Faisons attention à ce que nous réclamons

Nous voyons régulièrement sur internet des vidéos où des citoyens canadiens en colère attendent Justin Trudeau à des événements publics ou non publics pour réclamer sa démission. Car aux yeux d’une partie importante des Canadiens, il se comporte comme un tyran qui ne supporte d’être critiqué ou contredit, qui n’hésite pas à réprimer les mouvements d’opposition, qui détruit la prospérité économique du Canada et le Canada lui-même, et qui est en train de nous entraîner dans un affrontement de plus en plus direct avec la Russie, en collaboration avec les chefs politiques occidentaux.

Même si je suis d’accord avec ceux de mes concitoyens qui trouvent que cet histrion décervelé est indigne d’être premier ministre, je ne crois pas qu’en obtenant sa démission, nous serions au bout de nos soucis. Malgré le fait qu’il est incontestablement d’une incompétence crasse et d’une mauvaise foi peu commune, nous pourrions nous retrouver avec pire que lui, si Trudeau, qui en aurait assez d’être harcelé et qui serait privé du soutien de ses maîtres qui trouveraient qu’il n’est plus en position de leur servir de valet, décidait de se retirer de la politique, ou y était forcé, non sans trouver une porte de sortie pour sauver les apparences, et pour le dispenser d’avoir à dissoudre la Chambre des communes, par exemple une grave maladie.

Donc, mettons que Trudeau trouve ou qu’on lui trouve une manière d’abandonner son poste de premier ministre, et peut-être même de se retirer de la politique, sans déclencher des élections. Qu’arriverait-il alors ? Chrystia Freeland, qui est vice-première ministre, pourrait se retrouver à assumer l’intérim si le départ de Trudeau était précipité, et pourrait très bien lui succéder à la tête du Parti libéral et devenir première ministre du Canada. Il est loin d’être certain que nous gagnerions au change, surtout dans un contexte de guerre de plus en plus directe contre la Russie, Freeland étant une russophobe et une va-t-en-guerre, prête à ne reculer devant rien dans l’espoir d’obtenir la victoire de l’Ukraine, la défaite de la Russie et l’abdication du Tsar Poutine, quand bien même tous les Ukrainiens devraient crever comme des chiens, et ensuite les Canadiens. Et rappelons-nous du rôle important qu’elle a joué dans l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence contre le Freedom Convoy, et plus particulièrement dans les sanctions économiques imposées par l’intermédiaire des institutions financières.

Il n’est certainement pas question de nous satisfaire de Trudeau par crainte de voir Freeland lui succéder. Ce qu’il faut, c’est nettoyer la scène politique de Trudeau et de Freeland, et tout faire ce que nous pouvons, en tant que simples citoyens, pour que le Parti libéral actuellement au pouvoir perde toute crédibilité et soit de plus en plus honni par les Canadiens. Mais ce n’est pas encore assez. Ceux qui nous gouvernent par l’intermédiaire des partis politiques qui nous présentent leurs chefs et leurs représentants pour que nous les élisions et rendions légitime leur autorité, exercent aussi leur influence sur les autres partis politiques, par exemple le Parti conservateur, dont le nouveau chef et d’autres députés reprochent au gouvernement libéral de ne pas en faire assez pour l’Ukraine et assez contre la Russie, pourraient eux aussi entraîner le Canada dans une confrontation directe avec la Russie où il a tout à perdre et rien à gagner, tellement il ne fait pas le poids.

Ce qu’il nous faut faire, c’est donc de faire comprendre à toute notre classe politique, quel que soit le parti politique, qu’elle aura à faire face à une opposition vigoureuse si elle persiste à sacrifier la prospérité, les intérêts et la sécurité des citoyens canadiens à cause de son aversion pour la Russie et de sa folie belliqueuse, ou à cause de son manque d’indépendance vis-à-vis des États-Unis, dont le Canada est une colonie. Et à plus long terme, ce sont les partis politiques qu’il faut éradiquer de notre système politique, puisque leurs représentants ne nous représentent pas et servent des intérêts qui sont incompatibles avec les nôtres.

Les mouvements de protestations s’organisent de plus en plus en Europe et aux États-Unis. Les Canadiens seront-ils en reste ? Ont-ils été matés une fois pour toutes grâce à la Loi sur les mesures d’urgence ? Ou leur reste-t-il encore de la vigueur ?