Questions pour le ministre de la Santé et des Services sociaux

Notre ministre de la Santé et des Services sociaux se montre toujours très affirmatif quand il s’adresse aux médias et à la population. Il devrait néanmoins prendre un peu de temps pour donner une réponse satisfaisante aux questions suivantes, si du moins il en est capable, surtout depuis qu’il s’est mis dans la tête de « resserrer la vis aux non-vaccinés » et d’élargir l’utilisation du passeport vaccinal, sous prétexte de protéger le système de santé des non-vaccinés et de protéger les non-vaccinés d’eux-mêmes.

  1. Comment le ministre explique-t-il qu’aucun jeu de données n’est disponible sur l’historique des hospitalisations en cours (et non des nouvelles hospitalisations) selon le statut vaccinal et le groupe d’âge, alors qu’il pourrait appuyer ses affirmations selon lesquelles la minorité non vaccinée représenterait à elle seule 50 % des personnes hospitalisées en lien avec la COVID-19 ?

  2. Pourquoi le ministère de la Santé et des Services sociaux n’a-t-il pas mis en place, presque deux ans après l’arrivée du virus, un dispositif permettant de comptabiliser séparément les personnes hospitalisées avec la COVID-19 et les personnes hospitalisées pour la COVID-19 ?

  3. Le ministre peut-il prendre des mesures pour rendre publiques des données comparatives sur les hospitalisations toutes causes confondues depuis l’automne 2021 et durant les années précédentes, afin que nous puissions juger en connaissance de cause de la saturation que le système hospitalier connaîtrait actuellement ?

  4. Si le ministre et ses conseillers ne disposent pas eux-mêmes de ces données, ou s’ils ne veulent pas les utiliser, ou s’ils ne veulent pas les rendre publiques, comment peuvent-ils se croire aptes à protéger le réseau de santé et les non-vaccinés contre eux-mêmes, ou s’imaginer que les non-vaccinés leur reconnaîtront cette compétence ?

  5. Le ministre peut-il nous citer un cas de pandémie d’infection virale respiratoire qui a été arrêtée grâce à la vaccination pendant un épisode épidémique ?

  6. Comment le ministre entend-il démontrer que la « cinquième vague » prendra fin à cause de la vaccination des jeunes enfants, de l’administration de la 3e dose à toute la population et de la vaccination des non-vaccinés, alors qu’il est dans la nature de toute « vague » de prendre fin d’elle-même ?

  7. Comment le ministre peut-il ignorer que la « cinquième vague » s’estompe déjà dans les pays d’Europe qui ont été les premiers touchés par le variant Omicron, et qu’elle n’y a pas fait les ravages annoncés, ce que reconnaissent le gouvernement britannique et le gouvernement danois ?

  8. Quelles conditions doivent être réunies pour que le ministre considère la pandémie terminée et déclare la fin de l’état d’urgence sanitaire ?

  9. Si le ministre s’en remet aveuglément à l’Organisation mondiale de la santé pour déclarer la fin de la pandémie, sans connaître et comprendre ses raisons, comment peut-il juger de l’efficacité des mesures sanitaires et de la vaccination qu’il impose à la population québécoise sous prétexte de mettre fin à la pandémie et de lui donner les moyens de recommencer à vivre normalement ?

  10. Comment le ministre justifie-t-il le fait que certaines mesures sanitaires, adoptées en raison de l’urgence sanitaire, pourraient être maintenues après la fin de l’état d’urgence sanitaire ?

  11. Le ministre reconnaît-il que, faute de réponses satisfaisantes à ces questions, les Québécois – peu importe la couverture vaccinale et le nombre de doses administrées – pourraient passer le reste de leur vie à porter un masque dans les lieux publics, à se soumettre à des tests de dépistage, à s’isoler préventivement, à subir des confinements saisonniers et à devoir présenter leurs passeports vaccinaux et leurs papiers d’identité pour entrer dans les lieux publics et participer à de nombreuses activités ?

  12. Comment le ministre peut-il raisonnablement s’attendre à ce que tous les Québécois obéissent à ses ordres au doigt et à l’œil s’il n’a pas réfléchi à ces questions et s’il ne daigne pas rendre public le résultat de ces réflexions ?

  13. Le ministre peut-il concilier l’obéissance aveugle qu’il semble attendre de la population avec les exigences de la démocratie et de la condition de citoyen ?

Pour conclure, j’exhorte le ministre de la Santé et des Services sociaux à se regarder attentivement dans le miroir et à essayer de répondre de manière satisfaisante à toutes ces questions. Les Québécois vaccinés et non vaccinés attendent avec impatience ses réponses !

En attendant, le ministre devrait s’abstenir de toutes nouvelles mesures sanitaires contre la population québécoise en général ou contre les non-vaccinés, et devrait même assouplir ou lever nombre de ces mesures. À défaut de quoi une partie non négligeable et peut-être grandissante des Québécois le considérera, en raison de son inconscience et de son incompétence (je pèse mes mots), comme un danger pour la population, pour le système de santé et pour la démocratie.