir en eux, les experts en santé publique du Québec reviennent une fois de plus à la charge à propos de la désinformation et de la mésinformation sur le virus, sur les mesures, sur les vaccins, en reconnaissant seulement que certaines choses auraient pu être faites plus habilement par la Santé publique, notamment en évitant de faire volte-face sur le port du masque et de propager un discours de « fin de pandémie » durant la première phase de la vaccination massive. Autrement dit, les experts continuent de réclamer notre confiance comme si elle leur était due et comme s’il devait nécessairement en résulter de bons effets. Faites-nous confiance ! Voilà qui devrait plutôt nous rendre méfiants.

Rappelons aux experts en santé publique et aux bureaucrates de la Santé publique que la confiance, comme n’importe quel sentiment, n’est pas quelque chose qui se commande. Il ne suffit pas de réclamer la confiance pour l’obtenir, et même l’organisation de campagnes de sensibilisation très coûteuses se montrent généralement inefficaces pour substituer la confiance à la méfiance et alimentent parfois même la méfiance des personnes visées. C’est que la confiance, pour les personnes méfiantes (qui valorisent souvent la méfiance), doit se mériter, est difficile à obtenir et à conserver, est facile à perdre, et encore plus difficile à regagner quand on l’a perdue. Contrairement à ce qui se passe chez les personnes plus naïves (qui dévalorisent souvent la méfiance, notamment en l’appelant complotisme), la confiance est étroitement liée à la méfiance chez les personnes méfiantes. Elles font seulement confiance à des personnes ou à des groupes de personnes quand ils font preuve d’honnêteté, de constance et de cohérence dans leurs paroles et dans leurs actions ; quand ils ont intérêt à agir comme ils disent qu’ils le feront ; quand ils sont capables de reconnaître qu’ils se sont trompés et de corriger leurs erreurs ; quand ils se sont montrés à quelques reprises prêts à se priver d’un avantage et à courir le risque d’avoir des ennuis pour corriger une erreur, pour dévoiler un mensonge, pour informer le public de petites ou de grandes saloperies qu’on lui fait ou qu’on fait à d’autres, et peut-être même pour essayer de les empêcher ; et qui acceptent ou désirent qu’on soumette à un examen critique ce qu’ils disent et font. À l’inverse, ceux qui sont méfiants se méfieront des personnes ou des groupes de personnes qui sont malhonnêtes, inconstants et incohérents dans leurs paroles et dans leurs actions ; qui ont intérêt à agir autrement qu’ils le prétendent ; qui sont incapables de reconnaître qu’ils se sont trompés et de corriger leurs erreurs ; qui ont montré à quelques reprises qu’ils ne sont pas prêts à se priver d’un avantage et à courir le risque d’avoir des ennuis pour corriger une erreur, pour dévoiler un mensonge, pour informer le public de petites ou de grandes saloperies qu’on lui fait ou qu’on fait à d’autres, et peut-être même pour essayer de les empêcher ; et qui refusent qu’on soumette à un examen critique ce qu’ils disent et font. Quant aux personnes pour lesquelles il est difficile de se faire une idée ou pour lesquelles cela n’a pas encore été fait, elles seront considérées avec une méfiance modérée, jusqu’à ce qu’on en sache assez sur leur compte pour les faire passer parmi les personnes dignes ou indignes de confiance, ou indéfiniment s’il n’est pas possible de trancher. À noter qu’il y a de nombreux degrés entre la confiance la plus grande et la méfiance la plus grande, que la confiance accordée est toujours remise en question, tout comme la méfiance, ce qui implique qu’une même personne ou groupe de personnes pourra monter ou descendre sur l’échelle de la méfiance et de la confiance en fonction de l’évolution du jugement qu’on portera sur ses paroles, sur ses actes, sur son intégrité morale, sur sa rigueur intellectuelle et sur sa capacité à accepter les critiques et à se corriger en conséquence.

Ces experts et ces bureaucrates pensent-ils vraiment satisfaire ces critères et être dignes de notre confiance quand ils la réclament ? Montrons-leur qu’ils nous racontent des histoires et qu’ils s’en racontent peut-être aussi.


