Considérations sur la manière de sortir de l’urgence sanitaire

Même si nos gouvernements nous disent qu’il est temps de laisser dernière nous cette pandémie et de retourner à une certaine normalité, il serait naïf de les croire et de leur faire confiance. Ils nous ont tellement menti, surtout au cours des deux dernières années, que je ne vois pas pourquoi ils nous diraient la vérité cette fois-ci. C’est d’autant plus suspect que certains extrémistes de l’idéologie sanitaire – ceux-mêmes qui nous ont imposé toutes ces mesures dites sanitaires, qui ont bousillé notre économie et nos relations sociales, qui nous ont divisé pour nous gouverner plus facilement, et qui ont traité les non-vaccinés comme des citoyens de seconde classe – feignent maintenant de déplorer les dégâts que ces mesures ont infligés à notre société et aux individus, et nous disent que le temps est venu de nous réconcilier et de reconstruire notre société. Pendant ce temps, l’Organisation mondiale de la santé prépare un traité qui, en cas de nouvelle pandémie, lui donne plus de pouvoir sur la politique sanitaire des États membres, et nos gouvernements travaillent à l’implantation de l’identité numérique grâce à laquelle on pourra plus facilement surveiller et contrôler ce que nous faisons, et par conséquent nous imposer plus de contraintes, qui autrement seraient difficilement applicables. La guerre est donc loin d’être finie. Elle n’est peut-être qu’à son début. Ce à quoi nous assistons est tout au plus une trêve ou un cessez-le-feu localisé, alors que la bataille se poursuit sur un autre terrain et grâce à d’autres armes (les sanctions économiques et la censure qui nous sont imposées sous prétexte de punir la Russie pour son invasion de l’Ukraine), et qu’on prépare la prochaine offensive sanitaire et sécuritaire dans les quartiers généraux de nos ennemis. Ce serait donc de la sottise que d’accepter le désarmement que nos gouvernements nous proposent hypocritement. Au contraire, il nous faut profiter de ce répit pour préparer les batailles à venir et même continuer la lutte.

 

La « pandémie » comme instrument politique

Nos gouvernements ont goûté au pouvoir que leur a procuré la « pandémie ». Non seulement il leur est possible de décider et de contrôler ce que nous devons et ne devons pas faire en promulguant des décrets, mais il leur est aussi possible de rallier les partis d’opposition ou de les ignorer en raison de la soi-disant urgence sanitaire. Il est donc beaucoup plus facile pour eux de gouverner, sans avoir à se justifier, à s’expliquer, à faire preuve de transparence et à rendre des comptes. Même s’ils détenaient beaucoup de pouvoir avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, il n’y a aucune mesure avec le pouvoir qu’ils se sont accordé à eux-mêmes depuis deux ans, aussi bien en ce qui concerne sa concentration que son extension, car le nombre de personnes qui prennent part aux décisions politiques s’est considérablement réduit, alors que le pouvoir qu’elles détiennent s’est pour sa part étendu à des aspects de notre vie qui échappaient au contrôle gouvernemental avant l’arrivée du virus.

Nous avons certainement raison de nous inquiéter de l’incapacité de beaucoup de nos citoyens à revenir à la « normalité pré-pandémique » et de leur tendance à se contenter d’une nouvelle « normalité post-pandémique » dans laquelle seraient normalisés plusieurs aspects de la « normalité pandémique ». Mais nous devrions nous inquiéter tout autant du désir de nos gouvernements de ne pas revenir à une « normalité politique pré-pandémique » et d’élaborer une « nouvelle normalité politique post-pandémique » dans laquelle seraient normalisés plusieurs aspects de la « normalité politique pandémique ». Car il serait difficile pour eux de se départir complètement et définitivement des pouvoirs exceptionnels qu’ils ont appris à apprécier, sans se laisser la possibilité de les récupérer entièrement ou même de les étendre.



La « pandémie » comme industrie, domaine d’affaires et domaine de recherche

De grandes entreprises s’enrichissent en vendant du gel hydralcoolique, des masques chirurgicaux, des réactifs pour les tests PCR, des injections qu’on appelle « vaccins » et, plus récemment, des tests antigéniques rapides et des traitements. Toutes ces entreprises ont intérêt à ce que nous sortions lentement de l’urgence sanitaire, à ce que certaines des mesures de protection soient maintenues aussi longtemps que possible, et à ce qu’on les impose dans toute leur extension pour une autre « vague » de COVID ou d’autre chose.

