Covid-19 - Examen détaillé d'une étude sur le vaccin de Pfizer/BioNTech 

Voici un autre article du blogueur Enzo Lolo, qui manifestement s’y connaît en matière d’étude clinique, même si nous ignorons qui se cache derrière ce pseudonyme. Cette fois-ci il s’agit d’une lecture critique de l’une étude publiée en mai sur l’efficacité et la sécurité du vaccin de Pfizer/bioNtech pour les adolescents, laquelle a dû contribuer beaucoup à l’inclusion de cette classe d’âge dans la grande campagne de vaccination massive qui sévit en Europe comme ici.

Sur la question de l’efficacité, il en arrive à la conclusion suivante :

« Synthèse générale sur l’efficacité du vaccin : l’essai a pu montrer que les jeunes vaccinés produisaient comme prévu des anticorps neutralisants, ce qui semblait les mettre à l’abri du risque de connaître des symptômes légers dus à une infection au Covid.

Mais l’essai ne donne aucune indication quant à un effet du vaccin sur les infections à forme asymptomatique ou sur la capacité à transmettre le virus, ni en ce qui concerne l’efficacité du vaccin face à d’éventuels variants, ni sur un éventuel effet protecteur contre les Covid longs. Quant aux formes sévères de Covid-19, il est à peu près établi qu’avec les variants connus jusqu’ici, les jeunes ont extrêmement peu de risque de les contracter, et il est à peu près impossible d’espérer montrer une réduction d’un risque déjà proche de zéro. C’est donc sans surprise que l’essai ne montre pas de réduction de ce risque par le vaccin. »

On peut alors se demander à quoi il sert de vacciner les adolescents, puisque les bénéfices pour eux sont négligeables, alors que les bénéfices pour les autres ne sont pas avérés.

Quant à la sécurité, l’auteur de cette analyse remarque avec justesse qu’alors que les chercheurs calculent généralement l’efficacité relative du vaccin, l’augmentation du risque d’événements indésirables est exprimée dans cette étude en valeur absolue :

« Remarque : la façon de jouer avec les pourcentages n’est pas neutre : certes, 3 % c’est un peu plus que 2 % : c’est une petite différence de 1 %. Mais 3 % c’est une fois et demie 2 %. C’est donc une augmentation de 50 % par rapport à 2%. Les chercheurs écrivent que les vaccinés ont rapporté « légèrement plus » d’événements indésirables que le groupe placebo. Ils auraient pu écrire que « les vaccinés ont rapporté 50 % d’événements de plus par rapport au groupe placebo ».

Cela implique les notions de réduction du risque absolue et de réduction du risque relative. Par exemple, pour le premier essai du vaccin Pfizer/BionNTech sur les adultes, les chercheurs avaient observé (voir le tableau S4 du Supplementary appendix de cette étude) que parmi les 18198 sujets vaccinés, 8 avaient été infectés par le Covid-19 (0,04% des sujets vaccinés) contre 162 parmi les 18325 sujets du groupe placebo (0,88% des sujets du groupe.) Entre 0,88 % et 0,04 %, on constate une baisse absolue de 0,84 % du risque. Les chercheurs pouvaient donc soit conclure qu’il y avait « un peu moins » de sujets infectés parmi les vaccinés que chez les non vaccinés, soit parler de la réduction du risque relative et afficher une « baisse de 95 % » des contaminations : en effet puisque si on réduit 0,88 de 95 %, on obtient 0,04.

Ainsi, quand il s’est agi de parler des bénéfices du vaccin, Pfizer a communiqué sur la réduction du risque relative ("95 % de baisse", plutôt que 0,84% de réduction), mais quand il s’agit de parler d’effets indésirables, Pfizer communique sur l’augmentation du risque absolue (« une légère hausse » de 1 %, plutôt que 50% d’augmentation.)

Notons que les deux formulations, absolue et relative, sont vraies, mais qu’il importe de préciser de quoi on parle. Et que bien sûr, puisque peu de gens sont conscients de la différence, l’impact médiatique et psychologique de ces deux façons de présenter les mêmes chiffres n’est pas le même.