Les experts de la santé publique sont une espèce de bureaucrates. De prime abord, nous n’avons pas de raisons de leur faire plus confiance qu’aux autres bureaucrates. Le fait qu’ils détiennent pour la plupart des diplômes en médecine ou en science ne change rien à l’affaire : ils sont toujours des bureaucrates, de la même manière que ceux qui détiennent des diplômes en ingénierie, en agronomie, en informatique, en enseignement, en éthique, en science politique, en droit et en communication sont des bureaucrates quand ils occupent des fonctions dans des administrations publiques ou privées, et quand ils font en grande partie du travail de bureau : rencontres de comités, rédaction de procédures, de directives, de rapports et de notes ministérielles, préparation de comptes-rendus de la littérature scientifique et de résumé de l’état des connaissances sur telle chose pour usage au sein de la bureaucratie, élaboration de mesures dites sanitaires à imposer à la population et de stratégies de communication pour obtenir et conserver son adhésion, conception de modèles prédictifs des infections, des hospitalisations et des décès en fonction de cette adhésion, etc. On conviendra, je l’espère, qu’on est très loin de la pratique de la médecine et de la science, qui se fait normalement dans des établissements de santé, dans des laboratoires ou parfois sur le terrain (pour les biologistes, les océanologues, les zoologues et les géologues, par exemple). Nous avons bel et bien affaire à ce qu’on appelait autrefois des ronds-de-cuir.

Donc, les experts en santé publique sont pour l’essentiel des bureaucrates spécialisés dans une discipline bureaucratique qui a peu de rapports avec la médecine et avec la science. Pourquoi leur ferions-nous plus confiance qu’aux autres bureaucrates ? Ne savons-nous pas d’expérience que ce que décident et font les bureaucrates n’est généralement pas déterminé par nos intérêts, et qu’assez souvent ces décisions et ces actions entrent en conflit avec eux ? Les organismes bureaucratiques n’ont-ils pas tendance à se développer, à se transformer et à exister de plus en plus pour leur propre compte, au détriment de nos intérêts ? N’est-il pas notoire que les bureaucrates, de la santé ou d’autre chose, ont tout intérêt à ne pas discuter et à ne pas critiquer, publiquement ou même derrière les portes closes, les grandes orientations décidées par leurs supérieurs immédiats ou en plus haut lieu, même et surtout quand elles ne servent pas l’intérêt public, et donc à appuyer et à justifier plutôt ces grandes orientations, en essayant tout au plus de faire quelques ajustements, s’ils ne veulent pas avoir d’ennuis et s’ils se soucient de la réussite de leur carrière ? N’est-il pas à craindre que, s’ils occupent ces postes et les conservent, c’est justement parce qu’ils sont prêts à jouer le jeu ?

Pour nous faire une idée de ce que peuvent valoir les bureaucrates de la santé, dont plusieurs ont obtenu des diplômes en médecine et ont déjà pratiqué la médecine, considérons la démolition progressive du réseau public de santé au cours des dernières décennies, et dans laquelle ils ont été impliqués de près ou de loin, en faisant ce qu’on leur demande, en la « fermant », en ne comprenant peut-être même pas les implications à long terme de ces politiques de santé, et en collaborant. S’il est vrai que ce ne sont pas les experts en santé publique qui ont été vraisemblablement impliqués, il n’en demeure pas moins que les bureaucrates ne sont pas fiables simplement parce qu’ils sont spécialisés en santé, et que les bureaucrates en santé publique auraient tout de même dû s’opposer vigoureusement il y a longtemps déjà à la dégradation du réseau public de santé qui, nous ont-ils dit depuis 2020, les a obligés à imposer à toute la population des mesures préventives pour éviter l’engorgement des hôpitaux, d’ailleurs engorgés tous les hivers à cause de la grippe saisonnière. Il est vrai que les experts en santé publique du gouvernement y trouvent peut-être leurs comptes, puisque nous aurions eu besoin d’eux précisément quand le réseau public de santé se serait engorgé, et qu’il aurait fallu avoir recours à une « médecine populationnelle » pour donner l’impression qu’on fait quelque chose pour empêcher les gens de tomber malades et pour aider le personnel médical à tenir le coup, en imposant des mesures à toute la population, en traitant les personnes bien-portantes comme des malades, et en imposant une discipline hospitalière à toute la société pendant deux années. On en vient à se dire que cette crise a assurément été profitable à la santé publique, en lui permettant de se faire connaître du grand public, de s’imposer encore plus dans la bureaucratie publique, à l’extérieur du réseau de santé et dans l’ensemble de la société, et de pouvoir bénéficier de budgets et d’effectifs supplémentaires. Cela explique peut-être en partie pourquoi les experts de la santé publique ont eu recours, ici comme ailleurs, à cette invention très commode que sont les cas asymptomatiques de COVID, qui seraient des personnes atteintes de cette maladie sans avoir de symptômes, c’est-à-dire sans être malades – soit qu’ils l’aient fait par calcul conscient et avec mauvaise foi, soit qu’ils l’aient fait en y croyant eux-mêmes, en raison de la convergence de leur bêtise et de leurs intérêts. Et ça serait encore mieux si nous leur faisions tous confiance, car il serait encore plus facile pour les experts en santé publique d’accroître artificiellement le besoin en santé publique. Ils pourraient alors se donner encore plus d’importance et, comme un virus, se répliquer au sein des organismes publics et vivre aux dépens de l’État tout entier.