Au sein des organismes publics et parapublics, des fonds importants ont été accordés pour faire passer des tests PCR, pour tracer les cas contacts, pour organiser la campagne de « vaccination », pour faire de la publicité ou de la propagande en faveur du respect des mesures dites sanitaires et du consentement à la « vaccination », et pour développer des outils de surveillance et de contrôle de la population, comme le passeport vaccinal et l’identité numérique. Le financement et l’importance relative des unités administratives impliquées dépend de la prolongation de la « pandémie », ou à tout le moins d’une sortie lente de la « vague » en cours, avec la possibilité d’une nouvelle « vague » de la même maladie ou d’une autre maladie.

Et des remarques semblables peuvent aussi être faites à propos des médecins et des scientifiques qui obtiennent du financement privé ou public pour faire des recherches sur la COVID, sur les « vaccins », sur l’adhésion aux mesures sanitaires, sur l’hésitation « vaccinale », etc. Toutes ces personnes vivent de la « pandémie ». La simple fin de la « pandémie » signifierait pour elles une perte de revenus et une réorientation de leur activité professionnelle.

Il serait très naïf de croire que toutes ces organisations et toutes ces personnes se montreraient favorables à la fin de la « pandémie » et à un retour rapide et durable à la « normalité pré-pandémique ». C’est comme si on pensait que l’OTAN et le complexe militaro-industriel allaient se montrer favorables à la fin des tensions entre États ou groupes d’États, et à la fin des guerres, qui sont toutes deux leurs raisons d’exister.

 

La comédie de la levée progressive des mesures dites sanitaires

Compte tenu des intérêts de nos gouvernements, des entreprises, des bureaucrates, des chercheurs et des experts, il n’est pas surprenant que les mesures sanitaires soient levées lentement (les personnes concernées disent plutôt « prudemment »). Outre le fait que cette manière de faire a pour avantage de prolonger les bénéfices qu’ils retirent de l’urgence dite sanitaire et des mesures qui l’accompagnent, on continue de jouer la comédie aux fidèles du culte covidien. Il est important, pour ne pas affaiblir le culte, de faire croire que les assouplissements ne résultent pas de l’opposition d’une partie significative de la population, notamment sous la forme des convois pour la liberté. Aux yeux des fidèles, ils doivent découler d’une amélioration progressive de la situation dite sanitaire qui résulterait des mesures dites sanitaires et de la « vaccination » de masse décrétées par les autorités politiques, bureaucratiques médicales et scientifiques. C’est ainsi que le retour progressif à une « normalité post-pandémique » est une manière de maintenir et même de consolider l’emprise du culte covidien sur les fidèles et, ce faisant, de préparer le terrain pour le maintien de certaines mesures sanitaires, pour leur réactivation et même pour leur extension et leur radicalisation.

 

La « pandémie » comme principe structurant de la société et des individus

Depuis deux ans nous essayons de faire comprendre à des personnes de notre entourage que la « pandémie » n’en est pas une, que les confinements, les masques et les « vaccins » ne fonctionnent pas et sont nuisibles ou dangereux, et qu’on nous trompe effrontément depuis le tout début. Le plus souvent sans succès. Souvent on ne veut même pas nous entendre. Parfois on nous laisse parler sans nous écouter. D’autres fois on refuse d’examiner sérieusement ce que nous disons, et on régurgite les réponses toutes faites fournies par nos gouvernements, par les experts de service et par les journalistes. Les données les plus claires et les arguments les plus éloquents demeurent impuissants. Ceux que nous essayons de faire penser y sont immunisés. Au lieu de nous irriter simplement de la bêtise et de la folie de nos concitoyens, il nous faut essayer de comprendre pourquoi ils sont à ce point bêtes et fous.