C’est par exemple à propos de ce genre de choix de présentation qu’il convient de s’interroger sur ce qui peut influencer les chercheurs impliqués dans une étude scientifique. Si d’autres influences que la quête de l’exactitude scientifique peuvent les pousser à pencher (volontairement ou non, consciemment ou non) d’un côté plutôt que de l’autre et à être enclin à éclairer un produit sous un jour favorable ou défavorable, il importe de le savoir. C’est pour cela que la déclaration des conflits d’intérêt est rendue obligatoire lors de publications scientifiques. »

Enfin, on apprend que la manière de déterminer si un événement indésirable est lié ou non au vaccin est laissée au bon jugement du chercheur :

« Le hasard suffit-il à expliquer que, sur un groupe de 1131 adolescents, 4 graves problèmes de santé surviennent sur un laps de temps de 6 mois ? Les chercheurs l’ont sans doute estimé, puisqu’ils ont considéré qu’aucun des 4 événements n’était lié au vaccin.

La deuxième remarque s’ensuit : il appartient aux chercheurs travaillant sur l’essai clinique de déterminer si un événement indésirable est lié au vaccin ou s’il ne l’est pas. C'est ce que rappelle la dernière petite note en bas du tableau S2, à laquelle renvoient chaque ligne « related » (Fig.8) : « Jugé par le chercheur comme lié au produit expérimenté ».

Cette question est d’une importance cruciale, tant les enjeux sont colossaux.

Il est à peu près évident que sur un gros millier d’adolescents testés, il suffirait qu’un seul cas d’événement indésirable grave soit présenté comme lié au vaccin pour remettre en cause non seulement les autorisations de mise sur le marché du vaccin pour les jeunes, mais aussi probablement toute la réputation des vaccins anti-Covid, à commencer par celui de Pfizer/BioNTech.

Ainsi, pour chaque cas d’événement indésirable grave survenu chez un jeune vacciné durant l’essai clinique, les chercheurs qui devaient dire si, oui ou non, l’événement était lié au vaccin, avaient une responsabilité immense sur les épaules : écarter le lien alors que l’événement était dû au vaccin, c’était prendre le risque de voir par la suite des milliers, voire des millions de jeunes vaccinés connaître le même type d’accident partout dans le monde ; inversement, attribuer au vaccin la cause d’un événement, que ce soit à tort ou à raison, c’était porter un coup fatal à la stratégie vaccinale planétaire et, accessoirement, à un marché de plusieurs dizaines de milliards de dollars pour Pfizer et BionNTech. »

Le choix qu’on fait les auteurs de l’étude analysée par Enzo Lolo peut facilement s’expliquer :

« parmi les 26 chercheurs et auteurs impliqués dans l’essai et dans l’article qui en rend compte, seuls 3 ne déclarent aucun conflit d’intérêt : 18 sont des employés de Pfizer ou de BioNTech, 3 autres reçoivent des subventions de Pfizer, et 16 chercheurs possèdent des actions ou des stock options dans au moins l’une des deux entreprises. »

Si bien qu’il est légitime de se demander s’il ne s’agit pas davantage, dans cette étude, de marketing que de science, et des profits des sociétés pharmaceutiques que de la santé des jeunes vaccinés. Et c’est en s’appuyant sur de pareilles études qu’on façonne la « nouvelle normalité » et qu’on prétend nous rendre la vie impossible pour nous faire « consentir » à la vaccination. S’il s’agissait d’une fiction, ça serait presque comique.

Je vous renvoie au blogue d’Enzo Lolo pour lire l’article dans sa totalité. Car ce n’est pas seulement les conclusions auxquelles il arrive qui sont intéressantes. Je dirais même que c’est surtout sa démarche qui est intéressante, par opposition aux déclarations autoritaires des autorités politiques et sanitaires, des « experts » médiatiques et des journalistes. En effet, le doute et la réflexion y occupent une place centrale et le lecteur peut y suivre le mouvement de l’analyse de l’auteur, laquelle éclaire les choses, au lieu de les obscurcir pour neutraliser le jugement du lecteur.

Covid-19 - Examen détaillé d'une étude sur le vaccin de Pfizer/BioNTech