On pourrait avoir l’impression que ça ne concerne pas les experts en santé publique qui ne sont pas directement à l’emploi du gouvernement, et qui travaillent par exemple dans des universités, au sein d’écoles de santé publique. Mais ils ont eux aussi intérêt à « prêcher pour leur paroisse », ce qu’ils ont fait en intervenant dans les médias pour nous sensibiliser aux respects des consignes de la Santé publique, en approuvant à peu près toujours les mesures soi-disant sanitaires, en allant parfois plus loin que les experts du gouvernement, et en ne remettant jamais, à ma connaissance, en question la pertinence et l’efficacité de ces mesures. Faut-il s’en étonner, puisqu’ils vivent de la santé publique, c’est-à-dire de la formation de la prochaine génération d’experts, des recherches financées avec les fonds publics et parfois privés, et de l’expertise qu’ils offrent parfois au gouvernement ?


Répétons-le encore une fois : sauf peut-être dans de rares cas, les experts en santé publique ne font pas eux-mêmes des recherches médicales ou scientifiques, au sens fort du terme. Ils s’appuient sur ce qui passe, à un moment donné, pour vrai en santé publique, et aussi en microbiologie, en virologie, en infectiologie, en épidémiologie, en immunologie et en toxicologie, qu’ils n’ont pas étudiées sérieusement et auxquelles ils ne comprennent souvent que ce qu’on leur en dit, en se fiant presque toujours aux observations, aux expériences et aux conclusions des scientifiques spécialisés dans ces disciplines, sans essayer de refaire eux-mêmes ces observations et ces expériences, sans avoir les compétences pour les faire, sans disposer des moyens de les faire, et parfois sans même avoir accès aux jeux de données. Ce qui revient à se fier à la rigueur intellectuelle, aux compétences et à l’intégrité des autres, qui se fient souvent eux-mêmes aux recherches très pointues et spécialisées de leurs prédécesseurs et de leurs confrères, sur lesquelles leurs recherches aussi pointues et spécialisées s’appuient. C’est comme si on nous disait de faire confiance aux experts en santé publique parce qu’ils se fient les uns aux autres et se fient aux scientifiques qui se fient les uns aux autres. Ou encore : les conclusions des experts en santé publique seraient vraies si les conclusions de leurs confrères et des scientifiques qui se fient eux aussi à d’autres scientifiques étaient le résultat d’une démarche scientifique rigoureuse, alors que cette foi donnée est aux antipodes de la démarche scientifique bien comprise, qui exige la méfiance à l’égard des recherches faites par les autres et par soi-même. Et c’est grâce à ces échafaudages de « si » que les experts en santé publique font des recommandations et nous imposent des mesures soi-disant sanitaires pour lutter contre des maladies sur lesquelles ils n’ont pas fait eux-mêmes des observations cliniques et qu’ils n’ont pas essayé de soigner eux-mêmes, en laissant la chose à des médecins qui doivent leur faire confiance et régler leur pratique de la médecine sur des directives bureaucratiques qui s’appuient sur cette supposée expertise en santé publique. Pas étonnant qu’avec des « si », ils soient parvenus à mettre Paris en bouteille, et bien d’autres villes encore !

En fait, nous n’avons pas davantage de raisons de faire confiance aux experts en santé publique, et de croire vraies les suppositions censées justifier les mesures soi-disant sanitaires qu’ils nous imposent, que nous en avons de faire confiance aux journalistes qui se fient les uns aux autres, qui nous racontent des histoires en s’appuyant sur les histoires des autres, et qui en viennent donc assez vite à répéter, à force de renvois, à peu près la même chose, de manière circulaire. Dans les deux cas, on invoque une autorité diffuse, qui est celle du groupe ou de la masse des scientifiques ou des journalistes, et dont chaque membre tirerait sa propre autorité.


Pas étonnant que les experts en santé publique ne participent pas à un débat scientifique digne de ce nom, puisqu’ils ne sont pas des scientifiques, mais des dogmatiques.

