Jeunesse sacrifiée et vie d’une étudiante depuis 2020

Décidément la situation des jeunes ne s’améliore pas. C’est comme s’ils n’existaient pas aux yeux de nos autorités et de leurs concitoyens, sauf quand ces derniers ont besoin d’un bouc émissaire. Car c’est toujours la faute des jeunes. S’il y a une augmentation des cas de contamination, c’est qu’ils ne suivent pas les consignes sanitaires. Si les personnes âgées tombent malades, sont hospitalisées et décèdent, c’est qu’ils ne suivent pas les consignes sanitaires. S’il faut fermer les commerces non essentiels sous prétexte de garder la situation sous contrôle, c’est qu’ils ne suivent pas les consignes sanitaires. Pas étonnant qu’on se soucie assez peu de ce qu’ils vivent. Pas étonnant qu’on cherche même à les faire payer pour les péchés qu’ils auraient commis. Pas étonnant que certains de leurs aînés, à l’annonce d’une troisième vague qui ferait des ravages chez les jeunes (nous attendons toujours) aient éprouvé un plaisir pervers à l’idée que les jeunes allaient enfin payer le prix pour leur négligence, leur insouciance et leur manque de compassion.

Assurément notre gouvernement n’a rien à faire des jeunes. Tout comme les journalistes, leurs parents, leurs grands-parents et le reste de leurs concitoyens plus âgés, à ce qu’il semble. Certes certains d’entre eux déplorent la situation des étudiants qui sont enfermés dans la maison familiale alors qu’ils devraient apprendre à voler de leurs propres ailes, qui sont confinés dans de petits logements parfois sordides, qui sont privés de la vie sociale pourtant si importante à cet âge, qui doivent passer des journées et des soirées entières devant leur écran d’ordinateur parce qu’ils font leurs études à distance, qui sombrent dans la dépression et parfois aussi dans « l’enfer de la drogue », quand ils n’en viennent pas à voir des idées suicidaires et même à passer à l’acte. Mais le plus souvent, cela ne porte pas à conséquence. Ce sont là des maux nécessaires dans cette situation sans précédent, lesquels nos jeunes devraient apprendre à supporter avec patience et courage, en comptant sur l’aide de leurs parents et de leur entourage. On propose aussi de leur fournir une aide psychologique pour les aider à passer à travers cette période difficile. Mais très rarement on s’attaque à la racine du problème, à savoir les mesures sanitaires arbitraires, absurdes et aberrantes qui privent les jeunes de leur jeunesse et qui les obligent à adopter le même mode de vie que les vieillards qui peinent à sortir de chez eux. Comme si cela ne suffisait pas, c’est l’éducation « supérieure » pour laquelle ils s’endettent qu’on détruit allègrement, et qui devrait être plutôt qualifiée de « postérieure », au sens où elle succède à l’éducation « antérieure » et où elle suppose qu’ils reposent sur leur postérieur toute la journée. C’est aussi les jeunes qui auront à supporter le plus durement les conséquences économiques désastreuses des mesures sanitaires actuelles. Ce n’est pas exagéré de dire que leur avenir même est compromis.

En attendant que les jeunes comprennent enfin que leurs aînés – surtout les « boomers » qu’il faudrait protéger et qui, c’est avéré, ne pensent souvent qu’à eux et qui sont, en tant que génération, en partie responsables de la situation qui a précédé et rendu possible la crise civilisationnelle que nous connaissons – ne se soucient pas le moins du monde d’eux, qu’ils sont au contraire capables de les immoler au nom de bénéfices imaginaires, et que le gouvernement s’est donné pour objectif de les écraser, de les mettre au pas et de les mater, en attendant que les jeunes se révoltent contre les graves torts qu’on leur fait, voici un texte de Jean-Dominique Michel sur la situation des jeunes, suivi du témoignage d’une étudiante suisse.

Merci de diffuser ces textes, ce qui contribuera peut-être à atténuer la culpabilisation et même la persécution des jeunes, et à aider ces derniers à se défaire de leur mauvaise conscience et à comprendre que s’ils ne sont pas prêts à se battre pour leur liberté et leur avenir, personne ne le fera à leur place.

 

« Ma vie d’étudiante depuis 2020 » : une jeunesse sacrifiée ?!