Deux billets sur les essais contrôlés randomisés

Enzo Lolo a publié récemment deux billets sur les essais contrôlés randomisés (ECR) utilisés en recherche scientifique pour prouver l’efficacité d’un traitement. Alors que les autorités politiques et sanitaires, les experts autorisés et les journalistes nous brandissent les résultats des études qui prouveraient scientifiquement l’efficacité et l’innocuité des vaccins et l’inefficacité et la toxicité des traitements précoces, sans nous expliquer comment ces études ont été menées et quelles en sont les avantages et les limites (dans beaucoup de cas, il est fort probable qu’ils n’y entendent rien, ce qui expliquerait cette absence d’explications), Enzo Lolo fait tout le contraire.

Dans son premier billet, il nous explique en quoi consiste les essais contrôlés randomisés et quels en sont les avantages et les limites. Un point sur lequel il insiste, c’est la mauvaise interprétation des résultats. Le fait qu’un essai n’aboutisse pas à un résultat statistiquement significatif ne permet pas de conclure que le traitement à l’essai est inefficace, mais montre seulement que l’essai ne permet pas de conclure avec certitude de l’efficacité du traitement. Un tel résultat peut être dû à plusieurs facteurs, en plus de l’efficacité faible ou nulle du traitement à l’étude : au faible nombre de participants, au choix de participants trop peu à risque ou à des événements trop rares de manière plus générale, par exemple les hospitalisations et les décès dus à une maladie. Et – cela est évident, mais on tend à l’oublier ou à faire semblant de l’oublier – les résultats d’un essai contrôlé randomisé permettent ou ne permettent pas de tirer des conclusions seulement pour le dosage utilisé dans le cadre de l’essai. Un autre dosage pourrait donner d’autres résultats.

Un essai contrôlé randomisé peut-il passer à côté d’un traitement efficace ?

 

Le deuxième billet est une application des idées développées dans le premier billet. On y compare et explique les résultats de deux essais contrôlés randomisés sur l’utilisation de l’azithromycine en traitement précoce, l’un concluant que ce traitement est efficace, l’autre concluant qu’il ne l’est pas. Décidément, tous les essais contrôlés randomisés ne se valent pas. Alors que les résultats de l’essai favorable à l’azithromycine peuvent difficilement être attribuables au hasard (1 chance sur 10 000), plusieurs problèmes sont soulevés quant à l’essai défavorable, notamment le petit nombre de participants, la faible fréquence des hospitalisations, l’absence de décès et la faible proportion des groupes d’âge à risque chez les participants. Mais la cerise sur le gâteau, c’est le fait qu’on établit la dose d’azithromycine à 1,2 g en une seule prise, alors que l’IHU de Marseille a opté pour une posologie de 1,5 g pris sur 5 jours, en combinaison avec l’hydroxychloroquine. Ce choix plus que douteux dans la conception de l’essai a évidemment entraîné des effets non désirés plus fréquents dans le groupe traité que dans le groupe placebo (diarrhées, nausées et douleurs abdominales), ce qui pourrait expliquer au moins en partie la fréquentation des urgences plus élevée observée dans le groupe traité. Ce choix n’est pas dû au hasard, ni même à l’incompétence des chercheurs. Ceux-ci ont en fait consulté Charles Knirsch, un vice-président de Pfizer, pour établir le dosage de l’azithromycine dans cet essai, alors qu’il est évident que celui-ci a tout intérêt à ce que cet antibiotique ne soit pas reconnu comme un traitement efficace, ce qui serait très défavorable aux ventes de vaccins plus coûteux aux États. Bref, ce dosage n’est rien de moins qu’un sabotage en règle de l’essai et un bel exemple de corruption par l’industrie pharmaceutique. Le plus étonnant, c’est qu’on ne s’en cache même pas, les auteurs de l’article présentant les résultats de l’essai remerciant publiquement un vice-président de Pfizer pour ses bons conseils sur le dosage de l’azithromycine dans la section « Article Information ».

Un ECR peut-il passer à côté d’un traitement efficace ? Exemples (1)

 

En raison de la politique de « dépublication » sauvage de Mediapart, je renvoie au blog Covid : Faits et chiffres (anciennement le blog du Dr Gérard Maudrux et repris par un collectif de non-médecins à la suite de « l’interdiction faite aux médecins d’exprimer un doute et d’ouvrir un quelconque débat quant à la manière de soigner imposée par les autorités », comme on le signale sur la page « à propos des auteurs ») où Enzo Lolo publie aussi ses billets. Ceci dit pour ceux qui douteraient encore de la censure qui sévit actuellement en France, et aussi ailleurs en Europe, aux États-Unis, au Canada et plus particulièrement au Québec. Comment alors parler d’un consensus médical quand on fait taire les médecins qui ne sont pas d’accord avec les affirmations péremptoires des autorités politiques et sanitaires, des experts autorisés et des journalistes ?