D’abord, il n’y a pas eu de discussion avec les scientifiques et les médecins qui sont en désaccord avec les mesures soi-disant sanitaires imposées ou recommandées par les experts en santé publique ; et ce, pas seulement dans la panique des premières semaines ou des premiers mois, mais pendant tout le temps qu’ont duré l’état d’urgence sanitaire et les mesures prétendument sanitaires, et même après. Les autorités sanitaires et les experts brillent par leur silence et leur refus du débat scientifique. C’est que le consensus scientifique et médical s’incarneraient en eux, et qu’ils n’auraient par conséquent pas à discuter avec ceux qui ne respectent pas le consensus. Le consensus impliquant l’unanimité, on voit pas mal comment il pourrait s’agir d’un consensus quand on refuse de discuter ou de débattre avec d’autres experts précisément parce qu’ils ne respectent pas ce consensus. Et même si on acceptait cette déformation de l’idée de consensus qui consiste à le définir comme la position de la majorité ou de ceux qui sont en position d’autorité, un tel « consensus » ne serait pas le résultat d’un débat scientifique libre et public. Bien au contraire : il n’y aurait pas de débat scientifique libre et public parce qu’il existerait déjà un « consensus ». Voilà qui devrait nous rendre très méfiants à l’égard d’un tel « consensus », à l’égard des personnes qui – en raison d’un mélange de mauvaise foi et de bêtise – emploient ainsi ce terme, et à l’égard de la conception dogmatique de la science qui en découle inévitablement.

Il semble néanmoins y avoir eu des discussions ou des débats, surtout derrière les portes closes, non pas sur l’utilité générale des mesures soi-disant sanitaires qui feraient « consensus », mais sur les paramètres de ces mesures, qui ont d’ailleurs varié dans le temps et selon les pays, les provinces ou les États.

La distanciation sociale doit-elle être de 1 m ou de 2 m ? Faut-il permettre ou non aux personnes qui habitent seules de se joindre à la bulle sociale formée par un autre foyer ? Faut-il attendre encore quelques semaines pour aplatir la courbe ou peut-on commencer à rouvrir les commerces et les milieux de travail ? Faut-il imposer le port du masque seulement dans les lieux publics intérieurs ou faut-il aussi le faire à l’extérieur ? Est-ce qu’il faut attendre après les Fêtes pour réimposer un confinement presque intégral ? Combien faut-il autoriser de personnes et de foyers différents lors des célébrations de Noël et du Nouvel An ? Faut-il fermer les rayons des commerces essentiels où on vend des produits non essentiels ? Le couvre-feu doit-il commencer à 21 h ou à 19 h ? Faut-il mettre fin au couvre-feu ou faut-il seulement le faire commencer plus tard ?

(C’est la même chose qui arrive avec nos gouvernements à propos de l’Ukraine. Personne ne se demande s’il est pertinent et utile de soutenir coûte que coûte l’Ukraine et de risquer peut-être une guerre contre la Russie. On se demande plutôt quel équipement militaire il faut envoyer, combien d’argent il faut donner ou prêter au gouvernement ukrainien, quelles sanctions économiques il faut imposer à la Russie, etc.)

Je serais curieux de voir de quelle manière les experts en santé publique ont justifié scientifiquement, avec expérience et calculs à l’appui, leurs préférences pour tel paramètre ou telle combinaison de paramètres à tel moment. Je doute fort que ça soit de la grande science. À défaut de voir ces expériences et ces calculs, qu’ils n’ont pas rendus publics, je juge plus sage de me méfier de ces experts que de leur faire confiance.


Quand nous remettons en question ou essayons de limiter l’autorité d’une discipline considérée à tort ou à raison comme scientifique, ou quand nous critiquons le dogmatisme de beaucoup de scientifiques et pensons même que plusieurs d’entre eux ne sont pas des scientifiques, on nous reproche généralement d’être des « anti-science », et on rétorque parfois que nous reconnaissons la vérité, l’efficacité et l’utilité de la science par notre utilisation quotidienne de toutes sortes d’objets techniques produits grâce à des avancées de la science moderne, comme les voitures, le chauffage et l’éclairage électriques, les électroménagers, les ordinateurs, internet et les téléphones mobiles.

Ce à quoi je réponds que je n’ai jamais eu de téléphone mobile, et qu’à mon avis nous nous porterions mieux sans cette invention, même si elle n’était pas utilisée à des fins de surveillance ou d’espionnage, puisqu’elle change les mœurs pour le pire, en rendant toujours ses utilisateurs disponibles aux sollicitations ou aux stimulations extérieures, et donc beaucoup moins présents à ce qui les entoure.