Les opinions trompeuses auxquelles nous nous attaquons ne sont pas des choses distinctes de la société dans laquelle nous vivons depuis l’arrivée du virus, et des personnes qui constituent cette société. Ces opinions sont ce qui façonne cette société et les individus qui en sont le principal matériau. Essayer d’ébranler une de ces convictions, c’est attaquer les principes qui déterminent en grande partie de ce que sont devenus la société dans laquelle nous vivons et les personnes que nous côtoyons. La force d’inertie contre laquelle nous luttons est d’autant plus grande que les individus s’adaptent à la société covidienne en en incorporant les structures, sous la forme d’idées reçues, de sentiments et d’habitudes. En retour, ce modelage des individus consolident les structures sociales et augmentent l’emprise qu’elles ont sur les individus. C’est pourquoi il est si difficile de faire une brèche dans ces convictions. Et si jamais nous y parvenons, c’est comme si le monde dans lequel vivent les personnes à qui nous nous adressons s’écroulait, c’est comme si elles perdaient la place qu’elles occupent dans ce monde. Aussi déplaisants puissent être ce monde et cette place, beaucoup de nos concitoyens y sont attachés. Leur dissolution ferait apparaître l’inutilité et l’absurdité des sacrifices qu’on nous impose depuis deux ans, le contentement moral qu’ils procurent à certains, et les transformations sociales qui en résultent. Ce qui serait assurément très pénible, voire douloureux.

Pour ces raisons, nos concitoyens qui ne sont pas encore éveillés, même s’ils sont contents comme nous de l’assouplissement des mesures dites sanitaires, risquent pour beaucoup de consentir au retour, à l’extension et à la radicalisation de ces mesures, l’automne ou l’hiver prochain, ou un peu plus tard.

 

Ce que nous pouvons faire

S’il est important d’informer le plus de personnes des sales coups que nous préparent tous ceux qui profitent de la crise dite sanitaire, et de faire sentir à ces derniers notre opposition, il ne faut pas négliger ceux de nos concitoyens qui sont grandement immunisés aux arguments, et qui sont une masse inerte sur laquelle s’appuient ceux qui essaient de devenir nos maîtres et où ils recrutent des collaborateurs. Voilà quelques idées.

Efforçons-nous de faire perdre à nos maîtres le contrôle du déconfinement progressif. N’allons pas à leur rythme. Allons plus vite qu’eux. Ce n’est certainement pas facile, considérant la grande quantité d’hésitants et de récalcitrants à un retour à la normale, sauf sous l’égide du gouvernement, des experts et des journalistes. N’oublions pas que les arguments ont peu d’efficacité pour eux. Ils pensent très peu par eux-mêmes, et ils se laissent passivement influencés par leur environnement. Au lieu déplorer la situation et de vouloir que ces personnes ne soient pas ce qu’elles sont, essayons d’utiliser à notre avantage leur passivité et leur caractère grégaire.

Envisageons une situation concrète. Les travailleurs de bureau sont en train de recommencer à travailler « en présentiel ». Dans plusieurs milieux de travail, ils reviennent au bureau quelques jours par semaine, et pas tous en même temps. Il nous est possible, en consultant le calendrier de retour progressif au bureau, d’être présents les jours où nos supérieurs immédiats font du télétravail. Profitons de l’occasion pour prendre nos aises et pour inciter nos collègues à en faire autant. Pour ce faire, nous pouvons nous y prendre de plusieurs manières. Dans le cas où nous savons que certains de nos collègues en ont assez de toutes ces consignes pointilleuses qu’on continue de nous imposer sous prétexte que nous nous sentions en sécurité, nous pouvons convenir avec eux de ne pas les appliquer, ou de les appliquer le moins possible. Compte tenu que les personnes qui reviennent le plus rapidement et le plus souvent dans les bureaux sont celles qui ont le moins peur et qui ont le plus hâte de revenir à une sorte de normalité, ce sera peut-être relativement facile. C’est ainsi que nous pouvons constituer un groupe de personnes qui n’applique pas les consignes sanitaires et qui, par sa seule existence, sera en mesure d’influencer les hésitants et d’accélérer le déconfinement. Dans les cas où ceux-ci ne se laissent pas entraîner, nous pouvons les induire en erreur quant aux consignes à suivre, en les allégeant. Ces consignes sont tellement pointilleuses, varient tellement d’un milieu de travail à l’autre et changent tellement souvent que beaucoup ne savent pas où on en est et n’ont pas envie de s’informer. Vous pouvez aussi leur dire que personne ne prend ces consignes vraiment au sérieux, par exemple quant à l’obligation de mettre son masque aussitôt qu’on sort de son bureau et qu’on circule. Ils font seulement ce que les autres font, ou ils agissent conformément à ce qu’ils croient être les consignes en vigueur. En ce qui concerne ceux de nos collègues qui se montrent vraiment récalcitrants quant à un retour à une certaine normalité, ils hésiteront souvent à intervenir s’ils ont l’impression de ne pas être en position de force et de ne pas avoir l’avantage numérique. Ce sont des suiveurs et des lâches. Tôt ou tard, ils pourraient se retrouver à imiter les personnes qui les entourent pour déconfiner plus rapidement et davantage que le gouvernement ne le désire.

Il est vrai que nos supérieurs immédiats pourraient nous voir et se sentir dans l’obligation de nous faire respecter les consignes sanitaires avec rigueur. Si j’en juge d’après mon expérience, ils sont plus occupés à surveiller les autres qu’à se surveiller eux-mêmes. Ils en viennent tôt ou tard à ne pas suivre ses consignes, soit parce qu’ils finissent eux-mêmes par en avoir assez, soit parce qu’ils s’imaginent qu’elles ne concernent que leurs subordonnés. Il faut être très attentifs à ces actes de désobéissance de la part de nos supérieurs, soit pour passer à l’attaque sur-le-champ s’ils nous ont déjà reproché de ne pas nous conformer aux règles sanitaires, soit pour les garder en réserve pour les ressortir quand ça arrivera. Nous pouvons aussi leur dire de nous référer aux décrets auxquels nous désobéissons en ne respectant pas certaines règles sanitaires. Parfois il s’agit seulement de recommandations qui ne sont pas inscrites dans les décrets. Et même si c’était le cas, nous pouvons leur faire croire que ce sont seulement des recommandations, en les mettant au défi de trouver le décret en question, ce qu’ils pourront difficilement faire compte tenu du grand nombre de décrets et d’amendements. Enfin, s’il y a des frictions, nous pouvons dire franchement à nos supérieurs que nous n’avons pas l’intention de passer le reste de notre carrière à mettre et à retirer un masque avant et après chacun de nos déplacements, à nous désinfecter les mains de manière compulsive et à pratiquer la distanciation sociale. Nous pourrions facilement nous trouver un autre emploi dans un milieu de travail où l’on ne fait pas de zèle sanitaire, en appliquant scrupuleusement les consignes sanitaires maintenues par le gouvernement, ou même en maintenant celles auxquelles le gouvernement a mis fin. Compte tenu de la difficulté qu’ont les employeurs à trouver des personnes pour combler les emplois disponibles et les postes vacants, le rapport de force est à notre avantage, du moins pour l’instant. Il nous faut en profiter, puisque ça ne durera probablement pas. Les effets de sanctions économiques qu’on nous impose, sous prétexte d’endiguer la propagation du virus et des Russes, se feront bientôt sentir et pourrait remplacer la rareté de la main-d’œuvre par la rareté des emplois.

Aussi bien vis-à-vis de nos collègues et de nos supérieurs, il est important d’avoir du front, de faire sentir que nous sommes dans notre bon droit et de montrer que nous ne plaisantons pas. Notre assurance et notre détermination déstabiliseront plusieurs de nos collègues et de nos supérieurs, qui souvent sont des faibles.

Pour provoquer un effet d’entraînement et transformer l’environnement dans lequel nous vivons, il nous faut transposer ces stratagèmes dans d’autres contextes, et en inventer d’autres. Il faut recommencer à nous serrer la main et à faire la bise, et pas seulement avec les personnes dont on sait qu’elles n’ont pas peur, ou en cachette. On finira par comprendre qu’on ne tombe pas malade et qu’on ne meure pas pour si peu. Ce qui, avec d’autres manières d’agir, pourraient façonner l’environnement dans lequel nous vivons et nous façonner aussi, d’une manière qui n’est pas compatible avec l’idéologie sanitaire qu’on cherche à nous imposer pour de bon. Plus concrètement, nous devons chercher à provoquer une situation semblable à celle qui a suivi le déconfinement au début de l’été 2020, durant lequel les défenseurs de cette idéologie ont perdu rapidement le contrôle sur le déconfinement et sur la manière d’agir des individus. C’est pourquoi ils ont jugé bon de commencer à parler d’une « deuxième vague » et de nous imposer le port du masque en plein milieu de l’été, nous préparant ainsi au reconfinement de l’automne.

Plus nous déconfinons rapidement, plus il sera difficile pour ceux qui veulent revenir en arrière de réimposer les mesures dites sanitaires, de les étendre et de les radicaliser. D’où l’importance de ne pas nous faire imposer un rythme par nos gouvernements et nos employeurs, et d’y aller à fond. Le chemin à faire pour reconfiner sera plus long pour ceux qui veulent être nos maîtres, et ils seront confrontés à une résistance plus forte. Rappelons-nous que l’été québécois et canadien est court, et que l’automne et l’hiver arriveront rapidement.