Ce à quoi je réponds aussi que les autres inventions, dont je reconnais l’utilité et que j’utilise évidemment, sont pour la plupart des applications techniques de découvertes scientifiques qui ne sont pas récentes, que beaucoup d’améliorations véritables sont des raffinements de ces applications et ne découlent pas de nouvelles avancées scientifiques, et que d’autres soi-disant améliorations ne sont en fait que des gadgets qui rendent plus difficiles à fabriquer, plus coûteux, moins durables et plus difficiles à réparer ces objets techniques, comme c’est le cas des électroménagers et des voitures.

Ce à quoi je réponds que je ne vois pas quelles sont les productions merveilleuses dont cette soi-disant science, la santé publique, serait à l’origine, surtout depuis 2020. Bien au contraire, nous avons vu ce qui est arrivé quand beaucoup d’entre nous ont fait confiance aux experts en santé publique, c’est-à-dire la croyance en une pandémie digne de l’apocalypse et la déclaration d’un état d’urgence sanitaire qui a duré plus que deux ans, lequel permettait au gouvernement de régner sur nous, de nous imposer toutes sortes de mesures arbitraires et contraignantes et même une discipline carcérale, de réglementer la moindre de nos actions, d’essayer de nous imposer à force de campagnes de relations publiques (une belle expression pour ne pas parler de propagande) sa conception rudimentaire du bien et de la vérité, et de cultiver l’agressivité de la majorité vaccinée à l’égard de la minorité non vaccinée. Tout ça pour éviter, nous a-t-on dit, une catastrophe qui, manifestement, n’a jamais existé que dans les modèles spéculatifs ou fantaisistes de biostatisticiens notoirement alarmistes. Quand nous mettons dans la balance les maux réels causés par la confiance en la santé publique et les maux supposés ou imaginaires que cette confiance aurait permis d’éviter et dont la réalité dépend de cette confiance (car il faudrait croire sur parole les experts en santé publique), il est facile de voir qu’il est plus raisonnable de ne pas faire confiance aux experts en santé publique, que de leur faire confiance. En tant que société, nous leur avons déjà beaucoup trop fait confiance.


Une autre raison de ne pas faire confiance aux experts en santé publique, c’est l’entêtement avec lequel ils ignorent les morts excédentaires qui, même d’après les statistiques officielles, ne sont pas liées à la COVID (ni morts de la COVID, ni morts avec la COVID), et avec lequel ils refusent d’envisager que les vaccins qu’ils croient ou feignent de croire sûrs et efficaces puissent y être pour quelque chose, simplement parce qu’ils croient sur parole les scientifiques à la solde des producteurs de vaccins qui ont fait les études cliniques.

(Source)

Les experts en santé publique, qui s’inquiétaient des morts excédentaires quand elles étaient attribuées à la COVID, ne devraient-ils pas réclamer qu’on investigue sur les causes de ces morts excédentaires, en excluant pas les fameux vaccins ? Ne nous montrent-ils pas qu’ils ne se soucient pas vraiment de notre santé, et que sont plus importantes pour eux l’orthodoxie sanitaire, leur carrière et leur crédibilité vis-à-vis de la population auprès de laquelle ils ont fait la promotion des vaccins et qui pourrait se mettre en colère contre eux ?


Et comment faire confiance aux experts en santé publique quand le chef national de la Santé publique a été, pendant quelques années, un clown dénommé Horacio Arruda, qui n’a pas hésité à cultiver grossièrement les craintes superstitieuses des Québécois afin de les contrôler ? On croirait entendre un curé qui parle du Diable.

Ce sont des choses qui ne s’oublient pas, d’autant plus que ces propos n’ont pas été, à ma connaissance, critiqués par des experts en santé publique du gouvernement ou des universités. Car quand ils critiquaient Arruda, c’était pour réclamer des mesures encore plus fortes que celles qu’il recommandait au gouvernement, et pour faire plus de zèle sanitaire que lui.


Nous avons donc de nombreuses raisons de nous méfier des experts en santé publique. Puisque ceux-ci ne daignent pas changer d’attitude et nous donner de bonnes raisons d’avoir confiance en eux au lieu de nous méfier d’eux, puisqu’ils n’en continuent pas moins de réclamer notre confiance comme une chose due et indispensable à la santé et à la sécurité de notre société, j’en conclus que ce qu’on exige de nous n’est pas de la confiance, mais plutôt de la foi. Bien entendu, la foi demandée est incompatible avec l’attitude qui devrait être attendue des citoyens dans une démocratie. Ainsi, ce que veulent en fait les experts en santé publique, peut-être sans s’en apercevoir, ce sont des sujets ou des ouailles, sur lesquels devraient régner les autorités politiques et sanitaires.